de la revue trimestrielle
Différentes
.Saisons.
Cette revue électronique
trimestrielle, différentes saisons, est un clin
d'oeil au titre du recueil de King qui porte ce
titre. Notes parues dans Phénix,
Science-Fiction Magazine, Ténèbres.
Les notes de lecture paraissent dans la revue Phénix, Ténèbres et
Hauteurs.
ANTHOLOGIES
Valerio
Evangelisti.... Fragments
d'un miroir brisé : une
anthologie de la science-fiction italienne.....
Michel Le
Bris ...
Le futur a
déjà commencé
Jacques Sadoul...
.Une histoire de la
science-fiction 1 - 1901-1937 - Les premiers
maîtres.
Jacques Sadoul .... Une
histoire de la science-fiction 2 -
1938-1957 - L'Âge
d'or.
Jacques Sadoul .... Une
histoire de la science-fiction 3 - 1938-1957
- L'expansion.
Jacques Sadoul .. ..
Une histoire de la
science-fiction 4 - 1982-2000, Le renouveau.
Jacques Sadoul
.. .. Une
histoire de la science-fiction 5, la science-fiction française, 1950-2000, Librio, 2001.
Robert Silverberg et Jacques
Chambon présentent : Destination 3001.
Bruce Sterling..
.. Mozart en verres
miroir.
D. E. Winter ... Révélations, onze hymnes à
l'Apocalypse.
ROMANS
Ayerdhal ....La bohême et l'ivraie, édition
enrichie et complète, Fleuve Noir, 2000
Jean
Bonnefoy &
Gérard .Briais .... La forteresse de métal,
Rivages/Fantasy, 2/2001
Pierre
Bordage .... Les derniers hommes, 6
épisodes, Librio E.J.L., 2000
Nicolas Bouchard .... Colonies
parallèles, éditions
Encrage, avril 1999
Maurice G. Dantec .... Babylone Babies, Folio SF, 2001(Gallimard
1999).
Sylvie.
Denis ... Escales
2001, Fleuve Noir, 2000.
Valerio Evangelisti
.... .Nicolas Eymerich, Inquisiteur, Payot Rivages,
1998.
Valerio Evangelisti
.... Les chaînes d'Eymerich, Payot Rivages,
1998.
Valerio Evangelisti
Le corps et le sang d'Eymerich, Payot
Rivages, 1999.
Valerio
Evangelisti .... Le
mystère de l'inquisiteur Eymerich, Payot Rivages, 1999.
Valerio Evangelisti .. .. Cherudek, Payot Rivages, 2000.
Valerio
Evangelisti.... Métal hurlant, Rivages,/fantasy 2001
Les nouvelles...
Philip Jose
Farmer .... Le fleuve de
l'éternité, éd. J'ai Lu.
Raymond E.
Feist .... Pug l'apprenti, Les Chroniques de Krondor, 1.
J'ai Lu, 2/2001
William Gibson (& Bruce
Sterling.). .. La machine à
différences,
réédition Folio SF 2001.
Jean-Marc Ligny ....Jihad
, éd. J'ai Lu, 9/2000.
Bruce
Sterling (& William
Gibson ). . La machine
à différences, réédition Folio SF
2001
ESSAIS
Lorris Murail .. La science-fiction, guide Totem, Larousse, oct
1999
Francis
Valéry. Passeport pour les étoiles, Guide de
lecture, Folio SF, oct. 2000.
Une nouvelle collection de classiques du
genre : les
trente premiers GallimardFOLIO SF
|
" La science-fiction " est un gros
ouvrage signé Denis Labbé et Gilbert Millet
qui vient de paraître dans la collection " Sujets "
des éditions Belin. En 450 pages, les auteurs tentent
de définir la SF, d'en fixer les frontières,
d'en expliquer les origines et l'évolution. Signalons
que Labbé et Millet sont aussi les auteurs chez
l'éditeur Ellipses de Le Fantastique (2000)
et de Etude sur
Stephen King : Shining.
|
Jacques Sadoul, Une histoire de la science-fiction 5, la science-fiction
française
1950-2000, Librio, 2001.
C'est un défi que de vouloir en si peu de
pages rassembler les oeuvres caractéristiques courtes d'une
histoire de la science-fiction française, dont on ne sait trop
quand elle débute : au XVIIème siècle, avec les
fantaisies de Cyrano de Bergerac ou de Charles
Sorel? Au
XVIIIème, avec les nombreuses relations de voyages
imaginaires? Au XIXème avec Balzac, George Sand, Victor
Hugo,
Dumas
père, qui en ont abordé des thèmes? Ou encore
Emile Souvestre,
Louis Geoffroy,
Jules Verne
surtout, qui tua momentanément un genre que l'on crut,
après lui, voué à la jeunesse? En quelques
paragraphes (surtout consacrés à Jules Verne), l'histoire de ces
précurseurs fut expédiée dans le premier volume
de cette collection, qui débutait l'histoire de la SF
américaine en 1901. Il est vrai que les Américains
n'ont connu le genre qu'avec le roman littérairement mauvais
Ralph 124 C 41 d'Hugo Gernsback, en 1908, ce qui explique que l'anthologie que Sadoul a
consacré à la SF américaine commence au
début du siècle.. Commençons donc par regretter
que cette histoire de la science-fiction française ne commence
pas par un premier volume 1900-1950. L'introduction de Sadoul passe
d'ailleurs rapidement sur cette période : raisons
éditoriales, désintérêt ou
désinvolture?
Cette introduction est déroutante par son
manque d'exhaustivité. On connaît la place
considérable que Sadoul a occupée dans le genre, avec
ces autres pionniers que sont Jacques Goimard, Gérard
Klein et Alain
Doremieux.
Co-fondateur du Club du livre d'anticipation dès 1966,
rédacteur en chef de revue, directeur de la collection J'ai Lu
SF, fondateur du prix Apollo, Sadoul a tendance à voir la
science-fiction française de sa position
d'éditorialiste. Ses choix se ressentent des fractions qui
opposent des courants de SF. Il était facile de remarquer des
«oublis» dans le récent guide le lecture de Francis
Valéry
dans la collection Folio SF (où ne se rencontraient pas
Ayerdhal,
Jean-Marc Ligny,
ou Jean-Claude Dunyach par exemple); il va de soi que dans un fascicule comme
Librio les choix ne peuvent être encore que plus restreints. La
moitié des nouvelles proposées sont celles d'auteurs de
plus de soixante ans, l'autre moitié d'auteurs dans la
cinquantaine, des auteurs que Sadoul connaît bien. Le choix des
dix nouvelles retenues est intéressant (Gérard
Klein, Julia
Verlanger,
Michel Demuth,
Philippe Curval,
les pionniers; Serge Brussolo, Joëlle
Wintrebert,
Michel Jeury,
Jean-Claude Dunyach, Ayerdhal et Pierre Bordage, ce dernier
démentant le titre de l'anthologie puisqu'il offre un texte
inédit percutant de 2001). Il faut noter que la
quasi-totalité de ces textes sont pessimistes, signe de notre
temps. Ils sont aussi représentatifs d'une politique
éditoriale qui a marqué un quart de siècle de
notre science-fiction, en le " verrouillant", pour reprendre le terme
de Francis Valéry, marqué par le goût d'une science-fiction
littéraire, en lui cherchant un statut comparable à la
littérature générale, «blanche», avec
des textes de qualité mais aussi empreints d'une certaine
orthodoxie concernant la définition du genre.
On ne s'étonnera donc pas de trouver une
sorte d'histoire officielle de la SF, qui ne fait pas état du
renouveau récent du genre dans la dernière
décennie, dans des conditions historiques totalement
changées par rapport aux lecteurs des
précédentes générations. Les moins de
quarante ans ont vécu dans un environnement où la
science-fiction n'était pas seulement présente dans les
romans et les films, mais faisait partie de la vie quotidienne,
tellement les changements techniques ont été importants
en trente ans. Sadoul constate sans regrets particuliers le manque de
succès des textes de SF "écologico-gauchistes" qui ont
suivi le mouvement de mai 1968. Actuellement cependant - Sadoul n'en
fait pas mention - , à la suite de la revue Cyberdreams dans la
décennie 90, un changement important se manifeste en France,
représenté, maintenant que Cyberdreams n'existe plus, par
la revue Bifrost. Suivant ce courant, la SF n'a plus comme seule fonction
de développer l'imaginaire, mais de questionner le
réel, de comprendre les enjeux du futur, ses horreurs, ses
possibilités. Ces auteurs écrivent pour
témoigner, dénoncer, faire prendre conscience des
problèmes de notre temps, changer le réel, en
s'engageant. Ils prouvent ainsi la possibilité pour la SF
d'une interrogation du monde, et les inquiétudes sur la
respectabilité du genre qui préoccupaient la
génération de Sadoul n'ont guère d'importance
pour eux.
Il faut aussi noter que cette nouvelle
génération a fait naître de nouvelles collections
(chez Rivages), ou des petites structures d'édition (Atalante,
Étoiles vives, Mnémos, etc) dont les éditeurs
ont le même âge que leurs auteurs, la quarantaine. Le SF
Française est actuellement en train de se renouveler
complètement au niveau de ses producteurs. La plupart des
auteurs âgés ont d'ailleurs pris une autre direction que
celle qui les a fait connaître (terroir, préhistoire,
jeunesse) ou ils pratiquent un autre genre.
