LEXIQUE DES
TERMES EMPLOYÉS DANS L'ÉTUDE DES
LITTÉRATURES DE
L'IMAGINAIRE
Plusieurs correspondants
m'ont signalé que j'utilisais, dans mes
études, des mots qu'ils ne trouvaient pas dans leur
dictionnaire. En fait, dans bien des cas, ils ont un sens
précis qui les rend indispensables. À leur
intention, je présente ce lexique. Les mots
soulignés renvoient à d'autres mots de ce
lexique.
Merci à
ceux qui me signaleront des mots incompris, ce qui me
permettra de le compléter.
|
De mon éditeur, Editions
Naturellement, Alain Pelosato pelosato@altavista.fr pour les lecteurs de ce site :
SOUSCRIPTION pour
:
Stephen King et le surnaturel
Après Stephen King et le
sexe , Roland Ernould (Auteur de ce
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|
A
Actoriel :
du point de vue du personnage qui raconte les faits auxquels il a
participé.
Adynaton : figure de l'excès fantastique, se définit
comme une hyperbole impossible à force d'exagération.
Exemple : le loup concupiscent de Tex Avery qui mange des yeux Betty
Boop, «les yeux lui sortant de la tête», ce qui se
produit effectivement dans le dessin animé.
Alien :
créature monstrueuse qui met en pièces
l'équipage d'un vaisseau spatial dans un film de Ridley Scott
(USA, 1979). Depuis l'alien est devenu le symbole de l'être
maléfique, surgissant de l'espace, devenu une des icônes
de l'altérité menaçante de l'extraterrestre.
Allégorie : figure de style utilisant une métaphore
prolongée pour exprimer un sens caché, difficile ou
impossible à trouver. Elle constitue une suite
d'éléments destinée à exprimer une
idée par une image, un tableau, un être vivant, qui
servent à évoquer cette idée abstraite
cachée sous le sens apparent.
Affixations
privatives : élément (affixe)
qui s'ajoute au radical d'un mot pour en modifier le sens,
préfixes négatifs ou restrictifs, par exemple :
indicible, indescriptible.
Altération : modification qui, le plus souvent, s'exerce dans un sens
négatif. Passage à un état différent,
anormal ou inférieur, avec déformation,
dénaturation, avec un sens de dommage et de
désintégration. Par des éléments divers,
voire insidieux, le romancier peut, avec l'altération,
opérer un basculement du réel vers
l'inquiétant.
Altérité
: Le surnaturel rompt, de manière
imprévue, la cohérence du monde et bouscule les lois
ordinairement admises assurant la sérénité de
notre esprit. L'angoisse surgit de cette expérience de
l'entre-deux (entre identité et altérité). Comme
le répète King : l'autre, c'est le monstre.
Ambivalence
: fait pour une chose ou un concept de disposer d'une dualité
de significations ou de qualités, opposées ou
complémentaires.
Analogique (analogie,
similitude) : qui établit une relation de ressemblance entre
des éléments ou des ordres différents, un
rapport de conformité entre deux choses, deux concepts, ou
entre des personnes, des objets, des choses.La pensée par
analogie n'est pas un «vrai» raisonnement : elle fonctionne
par simples associations mentales, procédant par substitutions
opérées sur des mots ou par des glissements de sens. La
pensée analogique peut donner des idées, mais ne peut
pas constituer une preuve, expérimentale ou
mathématique.
Ancrage
: voir quotidien, merveilleux.
Androïde : robot qui diffère du robot électronique
par sa composition à partir de constituants "biologiques", la
chair se substituant au métal. Il ressemblent à
l'hommes, quelquefois à s'y méprendre. Il répond
à la même fonction que le robot, fabriqué
à l'unité ou en série pour satisfaire les
besoins des hommes.
Anneau de Moebius : bande dont les extrémités pile et face
sont jointes, dessinant un huit dont l'envers se confond avec
l'endroit, formant un parcours unique sans endroits ni envers. Cette
notion de la topologie mathématique est utilisée pour
les univers
parallèles.
Annonce
: le procédé d'annonce ou d'anticipation,
prépare l'esprit à un épisode du récit et
mobilise la sensibilité dans l'attente de l'indication
annoncée.
Antinomie : le récit fantastique se caractérise par
son discours antinomique. D'une part, il repose sur des
prémisses irrationnelles, ce dont sont bien conscients ses
créateurs. D'autre part, il est nécessaire que
l'être fantastique s'insère dans une
réalité. rationnel et irrationnel sont
antinomiques.
Anthropomorphique, anthropomorphisme
: attribution de traits humains (sentiments, pensées,
apparences) aux divinités, aux animaux, aux
choses.
Apocalypse : le dernier livre de l'Ancien Testament, où Jean
fait état d'événements épouvantables,
annonçant la fin du monde. L'idée a été
exploitée en littérature, en imaginant une catastrophe
suffisamment globale pour anéantir la race humaine. Voir :
postcataclysme.
Apollinien, Apollon : Apollon
est le dieu du soleil, de la beauté et de l'harmonie. Les
hommes ou sociétés apolliniens.tendent vers la
recherche d'un bonheur équilibré et raisonnablement
régulé. Voir Dionysiaque.
Apologue : court récit qui, par exemple, démontre une
maxime morale ou expose, sous une forme allégorique, une
leçon de morale pratique.
Aporie
: blocage dans la pensée, butée dans le raisonnement.
Problème intellectuel qui semble sans issue.
Apostasie : renonciation publique à une religion ou à
une croyance.
Apotropaïque : caractérise une pratique destinée à
détourner les mauvaises influences des maux ou desesprits
mauvais. Au passif : abominable, dont on se détourne avec
horreur.
Apparition : voir vision.
Archétype : type
primitif ou idéal qui sert de modèle.
Architecture
palladienne : l'équilibre des
proportions et de la symétrie des parties
(caractéristiques des édifices de l'architecte italien
Palladio, qui influencent profondément l'esthétique
monumentale du classicisme).
Armageddon : lieu symbolique biblique (voir l'Apocalypse de Jean) où,
à la fin des temps, les forces sataniques (Gog et Magog)
s'opposeront aux croyants dans une lutte sans merci.
Assimilation : processus par lequel une chose se transforme en une
autre en s'appropriant sa substance.
Attribut : signe distinctif qui accompagne la figure d'un
personnage réel ou allégorique en lui assurant son
identité (la croix pour le Christ)
Auctoriel : du point de vue du romancier qui raconte
l'histoire.
Autiste
: qui souffre d'autisme, maladie qui provoque un repliement sur
soi-même.
Avatar
(du mot hindou : avatâra, descente) :
Vishnu, divinité hindoue, intervient dans les affaires des
hommes sous diverses apparences qui sont les avatars plus ou moins
durables du dieu sur la terre (poisson, tortue, sanglier, lion, nain,
etc., ou apparences humaines). Leur liste n'est pas close puisque,
pour les Hindouistes, les avatars de Vishnu continuent à se
produire.
B
Basculement
: un des procédés de l'altération. C'est
à partir de cette expérience du
«basculement», où ils restent placés dans un
monde tout en n'y étant plus, que les personnages des romans
fantastiques vont chercher - s'ils en trouvent - de nouveaux
repères.
Behaviorisme : Théorie psychologique américaine
comportementale (qui réduit l'homme à ses
comportements), selon la relation entre les stimuli et les
réponses du sujet (se limite à ce qui est apparente et
descriptible). Ce réalisme américain s'est
transféré dans la technique cinématographique,
où la seule description des comportements et des gestes doit
générer chez le spectateur la construction du mental et
de la personnalité des personnages.
