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Sylvain Tavernier

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King et le cinéma de son enfance

Salut à tous !

La filmographie du King se fait moins dense en matière de productions télévisuelles. Ce format, a priori idéal pour transposer les romans gargantuesques tels que Ça et Le Fléau, se révèle parfois trompeur. Il n'existe pas dans ce domaine de véritable réussite ou de nanard intersidéral, contrairement à ce dont le cinéma était capable. Aucune chance de découvrir un téléfilm digne d'être comparé aux Evadés, mais nous n'aurons pas à souffrir de cataclysmes comme Le Cobaye (1 et 2 !). Bien sur, Tobe Hooper nous gratifie d'un Salem grandguignol et ridicule, mais ces joyeuses séries Z correspondent parfaitement aux oeuvre des années 50-60 dont SK avoue être friand. Il est également beaucoup plus dur de dénicher une excellente adaptation.

L'approximation, l'à peu près, tels semblent être les mots d'ordre de ces réalisateurs et scénaristes du petit écran. Les textes qui suivent sont plus détaillés qu'auparavant, puisque le nombre restreint permettait une étude un peu plus poussée. Soyez sur que la page cinéma ne s'arrêtera pas ici : chaque mois de nouveaux films fantastiques seront analysés, et l'actualité renouvellée. Plus que jamais, 2001 sera l'odyssée de King, et tous ses lecteurs seront là pour faire le voyage.

Car la Tour se rapproche...

Sylvain Tavernier.

 

le courrier concernant les pages cinéma est à adresser à : "Sylvain Tavernier" <syltavernier@wanadoo.fr>

LISTE

TITRE

RÉALISATEUR

GENRE

ĪUVRE DE RÉFÉRENCE

Les vampires de Salem (Salem's Lot)

Tobe Hooper (1979)

téléfilm 210m

roman Salem

The Bogeeyman (US)

Jeffrey C. Shiro

(1983)

cassette video 30 m

nouvelle

Le Croquemitaine

The Woman in the Room (US)

Frank Darabont

(1983)

cassette vidéo 30m

nouvelle

Chambre 312

L'ordinateur des dieux (The word processor of the Gods) (US)

Mickael Gormick

(1985)

court métrage 30m de la série Les contes de la nuit (Tales from the dark side)

nouvelle Machine divine à

traitement de textes

Gramma (US)

Bradford May

(1986)

court métrage 30m de la série The New Twilight Zone

nouvelle

Mémé

The Last Rung of the Ladder (US)

James Cole et Dan Thron (1987)

cassette vidéo 12m

 

nouvelle Le dernier barreau de l'échelle

Sorry, right number (US)

John Sutherland (1987)

épisode 30m de la série Tales from the Darkside

scénario de King et nouvelle Désolé, bon numéro

Le retour, ou Vengeance diabolique (Sometimes they come back)

Tom McLoughlin (1990)

téléfilm 99m

nouvelle

Cours, Jimmy, cours

Ça (It)

Tommy Lee Wallace (1990)

téléfilm 240m

roman Ça

Contretemps ou Compte à rebours (Golden Years)

Ken Fink, Allen Coulter, Michael Gormick (1991)

téléfilm 120m

scénario de King

The moving Finger (US)

Ken Meyers (1992)

court métrage 30m de la série Monsters

nouvelle Le doigt télescopique

Les tommyknockers (The tommyknockers)

John Power (1992)

téléfilm 240m version vidéo 120m

roman Les Tommyknockers

 

Le fléau (The stand)

Mick Garris (1994)

télésérie de 356m

roman Le Fléau et scénario de King

Les langoliers (The langoliers)

Tom Holland (1995)

téléfilm 180m

novella Les Langoliers

The Shining

Mick Garris (1997)

téléfilm

roman The Shining et scénario de King

Les ailes de la nuit (The Night Flier)

Mark Pavia (1997)

nouvelle

Le rapace nocturne

The Revelations of 'Becka Paulson ( Les révélations de Becka Paulson)