Ceci n'enlève rien au grand mérite
de ceux qui, comme Sadoul, ont toujours lutté, en dépit
des crises, en faveur d'un avenir meilleur pour la science-fiction
nationale. Et on ne peut qu'espérer avec lui que la SF, en
dépit de son passé chaotique que reflète bien
l'introduction de Sadoul, aura un avenir meilleur derrière
elle. Les problèmes mondiaux, l'inquiétude liée
aux manipulations génétiques, aux dégradations
de notre environnement, l'explosion des multimédia, les
conflits de civilisation ne peuvent que favoriser un regain
d'intérêt pour un genre qui provoque l'interrogation et
le questionnement dans tous les domaines.
La quatrième de couverture
:
Coupable de ne pas porter les
mêmes stigmates que les autres membres de la tribu, le paria
est exclu... Mais si c'était lui, le porteur d'avenir de ce
monde dévasté?
Coupable? Qui l'est, et pour quelle raison? Voilà ce qu'un
xénologue doit élucider, lorsqu'il découvre
qu'une espèce extraterrestre s'est donné la mort dans
ce qui semble être un suicide collectif.
De manière paradoxale, alors qu'un de ses pères
fondateurs, Jules Verne, était français, la
science-fiction s'épanouira d'abord chez les Anglo-Saxons. Et
ce n'est qu'à l'orée de l'après-guerre que
l'Hexagone s'ouvrira à ce courant littéraire,
jusqu'à voir progressivement éclore en son sein une
véritable école française.
Jacques Sadoul fait revivre cette histoire éditoriale
épique et troublée à travers un panorama
d'oeuvres de Gérard Klein à Pierre Bordage, qui signe
en exclusivité pour cet ultime volume une nouvelle
inédite.
Introduction.
Gérard Klein, Civilisation 2190.
Julia Verlanger, Le Mal du
Dieu.
Michel Demuth, L'Empereur, le
Servile et l'Enfer.
Philippe Curval, Le bruit
meurtrier d'un marteau piqueur.
Serge Brussolo, Funnyway.
Joëlle Wintrebert, Hétéros et Thanatos.
Michel Jeury, Machine,
donne.
Jean-Claude Dunyach, La
Station de l'Agnelle.
Ayerdhal, Scintillements.
Pierre Bordage, Tyho
d'Ecce.
L'auteur : né en 1934, il est un des professionnels qui a
contribué à faire connaître la science-fiction
à un vaste public, par ses fonctions de directeur de
collection et de directeur littéraire. il est l'auteur de de
livres théoriques sur la SF : Histoire de la science-fiction
moderne, Laffont, d'un album consacré aux illustrateurs de la
SF : Hier, l'an 2000, et de plusieurs essais sur la BD (93 ans de BD,
L'enfer des bulles 20 ans
après) et les pulps (Les Meilleurs Récits de Weird
Tales). Il a écrit plusieurs romans,
influencés par l'ésotérisme et le fantastique
(La Passion selon
Satan, Le jardin de la licorne),
ainsi que des romans policiers.
Roland Ernould © 2001.
William Gibson & Bruce
Sterling,
La machine à
différences
(1991), réédition Folio SF
2001.
Le mot "cyberespace" et le mouvement cyberpunk
sont associés à William Gibson, l'un des coauteurs de
ce livre écrit à deux mains. Dès 1984, avec son
roman Neuromancien, il est apparu comme le visionnaire d'Internet et il a su
donner ses lettres de noblesse à ce sous-genre, inspiré
de la technologie informatique, plus qu'aucun autre auteur de Science
Fiction. Nous vivons en effet dans un monde où le virtuel est
parfois plus important pour survivre que le réel. Ancré
dans son temps, ce sous-genre repose sur des intrigues romanesques se
déroulant sur deux niveaux, à la fois dans la
réalité, extrapolation d'un proche futur, souvent sur
fond d'apocalypses urbaines; et dans les univers virtuels. Gibson
invente du même coup une science-fiction ne se contentant pas
de tirer de vagues plans sur la comète, mais se mettant en
prise sur le monde contemporain et sa fascination technologique.
Aussi complexe et confus que le monde dans lequel nous nous trouvons,
marqué par la musique, le cyberpunk ébauche des visions
alternatives du présent au lieu de rêver à des
ailleurs simplistes.
Le succès a suivi immédiatement. Le
succès d'Internet aidant, un vocabulaire, une
esthétique ont débordé du cadre strict de la
littérature de S-F, pour se répandre dans les
médias. Gibson, qui a peu produit, a consacré la
majeure partie de son oeuvre à des textes cyberpunk, qu'il a
cependant délaissés un moment, le temps d'un roman
écrit avec Bruce Sterling, La machine à différences, créant un nouveau sous-genre qu'on a appelé
le Steampunk (de "steam", vapeur), qui s'efforce d'imaginer comment
le passé aurait pu être différent si le futur
s'était produit plus tôt, sorte de pratique du Futur
Antérieur plutôt que du futur. Le résultat est un
livre-pionnier baroque, un surprenant roman d'aventures, mêlant
espionnage et science-fiction, bouillonnant, violent, mais demandant
une lecture attentive.
Au milieu du XIXème siècle victorien, dans un univers
parallèle, Charles Babbage a réussi à mettre au
point une singulière machine à différences (le
calculateur de Babbage a réellement été
inventé, mais n'a jamais été construit du vivant
de son inventeur), à partir de laquelle il est possible de
fabriquer les ancêtres de nos ordinateurs. À la
révolution industrielle du charbon, de la vapeur et du gaz
s'ajoute ainsi une deuxième révolution technologique
majeure, l'invention précoce des ordinateurs qui multiplie ses
effets, une révolution de l'intelligence avec les ordinateurs,
des machines à roues dentées, bielles, leviers et
cartes perforées, qui contrôlent l'information.
L'Angleterre de 1855 en est transformée, son histoire
révisée. Des personnages historiques connus se trouvent
à des places singulières. Le général
Wellington, devenu dictateur, a été renversé par
Lord Babbage, célèbre après son invention, chef
du Parti Radical Industriel à tendance populiste et à
la tête de la Chambre des Communes et de la Chambre des Lords;
Lord Byron est le premier ministre tumultueux de la Reine Victoria;
le poète John Keats montre ses talents de brillant
kinéotropiste (art ancêtre du cinéma). Lady Ada,
fille de Byron, surnommée "la Reine des machines",
énigmatique personnage, tire dans l'ombre les ficelles. De
nombreux personnages connus apparaissent à une toute autre
place : par exemple, pendant ce temps, Karl Marx fonde la Commune de
Manhattan. Des guerres se déroulent sur le vaste territoire
des Amériques, qui ne comportent pas les mêmes
états; des querelles scientifiques sanglantes ont lieu entre
diverses Académies scientifiques (à propos, par
exemple, de l'évolution des espèces); d'autres entre
les diverses polices; la populace des bas quartiers menace. L'amateur
d'informatique s'intéressera aux rapports entre la France et
son ordinateur central, un des héros de l'histoire,
appelé "le Grand Napoléon" ou à un virus
informatique contenu dans des cartes perforées
recherchées.
L'histoire est organisée en cinq grands
chapitres, appelés "itérations", tableaux successifs,
à travers lesquels on retrouve des personnages
récurrents, vus sous des angles différents, ce qui
surprend d'abord : le journaliste Oliphant, l'inspecteur Fraser et le
paléontologiste Mallory. Leurs destins se croisent sur fond de
contestation sociale, de transition politique, accompagné
d'une importante pollution mystérieuse de Londres. Ces
itérations d'une même opération : la recherche
d'un paquet de cartes mécanographiques, permettant
l'utilisation d'une martingale infaillible sur le mode
aléatoire. Elles se déroulent accompagnées de
considérations technologiques, géopolitiques, sociales,
policières, scientifiques (notamment une théorie du
Chaos avant la lettre!), l'ensemble constituant une réflexion
sur les limites du machinisme et de l'intelligence, sur
l'incompétence des organismes dirigeants. Si les
réflexions que suscite cette uchronie restent sommaires, son
mérite est de proposer de réfléchir sur la
constitution et l'évolution possible des civilisations.
La richesse des données rend parfois la lecture
malaisée, mais l'originalité des trouvailles renforce
le rythme des aventures. Cependant, si l'association de deux grands
auteurs du cyberpunk pour créer le courant du steampunk
pouvait laisser espérer un roman fondateur, il faut bien
constater que ce n'est pas le cas. On a l'impression que le cadre
historique sert surtout de prétexte à un roman
d'aventures échevelé et plutôt
énigmatique, qui donne parfois l'impression d'aller dans tous
les sens sans exploiter à fond les possibilités de ce
monde parallèle. L'histoire est plutôt le moyen
utilisé pour décrire un Londres alternatif, son
atmosphère, ses aspects matériels illustrés par
de nombreux détails (la fin du roman, qui apporte sous forme
de documents des compléments à ce que l'on avait
déjà pu trouver au fil du récit, est
significative de cette tendance). Qualifié de "thriller
victorien uchronique", ce roman parfois jubilant manque de cette
touche de génie qui en aurait fait le roman-phare du courant
steampunk. Il n'en est qu'une illustration, desservi par un style un
peu lourd et des longueurs fréquentes qui rendent parfois la
lecture laborieuse. À noter que la préface de
Gérard Klein comporte des rappels sur l'historique de
l'anticipation et de l'uchronie intéressants, encore que ses
deux exemples uchroniques, Versailles et la révolution
française et l'inexistence du bombardement de Pearl Harbor par
les Japonais prêtent à discussion, ainsi que ses vues
sur l'enseignement de l'histoire.
La quatrième de
couverture :
1855 : les Machines à
Différences, ces ordinateurs mus par la vapeur et
inventés par Charles Babbage ont changé le cours de
l'histoire.