Bête, 666 : le nombre
666 apparaît dans l'Apocalypse et marque le règne de la
Bête, l'Antéchrist, symbole du mal. Le Seigneur des
Mouches, Belzébuth, vieille divinité philistine
s'appelait Baal-Zebul, «Baal le prince», nommé Baal
Zebub, dans le Livre des Rois (II. 1.2), ou encore "dieu
d'Eqrôn", son nom signifie littéralement
«maître (Baal) des Mouches», le Prince des
démons. La traduction française de son nom est devenue
Belzébuth. Encore appelé «La Bête», il
a gardé son titre dans une hiérarchie diabolique
moyenâgeuse complexe. Ultérieurement, l'engagement avec
la Bête était symbolisé par le dragon (le
serpent) ou le géant.
Bilocation : consiste à se trouver simultanément en
deux lieux à la fois, mais temporairement ( = ubiquité,
dédoublement, bicorporéité,
extériorisation ou projection du corps astral,
décorporation, expérience extracorporelle. Le corps
physique ne bouge pas, mais l'esprit peut entrer en contact avec des
personnes éloignées.
C
Cabale,
cabaliste, cabalistique: tradition juive
donnant une interprétation allégorique et mystique
à l'Ancien Testament. (= Kabbale)
Cadavres exquis : jeu surréaliste dans lequel chaque joueur
crée une partie de l'oeuvre sans connaître la
précédente.
Casuistique : étude des cas de conscience. Raisonnement
tortueux destiné à éviter le cas de
conscience.
Cataclysme, catastrophe, catastrophisme : description de la fin d'un monde pour diverses raisons :
biologiques, climatiques ou cosmiques.
Catharsis: formule d'Aristote à propos de la tragédie
Les Grecs pensaient que, frappés d'horreur par un spectacle
violent, les hommes se trouvaient purgés de leurs passions.
Ils appelaient ce phénomène la catharsis.
Cerveau
: On dissocie le «vieux» cerveau reptilien, qui
régit les comportements primitifs animaux, ainsi que le
paléo-cerveau - système limbique -, siège des
sentiments, du cerveau proprement humain. D'acquisition
récente dans l'évolution des espèces, le
néo-cortex est le siège du raisonnement, de l'invention
et de l'imagination. Ces appellations, utilisées par certains
spécialistes, sont commodes : notre part des
ténèbres et notre part de lumière.... On peut
aussi faire une distinction entre l'hémisphère
cérébral gauche, qui régit les fonctions
intellectuelles et rationnelles; et le droit, siège de la
sensibilité, des sentiments et de la fantaisie (très
grossièrement, le raisonnable à gauche et la fantaisie
à droite, toujours Apollon et Dionysos).
Chamane
: nom (du päli : samann, religieux) donné par extension
aux sorciers de toutes les sociétés primitives ou
archaïques. Le chamane est investi de la mission de
prévenir tout déséquilibre du monde. Les
Chamanes étaient capables de fournir les explications voulues
aux événements insolites aussi bien qu'à ceux de
la vie ordinaire. Les sociologues du XIXè ont appelé
«prélogique» cette mentalité. Le chamane a
certains des pouvoirs de l'entité qui le
nourrit de son mana : il peut entrer en
communication télépathiquement avec d'autres chamanes
ou avec des individus ordinaires. Il pratique la lecture de la
pensée, la communication à distance, la direction
autosuggestive des rêves et extase. Il a des pouvoirs
paranormaux de connaissance : précognition, vision à
distance, prévision exacte du temps, ouverture de certaines
portes surnaturelles, parfois la compréhension de langues
étrangères inconnues. Il utilise d'étranges
pouvoirs «physiques» sur la matière ou suspend les
lois naturelles connues. Il a le privilège de ne pas se
brûler qui lui a été transmis par son
ancêtre mythique, etc, bref tous les pouvoirs qui sont
attribués aux entités diaboliques.
Champ lexical : ensemble de termes autour d'une thématique
centrale, des mots qui appartiennent à un même domaine :
«langage», «correspondance»,
«pièce», «liaison», «rapport»,
«transmission» font partie du champ lexical du substantif
«communication».
Chthonien (du grec khthonios, souterrain) : épithète
appliquée aux divinités infernales d'origine
souterraine.
Climax
: terme d'origine britannique qui désigne un sommet entre un
mouvement ascendant et un autre descendant.
Clone :
être vivant obtenu par manipulation génétique
à partir d'une cellule d'un être vivant, qui sert de
double, de réserve d'organes ou de robots. Voir
Androïde.
Comics
: mot anglais désignant une bande dessinée. Voir
Pulps.
Concept : représentation mentale et
générale d'un objet ou d'une processus. Idée
générale et abstraite construite par l'esprit soit
à partir d'une expérience, soit à partir d'un
contenu mental. Certains mots sont des concepts. Le contraire du
concept est la chose.
Contre-culture : remise en cause des règles sociales, des tabous
religieux ou intellectuels.
Corrélation : rapport de liaison entre deux phénomènes
ou de faits réunis par une relation de cause à effet
(contraire : coïncidence)
Correspondance : rapport ou liaison de symétrie, de
conformité, d'harmonie entre deux faits ou
phénomènes.
Cosmogonie : une cosmogonie est une explication concernant la
création et le fonctionnement de l'univers, s'exprimant en
mythes. Un mythe est un récit utilisant des dieux pour
expliquer des phénomènes naturels et humains. Les
mythes sont bien plus nombreux que les cosmogonies. Une extension
sémantique a donné ce nom à ce qui a le
caractère des mythes, leur résonance dans l'imaginaire
: le mythe de Don Juan, le mythe napoléonien, le mythe du
sport ou le mythe du vampire...
Croquemitaine : personnage imaginaire que les parents évoquent
pour effrayer les enfants et se faire obéir d'eux. Pour King,
le croquemitaine va devenir un concept de plus en plus
général, complexe en extension, englobant tout ce qui
fait peur. Le Croque-mitaine représenterait ainsi
symboliquement la menace des interdits, l'autorité arbitraire,
la peur de la transgression, la mort possible qui
s'ensuivrait.
Cyberpunk (punk = voyou en argot américain) : sous-genre de
la SF, proche des réalités contemporaines et notamment
de l'intelligence artificielle et de l'informatique, souvent
placé dans un cadre social déviant. Un de ses
personnages préférés est le fana de
l'informatique, capable d'entrer dans n'importe quel système,
d'en détourner la technologie pour le plaisir de semer le
désordre dans la société ou pour en tirer un
profit. Se complète souvent d'une culture de rock et d'un
désespoir romantique.
Cyborg
: mi-vivant, mi-machine, le cyborg est un être vivant
modifié par les techniques de la bionique et de
l'informatique.
D
Démiurge : nom donné (par Platon) au dieu architecte de
l'Univers et, par extension littéraire, à l'auteur d'un
monde de fiction (par rapport à celui-ci et aux personnages
qui y évoluent). Dieu étant la source de toute
idée, y compris celle de l'univers, le démiurge est
l'intermédiaire capable de comprendre l'essence du
modèle de Dieu et de le réaliser sur la terre. Par la
suite, le démiurge fut identifié, par certaines sectes
nées avec le christianisme, à un mauvais esprit
introduisant le mal et souillant la pureté de la
création divine (thèse de Marcion). C'est en ce sens
qu'il est parfois utilisé.
Démons : entités
maléfiques, classés dans la religion chrétienne
en hiérarchies. Parmi le«princes», le grand public
connaît généralement Belzébuth ou
Béhémot, le dieu des mouches en hébreu,
divinité philistine devenue démon, appelé encore
la Bête, toujours
avide; Azazel, le démon du désert, auquel on offrait en
sacrifice un bouc émissaire; Belphégor ou Astaroth, la
paresse; Mammon, la cupidité; Léviathan, le crocodile,
la puissance païenne; Moloch, les sacrifices humains;
Balbérith, le blasphème; Abaddon, la guerre; Baal, la
foudre; Méhirim, la peste; Asmodée, la luxure, avec
Pan, maître des incubes et Lilith, maître des
succubes; etc.
Bélial (déformation de Baal) est un autre nom
de Satan.
