Sylvain déclare forfait pour la chronique promise pour Signes. Il m'en donne les raisons. Par contre, il vient de découvrir Philip Pullman et ses impressions de lecture sont bien plus fortes que celles ressenties à la vision de Signes... Cette chronique n'est pas aussi bien rédigée que d'habitude, c'est un courrier.

Je pense qu'il n'y aura pas de texte sur Signes vu que... Eh bien... Ben c'est pas terrible terrible...

Rien à dire d'un point de vue technique : c'est très bien joué, et la mise en scène tient le pari du hors-champ pendant presque 1h30. Par moments, le film s'aventure du côté de Assaut ou de la Nuit des Morts-Vivants, et c'est plutôt réussi. Mais à d'autres, il tente de brosser un pseudo-message métaphysique typiquement américain et manichéen, et c'est plutôt pourri. Tous les bons éléments de réalisation et de scénario (des personnages enfermés dans une cave par des ennemis invisibles, dont on ignore même s'ils sont réels ou imaginaires, comme dans la Guerre des Mondes) sont plombés par cette morale judéo-chrétienne bien pensante qui pèse de tout son dogme sur une histoire qui n'en avait vraiment pas besoin. La fin est à vomir : franchement, tu pensais vraiment que le pasteur qui s'était détourné de Dieu n'allait pas retrouver la foi au cours de cette épreuve imposée par Notre Seigneur Grand et Bon ? Et ben si... Berk...

Par contre, et là je sais que je vais tomber juste, j'ai découvert cette semaine la série de Philipp Pullman, A la croisée des Mondes... Et comment dire, c'est absolument génial ! je sais, c'est pas très pertinent comme avis, mais je parle là avec le coeur du lecteur qui tombe sur quelque chose de rare... Tu te souviens lorsque nous avons lu Harry Potter pour la première fois, en particulier Azkaban et la Coupe ? J'ai la même sensation en ce moment. C'est une trilogie, apparemment assez connue (après quelques recherches internet), qui pourrait bien être une sorte de... De Tour Sombre pour les plus jeunes. Oui, j'ose le dire. Le schéma narratif est très, très classique, à l'instar de J.K.Rowling (une petite orpheline voit sa vie chavirer lorsqu'elle apprend la vérité sur ses origines, et elle entreprend alors un voyage initiatique dont dépend évidemment le destin du monde. Enfin, DES mondes devrais-je dire...). Du classique donc, mais revisité, remanié, très bien écrit (bien mieux que le premier tome de Harry par exemple), et Pullman situe son récit dans un monde irrésistible et très crédible, à la manière de Tolkien : les différentes races, les enjeux politiques, une géographie détaillée etc.

Le plus captivant étant l'invention du "daemon", une créature transformiste dont on ignore si elles ont une véritable forme originelle, et qui accompagne chaque humain tout au long de sa vie. Dans ce monde, chacun est lié à son daemon par une relation magique si puissante qu'ils meurent l'un et l'autre s'ils sont séparés. Ces bestioles sont une vraie trouvaille, je les adore.

Je suis persuadé que ça te plaira. Ça se lit très vite, ça se dévore, (je viens de finir le premier tome en trois jours), et l'intrigue est très dense. De la littérature enfantine de haut niveau, et je n'hésite pas à dire que le premier tome, Les Royaumes du Nord, est bien meilleur que L'école des sorciers. Je croise les doigts pour la suite. Voilà en tous cas de longues heures de lecture assurées.

courrier de "Sylvain Tavernier" <syltavernier@wanadoo.fr> -© novembre 2002

Drame. USA : 1h47. Scénario et réaliion de M. Night Shyamalan, Studio/Distributeur : Buena Vista Pictures. Budget : 62 millions de $
Avec : Mel Gibson, Joaquim Phoenix, Rory Culkin, Abigail Breslin,  Patricia Kalember, Cherry Jones, Jose L. Rodriguez, Ted Sutton, M. Night Shyamalan, Merritt Wever, Lanny Flaherty, Marion McCorry, Michael Showalter,Kevin Pires, Clifford David, 

Synopsis :
Au milieu des années 1970, des signes ont commencé à apparaître dans les champs un peu partout à travers le monde. Ces signes, la plupart du temps de grandes formes géométriques parfaites et complexes, n'ont, depuis, cessé d'apparaître. Ils laissent un message mystérieux : ont-ils été l'oeuvre de dizaines d'humains, voire de centaines d'humains pour parvenir à des résultats aussi parfaits si rapidement, ou ont-ils été laissés par le passage d'extraterrestres sur notre planète. Très peu de gens sont portés à croire à cette seconde hypothèse.
Un soir, en revenant à sa maison de Newtown en Pennsylvanie, le prêtre Graham Hess arrive sur les lieux d'un accident. Sa femme a été impliquée dans cet accident et ses blessures sont trop sérieuses. Elle ne survivra pas. Graham lui prodigue les dernières paroles de dieu avant qu'elle ne meure.
Durement ébranlé par cette épreuve, il renonce à la foi et à ses fonctions de prête et décide plutôt de devenir fermier afin de se ressourcer. Alors qu'il croyait pouvoir mener une vie paisible sur sa terre avec les autres membres de sa famille, Graham devient le témoin d'apparitions de signes mystérieux sur sa terre. Quelle est la véritable origine de ces signes?
Sera-t-il prêt à croire la vérité, lui qui a renoncé en la foi?

Simulacres, revue d'esthétique du cinéma. Une superbe revue, à la présentation somptueuse, Simulacres est parue pour la première fois en automne 1999, avec son numéro trimestriel d'automne, sous la direction de Jean-Baptiste Thoret et Guy Astic. Avec le programme ambitieux de repenser, d'interroger et d'analyser les formes cinématographiques.

"Filmer la peur" a été le premier thème choisi, avec un programme ambitieux : "Parvenir aux origines émotives du cinéma, aux réactions des premiers spectateurs devant les bandes des frères Lumière, et interroger à nouveau le cinéma comme double expérience d'éblouissement et de peur." Pour des informations complémentaires sur Simulacres ou le sommaire des numéros parus.