Lord Byron est devenu le Premier ministre de Sa Majesté la
reine Victoria. Sa fille Ada, un génie scientifique qui a
secondé Babbage, est peut-être folle. Elle remet
à Edward Mallory, explorateur d'une Amérique du Nord
divisée par les guerres, un mystérieux paquet de cartes
mécanographiques.
Et Mallory, dans un Londres en proie à la pollution, aux
transports sous-terrestres et aux courses automobiles, va devenir le
maître pion d'une partie stratégique entre la France et
l'Angleterre.
William Gibson, le chantre de l'ordinateur, et Bruce Sterling, le
créateur du terme cyberpunk, nous ont concocté une
uchronie jubilatoire.
Note sur le
sous-courant steampunk.
Pour quelques écrivains d'avant-garde,
l'Angleterre victorienne est devenue le lieu imaginaire de nos
sociétés en rupture. Ils cherchent à comprendre
l'origine de nos maux, et essaient de trouver dans le passé
des clés pour mieux comprendre le présent. Comme
l'utopie en son temps, l'uchronie est devenue un moyen de mettre en
évidence les divergences de l'imaginaire et du réel, du
passé et du présent.
Auteurs :
K.W. Jeter,
A Mad victorian
Fantasy et
Tim Powers,
Les voies d'Anubis ont situé le cadre de leurs romans dans un
XIX° victorien dont l'inspiration est souvent assez proche du
roman gothique. Les récits se situent souvent à
Londres, ville considéré comme le creuset symbolique
où se rencontraient à la fois l'univers populaire et
misérabiliste de Dickens, les derniers
romantiques tels que Shelley, Byron ou Coleridge, et les débuts
de la société industrielle.
Quelques titres : Anthologie steampunk : Futurs antérieurs;
David Calvo,
Délius; Paul Di Filippo, La Trilogie
Steampunk; Mathieu Gaborit, Revolutsyia; Michel
Pagel,
L'équilibre des
paradoxes; Francis Valéry, La cité entre les
mondes.
|
Né en 1948 en Caroline du Sud mais
résidant à Vancouver, William Gibson a
écrit ses premières nouvelles à la fin
des années 70. Son premier roman Neuromancien, en 1984, rafle tous les prix : Hugo, Nebula
P.K.Dick. Il a su ramasser en ce livre l'univers et les
concepts d'un genre S.-F. en voie d'apparition, le
cyberpunk. Les ouvrages les plus récents de Gibson
semblent s'éloigner de ces archétypes pour se
rapprocher d'un style plus classique. Quelques romans :
Comte
Zéro,1986; Mona Lisa
s'éclate, 1988; La machine à
différences, 1991;
Lumière
virtuelle, 1993; Idoru,
1996; Tomorrow's
parties, 2001.
Bruce Sterling est né en 1954 au Texas. De formation
scientifique, passionné par tous les aspects de la
modernité, il s'est imposé au début des
années 80 comme l'un des fers de lance du mouvement
cybernétique, mélange explosif de roman noir
et de nouvelles technologies. Parmi ses romans :
La
Schismatrice, 1985; Cristal Express, 1989; Les
Mailles du réseau, 1988;
La Machine à
différences, 1990;
Gros
Temps, 1994; Le Feu Sacré,
1996.
|
Bruce
Sterling, Mozart en verres miroir
anthologie (12 nouvelles), (1985),
rééd. 2001.
Ses débuts en science-fiction classique
avec son premier roman, La
baleine des sables, publié en 1977,
à 23 ans, ne laissaient pas supposer que Bruce Sterling
deviendrait l'un des porte-étendards du mouvement cyberpunk.
Ce qui se produit quand il rassemble en 1986 les nouvelles de cette
anthologie mythique pour donner une vue d'ensemble du courant en
train de naître. Ce recueil marque en effet le début
d'un mouvement littéraire jusqu'alors embryonnaire et
éclaté, qui réunit une nouvelle
génération d'auteurs de SF dont la vision pessimiste et
prophétique constitue en fait l'unique point commun.
Depuis cette époque, et comme William
Gibson avec qui
il a collaboré à plusieurs reprises, Sterling se
consacre presque exclusivement au cyberpunk et s'intéresse
surtout à une science-fiction technologique qui s'accorde avec
sa formation de scientifique. L'anthologie ne donne cependant qu'une
image assez floue du genre qu'elle est censée
représenter, mais témoigne plutôt de la
diversité des genres et des écritures qui permettent
d'apprécier la variété des univers qui s'y
rattachent, dont la le prophétisme et la vision pessimiste
constituent presque l'unique point commun. Surgit un monde de
hackers au
cerveau hyper-informatisé, de rivalités sanglantes dans
des mégalopoles en plein déclin, d'homme menant une vie
qui a perdu ses repères.
Les auteurs qui s'en réclament à cette époque
sont jeunes, tous de purs produits de la première
génération de gosses qui ont vécu avec la
télévision, et subi la société de
consommation avec un regard lucide. Des années de prise de
conscience, pendant lesquelles le rêve américain s'est
délité et la prise de conscience de cette
dégradation faite avec difficulté. À la bonne
conscience américaine se substituent des interrogations, ou
des constatations désagréables : les états ne
sont pas pacifistes, mais dominateurs et impérialistes. Les
grandes multinationales, autant que les gouvernements,
contrôlent le sort de la planète. Ils ne
défendent pas les libertés des minorités, mais
cherchent à obtenir leur soumission. Le pouvoir de la drogue,
de l'argent et la violence gagnent chaque jour du terrain. C'est
aussi le moment où la génération internet se met
en place aux USA, avec curieusement une science
discréditée, des techniques remises en question, un
développement exponentiel de la pollution et une
dégradation sensible de la qualité de vie.
Fascinés par le télescopage de la culture populaire
(surtout musicale) et des technologies de pointe, ces jeunes auteurs
prétendent apporter leur contribution à l'actualisation
des références scientifiques en entretienant des
rapports étroits avec les technologies d'un demain
dominé par la révolution informatique.
Dans une collectivité livrée aux
médias, aux ordinateurs et à la surinformation, la
cybernétique est devenue monnaie courante et chacun, par le
moyen de drogues, d'implants informatiques ou de nanotechnologie,
peut à tout instant se brancher sur le cyberespace, un vaste
réseau de réalité virtuelle que Sterling
qualifie dans sa préface d' "hallucination consensuelle".
L'anticipation permet de métaphoriser le présent et de
mettre ses défauts en évidence. Dans un monde sans
pitié où les multinationales ont pris le contrôle
des sociétés, ceux qui ne dominent pas les nouvelles
technologies et ne se plient pas aux lois de la ville n'ont pas
d'avenir. Les héros camés meurent parfois d'avoir voulu
rendre plus humaine leur micro-société dominée
par des technologies qui prennent de plus en plus de puissance et de
place dans les villes surpeuplées et polluées. Ils
vivent dans des milieux glauques, dominés par l'intelligence
artificielle, la domotique, les réseaux, la
génétique, la bio-chirurgie; la biomécanique.
L'ambiguïté et le malaise naissent du fait que cette
technologie est honnie tout en constituant souvent l'allié
indispensable pour les personnages principaux...
Ces divers écrivains, qu'on a
appelés de différents noms (Neuromantiques, Cyberpunks,
Technopunks) constituent-ils une école? On peut en douter. Au
mieux, Bruce Sterling ne peut que faire un constat d'affinités
thématiques, de préoccupations sociales et de
recherches stylistiques. Dans une intéressante préface,
il en définit l'esprit par une belle formule :
"L'imbrication d'univers auparavant
dissociés : le royaume de la technologie de pointe et les
aspects modernes de l'underground pop".
Mais en dépit de ses limites, Mozart en verres miroirs est
la meilleure introduction au courant, dont elle en réunit les
auteurs marquants. L'anthologie est d'une bonne tenue et propose des
textes variés et d'excellente facture, au style agressif et
jeune, qui donnent du mouvement cyberpunk une image plus complexe,
plus riche, plus contrastée que ne peuvent le faire supposer
les définitions formelles. Il faut particulièrement
remarquer Petra, la
nouvelle de Greg Bear, l'auteur du groupe qui a poursuivi ensuite la
carrière la plus brillante. Parmi les autres
particularités qui deviendront constitutifs du courant, on
notera les implications psychologiques de la métamorphose des
corps Des Yeux de
Serpents de Tom Maddox; l'étroite
affinité de l'esprit du genre avec la musique et la pop
culture dans Rock
Toujours, de la seule femme du recueil, Pat
Cadigan. Le
curieux titre du recueil vient de la nouvelle de Bruce
Sterling
lui-même et de Lewis Shiner. À noter les deux
textes du pape du mouvement depuis son Neuromancien, William
Gibson.
Table des matières :
Préface, par Bruce Sterling. William
Gibson,
Le continuum
Gernsback; Tom Maddox, Des yeux de serpent; Pat
Cadigan,
Rock toujours; Rudy Rucker, Les
mésaventures de Houdini; Marc
Laidlaw,
Les 400; James Patrick, Solstice; Greg Bear, Petra; Lewis Shiner, Le jour où des voix humaines nous
éveilleront; John Shiner, Freezone; Paul di Filippo,
Pierre vit; Bruce Sterling et William Gibson, Étoile rouge, orbite gelée; Bruce Sterling et Lewis Shiner, Mozart en verres
miroirs.
Sélection d'auteurs
cyberpunk :
Outre Gibson et
Sterling : Ayerdhal, Consciences
virtuelles; Paul Borrelli, Trajectoires terminales;
Maurice G.Dantec, Les racines du
mal, Babylon babies; Laurent
Genefort,
Rézo; K.W.Jeter, Dr
Adder; Jean-Marc Ligny, Inner city; Neal
Stephenson,
L'âge de
diamant.