Méphistophélès est une création
littéraire récente, apparue pur la première fois
dans une pièce de Marlowe, XVIè s., consacrée
à l'histoire du Dr Faustus. C'est un suppôt de Satan,
devenu le symbole moderne souvent repris du démon intellectuel
et destructeur.
Déterminisme :
enchaînement des causes et des effets. L'esprit scientifique
repose sur le déterminisme.
Diable
: dans La Bible, certains anges se rebellèrent contre
Yahvé et furent condamnés au supplice de l'enfer.
À la tête des anges damnés était Lucifer,
le porteur de lumière, quand il était un archange
supérieur de Dieu avant d'être rejeté pour avoir
voulu rivaliser avec le Très Haut. Déchu, on l'appela
alors de noms divers, le Satan (en hébreu l'adversaire), le
tentateur, le mauvais, le Diable, le Prince des démons. Il est
présenté comme la cause de la chute et de la ruine de
l'humanité.
Dialectique : ensemble des moyens de raisonnement employés dans
une démonstration.
Dieu : Le mot «dieu» dériverait du sanscrit
«deiwo», qui a donné en grec «theos», en
latin «deus», et qui signifie «lumineux». Presque
toutes les religions primitives ont été solaires:
source de chaleur et de fécondité, la lumière
céleste a été spontanément
divinisée. Origine de cette lumière, la notion de Dieu
est apparue ensuite comme celle d'un être créateur,
éternel et tout-puissant. Voir : numineux.
Dionysiaque : lié à la thématique du
désordre; générateur de désordre et de
chaos, sans désir d'établir un autre ordre. Des
distinctions ont été faites par Nietzsche ou par des
sociologues (Ruth Fulton Benedict) : les hommes ou les
sociétés apolliniennes.tendent vers la recherche d'un
bonheur équilibré et raisonnable Les
sociétés dionysiaques (Dionysos représente
l'instinct et la violence) sont axées sur la
compétition et tendent à promouvoir une
personnalité agressive. King n'a cessé de reprendre
cette distinction qu'il utilise dans une acception plus
psychologique). Pour son compte, King a un fond dionysiaque fortement
tempéré par une grande prudence naturelle
apollinienne.
Dysphorique : représentation
négative pour le lecteur (effrayant, repoussant, à
rejeter), qui dans la fiction devient l'objet du spectacle et du
plaisir.
Dystopie : contraire de l'utopie, la dystopie décrit des
lendemains menaçants, avec les totalitarisme, le
mercantilisme, la pollution, la perte biologique de la nature
humaine.
E
Elfe :
génie de l'air, dans la mythologie scandinave.
Ellipse
: coupure laissant de côté les mots dont on devine
facilement le sens et destinée à produire un effet de
surprise ou à donner plus de force à une phrase ou
d'attirer l'attention. Elle peut consister en des mots absents, en un
vide chronologique, l'omission intentionnelle d'un
élément syntaxique, stylistique ou
narratif.
Emblème : attribut figuré accompagnant traditionnellement
un personnage ou un groupe, le symbolisant ou le
représentant.
Emphase
: expression exagérée (adj. : ton
emphatique).
Entité : être abstrait, et par extension du mot,
créature, bienfaisante ou malfaisante, à
caractère surnaturel, qu'elle soit du monde-autre,
d'un autre espace-temps, ou
numineuse.
Épistolaire : se dit d'une oeuvre littéraire composée de
lettres. L'Homme au
Sable d'E. T. A. Hoffmann est un récit
épistolaire.
Éponyme : qui donne son nom à quelque chose. Exemples : le
nom d'un groupe et celui d'un disque ou d'un genre musical. Jessie
est le héros éponyme de Jessie, roman.
Escaspisme (de l'anglais, escape, fuite) : évasion, fuite
devant la réalité, recherche de l'illusion. Cas
notamment de la fantasy.
Ésotérique :
définit un mode de transmission de connaissances
secrètes (arcanes), de maître à disciple,
à l'exclusion de toute divulgation aux profanes.
Ésotérisme :
doctrine suivant laquelle des connaissances ne peuvent ou ne doivent
pas être vulgarisées, mais communiquées seulement
à un petit nombre de disciples.
Espace
: dans les domaines de la SF et du fantastique existent des mondes
«parallèles», aux temporalités
différentes, qui peuvent tangenter. Le procédé
permet l'utilisation d'espaces multiples, d'«ailleurs»
spatio-temporels. Des passages et des portes permettent de passer de
l'un à l'autre. Une intrusion d'un monde à un autre est
possible pour une action limitée.
Esprit
: âme d'un défunt, dans l'occultisme. Être
imaginaire (fantôme, revenant...) en littérature ou pour
un esprit superstitieux.
Étiologie : étude et recherches des causes.
Étiologique : on appelle étiologique un récit
mythologique qui expose les causes d'une situation présente
(cf. certaines Métamorphoses d'Ovide).
Euphémisme : adoucissement d'un mot (ou d'une expression)
destiné à atténuer l'impact de ce mot ou de
cette expression jugés brutaux ou choquants. Exemple : il nous
a quittés = il est mort.
Évocation : appel, par sortilège ou par magie, aux esprits
(spiritisme) aux
morts (nécromancie), aux démons
(démonomancie).
Exorcisme : action d'expulser le mal ou un démon d'un corps
ou d'un lieu par des paroles invocatoires accompagnées de
certains signes sacrés.
Extradiégétique
: se dit d'un narrateur ou d'un récit qui n'est
enchâssé dans aucun récit. S'oppose à
intradiégétique : qui est enchâssé dans un
ou plusieurs récits-cadres.
Extraterrestre : être venu d'une autre espace que le nôtre,
l'extraterrestre remplace souvent l'Indien de la conquête de
l'Ouest dans l'imaginaire américain. Voir Alien.
F
Fandom (de
fan) : petit milieu de lecteurs passionnés par un auteur qui
dialoguent dans leur fanzine. Des rapports
particuliers avec l'auteur s'instaurent souvent. Ce milieu a son
langage et ses rites.
Fantasme : projection de l'imagination pour illustrer une
idée abstraite. En psychologie, le mot fantasme a de multiples
sens, Freudiens ou non-Freudiens sont en désaccord sur les
définitions. Le fantasme de désir, utilisé par
un individu éveillé, peut aussi se produire dans les
rêves. Il consiste le plus souvent à vivre, dans une
situation de désir, une répétition de
scènes infantiles. Un autre type de fantasme est une
production imaginaire, transformée ou enrichie, pour, par
exemple, produire l'excitation sexuelle
recherchée.
Fantastique (du grec phantasein, faire voir une apparence,
créer une illusion. Même racine pour fantasme,
fantasmagorique ou fantôme) : genre lié à tout ce
qui est de l'ordre de l'apparition, ou de l'existence d'un
monde-autre, effective ou suggérée. Représente
le côté fantaisiste de la nature humaine, à la
recherche de l'évasion, de l'imprévisible et de ce qui
est «à côté». "Littérature de la nuit"
(J. Chambon) qui va de la monstration (monstres, vampires...)
à la suggestion (peur à partir d'infimes modifications
incompréhensibles du réel).
Fantasy
: genre placé aux frontières du merveilleux, du
fantastique et de la science-fiction. La fantasy joue sur le
côté merveilleux de l'imaginaire, propose des
légendes, de la féerie et de la magie dans des mondes
fabuleux (sword sorcery). L'heroic fantasy en est une forme
populaire, avec ses guerriers, ses armes enchantées, ses
quêtes dans des univers parallèles, ses combats entre le
bien et le mal. Ses limites entre un certain fantastique
(Le Talisman des
territoires) et une certaine science-fiction
sont floues.
Fantôme : apparition surnaturelle d'une personne morte (soit sous
son ancienne apparence, soit dans la tenue caractéristique
attribuée aux fantômes : suaire, chaînes, etc.) La
croyance aux fantômes infère la conviction que
l'âme survit au corps et peut communiquer avec les vivants tant
qu'elle n'a pas trouvé le repos. Cette croyance est ancienne :
c'est l'image, l'apparence du défunt, ce qu'on appelait
l'âme, le souffle vital, le ka égyptien, qui sort du
corps au moment de la mort.
