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Stephen King est né il y a un peu plus d'un demi-siècle alors que paraissait le fameux rapport Kinsey, Le Comportement Sexuel de l'Homme. Ce gros ouvrage marquait le début du mouvement de libéralisation des moeurs, qui atteignit sa pleine expression dans les années soixante, quand King terminait ses années de lycée pour aller à l'université. Il a donc été le témoin privilégié de l'évolution sexuelle d'une époque. Son naturalisme littéraire lui a permis de décrire avec efficacité les multiples facettes de la sexualité des Américains de la Nouvelle-Angleterre, de l'enfance à la vieillesse. Son goût pour l'horreur et le fantastique l'a mené dans des voies plus étranges. Son oeuvre est ainsi une véritable anthologie du sexe, de sa découverte naïve jusqu'à l'horreur des conduites pathologiques ou les singularités des conduites fantastiques.
Le jeune Stephen King a lui-même rencontré de difficiles problèmes personnels avec le sexe, qu'il n'a surmontés que lentement. Son oeuvre n'est pas uniquement construite avec l'oeil du sociologue. On y trouve aussi la trajectoire, passionnante à découvrir, d'un créateur qui écrit depuis l'enfance, et qui a choisi ses thèmes sexuels en fonction de son évolution personnelle.
L'auteur, certifié lettres-histoire, agrégé de philosophie, s'est orienté vers les sciences humaines (psychopédagogie) et a longtemps formé des professeurs du secondaire. Il a essayé de concilier son désir de faciliter la compréhension des idées et son souci de garder la rigueur du spécialiste.
Comparer Tabitha à Steve est d'autant plus facile qu'elle a, comme lui habituellement, limité le champ d'action de ses oeuvres à un petit coin du Maine, un monde clos, avec ses habitants souvent mesquins, au courant de tout, son restaurant et son bar nocturne, son centre commercial et même son lac! Univers familier à tous deux qui facilitent les rapprochements. Il y a peu d'états d'âme proprement sentimentaux chez Steve, proportionnellement à la longueur de la plupart de ses oeuvres. Par contre, les romans de Tabitha, des thrillers sentimentaux, sont consacrés exclusivement aux échanges amoureux entre hommes et femmes, et pratiquement l'histoire se résume à des affaires de coeur. La diversité sexuelle est une des caractéristiques des êtres fantastiques. Les lois littéraires du genre donnent à chacun ses aspects sexuels propres, qui ne sont transgressés qu'occasionnellement. Il en est de même des lieux ou des objets qui ont, liés à divers pouvoirs, ont une charge sexuelle importante. car le monde qui nous entoure nous propose de nombreux objets, qui prêtent tous à des variations fantastiques. On est bien obligé de constater que la gamme des objets utilisés, liés à la sexualité, est cependant limitée. Une croyance millénaire, celle des lieux ou des objets tabous et interdits, a souvent inspiré les conteurs du temps passé. Cependant, la plupart des objets érotiques mis en scène sont des substituts du vivant et de l'humain... La diversité sexuelle est une des caractéristiques des êtres fantastiques. Les lois littéraires du genre donnent à chacun ses aspects sexuels propres, qui ne sont transgressés qu'occasionnellement. Les entités venues d'ailleurs, les vampires, les morts-vivants s'en donnent à coeur joie. La sexualité est également liée à des lieux ou des objets qui ont, liés à divers pouvoirs, ont une charge sexuelle importante.
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J'ai beaucoup apprécié votre ouvrage paru chez Naturellement, Stephen King et le sexe. Je m'intéresse particulièrement au fantastique de Stephen King, Anne Rice et quelques autres et, grâce à notre ami commun, Claude Seignolle, qui a bien voulu me communiquer votre adresse, je suis heureux de vous envoyer cette modeste anthologie en espérant qu'elle vous plaira.
Jean Marigny a été professeur à l'université de Grenoble. Il a écrit plusieurs livres et articles dans le domaine du fantastique, dont Le vampire dans la littérature anglo-saxonne, 2 vol., Didier éd., 1985, Sang pour sang, le réveil des vampires, Gallimard,1993, et Vampire, portrait d'une ombre, Oxymore, 1999.
Félicitations pour ton bouquin. Tu as réellement fait un travail de titan, et ton approche sociologique m'a beaucoup intéressé. Alors que le défi n'était pas des moindres, et le sujet difficile, tu as réussi à écrire un livre qui fera date. Chapeau bas donc sur le fond!!!
Pour ce qui est de la forme, je pense honnêtement que la maquette ne rend pas justice au contenu, et que, de la part de l'éditeur, proposer le livre à un tel prix relève du suicide... De plus, la table des matières est confuse, et les sous-titres que tu as donnés , bien que se révélant parfaitement pertinents lors de la lecture, s'avèrent très déroutants lorsque on y jette un oeil furtif (très souvent, lorsqu'un lecteur cherche à se décider pour savoir s'il va acquérir un livre critique, son premier regard se tourne versle sommaire). Dernière chose : les abréviations utilisées pour les titres des oeuvres posent question. Pour quelqu'un qui connaît bien King, cela nepose pas problème. Mais si l'oeuvre nous est moins familière...
Ces quelques réserves ne remettent absolument pas en cause tout le mérite que je reconnais à ton livre. Je suis au contraire très fier d'avoir trouvé un compagnon de route aussi érudit et connaisseur que tu peux l'être de l'oeuvre du maître de Bangor.
Il est probable que je ferai la critique de ton bouquin pour Ténèbres #10 (Juin?).