La quatrième de
couverture :
Révolutionnaires?
Les cyberpunks forment la première génération
d'auteurs de science-fiction à avoir grandi non seulement dans
une tradition littéraire spécifique, mais aussi une
réalité qui désormais dépasse les
rêves - ou les cauchemars - de leurs
prédécesseurs. Pour eux, les techniques de la
science-fiction classique - extrapolation savoir technologique - ne
sont pas de simples outils littéraires, mais des adjuvants de
la vie quotidienne, des moyens, extrêmement précieux,
d'accéder à la compréhension. Pour les
cyberpunks, contraste ô combien violent, la technologie est
viscérale. Elle est envahissante, nous touche au plus intime.
Non point en dehors de nous, mais à côté de nous.
Sous notre peau; et souvent, à l'intérieur de notre
esprit.
Démonstration en douze leçons magistrales.
Bruce Sterling est né en 1954 au Texas. De
formation scientifique, passionné par tous les
aspects de la modernité, il s'est imposé au
début des années 80 comme l'un des fers de
lance du mouvement cybernétique, mélange
explosif de roman noir et de nouvelles technologies. Parmi
ses romans : La
Schismatrice, 1985; Cristal Express, 1989; Les
Mailles du réseau, 1988;
La Machine à
différences, 1990;
Gros
Temps, 1994; Le Feu Sacré,
1996.
|
Robert Silverberg et Jacques
Chambon
présentent : Destination 3001
Flammarion/Imagine, 10/2000.
Interrogé, redouté ou appelé,
l'avènement de ce nouveau millénaire n'a laissé
personne indifférent. Ce jalon du calendrier grégorien
touche les esprits des Occidentaux conditionnés par leur temps
et leur espace, qui considèrent comme folkloriques les autres
méthodes de datation dans le monde, pourtant tout aussi
valables que la leur. Diverses anthologies ont été
consacrées à l'événement. Celle,
récapitulative du siècle écoulé, de D. E.
Winter (Révélations)
qui propose dix nouvelles destinées
à rappeler chacune des décennies du siècle
passé. Ou celle de Daniel Conrad et Benoît Domis
(Les futurs maîtres français
de la terreur) qui présente les
auteurs qui devraient faire parler d'eux dans l'avenir proche.
Le projet de Silverberg/Chambon est le plus ambitieux de tous,
puisqu'il fait effectuer à ses lecteurs un bond de mille ans
dans l'avenir, un horizon du futur qui ne peut qu'exciter les
imaginations. Évoquer le XXIè siècle consiste le
plus souvent à extrapoler le monde actuel, et à brider
les imaginations puisque nous devinons intuitivement ce qui est en
gros possible dans un avenir proche. Sauter d'un seul bond un
millénaire oblige à faire un effort d'imagination
autrement plus difficile.
Que sera devenue l'humanité dans un millénaire? 3001
est un clin d'oeil à Arthur C. Clarke, le romancier, et
à Stanley Kubrick metteur en scène de L'Odyssée de l'espace,
images vieilles de trente ans qui situaient en l'an 2001 des
changements technologiques, biologiques et mentaux qui ne se sont pas
produits : la vie de l'imaginaire est ainsi faite de ces rêves,
et on ne demande pas à un auteur de se montrer aussi bon
prévisionniste qu'un économiste ou un
géopolitique. Il en sera de même pour ces textes.
D'autant plus que se projeter dans un monde aussi lointain est
proprement inconcevable et l'exercice périlleux. On ne
s'étonnera pas de trouver dans ces travaux surtout les
inquiétudes d'auteurs actuels.
Jacques Chambon s'était d'abord proposé de
réaliser une anthologie consacrée à des auteurs
français. Son projet est devenu international avec
l'intervention inopinée de Silverberg, qui signe d'ailleurs
une nouvelle de l'anthologie. Et, maintes difficultés
vaincues, le projet a pris corps. Vingt nouvelles de SF d'auteurs
consacrés - nés en majorité dans les
années cinquante-soixante et la plupart consacrés - ,
qui ont proposé des textes inédits. Sept
Français (Ayerdhal, Philip Curval, Sylvie Denis, Jean-Claude
Dunyach, Joël Houssin, Serge Lehman et Roland Wagner). Huit
Américains (Gregory Benford, Orson Scott Card, Karen Haber -
l'épouse de Silverberg - , Joe Haldeman, Nancy Kress, Robert
Silverberg, Dan Simmons et Norman Spinrad. Un Allemand (Andreas
Eschbach), deux Anglais (Paul J. McAuley) et deux Italiens (Valerio
Evangelisti et Franco Ricciardiello). Essentiellement du beau monde,
et du travail de qualité, impossible à analyser dans le
détail.
Se projeter mentalement dans un univers aussi lointain est
impossible. On ne s'étonnera donc pas de trouver dans ces
travaux qui concernent une échéance aussi lointaine des
préoccupations qui sont les nôtres. Plus que dans les
romans classiques, les récits de science-fiction sont des
miroirs où se lisent les traits caractéristiques d'une
époque. Dans cette année-prétexte 3001, c'est
l'homme de notre temps que retrouvera le lecteur au delà des
apparences différentes carrossées avec soin. Si
beaucoup de choses ont changé, dans la reproduction des
êtres, les déplacements dans l'espace et le temps, les
moyens de communication et les gouvernements, il existe une constante
: les hommes, ou leurs substituts, sont restés les
mêmes, mal partagés entre altruisme et
égoïsme, mais bien plus redoutables dans leurs
activités que de notre temps. L'altruisme tient d'ailleurs une
place bien moindre que l'égoïsme et l'agressivité,
dans le mépris de l'autre, la recherche et l'octroi de la
souffrance. Le dépaysement se fait surtout par l'usage d'un
vocabulaire nouveau, de néologismes utilisés dans le
cadre habituel des machines qui pensent, des réparations
biologiques, de la mortalité variable, des différentes
races qui se supplantent, des machines quasi-humaines, des hommes
modifiés, avec des vies surtout artificielles et
truquées.
Dépaysement garanti, mais peu d'humour et d'espoir dans cette
anthologie désabusée, qui est un témoignage de
la mort des espérances des hommes de l'an 2001, et le triomphe
des contre-utopies. Il y a de quoi frémir quand on se projette
dans cet avenir qui nous est presque toujours proposé sombre,
inquiétant et redoutable. La dystopie fonctionne à
plein régime. Lecteurs, soyez soucieux : l'avenir ne s'annonce
pas rose. Demain ne sera pas glorieux et les surlendemains n'auront
guère de printemps qui chantent.
La quatrième de couverture :
L'an 2000 a longtemps
été l'horizon du futur pour la science-fiction. Mais
aujourd'hui? Il fait partie des vieilles lunes. Anticipé,
exploré, fantasmé tous azimuts, il était
déjà vieux avant l'avénement du vrai. Comment
pourrait-il faire encore rêver, même si l'on a envie de
saluer le symbole qu'il représente? En route donc pour des
horizons plus lointains, pour des terres neuves, pour l'entrée
dans la quatrième millénaire. Ou plus exactement en
3001, en hommage à Stanley Kubrick (1928-1999), qui situait en
2001 l'aube de nouveaux grands changements pour l'humanité en
entraînant celle-ci dans une «odyssée»,
c'est-à-dire un retour aux sources, de «l'espace»
(de l'espèce?)
Comment sera le monde dans mille ans? Comment fêtera-t-on
l'entrée dans les années 3000? Quelles étranges
mutations technologiques, sociologiques, biologiques, psychologiques
connaîtront nos lointains descendants? Aurons-nous
essaimé dans les étoiles? Enfin rencontré des
extraterrestres? L'homme se sera-t-il délivré de ses
vieux démons? Existera-t-il encore et dans quel
environnement?
*
Sommaire :
Introduction
Joe Haldemar : Quatre courts romans
Valerio Evangelisti : Paradi
Nancy Kres : Notre Mére qui dansez
Serge Lehmar : Le temps des Olympiens
Andreas Eschbac : Le Semeur de cauchemars
Robert Silverberg : Milleniam Express
Ayerdhal : Notre Terre
Karen Haber : L'épineux probléme de la tête
à Grand-Mére
Orson Scott Card : Angles
Christopher Priest : Retour au foyer
Franco Ricciardiello : L'hiver de Turing
Joël Houssin : Jolie Petite Fille
Paul J. McAuley : Van Gogh à la fin da monde
Jean-Claude Dunyach : Les nuits inutiles
Roland C. Wagner : Marche et crève
Gregory Benford : Onde de choc
Sylvie Denis : La balade du singe seul
Norman Spinrad : Entités
Philippe Curval : On est bien seul dans l'univers
Dan Simmons : «Le 9 av»
Dictionnaire des auteurs
Robert Silverberg (1934-) est un auteur prolifique (ayant
déjà eu un prix Hugo en 1956 au titre du nouvel auteur
le plus prometteur) qui a écrit de nombreux romans où
mythologie et S-F se confondent, parmi lesquels Les Ailes de la nuit
(1969), L'homme dans le labyrinthe (1969), Le livre des crânes
(1972), Le Seigneur des ténèbres (1983); des trilogies
: La trilogie de Majipoor (1980/3), La trilogie du nouveau printemps
(1988/92). Tous ces romans se trouvent en livres de poche. Il est
également l'auteur d'anthologies : Légendes (1998),
consacrée à la fantasy (où se trouve la novella
de King Les petites soeurs d'Elurie) et Horizons lointains (1999)
Jacques Chambon, directeur de la collection Imagine de Flammarion,
est l'auteur d'une quinzaine d'anthologies.