Fanzine
: petit magazine non professionnel conçu et publié par
des amateurs (fans) dans leur domaine de prédilection
publié par les fans d'un auteur ou d'un genre, et qui sert
souvent de bulletin de liaison et d'information.
Fée : être imaginaire de forme féminine auquel la
légende attribue un pouvoir surnaturel et une influence sur la
destinée des humains.
Focalisation : au sens littéraire, point de vue adopté
par l'auteur, qui peut choisir un narrateur à la
première personne ne comprenant que ce qu'il voit et sait
(point de vue personnel), un narrateur extérieur qui suit un
personnage (point de vue externe) ou un narrateur omniscient qui
connaît tout de chaque personnage.
G
Genre : les
définitions varient trois concepts les plus souvent
utilisés dans l'analyse littéraire : genre,
thème et motif. Voici, avec des exemples, les sens que je
donne dans mes textes. Le motif «vampire» fait partie du
thème des incertitudes liées au destin après la
mort, et des conséquences possibles. Les autres motifs faisant
partie de ce thème seraient les
morts-vivants, les zombies, les fantômes et assimilés,
les momies, etc. Un motif comme le chat serait à rattacher aux
thèmes du bestiaire et du mal. Enfin le genre : le fantastique
ne peut être déterminé que par le traitement
littéraire qui en est fait. En tant que tel, un motif est
indifférencié. Le chat, être gracieux, n'est pas
à priori, surnaturel ou horrible, alors que le vampire
suggère l'horreur. Mais un traitement particulier pourrait
rendre risible le motif du vampire. C'est l'activité
artistique du créateur qui stylisera le motif, lequel
possède toujours une certaine souplesse. Il mettra en
évidence son caractère surnaturel, fera virer le
récit dans l'horreur, le merveilleux et la fantasy, ou le
fantastique. Comme le signale Vax : "La motif est matière, le
fantastique est forme." Un motif est
neutre en soi, il n'est fantastique que parce que sa forme
littéraire l'a rendu tel.
Golem :
dans la tradition juive d'Europe orientale, être artificiel
à forme humaine auquel on peut momentanément la vie en
fixant sur son front le texte d'un verset biblique. Symbolise la
matière que l'on peut animer de manière
artificielle.
Gore
(en anglais, «sang coagulé») : ce mot est
employé pour les oeuvres fantastiques contemporaines qui se
caractérisent par une grande violence, avec un
débordement de sang et de suintements divers.
Gothique : mouvement littéraire anglais du XVIIIe-XIXe dont
le nom vient du goût pour les ruines.
Gorgones : monstres mythologiques à chevelure de serpents et
au regard pétrifiant. Méduse est la plus
connue des Gorgones.
Ghost stories : en anglais: « histoires de fantômes ».
Désigne plus généralement les récits
fantastiques.
Goule :
démon femelle qui se nourrit de cadavres dans les
cimetières.
H
Hallucination : vision par une personne d'un objet, d'un être ou
d'une scène qui n'existent pas objectivement. L'hallucination
dérive souvent d'un problème mental.
Hard science (= science dure) : sous-genre de la SF issu de Jules
Verne, où le contexte scientifique est omniprésent et
rigoureux.
Herméneutique : qui
interprète les textes anciens, obscurs ou sacrés.
Théorie de l'interprétation des signes comme
éléments symboliques d'une culture
(Barthes).
Heroic fantasy : voir Fantasy.
Héros : le héros fait partie des images-codes, des
icônes, dont
l'universalité et la charge émotionnelle est importante
et durable. Dans les mythes anciens, le sujet du héros
rédempteur et de ses combats (lutte contre les monstres, les
obstacles en apparence insurmontables, les énigmes à
résoudre) et certains aspects mystérieux des choses
à accomplir impressionnèrent toujours les esprits.
Être à mi-chemin entre la vie humaine ordinaire et la
condition divine, le héros est le symbole de rêve
d'excellence des hommes et du secret désir de se
dépasser en tant qu'humain. Certains sportifs, par exemple,
sont les héros de notre temps.
Hétérodiégétique : se dit d'un narrateur qui rapporte l'histoire d'un autre
personnage. Le récit est fait par un narrateur invisible, mais
omniscient, qui se manifeste par sa voix narrative. Ce type de
récit permet notamment de connaître les pensées
des protagonistes.
Heuristique : qui a une utilité dans la recherche, la
découverte (méthode par exemple). Recherche d'une
interprétation (proche de herméneutique)
Homodiégétique :
se dit d'un narrateur qui rapporte sa propre histoire; s'oppose
à hétérodiégétique qui se dit d'un narrateur qui rapporte l'histoire d'un
autre personnage. Avec un récit homodiégétique
de type actoriel, le lecteur ne connaît que ce que lui dit le
narrateur-personnage, qui raconte les événements
auxquels il a participé. Un autre type de récit
homodiégétique est le type narratif auctoriel, dans
lequel le narrateur-est un témoin, qui jette un regard
extérieur sur les événements, en focalisation
externe.
Humour
: souvent nécessaire dans le fantastique quand la tension est
trop forte. L'humour est un exutoire, le défoulement de nos
émotions devenues insupportables et intégré
souvent aux récits les plus noirs. L'humour peut être
une parodie ou
un travail sur l'absurde.
Hypallage : figure de style qui consiste à transférer
une caractéristique spécifique d'un terme à un
autre. Exemple : le comptoir avide du marchand.
Hyperbole : figure de style qui consiste à exagérer
afin de mieux mettre en relief ce qui est exprimé par le biais
d'une expression emphatique (exemple : "Je
couche d'un revers mille ennemis à bas.", Corneille).
Hypnotisme : ensemble de phénomènes qui
caractérisent le sommeil artificiel provoqué; actes
exécutés inconsciemment sur commande.
Hypocoristique : mode d'expression qui implique une intention affective
du sujet, avec utilisation par exemple des mots tendres (exemples :
ma biche, frérot).
Hypostase : entité distincte, comme chacune des trois
personnes divines de la religion chrétienne (le père,
le fils et l'esprit saint), bien que formant un être
unique.
I
Icône
: ensemble d'images mentales, de représentations imaginaires
ou artistiquement imaginées, qui accompagne l'évocation
d'un être réel ou abstrait. Représentation
d'images-codes, dont l'universalité et la charge
émotionnelle est importante et durable.
llluminisme : doctrine, à la fois philosophique et religieuse,
et mouvement de la fin du XVlIlème siècle,
inspiré en particulier par le Suédois Swedenborg, qui
repose sur une mystique visionnaire. Dans l'illuminisme, l'importance
est donnée à la dimension intérieure, au souci
de se dégager de l'histoire, du temps et de l'espace. Chaque
être possède sa propre lumière et ses propres
ténèbres.
Illuministes : ceux qui s'intéressent aux sciences
métapsychiques et à l'occultisme.
Identique : caractère d'objets ou de personnes semblables
sans pouvoir cependant être confondus.
Idole :
figure ou statue représentant une divinité sous un
aspect matériel, pour adoration ou offrande.
Image :
représentation d'un être ou d'un objet par les arts
plastiques. Vision intérieure mentale fondée sur une
évocation sensible analogue à la représentation
artistique (voir Icône).
Immanence (immanent) : qui trouve son origine dans la nature
même des êtres et des choses, sans avoir besoin d'une
explication d'ordre théologique ou transcendante.
Incipit
: premiers mots d'un texte.
Incube
(latin incubare, coucher sur) : démon qui séduit les
femmes et abuse d'elles pendant leur sommeil ou par
suggestion.