Steven Weber (1997)

court métrage 30m de la série The Outer Limits

nouvelle Les révélations de Becky Paulson, reprise dans Les tommyknockers

Trucks (US)

Chris Thomson (1997)

nouvelle Poids lourds

Chattery Teeth (US)

Mick Garris (1998)

segment de Quicksilver Highway (US) (avec un segment Clive Barker)

nouvelle et scénario de King Le dentier claqueur

La poupée (Chinga)

Kim Manners (1998)

téléfilm de la série X-files,

scénario original de King et Chris Carter

La tempête du siècle (The Tempest of Century)

Craig Baxley (1999)

série télévisée 360m

scénario de King

Rose Red

ANALYSE CRITIQUE

Les vampires de Salem ...... 0

(Salem's Lot). Le bal des comiques de Tobe Hooper. USA.

Avec James Manson (Straker),

Reggie Nalder (Mr. Barlow)...

Scénario : Tobe Hooper. Année : 1979.

Tu seras vampire, mon fils. Sur la route, Ben Mears se souvient. Un an plus tôt il a fuit Salem et sa population vampire, laissant derrière tout ce qu'il aimait. Aujourd'hui, tandis qu'il raconte son histoire, le dernier chapitre reste inachevé : il doit retourner à Salem et en finir.

Aucun écrivain ne méritait ça. Le projet était alléchant : une bonne histoire de vampires qui mariait intelligemment le vieux mythe et une horreur nouvelle, de quoi tirer un film de qualité. Seulement Tobe Hooper est le dernier troglodyte encore en liberté. Salem est écoeurant de suspens facile, d'accords musicaux funèbres et d'un déballage de gore pathétique. Equivalent la nullité et le comique involontaire du Projet Blair Witch, cette farce est une pilule contre la morosité : pourquoi ? mais pourquoi Barlow a-t-il la tête de Nosferatu ? Va comprendre, Steven...

Fidélité : "et on tuera tous les affreux scénaristes..." (phrase célèbre)..........................................

Ça ...... 0

(IT). C(l)ownerie de Tommy Lee Wallace.

TVfilm/4H/USA. Avec John Ritter (Ben Hanscomb),

Harry Anderson (Richie Tozier), Dennis Christopher (Eddie Kapsbrack), Richard Thomas (Bill Denbrough),

Tim Curry (Grippe-sou)...

Scénario : Lawrence Cohen. Année : 1989

"Il" est revenu -

Ça s'en va et ça revient... Ils sont sept face à Lui. La Chose qui pourrit dans les égouts de Derry et se nourrit de leurs peurs. Enfants, ils ont affronté l'horreur et ont vaincu par la magie. Aujourd'hui Ça revient pour prendre sa revanche sur les adultes, mais les pouvoirs de l'enfance se sont évanouis. Alors ils y vont avec la pétoche.

Il est des films qui ne devraient jamais voir le jour. Aucun lecteur assidu de King ne prétendra le contraire : ÇA est une abomination, un téléfilm honteux et pathétique. Quand on songe à la puissance du roman, porté par ces mots d'ouverture "la magie existe", le néant qui se dégage de cette adaptation a de quoi faire frémir. On tient ici l'archétype de la trahison envers l'auteur, du projet alléchant qui permettrait d'amasser une fortune en exploitation. Seulement voilà, les gens qui produisent ou réalisent ce genre de choses n'ont manifestement pas lu Stephen King. ll n'y a pas de mystère : on ne peut restituer ce qu'on ne maîtrise pas.