Roland Ernould © 2000
Révélations, onze hymnes
à l'Apocalypse
anthologie
présentée
par D. E. Winter, J'ai Lu
Ténèbres, avril 2000.
La quatrième de
couverture :
Des ravages de la terrible grippe
espagnole de 1918 à la chute du mur de Berlin, en passant par
la montée du nazisme, l'apparition du rock and roll ou les
années de contestation contre la guerre du Vietnam aux
États-Unis... À l'aube du nouveau millénaire,
quel regard porter sur les événements marquants de ces
cent dernières années? Les plus grands noms
américains de la littérature fantastique contemporaine
ont choisi, pour évoquer le XIXè siècle
finissant, de mêler réalité et fiction et de
raconter les destinées extraordinaires, voire surnaturelles,
d'individus ordinaires qui se retrouvent emportés dans la
tourmente de l'histoire.
Car si ce siècle, notre
siècle, est pour beaucoup synonyme de progrès et de
perfection, il n'a toutefois pas su empêcher maintes
civilisations de basculer dans l'anarchie, la décadence ou le
chaos, rendant ainsi chaque jour plus proche de...
l'Apocalypse.
Douglas E. Winter est peu connu pour ses nouvelles, mais, en tant
qu'essayiste, sa réputation est grande aux USA. Il s'est rendu
célèbre par un travail de fond sur Stephen
King,
The Art of
Darkness (L'Art des ténèbres),
référence des spécialistes mais non traduit en
français, pas plus que Faces of Fear (Visages de la
peur), au total onze ouvrages. Il a aussi publié quelques
anthologies. Celle-ci est la dernière, conçue
spécialement pour le millénaire.
Winter a imaginé que, pour
célébrer la fin du XIXè et le début du
XXIè, ce nombre tout rond pouvait appeler d'autres nombres
arrondis au zéro, la série des dizaines d'années
du siècle écoulé. C'était un moyen de
reproduire ce siècle qui s'achève par un ensemble de
significations particulières. Chaque nouvelle prend ainsi
corps dans une décennie. Les auteurs pouvaient
déterminer le thème qui leur plaisait, la seule
contrainte étant le choix d'une décennie.
Intitulé d'abord Millennium, le projet a
demandé sept années pour contacter les
écrivains, expliquer le projet et leur permettre
d'intégrer leur travail dans leur planning; pour ensuite le
contrôler et passer à la réalisation.
Les auteurs sont tous des talents qui portent, peu
ou prou, l'étiquette fantastique, et leur réputation
est reconnue depuis longtemps pour certains, s'est faite
récemment pour d'autres. Clive Barker a signé le
prologue, Parousie. Il serait fastidieux
de citer les titres des nouvelles - certaines sont de petits romans.
Limitons-nous aux auteurs, dans l'ordre des décennies :
Lansdalle,
Morrell,
Wilson,
Brite et
Faust,
Grant,
Strieber,
Massie,
Matheson,
Schow et
Spector,
Campbell et pour
2000 à nouveau Barker. Avec le mot de la fin,
Winter ajoute
quelques pages de conclusion.
Ces textes se proposent de nous faire entendre la
voix du siècle, avec des auteurs qui sont porteurs d'une
contribution dans le genre, et en même temps servir de rappel
de ce que le siècle a inventé. D'où le
titre, Révélations,
à prendre au second degré, puisqu'il ne s'agit pas d'un
apport nouveau, mais d'un récapitulatif. Ces nouvelles, toutes
intéressantes, font plutôt le bilan du siècle.
Pour Winter, la
particularité de notre esthétique fin de siècle
la plus explicite est caractérisée par la mise à
distance du gothique littéraire pour passer à l'image,
la perception visuelle inspirée du cinéma, ce que l'on
appelle la monstration. À cela s'ajoute un net renversement
des perspectives : au lieu de chercher l'horreur dans des motifs
traditionnels, souvent extérieurs, maisons hantées ou
vampires, les écrivains de cette fin de siècle la
scrutent dans tout ce qui est instable, notre inconnu, voire notre
inconnaissable, mais dans un domaine humain fragile, perturbé,
douteux, marginal, en un mot, asocial. Restituer les émotions
ressenties lorsque nous sortons de l'humanité ordinaire, pour
rencontrer les monstres qui sommeillent en nous et ne dorment
toujours que d'un oeil.
L'anthologie prend ainsi date pour en faire le
point de départ d'un nouveau siècle, et permettre aux
talents en exercice ou à venir de partir vers les possibles et
les rivages inconnus de l'horreur de demain.
La richesse du travail et son importance - plus de 600 pages, en
caractères serrés, d'auteurs doués - en font un
recueil indispensable pour faire le bilan d'un siècle à
la fois marqué par le progrès et menacé par la
décadence et le chaos.
Roland Ernould, juillet 2000.
Né en 1950 à Saint-Louis, dans le Missouri,
Winter s'est fait connaître comme auteur de nouvelles et
critique littéraire, cinématographique et musical. Il a
personnellemnt publié 3 recueils de nouvelles, dans la
collection American Zombie. Il vit en Virginie. Il travaille
actuellement à une biographie critique de Clive Barker. e-mail
: OneEyeDog@aol.com
Le futur a
déjà commencé
anthologie présentée par
Michel Le Bris,
Librio, avril 2000.
La quatrième de
couverture :
La science-fiction n'a jamais rien
fait d'autre que de parler de nous, du monde autour de nous qui
change et nous change, de l'inconnu qui nous effraie - de l'inconnu
dans le regard de l'autre, qui nous renvoie à notre part
d'inconnu, en nous : puisque ces mondes imaginaires qui nous
révèlent le nôtre, dans l'écart même
qu'ils aménagent, sont les nôtres, produits de nos
rêves, de nos peurs, de nos fantasmes. Un art de la
frontière, en somme, au sens que les pionniers donnaient
à ce mot. Ces êtres verts, aux yeux globuleux, qui nous
faisaient frissonner dans les années cinquante,
n'étaient que notre miroir. Les créant, nous nous
interrogions sur nous-mêmes - et sur l'altérité
en nous. La S-F est plus que jamais vivante, puisque le futur a
déjà commencé.
On peut juger le titre usurpé :
plutôt qu'une anthologie, ce volume est un recueil, disparate,
qui mêle à part égale des nouvelles d'auteurs et
des écrits critiques, six au total. Si l'intérêt
des textes pris isolément n'est pas discutable, l'ensemble
fait davantage penser à un numéro de revue qu'à
une anthologie.
Michel Lebris est bien connu pour
être l'inspirateur du festival Étonnants Voyageurs de
Saint-Malo, qui se tient habituellement en mai. Auteur de romans et
d'essais, il vient de composer successivement deux anthologies de la
science-fiction. L'une parue chez Hachette, intitulée
Utopies SF (thème du festival cette année), aligne un
sommaire prestigieux réunissant entre autres J. C.
Ballard, Bradbury, Matheson, Connie Willis, Norman Spinrad et Pierre Bordage. La deuxième
anthologie, ici présentée, est de dimensions plus
modestes.
Qui mieux que les auteurs de SF peuvent scruter,
en toute liberté d'inspiration, les transformations d'un monde
en devenir? Et pourtant le genre continue à être
frappé d'ostracisme par les spécialistes
littéraires. "Fille indigne de la littérature", la SF
est condamnée à être refoulée dans un
mouvement d'exclusion qui touche d'autres genres, comme le
fantastique ou le roman noir. Le
Bris consacre sa préface à
déplorer une fois de plus cette constatation : les jeunes
aiment lire ces auteurs, en dédaignant les écrivains
classiques ou reconnus par les jurys d'examen... Car notre monde
change : cinéma, rock, pop, vidéo, virtuel, toutes
choses que les beaux esprits feignent d'ignorer pour ne
s'intéresser qu'aux belles-lettres. On ne le dira jamais
assez, certes, mais le sujet n'est pas original.
Les trois nouvelles de ce recueil, de Serge
Lehman,
Ayerdhal et
Jean-Claude Dunyach, ont l'utopie pour dénominateur commun et sont de
longueur très inégale. Lehman, avec "Nulle part
à Liverion" occupe à elle seule la moitié du
recueil. Cette nouvelle d'un auteur reconnu (Grand Prix de
l'Imaginaire, prix Rosny Aîné), décrit avec un
talent très personnel une variation sur son sujet favori, le
monde ultralibéral qui naît à notre époque
et qui se développera au XIXè s. Sur un fond
économico-politique, elle narre les déboires d'un
personnage décalé aux prises avec les Puissances
Dominantes, des empires industriels qui ont leur propre force de
police et qui réalisent le rêve - ou le cauchemar? -
d'une terre entièrement aux mains des puissances rivales.
Heureusement avec Noirevi (anagramme de Liverion), peut se
créer un au-delà de la géographie, une Terre
Libre. La nouvelle, comme les autres du recueil, tourne autour de ce
passage d'Oscar Wilde : "Une carte du monde qui n'inclurait pas l'Utopie n'est
pas digne d'un regard, car elle écarte le seul pays auquel
l'humanité sans cesse aborde".
La singulière histoire de chrysalide et
d'imago d'Ayerdhal, empreinte d'amour et de mort, veut
suggérer la pérennité des sentiments et leur
force dans un monde où tout est devenu organisé,
où les hommes se métamorphosent en niant la mort.
Ayerdhal est un
auteur explorateur, qui a touché à toutes les branches
de la science-fiction, que de nombreux prix ont consacré.
Déchiffrer la
trame, la brève nouvelle de
Dunyach,
rédacteur adjoint de Galaxie, narre le long
apprentissage de la connaissance de la tisseuse d'un tapis du
Kurdistan, morte depuis longtemps. Sa vie devient transparente
à des investigateurs aveugles du futur, travaillant dans un
Musée des civilisations passées, qui ont passé
une vie entière à analyser le décodage du
laborieux enchevêtrement des fils et des noeuds, travail de la
moitié d'une vie. Dunyach a reçu le Grand
Prix de l'Imaginaire pour ce texte.