Initiation, initiatique :
affrontement des forces qui consiste en une série
d'épreuves, sorte d'examen de passage permettant
d'accéder à un niveau supérieur. Mircea Eliade a
classé les rites d'initiation anciens en trois
catégories : ceux qui marquent l'entrée dans une
confrérie, une communauté religieuse ou une
société secrète; ceux qui sont liés
à l'acceptation d'une vocation mystique; ceux enfin qui
réalisent le passage d'un état biologique et social
à un autre, par exemple de l'état d'enfant à
celui d'adolescent, ou d'adulte. L'initiation a pour fonction de
détruire la personnalité ancienne (une mort) pour
parvenir à une personnalité nouvelle supérieure
(une renaissance). Ces initiations comportent toujours un
enseignement moral et religieux, souvent interdépendants,
où le domaine profane se mêle au domaine
sacré.
Inquisition : juridiction de l'Eglise instituée par
Grégoire IX pour réprimer hérésie,
sorcellerie et apostasie.
Intentionnalité : ce
qui nous vise personnellement (finalité). L'explication
scientifique est sans intentionnalité ni finalité, dans
un univers indifférent aux hommes. Cependant de nombreux
esprits modernes rigoureux perdent leur rationalité quand les
événements les contrarient, leur imputant des
réactions anthropomorphiques
d'antagonisme. Par exemple, on injurie sa voiture qui ne veut pas
démarrer, ou on donne des coups de pied dans le pneu qui vient
de crever précisément
à un moment où on est pressé (de toute
façon, on est toujours pressé dans ces
cas-là...
Intertextualité :
relations de citation, de reprise ou de réécriture que
les textes tissent entre eux, qui se construit par
référence à d'autres textes.
K
Kabbale :
interprétation de la Bible issue de la tradition juive et qui
comporte quelques dérivations magiques. Kabhale : autre
orthographe de cabale.
L
Lamie :
monstre fabuleux qui dévorait les enfants dans la mythologie
gréco-latine.
Langsuit : vampire de Malaisie.
Leitmotiv : motif récurrent, revenant plusieurs
fois.
Litote
: expression atténuée d'un terme ou d'un fait (exemple
: «ce n'est pas très bon», à la place de
«mauvais»), dire moins pour en faire comprendre
plus.
Loup-garou : homme susceptible de se transformer en loup (cf.
Lycanthrope). Dans la mythologie germanique, le loup est
considéré comme un démon dangereux qui annonce
sa méchanceté et la mort par ses hurlements. Dans
l'hindouisme, le loup accompagne les divinités redoutables. La
symbolique chrétienne insiste sur la relation loup-agneau,
où l'agneau représente le croyant et le loup la force
qui menace sa foi.
Lutin :
petit démon espiègle et malicieux supposé se
manifester surtout pendant la nuit.
Luxurieux : qui pratique la luxure, un des sept péchés
capitaux, c'est-à-dire la débauche.
Lycanthrope : personne qui se croit capable de se transformer en
loup.
Lycanthropie : croyance selon laquelle les hommes peuvent se
transformer en loup.
M
Magie : art
de produire, par des procédés occultes, des
phénomènes inexplicables ou qui semblent tels. On parle
de "magie noire" (maléfique) et de "magie blanche"
(bénéfique).On rencontre la magie dans le conte
populaire ou le conte merveilleux, dont elle est le principal moteur.
Elle enchaîne des événements suivant sa logique
propre, placée sous le signe de l'affectif, en empruntant aux
superstitions et modes de pensée des croyances populaires. Si
ces contes ont, pour certains, de profondes racines historiques, il
n'en est plus de même pour le récit fantastique moderne
créé de toutes pièces. Voir le complément en bas de page.
Magicien : le magicien est capable de créer des faits ou
situations particulières, grâce à des pouvoirs
spéciaux. Ainsi, peut-il se métamorphoser et
métamorphoser les autres. Il peut arrêter le soleil ou
faire descendre la lune sur terre, ressusciter les morts, faire
parler les animaux et les pierres, faire marcher les statues,
provoquer des épidémies. Situation particulière
au monde rural, il peut faire tomber la pluie, la grêle, faire
venir l'orage, comme les arrêter, protéger les
récoltes des divers fléaux qui les
menacent.
Magisme
: système de pensée pré-rationnel qui utilise
une logique rudimentaire qui accompagne des comportements cependant
efficaces par eux-mêmes. La croyance en la magie se fonde sur
une réalité particulière, celle des
correspondances. La magie est admise comme la force additionnelle
nécessaire pour faire aboutir sûrement les actions que
l'on souhaite voir réussir.
Mana :
notion liée à l'énergie et à la puissance
vitale, croyance primitive universelle sous divers noms. Un dieu a
pour fonction de distribuer le mana, élément de
vie essentiel et n'a de valeur aux yeux de ses fidèles que
s'il peut le faire efficacement. Le mana est une notion essentielle
du magisme,
universel sous diverses appellations,
sorte de force spirituelle immatérielle et surnaturelle. Cette
notion est liée à un problème d'énergie
et de puissance vitale. Un totem, une entité, un dieu, un
chamane a pour fonction de distribuer le mana, élément de
vie essentiel, qui est lié aux pouvoirs magiques.
Magie et temps : selon des croyances anciennes, le ciel est l'horloge
magique du monde, qui bat la mesure de toute chose; à
l'instant précis où tous les astres atteignent le point
crucial, en formant l'aspect déterminant,
l'événement se produit sur terre. Le temps doit
être lié à la meilleure position pour que toutes
les forces lui soient favorables. Généralement, le rite
magique a lieu aux heures où l'activité profane est la
moins forte; les douze coups de minuit sont traditionnels, tout comme
l'aube et le coucher du soleil, les deux
crépuscules.
Manichéisme : vision du monde comme lieu où s'affrontent les
catégories du Bien et du Mal.
Mantique : art de la divination.
Méduse, méduser : Méduse est une Gorgone qui
pouvaient, comme les autres, pétrifier ceux qui la
regardaient. Elle provoquait en plus leur mort. Persée la tua
en lui présentant un miroir dans lequel elle se regarda. La
«monstration» parvient de même à
«méduser» le lecteur ou le spectateur.
Merveilleux : qui n'est pas ancré dans le quotidien, mais dans
un monde totalement imaginaire, avec effondrement des
repères.
Mesmérisme : caractérise certaines pratiques de
magnétisme en vogue au XVIIIe siècle.
Méta : dans les sciences humaines, ce préfixe prend le
sens d'un concept qui englobe, qui
«subsume» (prend dans un ensemble) d'autres
concepts
Métalangage : langage qui dépasse et englobe le langage ou la
langue, qui sert à les décrire, à les
analyser.
Métamorphose : les
métamorphoses prennent une place importante dans la
pensée magique. Les choses lui paraissent tellement fluides et
inexplicables qu'elles sont naturellement rattachées à
des transformations, à des changements de forme, d'aspects, de
nature ou de structure. L'être ou l'objet n'est plus
reconnaissable sous son nouvel avatar. S'appuyant sur les
traditions populaires et fabuleuses, les légendes antiques
racontent la transformation des hommes en animaux,
végétaux, objets divers, certains naturels comme les
sources. Le phénomène est partout connu dans le monde
indo-européen, qui intègre les métamorphoses des
dieux.
Métaphore : figure de style qui crée une image en
remplaçant un mot par un autre en vertu d'une ressemblance,
enrichit un mot d'une translation de sens. (exemple : une feuille (=
végétal) de papier).
Métaphorique : appelé
d'un nom qui ne lui est approprié qu'en vertu d'une analogie
d'apparence ou de substance. Certains psychopathes de King sont des
monstres métaphoriques.
Métaphysique :
caractérise un domaine de recherche de sens à la vie
des hommes, dans lequel les sciences exactes ne peuvent apporter
d'explications.
Métempsycose :
transmigration des âmes dans le cadre d'une croyance à
la réincarnation. croyance en la réincarnation de
l'âme dans des corps successifs.