"laurent.bourdier" <laurent.bourdier@libertysurf.fr>
Laurent Bourdier, professeur à l'université de Limoges, est l'auteur de Stephen King, parcours d'une oeuvre. o
Un grand (et sincère) bravo pour ta somme, impressionnante sans pour autant empêcher une lecture agréable suivie ou suivant un trajet moins linéaire (ce "point de vue voyageur" dont parle Paul Ricoeur). Ton approche, avant tout sociologique, permet à des personnes comme moi plus orientées vers la textualité à être attentif à des textes ou des passages souvent ignorés. De plus, tu ne tombes pas dans un psychologisme simple et souvent commode, mais aborde la conversion imaginaire de dimensions existentielle, personnelle, sociale, voire morale qui travaillent King. Cela me donne envie de prolonger la chose du côté d'un Masterton ou d'un Barker qui n'obéissent pas à la même culture (puritaine, entre autres) et osent plus (surtout le second). A ce titre, la question du sexe me semble bien plus bouleversante chez Barker. Bref, de quoi enclencher nombre de réflexions et nombre de pistes.
Pour la critique de ton bouquin, ce sera sans doute pour Relic courant avril.
"guy.astic" <guy.astic@wanadoo.fr>
Guy Astic est professeur à l'université de Provence. Il écrit de nombreux articles sur le genre (Phénix, Ténèbres, Relic notamment). Il est l'auteur de Le fantastique, Librio 1999 et le rédacteur en chef de Simulacres. o
C'est un travail imposant, et profond comme tout ce que vous écrivez. Je suis déjà à moitié, avec tout ce que j'ai à lire; mais un si beau livre méritait la précédence.
Merci, donc, des belles heures de lecture dont vous m'avez fait hommage!
Valerio Evangelisti <eymerich@tin.it>
Valerio Evangelisti, auteur italien qui se révèle comme une valeur sûre, a des pages sur ce site.
Alain Delbe , psychanalyste de profession, est l'auteur d'un essai sur Le stade vocal, de deux romans et d'une vingtaine de nouvelles. o
Quel plaisir de recevoir votre gros bébé, joufflu de tant de connaissances es-sexe! dont vous me parliez souvent et que j'attendais, curieux de son en-dedans. Merci tout d'abord; l'en-suite ce sera de partir à la recherche du passage selon mes fantasmes mais ce sera une lecture attentive, une recherche dans vos recherches, car vous m'avez toujours étonné par votre facilité à faire connaître (avec modestie) des aspects qui échappent à tout le monde. Votre esprit critique - et généreux en diable - m'a déjà offert des plaisirs d'analyse et souligné bien des travers qui me servent de cravate (votre phrase sur mon besoin de laudataires! si exacte et non dite sous forme de reproche).
J'ai déjà trouvé des trucs communs avec votre King et je suis tout avec vous pour cette vaste entreprise sur le dessous de la ceinture dorée de son auteur, mais vous savez combien moi-même j'ai aimé faire partager mes propres petits penchants coquins.
Depuis longtemps je n'avais plus de vos impulsions nouvelles, toujours merveilleuses d'idées, d'analyses, de vie et même de passion, et voilà que vous m'en mettez dans la mangeoire au moins pour un mois. Merci, merci... que la Presse vous accueille comme vous le méritez et que les vrais kingiens prouvent leur amour pour leur idole en achetant votre livre.
Claude Seignolle
Claude Seignolle est aujourd'hui reconnu comme l'un des maîtres de la littérature fantastique française. Il a notamment publié La Malvenue (Phébus, 1998), Les Évangiles du Diable (Laffont, coll. Bouquins, 1998), Contes, récits et légendes des pays de France (Omnibus, 1997). o
Bien reçu votre pavé sur King et le sexe. Ai parcouru rapidement. c'est une optique biographique adaptée aux ouvrages, qui a son intérêt, et surtout qui fait relire des passages entiers de King. Suis un peu sur ma faim au plan d'une réflexion "théorique" et d'un certain manque de recul par rapport au texte. tout dépend du lectorat visé. Clui ci est manifestement le public des fans. C'est très bien.
Je mettrai votre ouvrage sur mon site dès que possible
BOZZETTO Roger <roger.bozzetto@free.fr>
Roger Bozetto est professeur à l'Université de Provence et l'auteur de Territoires des fantastiques, 1998.
J'en ferai un compte rendu détaillé dans "Dragon & Microchips". Pour "Le Nord", je ferai quand même une tentative.
Franck Périgny <franck_perigny@yahoo.fr>
Franck Périgny est rédacteur à la revue Le Nord, et écrit dans diverses publications.
Franck Maillard. : http://merak.free.fr
Vous aurez compris, je l'espère, que cette brique de notre fidèle correspondant ne prétend pas étudier les acitivités reproductrices de King, ni ses habitudes sexuelles, mais bien le thème du sexe et de l'amour dans ses romans. Roland Ernoul, un enseignant qui en connait long sur le sujet (je parle de King et non du... quoique... ne spéclons pas trop!) vous présente quelques extraits de son livre sur son remarquable site Internet consacré, devinez à quoi... mais à King, pas au sexe, bande d'obsédés! Ah vraiment...
Norbert Spehner, Marginalia # 25, spehner&@odyssee.net, http:/www.microtec.net/~spehner/
Norbert Spehner est professeur d'université au Québec (Canada
Il ne m'est pas possible de reprendre les e-mail que m'ont adressés mes correspondants. Ils sont pour la plupart brefs, et du ton de celui-ci :
Je viens d'acheter votre livre ,à la fnac de Villeneuve d'Ascq et j'en sors ébloui! Par votre connaissance de Stephen King, et par toutes les choses savantes que vous nous faites partager. BRAVO et encore merci,surtout continuez à nous faire partager votre passion et la nôtre sur internet.
"pascal grisoni" <pgrisoni@wanadoo.fr>
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