À ces nouvelles il faut ajouter trois
études. L'une de Jacques Chambon, directeur de la
collection Imagine chez Flammarion, est consacrée à des
variations sur les images du futur et la notion d'anticipation
incluses dans un genre qu'il propose comme moyen de conjurer le mal
d'une époque en crise, et qui devient la mythologie de notre
temps. Marie Mazaurie, directrice littéraire des éditions J'ai lu,
recherche les traces de la subversion de la «grande»
littérature par la SF dans des romans à succès
comme Truisme et Les Particules
élementaires. Elle renverse le motif
habituel du ghetto par l'annonce d'une littérature du futur,
qui mixerait la littérature générale à la
SF. Enfin Stéphane Nicot, rédacteur en
chef de Galaxie, nous propose une interview au provocateur Norman
Spinrad , dans
laquelle l'auteur rappelle sa critique acerbe de l'american way of
life.
Une fois admise la diversité du recueil, le
lecteur consommera ce mille-feuilles avec un grand
intérêt. Les rêveurs d'avenir ont encore un bel
avenir devant eux, et pourront continuer à faire leur plein de
rêves et de fantasmes, puisqu'ils parcourent le genre avec le
désir de s'interroger sur eux-mêmes et
l'altérité qui est en eux.
Roland Ernould, juin 2000
Au
sommaire : Préface de Michel Le
Bris
Serge Lehman,
Nulle part à
Liverion
Stéphane Nicot, lnterview de N.
Spinrad
Ayerdhal, L'adieu à
la nymphe
Jacques Chambon,
La science-fiction au
tournant
Jean-Claude Dunyach, Déchiffrer
la trameMarion Mazauric, La littérature du futur.
Michel Le Bris, né en 1944, est écrivain, éditeur et
directeur du festival de Saint-Malo Étonnants Voyageurs. Il a
publié en 2000 Pour
saluer Stevenson (Flammarion) et Fragments du royaume
(La Passe du vent). La Porte
d'or a été
réédité en Points Seuil et Les Flibustiers de la Sonore aux éditions J'ai Lu.
Une histoire de la
science-fiction 1 - 1901-1937 - Les premiers
maîtres,
nouvelles réunies par Jacques Sadoul, Librio 1/00.
La quatrième de couverture :
À
quoi se fier quand les lois les plus élémentaires de la
physique et de la géométrie euclidienne ne peuvent vous
protéger des prédateurs d'outre-temps? Peut-on rester
sain d'esprit après s'être retrouvé
confronté au dieu-poisson, l'idole impie du peuple des
abysses? Et quand un robot s'avère en tout l'être
parfait, est-il possible de l'aimer comme son prochain?
Anticipation, space opera,
fantasy, weird fantasy... Toutes les facettes de la science-fiction
classique sont déjà présentes alors qu'elles ne
font que naître comme un courant littéraire à
part entière.
Jacques Sadoul présente ici
un florilège de textes fondateurs (...) qui témoignent
de la richesse et de l'originalité d'un genre qui aura
marqué l'imaginaire de notre siècle.
Après avoir rencontré le succès avec une
passionnante rétrospective consacrée au "Domaine
Fantastique" (trois recueils de nouvelles présentées
par Barbara Sadoul), les éditions Librio ont décidé de
reprendre la formule en l'appliquant à la
science-fiction. Une histoire
de la science-fiction nous est ainsi
proposée en plusieurs volumes, cette fois par Jacques
Sadoul, en
même temps que Michel Le
Bris nous offre
parallèlement Le Futur
a déjà commencé.
Le premier volume de l'anthologie de Jacques
Sadoul est
consacré à la période 1901-1937, quand
paraissaient les textes fondateurs des différentes
sensibilités qui gravitent autour de la science-fiction. 1937
- ce que ne rappelle pas
Sadoul - est l'année de la mort de
Lovecraft et
celle de l'organisation de la première Convention de la SF
à Luds.
Le théoricien désigne sous le terme
de SF la branche de la littérature de l'imaginaire qui propose
une explication à apparence scientifique aux récits
proposés. À partir d'une hypothèse de travail,
l'auteur en tire rationnellement les conséquences
impliquées dans la réalité présente ou
future, au contraire du genre fantastique qui transgresse la
réalité quotidienne pour imposer l'intrusion d'une
phénomène surnaturel, irrationnel. Sadoul retrace la
lointaine histoire de la SF, citant les diverses créations, du
récit d'un voyage dans la lune d'un Grec du IIè
siècle jusqu'à Jules Verne, en passant par Thomas
Moore, Francis
Bacon, Cyrano de
Bergerac et bien
d'autres, dont Marie Shelley (Frankenstein) et Edgar
Poe.
Sadoul note la
place considérable tenue par les pulps (magazines bon
marché imprimés sur mauvais papier) et les revues
éphémères ou durables de ce premier tiers de
siècle.
Huit nouvelles sont présentées, sans
doute pas toutes les meilleures parues durant cette époque,
mais celles qui montrent le mieux les diverses ramifications
auxquelles le genre peut se prêter. Chacune des nouvelles est
précédée d'une notice sur l'auteur, mettant en
évidence la pertinence de leur choix. Abraham Merritt, qui inaugure le recueil
avec un récit de 1917, a relativement peu écrit de
science-fiction, mais il a joué un rôle important dans
la formation moderne du genre, et sa particularité est de
mêler à l'anticipation scientifique des
éléments fantastiques ou de nature légendaire
qui préfigurent ce que l'on appellera plus tard la fantasy.
Suit une histoire de H. P. Lovecraft, auteur fondateur trop
réputé pour qu'on s'y arrête. Dans la nouvelle
bien connue Les chiens de
Tindalos de Frank Belknap Long, continuateur de
Lovecraft, le
lecteur trouve son mélange caractéristique de SF et de
fantastique, avec une utilisation astucieuse de la physique et de la
géométrie euclidienne pour assurer la protection du
héros contre des prédateurs d'un autre monde.
Le créateur de Conan le Barbare, Robert E.
Howard, est
représenté par une nouvelle qui s'apparente à
l'heroic fantasy (ou sword and sorcery), qui fait coexister de la SF,
du fantastique, de la magie et de l'épopée, dans une
formule unique. Stanley G. Weinbaum aurait pu devenir un
grand de la SF s'il n'avait, après des débuts
prometteurs, été emporté à trente-cinq
ans d'un cancer du poumon : le texte qui nous est offert est
précurseur dans la mesure où il nous présente
non plus le méchant de l'espace, à la psychologie
restée humaine, mais une créature rencontrée
lors d'une odyssée martienne. Pensante, amicale, elle est
différente des hommes et voit sans anthropomorphisme le monde
d'une autre façon que les humains. Suit un auteur peu connu,
Harl Vincent,
dont l'abondance des idées originales vaut mieux que
l'écriture. Puis une nouvelle de Clark Ashton Smith, autre familier de
Lovecraft, qui
se ressent de cette influence. Enfin une histoire de robot
s'avérant l'être parfait, de Lester del Rey, qui devint plus tard le
rédacteur en chef de Fantasy Magazine. Ces
textes offrent déjà les diverses facettes de la SF
contemporaine et de ses mariages. Ils montrent une fois encore
l'originalité et la richesse d'un genre dont la puissance de
l'imaginaire fascine les amateurs.
Le prochain volume est annoncé et couvrira
la période 1938-1957, l'Âge d'or.
Contenu
:
Introduction (copieuse) de Jacques Sadoul.
Abraham Merritt,
Les êtres de
l'abîme.
Howard P. Lovecraft, Dagon.
Frank Belknap Long, Les chiens de
Tindalos.
Robert E. Howard, Les miroirs de
Tuzun Thune.
Stanley G. Weinbaum, L'odyssée
martienne.
Harl Vincent,
Le rôdeur des terres
incultes.
Clark Ashton Smith, La mort
d'Ilalotha.
Lester del Rey,
Hélène
A'lliage.
Roland Ernould, juin 2000.
Une histoire de la
science-fiction 2 - 1938-1957 - L'Âge
d'or
nouvelles réunies par Jacques Sadoul, Librio 6/00
Le premier volume de cette histoire anthologique
s'était arrêté en 1937, l'année de la mort
de H.P. Lovecraft et celle de l'organisation de la première
Convention de la SF à Luds. Jacques Sadoul la poursuit jusqu'en
1958, quand les Russes lancèrent le premier spoutnik et
ouvrirent la conquête de l'espace.
En 1938, dans une émission de radio
restée célèbre, Orson Welles avait affolé les
USA en décrivant l'arrivée belliqueuse des Martiens sur
notre terre. Inspirée de La Guerre des mondes d'H.G.
Wells, elle
présentait des informations réalistes sur la
conquête de la terre, une interview réticente d'un
ministre, les foules jetées à la rue, fuyant le danger.
La panique passée, il en résulta un regain
d'intérêt pour la science-fiction. Significativement, le
première Convention Internationale de la SF eut lieu à
New-York l'année suivante. De 1938 à 1940, le nombre de
magazines consacrés à la SF passa de trois à
vingt.
Un éditeur, John W. Campbell exerça une
influence profonde sur le genre, avec sa revue Astounding Science-Fiction. Campbell avait des idées bien
arrêtées sur le genre, qui présidèrent au
choix de ses auteurs. Un récit de SF devait s'appuyer sur un
concept scientifique raisonné. Il devait se situer dans le
futur, et l'annoncer dans des perspectives raisonnables. Son
écurie fut constituée de vedettes, devenues des
classiques, dont un certain nombre figurent dans ce recueil :
Clifford D Simak
(Escarmouche); A.E. Van Vogt (Bucolique); Isaac
Asimov, Robert
Heinlein
(Ces
gens-là); et Theodor Sturgeon.