Métonymie (métonymique) : exprimer
l'effet pour la cause, nommer la partie comme l'expression du tout,
le tout pour la partie (exemple : boire un verre).
Mise en abyme : ensemble de procédés esthétiques
par lesquels l'énoncé ou l'énonciation se
représente dans l'oeuvre, par l'inclusion d'une scène,
d'une image, à l'intérieur d'elle-même. La Vache
qui rit porte en boucle d'oreille une autre vache qui rit, laquelle
porte la même boucle d'oreille... procédé de
reproduction à l'infini d'un motif ou jeu de miroirs
(Spiegelung).
Monde-autre
: ce terme me convient mieux que l'expression
le «monde au-delà», qui suggère
simultanément une conception d'une vie «ailleurs»
après la mort. Le terme «monde-autre» n'a pas de
connotation religieuse particulière.
Monstre :
on utilise à l'égard de l'être hors-norme les
métaphores de la monstruosité, la comparaison avec le
vampire par exemple. Il y a ainsi monstre et monstre, le monstre
mythique de l'imaginaire ancestral et le monstre réel
sociologique. Soit, pour simplifier, le «monstre-fiction et le
«monstre-métaphore» ou
métaphorique.
Monstration
: action de dévoiler, de montrer soudainement le
«monstre» dans son avènement spectaculaire.
L'objectivation de l'altérité
menaçante vise à produire un effet de terreur. C'est
dans la terreur que se produit la
«monstration».
Mort-vivant : personne qui, bien que morte, continue de vivre, de se
déplacer. Les zombies sont des morts-vivants, les vampires ne
sont ni morts, ni vivants (undead).
Mutant
: qui a subi une transformation, ou un changement dans son patrimoine
génétique qui le fait apparaître comme un
être autre.
Mystique : relatif à un ordre de savoir supérieur
à l'ordre de la raison.
Mythe :
récit fabuleux mettant en scène des actions qui
évoquent symboliquement des aspects de la condition humaine.
Ces récits, souvent d'origine populaire ou d'inspiration
religieuse, tendent à expliquer l'origine de l'univers ou les
grandes forces qui dirigent le monde. La fonction des mythes est
ainsi de proposer des explications levant métaphoriquement
l'incertitude concernant les problèmes humains fondamentaux,
liés à la vie et à la mort. Le mythe permet
ainsi de donner un sens à des questions aussi essentielles que
: D'où venons-nous? Où allons-nous? Que
sommes-nous?
Mythes modernes : des personnages médiatiques, des sportifs, des
stars, sont devenus l'objet d'un véritable culte et on parlera
des «dieux» du stade, des «géants» de la
route, des «rois» du jazz ou du rock. Ces mythes sont
éminemment populaires, mais il y en a aussi de plus abstraits
pour les intellectuels : les mythes du progrès, de la
croissance, de l'artiste maudit comme celui des lendemains meilleurs.
Les nombreux mythes modernes remplissent la même fonction que
les anciens : satisfaire les nostalgies secrètes de nos
contemporains, qui, se sachant limités, ont besoin de se
laisser exalter par un personnage exceptionnel ou
héroïque comme par une idée. On peut même
dire qu'un mythe est créé quand le fait d'y toucher
suscite des drames ou des réactions violentes.
N
Nécromancien : personne capable d'entrer en communication avec les
morts.
Nécromancie : science occulte qui prétend évoquer les
morts pour obtenir d'eux des révélations de tous
ordres, particulièrement sur l'avenir.
Néologisme : création d'une forme lexicale pour rendre compte
d'une notion neuve.
New age
: courant contemporain multiforme, qui mélange écologie
et mystique, recherche une prise de conscience de l'harmonie d'un
monde à retrouver, par les religions comme les pratiques
magiques. L'adepte du new age exerce la maîtrise du corps par
les arts martiaux, les thérapies douces, l'accord avec la
nature, le végétarisme et l'épanouissement des
formes artistiques.
New wave : mouvement de science-fiction apparu en Angleterre dans
les années soixante, qui réunit des auteurs
variés dans le désir de modifier le genre en appliquant
des techniques narratives plus hardies, le
désintérêt d'une SF reposant sur la science, au
profit d'un intérêt pour le futur proche et la
contre-culture.
Novella
: terme d'origine latine que les Anglo-Saxons utilisent pour
désigner une très longue nouvelle.
Nom, nommer : la croyance est
très répandue que la désignation d'un mal (le
nommer) peut amener son apparition (longtemps on n'a pas
utilisé le mot «cancer», par exemple). Une
«mauvaise» pensée peut amener une punition. Ou le
fait d'avoir des réactions crédules devant certains
faits surnaturels (attitude considérée comme
blasphématoire) attire l'attention ou la malintention d'une
puissance.
Numineux (latin numen, puissance, volonté divine) : les
dieux, comme les héros, sont des productions archétypales. Le
sacré, sorte de synthèse entre la forme numineuse et la
condition humaine, permet de donner une interprétation de la
condition humaine avec l'intervention d'une présence
transcendantale qui fonde l'ordre humain sans y être asservi.
Jung attribuait un caractère sacré, indicible,
mystérieux à la numinosité. Dans Totem et Tabou,
Freud voyait l'image du pouvoir paternel transposée dans la
divinité.
O
Obsession :
les obsessionnels compulsifs sont hantés par des
pensées qui occupent une grande partie de leur champ mental.
Ils craignent aussi bien de jeter leur enfant par la fenêtre
que de subir une contamination microbienne. Dans ces cas, ils
vérifient constamment que les fenêtres sont
fermées ou se lavent les mains cent fois par jour. Ces actes
sont des rituels, destinés à apaiser leurs angoisses.
L'écriture compulsive revient constamment sur les notions
à conjurer et l'apaisement de l'écrivain compulsif
naît de cette libération. King a de nombreuses conduites
kingiennes obsessionnelles.
Occultisme : croyance à l'existence de réalités
suprasensibles qui seraient perceptibles par les méthodes des
sciences occultes; ensemble des sciences occultes et des pratiques
qui s'y rattachent.
Oeil :
symbole de Yahvé, l'oeil apparaît dans La Bible comme
l'équivalent de la connaissance universelle, de la vigilance
et de l'omnipotence divine. Dans l'art chrétien, l'oeil,
d'où émanent des rayons de lumière,
représente la divinité. Dans un triangle, l'oeil
évoque le seul Dieu en trois : la triade divine de certains
chrétiens, trois (les pointes du triangle) en un (l'oeil);
unis dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Le
«troisième» oeil renvoie à l'oeil
supplémentaire frontal de Shiva, symbole de la voix
intérieure. King fait souvent allusion à son
«troisième» oeil, qui lui permet de voir ce que ne
voient pas les autres.
Onirique : relatif aux rêves et, par extension, à ce
qui semble sortir d'un songe ou lui ressembler. L'onirique tient une
grande place dans l'approche du sur-naturel. Les rêves
permettent d'éclairer des aspects non
révélés de l'avenir et de prévenir des
intentions des forces obscures.
Onomastique : science des noms propres et par extension, étude
des valeurs attribuées à un mot.
Ontologie : étude de l'être et de ses
caractéristiques spécifiques.
Oxymore
: figure majeure de l'expression fantastique, qui consiste à
rapprocher deux mots qui semblent contradictoires, passant d'une
opposition binaire à un système ternaire, dont
l'existence fait image ou pose problème. Exemple : le feu
glacé, la réalité virtuelle. Le vampire, par
exemple, à la fois mort et non-mort, dans un troisième
état, est une figure oxymorique.
P
Paralittérature : sous-genre littéraire, lié à la
culture de masse, et ordinairement dévalorisé et
rejeté par la culture savante (la Littérature!). La
paralittérature comprend le roman noir, de terreur, policier,
fantastique ou de science-fiction. On dit aussi les
paralittératures.
Paranormal : le monde non-visible ou autre, la surnature, dont
les lois échappent à la science ordinaire, et qui est
l'objet des «sciences» parallèles, occultes ou des
connaissances ésotériques.
Parapsychologie : étude des phénomènes psychiques
inexpliqués.
Parèdre : divinité associée à un dieu
principal, personnage secondaire par rapport à une figure
centrale.
Parodie : imitation burlesque ou caricaturale d'un genre
littéraire.
Parousie : terme millénariste désignant la seconde
venue, le retour en majesté du Christ sur terre à la
fin des temps, pour le jugement dernier.
Participation : mode de pensée qui suppose une identité de
sentiments entre deux êtres différents en apparence, et
qu'on relie par une même idéologie.
Pathétique : expression de la souffrance et d'autres émotions
intenses et désagréables, susceptibles
d'émouvoir fortement le lecteur ou le spectateur.
réaction émotionnelle qu'éprouve un lecteur ou
un spectateur. De manière péjorative, désigne un
excès d'émotion que l'oeuvre cherche à
susciter.
Période
victorienne : en Angleterre, le règne
de la reine Victoria s'étend de 1837 à 1901, et
correspond à un renouveau du puritanisme
anglo-saxon.
Phobie
: conditionnement à des réactions négatives, qui
entraînent le rejet et la peur de l'objet de la phobie. Les
phobies sont "les terminaux de la
peur", King.
Poltergeist [(allemand polterer (tapageur) et Geist (esprit)]. esprit
frappeur qui lance des objets sur les humains, déplace des
meubles, brise la vaisselle, allume des feux, écrit des
messages sur les murs, s'amuse avec les appareils électriques
ou le téléphone.: L'irruption peut s'accompagner de
manifestations acoustiques de diverses natures : coups, bruits de
chaînes, déclenchement de sonneries. King a repris de
nombreux éléments qui sont associés au
poltergeist dans Sac
d'os.
Polysémie : terme de sémantique qui désigne la
pluralité de sens d'un signe ou d'une expression.
Possession : état dans lequel tombe un être humain ou
une chose quand le démon entre en lui et agit par son
intermédiaire. Le possédé se sent habité
par un être surnaturel, un démon qui parle par sa
bouche, dirige ses mouvements, inspire ses actions.
Précognition : fait de
voir ce que l'avenir nous réserve, de savoir ce qui va se
passer par des moyens paranormaux.
Primitive ou
originelle : pour Freud, une scène de
rapport sexuel entre les parents, observée ou fantasmée
par l'enfant. Elle est interprétée comme un acte de
violence paternel et engendre des perturbations psychologiques ( voir
Rage).
Prodromes : signes avant-coureurs.
Prolepse : annonce par l'auteur lui-même (et non par un de
ses personnages), en tant que conteur,et à mots couverts, de
l'issue généralement malheureuse des
événements, ou des difficultés qui attendent un
ou des personnages.
Propédeutique :
enseignement préliminaire à une étude
approfondie.
Protéiforme (de Protée, dieu marin pouvant changer de formes
à volonté) : qui peut se présenter sous
différentes formes.
Prospective : branche de le SF qui s'appuie sur une évolution
prévisible des techniques, sciences économiques et
sociétés, et simulent des situations nouvelles
nées de leur conjonction.
Psychopathe : malade mental particulièrement dangereux car
dénué de toute sensibilité (voir monstre métaphorique).
Pulps :
magazine de nouvelles, imprimées sur mauvais papier
(d'où leur nom) qui ont permis à la SF et à la
littérature d'horreur de se développer dans les
années trente. Beaucoup d'auteurs - dont King - ont
été profondément marqués par la lecture
des pulps.
Q
Quotidien :
le fantastique est ancré dans le
quotidien, puisque le sentiment fantastique naît d'un
dysfonctionnement de son fonctionnement habituel.
L'élément fantastique s'insinue dans la
réalité, prend sa place, soulève
l'inquiétude et le doute, par un procédé
d'altération, qui
prend fin avec la monstration, irruption de
l'inadmissible.
R
Récit
enchâssé : technique romanesque
dans laquelle la trame narrative principale est interrompue par des
récits périphériques.
Rite :
dans toutes les sociétés anciennes ont existé
des rites ou des épreuves marquant le passage d'un niveau
individuel ou social à un autre. Dans la nôtre
subsistent de nombreux rites marquant chaque passage de la vie, avec
des initiateurs (parent, maître, patron, prêtre,
formateur, etc.) qui reconnaissent ou sacralisent une aptitude
à tel ou tel comportement qui confère un nouveau droit
social.
Rituel
: les rituels remplissent une fonction importante et renvoient
à la pensée mythique, qui est une pensée de
répétition. Il s'agit avant tout de reproduire, par des
rites appropriés, une temporalité particulière,
d'importance cosmique, qui est simultanément actualité
et expérience d'éternité. Le passé est
revécu dans le présent, et simultanément, dans
la mesure où le rite se répète tel quel dans le
temps et de génération en génération, il
est le garant de la réussite de l'action.
Robot :
structure mécanique réglée par informatique. Les
robots ont été en principe créé pour
servir les hommes (lois de la robotique d'Asimov), mais qui
échappent volontiers à leur contrôle.
S
Schizophrènie : démence caractérisée par une perte
de contact avec le réel, la schizophrénie est une
scission psychique que le sujet éprouve dans la contradiction
de ses «moi» multiples.
Signe :
toute manifestation qui peut intervenir comme révélant
l'existence d'un autre phénomène souvent non manifeste.
Un signe comporte nécessairement une ou des
significations.
Sinistre : pour les latins, la main gauche (sinistra) est la
«mauvaise» main, la main maléfique. Dans les
religions comme dans les croyances populaires, la gauche est du
côté du mal. Au jugement dernier, les élus
trouveront leur place à la droite de Dieu, les damnés
à gauche. Les adeptes de la magie noire et du satanisme se
livrent intentionnellement à un renversement de ces valeurs,
et, au cours des cérémonies, les actes rituels sont
réalisés de la main gauche.
Sorcellerie : pratiques de sorcier; magie de caractère populaire
ou rudimentaire, qui accorde une grande place aux pratiques
secrètes, illicites ou effrayantes (invocation des morts,
appel aux esprits malfaisants).
Space opera
: genre très ouvert, où le
lecteur trouve l'aventure dans des espaces interstellaires,
fusées, flottes spatiales, guerres intergalactiques,
spationautes et extraterrestres variés.
Spectre
: apparition, effrayante ou non, d'un mort.
Spiritisme : ensemble des pratiques « permettant » d'entrer
en rapport avec l'au-delà, rattachées à des
sciences occultes fondées sur l'existence, les manifestations
et l'enseignement des esprits. Par exemple, l'évocation des
esprits par les tables tournantes consiste à évoquer un
mort pour en obtenir des informations.
Steampunk : courant de SF apparu dans les années
quatre-vingt, qui remplaça la cybernétique (cyberpunk)
par les évocations de l'ère de la vapeur, en se
plaçant dans un cadre gothique victorien.
Stimulus (pluriel :
stimuli) : excitation
élémentaire d'un organe, simple et brève,
susceptible par réaction de déclencher une
réaction. Tout comportement, même complexe, repose sur
cette relation stimulus-réponse.
Strige
: monstre antique vampirique, hybride vampire mi-femme,
mi-chienne.
Sturm und Drang (en allemand, tempête et passion) : mouvement
artistique allemand de la fin du XVlIle siècle qui
privilégie le mouvement et le sentiment. Il est à
l'origine du romantisme et d'un certain type de fantastique. Goethe
en est le représentant le plus
célèbre.
Succube
(latin : subcubare, coucher dessus) : démon mâle qui,
sous l'apparence d'une femme, s'unit avec un mortel.
Surnature : monde-autre qui n'obéit pas aux lois connues, et
où se manifeste l'intrusion de l'occulte ou du
surnaturel.
Sword and sorcery : voir fantasy.