Mais la période qui suivit la guerre (aux
USA, de 1942 à 45) fut marquée par une certaine
défiance à l'égard des scientifiques, ayant
permis la mise au point de la bombe atomique qui avait ravagé
Hiroshima et Nagasaki. Les positions face aux progrès
scientifiques deviennent mitigées : appréciés
pour l'amélioration des conditions de vie, mais
regardés avec une méfiance grandissante. La
conséquence en fut une modification dans l'approche de la
science, vue de manière contestataire ou caustique. La phase
d'enthousiame passée, la science est regardée d'un
autre oeil, mais avec le même intérêt. Les
positions de Campbell
étant considérées
comme conservatrices et dépassées, d'autres revues
novatrices remplacèrent la sienne dès 1950
: Galaxy, sous la
nouvelle direction de H.L. Gold, et The Magazine of Fantasy and
Science-fiction. Les anciens
continuèrent à y écrire, mais des nouveaux
apparaissent, dont certains ont des nouvelles reproduites dans ce
second volume : Robert Abernathy (Un homme contre la ville); Ray Bradbury (L'éclat du phénix); Fredric Brown (F.I.N.) la nouvelle la
plus courte du recueil; Arthur C.
Clarke (L'étoile); Philip K. Dick, Philip José
Farmer, Charles
Harness
(L'enfant en proie au
temps); Fritz Leiber; Richard Matheson (Cycle de
survie).
À noter, pour compléter le tout, un beau récit
de paradoxe d'un auteur sur lequel on n'a pas d'informations, Jack
Lewis
(Qui a
copié?)
Ces textes sont consacrés par le temps et
tous estimables. Souhaitons que le troisième fascicule nous
rafraîchisse de si belle façon nos souvenirs. Il
s'intitulera L'expansion et portera sur la
période 1958-1963. Comme pour le recueil
précédent, Sadoul signe une substantielle
préface et consacre à chaque auteur une opportune
notice biographique. Il est surtout intéressant de noter la
place considérable prise par les revues du genre pour lancer
et imposer de nouvelles signatures, nos auteurs de demain.
La quatrième de
couverture :
La ville... Il a
décidé de la détruire. Mais le Léviathan
de béton et d'acier engage une lutte titanesque pour se
défendre...
Un système solaire disparaît, un monde
s'éteint... Quelle entité supérieure peut
impunément s'octroyer le droit de détruire une
civilisation au profit d'une autre?
Alors que le siècle vit ses plus grands bouleversements, la
science-fiction entre dans sonn âge d'or. Mondes
post-apocalyptiques, voyages exploratoires dans l'espace, paradoxes
temporels... Le genre se tourne plus ouvertement vers la prospective
scientifique, et les écrits se font reflet des
inquiétudes contemporaines.
Roland Ernould, octobre 2000.
Courte bibliographie des auteurs
:
Clifford D. Simak (1904-1988) Demain
les chiens, recueil de nouvelles (1952),
Dans le torrent des
siècles (1951), Au carrefour des étoiles (1963)
Fredric Brown
(1906-1972) L'Univers en
folie (1949), Martiens, go home! (1955),
Fantômes et
farfafouilles, nouvelles (1961)
Robert Heinlein
(1907-1988) L'homme qui vendit
la lune (1950), Marionnettes humaines (1951),
En terre
étrangère (1961), Route de gloire
(1963)
Alfred Elton Van Vogt (1912-2000) A la
poursuite des Slans (1946), Le monde des non-A
(1948), le titre le plus célèbre, traduit par Boris
Vian, La faune de
l'espace (1951), Les armureries d'Isher
(1951).
Charles Harness
(1915-) n'a au qu'une brève carrière littéraire
: L'Anneau de
Ritornel (1968).
Arthur C. Clarke
(1917-) Les enfants
d'Icare (1953), La cité des astres
(1956), 2001, l'Odyssée
de l'espace (1968).
Ray Bradbury
(1920-) Chroniques
martiennes, recueil de nouvelles (1950),
Farenheit 451 (1953).
Robert Abernathy
(1924-) n'a publié qu'une quarantaine de nouvelles.
Richard Matheson
(1926-) Journal d'un
monstre (1950), Je suis une légende
(1954), L'homme qui
rétrécit (1956) La maison des damnés (1971).
Arthur Sheckley
(1928-) La septième
victime (1953, La dimension des miracles
(1968).
Une histoire de la
science-fiction 3 - 1958-1981 -
L'expansion
nouvelles réunies par Jacques
Sadoul,
Librio 11/00
Avec le précédent opus, le lecteur
en était resté au lancement du premier spoutnik. Ce
troisième le conduit à l'apparition des premiers textes
prophétiques annonçant l'apparition du réseau de
communication mondial qui est devenu une réalité avec
Internet. Durant cette période, on assiste à
l'effondrement de nombreuses revues, pour différentes causes :
concurrence, manque d'auteurs, d'où textes de qualité
moindre. Mais plus simplement la désaffection des lecteurs,
pour lesquels la science-fiction d'hier est passée dans la
réalité. Les voyages dans l'espace ne sont plus une
fiction et ne passionnent plus. Pire : alors que ces voyages dans le
temps étaient souvent le fait de marginaux, d'illuminés
ou de rejetés de la communauté scientifique, ce sont
des militaires s'appuyant sur des sciences ennuyeuses, et des
technologies qui demandent des moyens économiques tels que les
sujets ordinaires ne peuvent plus présenter
l'intérêt de naguère. Il s'ensuivit une crise des
sujets, et une évasion des lecteurs vers des genres tels que
la fantasy ou un certain fantastique. Car notre quotidien commence
à être perçu comme un cauchemar. Nous ne sommes
plus menacés par les extra-terrestres, mais par la pollution,
l'exploitation intensive de la planète. Cette exploitation
mercantile qui ne paraît plus s'exercer seulement au
détriment de la plupart pour le profit de certains, mais
mettre en péril la vie des espèces vivantes et notre
avenir. Les progrès ne sont plus maintenant à exalter,
mais à combattre. Le principal sujet traité sera
dorénavant la dénonciation du progrès conduisant
tout droit à la mort de l'humanité.
Autres changements importants. Dans le domaine de
l'édition : alors que les revues disparaissent, les
anthologies, les recueils de textes variés ou axés sur
un thème les remplacent, permettant aux auteurs de trouver le
débouché à leur production que les revues ne
leur proposaient plus. Le cinéma de SF prend une extension
considérable, et devient crédible grâce aux
remarquables progrès des effets spéciaux. Il provoque
certains changements, dont le plus visible est la coexistence
d'extraterrestres aux intentions malveillantes avec des
créatures aussi sympathiques que l'E.T. de Spielberg. Dans le domaine du
quotidien, des thèmes nouveaux apparaissent : la recherche de
la résolution des problèmes de la surpopulation, le
désir d'immortalité, glissant des religions dans le
domaine de la SF, et enfin l'intrusion de la sexualité,
jusqu'alors objet d'un tabou non exprimé. Autre
phénomène intéressant : l'apparition d'une SF
renouvelée dans les pays européens, surtout la France
(où de nombreux auteurs se manifestent), suivie par
l'Italie.
8 nouvelles dans ce recueil, toutes intéressantes.
Shaw propose,
sur un fond simultané de querelle de ménage et d'amour
nostalgique, l'achat d'un verre «lent», qui a la
propriété d'absorber la lumière d'un paysage,
d'une maison ou d'un être humain, dont ils restitue l'apparence
après en avoir emmagasiné les données. Dans une
symbolique du mal inhabituelle, Ellison nous donne une nouvelle
originale, mais agressive et provocante. Dick raconte les états
d'âme et les vaines tentatives d'un androïde qui cherche
à se débrancher pour échapper à sa
condition. Le Guin renouvelle le motif du bouc émissaire : le choix
d'un seul voué au malheur assure la prospérité
d'une cité dans la paix et la joie. Spinrad nous dit pourquoi
prévoir l'avenir ne sert à rien, parce que le temps
séquentiel n'est qu'une illusion. Autre nouvelle symbolique de
Cherryh, qui
renouvelle le personnage mythique d'une Cassandre moderne qui passe
pour folle, alors qu'elle révèle des visions d'un monde
de guerre en ruines et en flammes. Silverberg nous décrit un
monde lugubre où le sentiment-amour est remplacé par
l'amour virtuel collectif. Enfin Card décrit l'histoire
magnifique d'un musicien qui vit dans un monde où la
créativité sans racines ne peut s'exercer que dans les
limites du droit, et dont il cherche, sans y parvenir, à en
dépasser les limites en y incorporant les acquis.
Titre des nouvelles :
Bob Shaw,
Lumière des jours
enfuis.
Harlan Ellison,
La bête qui criait
« amour » au coeur du monde.
Philip K. Dick,
La foumi
électrique.
Ursula K. Le Guin, Ceux qui partent
d'Omelas.
Norman Spinrad, L'Herbe du
Temps.
C.J. Cherryh,
Cassandra.
Robert Silverberg, Groupe.
Orson Scott Card, Sonate sans
accompagnement.
La quatrième de couverture :
Au sein d'un monde
déshumanisé, où tout rapport affectif entre les
êtres est proscrit, comment faire revivre le simple, mais
vital, sentiment de l'amour?