Symbiose : association durable et profitable entre deux
éléments.
Symbole
: analogie entre un élément concret et le sens
figuré auquel il renvoie.
Syncrétisme : combinaison plus ou moins cohérente de
systèmes ou doctrines convergentes.
Synergie : association d'éléments pour obtenir un
rendement plus efficace d'une action. Se dit aussi d'un sujet qui
vibre en harmonie avec le milieu où il se trouve.
T
Tabou :
l'interdit, le tabou déclenche une attitude ambivalente :
envie d'enfreindre une prohibition et crainte de le faire, conflit
entre le désir et la puissance de l'interdit (transgression).
Voir à ce sujet : Freud, Totem et tabou.
Technothriller : sous-genre désignant des intrigues de nature
policière se déroulant avec des gadgets plus ou moins
futuristes.
Télépathie :
sentiment de communication à distance par la pensée;
communication réelle extrasensorielle. Les forces obscures
communiquent avec les humains télépathiquement, par
seconde voix mentale et suggestion psychique. La plupart de ces voix
sont empruntées à des personnes de l'entourage des
protagonistes (la voix du père ou d'une autorité
étant la plus fréquente);
Tératologique : qui a
trait aux monstres et à leur physiologie.
Thanatomorphose : la dégradation physique qui suit le
décès. Les morts-vivants sont marqués par la
thanatomorphose, mais les stades peuvent en être
différents. Les conventions de la monstration du mort-vivant
interdisent de le décrire à l'état de squelette.
Mais du mort-vivant à peu près intact à la
charogne, quantités de descriptions sont
possibles.
Thanatos (grec : mort). Freud fait de Thanatos (la mort) et
Éros (l'amour, le sexe) le couple qui hante l'inconscient des
humains.
Thèmes : d'usage récent, un classement des motifs par thèmes est
possible : le double, la métamorphose, la bestialité,
le mal, l'animé et le non-animé, etc. Le
problème non résolu par ce classement est qu'un motif
ambivalent comme le vampire appartient en même temps aux
thèmes du mal, de la mort, de la bestialité, de la
métamorphose...
Thériomorphe (grec
ther, bête sauvage) : les symboles thériomorphes sont
liés à la croyance universelle d'une puissance
maléfique de certains animaux, ou à leur
valorisation.
Topique
(grec : topos , lieu) : relatif aux lieux communs; relatif à
un lieu donné (un surnom topique est celui donné
à une divinité d'après son lieu de culte ou
celui où elle se trouve).
Transcendance : ordre des réalités supérieures.
Exemple :la transcendance de Dieu.
Thaumaturge : faiseur de miracles.
Transgression : violation d'un interdit moral ou social; non respect des
lois physiques, systématique dans le genre fantastique. La
transgression peut aboutir à un domaine autre, qui
paraît scandaleux, mais peut aussi plus rarement constituer une
étape de l'évolution.
Triade
: le dualisme du Fléau, Dieu
opposé au diable-Flagg par exemple, est devenu dans
Insomnie une sorte de triade mazdéiste (du nom d'un dieu
perse, Mazda) : une autorité supérieure paraissant
réguler les deux principes antagonistes devenus
parallèles et complémentaires, un Dieu différent
de celui de La
Bible, arbitrant des forces coexistantes dont
il ne peut qu'assurer l'équilibre sans pouvoir en
dépasser les composantes.
Trope :
figure de style où on emploie les mots avec un sens
différent de leur sens habituel. La métonymie, la
métaphore par exemple sont des tropes.
Twilight Zone : célèbre série
télévisée créée par le
scénariste Rod Serling. 156 épisodes de la CBS, sont
consacrés au fantastique et à la science-fiction
d'octobre 1959 à l'été 1965,
précédés de l'annonce : Vous entrez dans la
Quatrième dimension. Comme le dit King : "Les téléspectateurs étaient
invités à pénétrer dans un étrange
univers infini... ce qu'ils firent sans
problème."
U
Ubiquité : voir Bilocation.
Uchronie : récit où l'on imagine une variante
à l'histoire du monde telle que l'enseignent les manuels
scolaires et les historiens. Cette réinvention de l'histoire
se fait en décalant des événements, dans la
perspective : que se passerait-il si? Par exemple : si les nazis
avaient gagné la guerre... Une variante est le voyage dans le
passé, ou l'avenir qui modifie le présent.
Univers
parallèles : univers existant
simultanément, décalés, intercalés,
imbriqués, alternatifs, gigognes ou arborescents. Ces vues ont
été permises par une interprétation
grossière de la relativité, de la mécanique
quantique, de la topologie mathématique (anneau de
Moebius) et des théories sur l'antimatière. Voir
espace.
Utopie
: lieu imaginaire où les conflits n'existent pas, dans un
monde idéal où chacun juge sa place satisfaisante.
L'anti-utopie est la dystopie.
V
Vampire :
l'undead, ni mort, ni vivant, qui ne supporte pas la lumière
du jour et se réveille la nuit, en quête du sang dont il
s'alimente.
Ville du futur : celle que l'on imagine exister demain, souvent
dystopique et liée à l'angoisse qu'éprouvent les
hommes qui se voient vivre dans de vastes zones urbaines dans un
avenir proche.
Vision
: les forces obscures peuvent créer des visions, provoquer des
apparitions, gérer leur manifestation, leur durée, en
adaptant et en dosant leur caractère terrorisant. Elles ont
pour but d'impressionner et n'agissent que dans l'urgence. Souvent,
leur négation verbale ou la dérision à leur
encontre mettent fin à l'illusion.
Visionnaire : terme employé par Jung pour caractériser
le fantastique.
Vitalisme : doctrine suivant laquelle les phénomènes
vitaux ne sont pas réductibles aux phénomènes
physico-chimiques, parce qu'ils sont liés à une
«force vitale» qui rend la matière vivante
organisée selon des lois différentes
inconnues.
Voix :
King consacre une grande place à transcrire ce que ressentent
et surtout pensent ses personnages (avec une double et quelquefois
triple voix).
Z
Zombie :
mort-vivant (fantôme, revenant) qui appartient à la
tradition du vaudou, culte africain qui s'est exporté à
Haïti et dans les îles voisines.
Compléments
:
Magie : rien, en magie,
n'arrive par hasard; tout s'explique avec deux ou trois
prémisses, et nous découvrons que le monde connu et
contrôlé que nous habitons est en réalité
un monde magique. Ces idées archaïques sont
appliquées dans le genre fantastique. Elles comprennent
plusieurs lois. La loi de la résonance affirme que les effets
d'une action subie par une partie d'un corps sont ressentis sont
ressentis par le corps tout entier. Il suffit par conséquent
d'agir sur un fragment pour que l'ensemble auquel il appartient se
ressente de l'opération. La loi du transfert explique que
certaines figures géométriques ou symboliques peuvent
conduire et propager, à l'instar d'une caisse de
résonance, les vibrations qui leur ont été
transmises, en se comportant comme des antennes directionnelles qui
permettent d'atteindre plus facilement la cible choisie. Les facteurs
de réussite rendent compte de l'obtention des
résultats, qui dépendent étroitement de trois ou
éventuellement quatre facteurs : la force mentale et la
préparation de l'opérateur, la
réceptivité du destinataire ou de la cible, la
prégnance de ces énergies cosmiques ou naturelles, le
magnétisme du lieu où l'on opère. L'acte magique
se structure ainsi comme la mise au point d'une syntonie
à niveau vibratoire entre le magicien et sa "victime" d'autant
plus efficace, sur le plan de la réalisation, qu'elle est
étroite. L'opérateur devra se placer sur la même
longueur d'onde que la cible - cela lui sera facile puisque le
semblable attire le semblable, et qu'il n'y a pas de
différence en magie entre une chose et sa
représentation. Il faut maintenir cette syntonie, à
l'aide des associations symboliques habituelles, pendant toute la
durée prévue de l'effet.
mise à jour : août
2001
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