Apparences trompeuses de la «réalité»... De
quelle façon l'appréhender quand on se découvre
soi-même non réel, machine humaine, ou que chaque
instant vécu l'est avec la douloureuse prescience de ce que
sera l'avenir proche?
Durant cette période de transformations et de contestations,
la science-fiction s'attache à l'analyse inquiète d'un
quotidien que le «progrès» rend toujours plus
cauchemardesque : pollution, violence urbaine, destructions
naturelles...
Huit textes de Philip K. Dick, Harlan Ellison, Norman Spinrad, Robert
Silverberg, ou Orson Scott Card, qui attestent de l'extraordinaire
pertinence d'une littérature s'interrogeant son époque
avec une redoutable acuité.
Jacques Sadoul Une histoire de la science-fiction 4 , 1982-2000, Le renouveau
Librio 4/2001.
Que devient la SF en cette fin de siècle?
Les Cassandre ne sont pas optimistes : ils constatent ou annoncent la
mort des arts et divertissements populaires propres à ce
siècle, et du courant d'idées qui les accompagnait : le
jazz est mort depuis longtemps, la bande dessinée ne se
renouvelle plus depuis vingt ans aux USA, et dix ans en France. Le
cinéma et la télévision ont laissé la
place aux nouvelles technologies, à l'ordinateur
multimédia, et les cinéastes tournent leurs films pour
Internet. Comment se situe la SF dans ces morts annoncées?
Elle se sent mal aussi, le boom apparent actuel ne devant pas faire
illusion. Il n'est dû qu'aux feuilletons de X-Files et aux
produits dérivés de la SF de la gamme Star Wars ou
Star Trek. Aux USA sévit de plus en plus une SF et une
fantasy de bas de gamme, qu'on appelle là-bas la sci-fi, et
dont Dan Simmons
disait dans une conférence qu'elle était en train de
tuer la science-fiction.
Jacques Sadoul se montre cependant en
désaccord avec ce constat des pessimistes. On sait
écrire de la SF bien meilleure actuellement que pendant les
années 30, et au moins égale à celle des
années 40. Il y a de remarquables réussites, et si les
auteurs américains ne trouvent plus le succès chez eux,
ils le rencontrent facilement en Europe, comme Gibson, Simmons ou Willie. Des auteurs
européens ont aussi de la valeur : les Anglais Baxter ou Mc Auley, l'Italien
Evangelisti,
l'Allemand Eschbach. Et les Français ne sont pas en reste.
La nouveauté la plus spectaculaire de ces
20 dernières années est l'arrivée du mouvement
cyberpunk, proche des réalités contemporaines et
notamment de l'intelligence artificielle et de l'informatique,
représenté ici par William Gibson et Bruce Sterling. Les auteurs du
cyberpunk ne voient dans la science ni un bien, promesse de
sociétés meilleures, ni un mal, engendrant les
cataclysmes. Elle est, c'est tout, et c'est son impact, positif ou
négatif - le plus souvent négatif, il faut bien le dire
- qui est décrit. Ils ne donnent pas dans l'utopie et sont
souvent placés dans un cadre social déviant. Un des
personnages préférés de ces auteurs est le fana
de l'informatique, capable d'entrer dans n'importe quel
système, d'en détourner la technologie pour le plaisir
de semer le désordre dans la société ou pour en
tirer un profit. Le cyberpunk se complète souvent d'une
culture du rock et d'une attitude romantique. À chacun de se
débrouiller pour survivre dans une société qui
dépasse les individus. Un des promoteurs du genre, William
Gibson, connu
pour son roman Neuromancien (1984) est représenté dans
ce recueil par sa nouvelle annonciatrice, Gravé sur Chrome,
(1982), qui a donné son nom à un recueil de nouvelles.
Dans le monde sans limites d'Internet, les hackers s'affrontent dans
une guerre impitoyable, dont les enjeux n'ont plus rien à voir
avec ceux des hommes ordinaires, dans un paysage urbain
décalé, crasseux, le plus souvent situé dans le
monde de la nuit. L'esthétique cyberpunk se caractérise
par le sexe, la violence, les ordinateurs omniprésents, la
vidéo ou le vidéophone, tous les ingrédients
d'une société de l'informatique opposant les techniques
de pointe aux bricolages géniaux de groupes ou d'individus en
lutte contre des pouvoirs divers, dans le cadre d'une
esthétique underground. Dans la mouvance de Gibson, Bruce Sterling a publié une
sorte de manifeste du courant en 1986, dans son anthologie
Mozart en verres
miroirs (avec Greg Bear, John Sherley, Rudy Rucke, et évidemment
William Gibson).
Sa nouvelle de ce recueil se passe au Japon, et oppose, à
l'économie de marché des économistes officiels,
une économie parallèle et souterraine fonctionnant par
Internet, utilisant cadeaux et dons, sur le principe de la
réciprocité où tout est gratuit.
Deux autres auteurs sont plus classiques. L'un, Kim S. Robinson, né dans la
même ville de l'Illinois
que Bradbury, s'est comme lui attaché à la
planète Mars (3 romans remarqués, La Rouge, 1992; La
Verte, 1993; La Bleue, 1996). Sa nouvelle,
d'un tout autre genre que les précédentes, est une
évasion à Venise engloutie, devenue l'objet de la
razzia des plongeurs amateurs d'oeuvres d'art. Auteur
réaliste, soucieux de vraisemblance, Robinson n'a aucun rapport avec
le mouvement cyberpunk. Sa nouvelle raconte les états
d'âme d'un plongeur italien qui, pour survivre, doit, à
son corps défendant, aider au pillage de sa cité. Il
nous donne cet instant surprenant du plongeur qui prie, sur un banc
de pierre devant l'autel de l'église San Giacometta engloutie.
Qualité d'écriture et sensibilité certaine
concourent pour nous faire aimer ce personnage d'un autre âge
contraint pour sa survie à faire un travail
déplaisant.
Il reste aussi des partisans de la hard-science,
comme Stephen Baxter, bourré de diplômes scientifiques,
ingénieur en mathématiques, docteur en
aéronautique qui renoue avec la tradition des scientifiques
comme Arthur C. Clarke, et s'intéresse aux voyages dans le temps.(il a
d'ailleurs écrit une suite au roman de Wells (La guerre des mondes). La
nouvelle qu'il nous propose dans ce recueil est un écho de son
roman Voyage, où il présente une conquête de
l'espace parallèle à celle que nous connaissons
officiellement. Il nous parle du sort des vieux astronautes en fin de
vie ramenés par fusée sur une plage lunaire...
Ian McDonald manifeste un certain
sens du bizarre et se montre original, voire iconoclaste, en traitant
des attractions sexuelles entre races différentes venues du
cosmos. Dan Simmons est l'auteur qui a explosé en France et s'est
montré aussi habile dans le fantastique (L'échiquier du
mal) que dans la science fiction avec les saga des Hypérion et
Endymion. La nouvelle de ce recueil, bien connue et citée
dans maintes anthologies, traite de morts-vivants bien particuliers,
les défunts maintenus apparemment en vie par les soins
performants des Résurrectionnistes. Peut-être cependant
ne sont-ils plus exactement pareils... Enfin, il faut se
réserver pour le dessert la nouvelle de Connie Willis, seule femme de ce
recueil, qui a une écriture particulièrement brillante,
qui sait aussi bien faire rire qu'émouvoir. C'est le rire qui
l'emporte quand cette ancienne enseignante imagine un monde proche
où le «politiquement correct», et la pression des
multiples associations et organisations soucieuses de défendre
leurs images, aboutissent à ce résultat que toute
l'oeuvre de Shakespeare, expurgée sous peine de procès,
se réduit finalement à quatre vers...
Enfin il faut signaler que dans sa copieuse introduction, Jacques
Sadoul montre
l'importance du formidable développement depuis vingt ans de
la fantasy, au détriment de la science-fiction classique. Mode
ou nouveaux intérêts? Sadoul consacre aussi deux pages
à évaluer l'impact d'Internet sur le genre.
Le cinquième volume de la série sera consacré
à la SF française.
Contenu :
William Gibson(1948), Gravé
sur Chrome (1982)
Kim Stanley Robinson (1952), Venise
engloutie (1981)
Stephen Baxter
(1957), Au PVSH (1996)
Connie Willis
(1945), Ado 1993)
Ian McDonald
(1960), Frooks (1995)
Bruce Sterling
(1954), Maneki
Neko (1998)
Dan Simmons
(1948), Le Styx coule à
l'envers (1982)
La quatrième de
couverture :
Visions de demain, d'un avenir
trop proche... Un avenir dans lequel les pirates informatiques,
hybrides cybernétiques de chair et de métal, commettent
leurs méfaits dans des univers virtuels
générés par des ordinateurs connectés en
réseau.
Un avenir où la dictature du politiquement correct confine
à l'absurde et met en péril l'éducation des
jeunes générations.
Un avenir où l'intervention des Résurrectionnistes
transforme peu à peu le monde en une vaste
nécropole...
À l'aube du nouveau millénaire, la science-fiction doit
faire face au plus important défi de son existence : continuer
à penser le futur alors que les évolutions sociales,
scientifiques et technologiques ne cessent de se précipiter et
tendent à remettre en cause la capacité unique de cette
littérature à prédire l'évolution du
monde. Sept auteurs proposent ici leur réponse à ces
nouveaux enjeux.
Textes d'auteurs,
nouvelles
la nouvelle du
trimestre :
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hiver 2001 : Jean-Marc
Ligny,
Mammy voit des
ovnis
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printemps 2002 :
Patrick
Sénécal,
Nuit
d'ancre
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été
2002 : Alain Delbe, Le diable dans le beffroi
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automne 2002 : Gilbert
Millet,
Poussière
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