Tommy Lee Wallace est un apprenti incapable de cadrer une image correctement. Chaque scène est moche, les couleurs ternes, auxquelles s'ajoutent des décors désertiques et un casting d'une finesse Kollossale. La faute revient en priorité au scénariste qui n'a conservé du livre que les scènes d'épouvante. Le film s'apparente moins à une histoire d'horreur qu'au catalogue du petit monstre de cinéma. Toutes les vingt minutes en moyenne apparaîssent -au choix- un loup-garou, un vampire, une momie ect. le tout sans cohérence ni logique. Les scènes "chocs" (elles ne feraient peur à personne de plus de dix ans) constituent l'essentiel des trois heures que dure ce supplice. On a beau chercher, rien n'est à sauver : séparés du style de King les dialogues sonnent creux, et le scénario n'a pas jugé utile de conserver tous les passages sur la naissance de l'amitié, les liens entre les membres du groupe, les sentiments extrèmes d'amour, de haine et de peur chez les enfants... La palme revient à l'éclairagiste et au directeur de la photo : les acteurs ont systématiquement le soleil en pleine face et la pellicule est surexposée. Quant aux effets spéciaux, mieux vaut paroles garder car en dire plus serait de la vulgarité. Tout Ça pour dire que C'est plutôt un mauvais film.

(le pire de tous, on peut mettre un panneau sens interdit ?)

Fidélité : Tiens ? Un oiseau... ............................................. ..............................

Les tommyknockers

"The Tommyknockers."

X-files de John Power. USA.

Avec Jimmy Smits (Jim Gardener), Marg Helgenberger (Bobbi Anderson)...

Scénario : Lawrence Cohen. Année : 1992.

Le nucléaire, ça vous pousse dessus. Les habitants de Haven (Maine) se demandent pourquoi leurs dents tombent et comment une batterie de piles peut faire voler un frigo ou exploser une télé. Bobbi a bien une petite idée, ce vaisseau qu'elle déterre dans son jardin pourrait être responsable des mutations et de la folie qui se répand sur Haven.

Quand King fait de la science-fiction, le récit dévie fatalement vers l'épouvante. Ici, c'est le film qui est épouvantable. A l'origine un roman surprenant, un peu "léger" mais souvent drôle et inquiétant. Une fois n'est pas coutume, ce téléfilm n'en reprend que les grandes lignes et passe à la trappe toutes les intrigues secondaires (comme dans Bazaar) qui sont la marque de King et qui donnent du corps à l'histoire.

La réalisation n'est pas une réelle catastrophe, John Power fait ce qu'il peut avec des moyens visiblement limités bien que ça ne justifie pas certains choix esthétiques assez douteux. Tout ici respire le studio à deux kilomètres : le village en carton-pâte, les fouilles dans la forêt tournées dans le jardin du producteur, et les quelques explosions sont sans relief (du genre où l'on aperçoit la rampe de gaz derrière les débris volants...) On a déjà vu pire, évidemment. Mais comme d'habitude King est dépossédé de son travail (et nous autres lecteurs par la même occasion) : la charge anti-nucléaire véhiculée par Gardener est escamotée, sans doute par peur de déplaire à certains milieux et de s'attirer les foudres. Tout est fait pour flatter le plus grand nombre. Il y n'y a pas de sang (ou alors il est vert !), les personnages débordent de bonne volonté et de sentiments charitables malgré leur dégénérescence... Certaines scènes sont pompées sans honte sur les grands noms du fantastique : lorsque Gardener est poursuivi par les villageois à la fin, toute ressemblance avec la Nuit des Morts-Vivants n'est pas une coïncidence.

Tout cela est fort dommage, puisque le film aurait pu être un brûlot contre les dangers du nucléaire, la xénophobie et l'hystérie de masse, comme en son temps Je suis une Légende de Matheson. Au lieu d'un bon fantastique un peu dérangeant et angoissant, on se retrouve avec un nouveau feuilleton spécial M6, formaté pour les multi-rediffusions. Tard la nuit dernière, tout le monde s'est endormi devant la TV.

Fidélité : mauvaise. .... ................................... ...................................................

Le Fléau

"The Stand." Alerte ! de Mick Garris. USA.

TVfilm en deux épisodes. Durée total : 6 heures. Avec Gary Sinise (Stuart Redman), Bridgit Ryan (Lucy Swann), Cynthia Garris (Susan Stern), Rob Lowe (Nick Andross), Jamey Sheridan (Larry Underwood)... Scénario : Stephen King, après cinq ré-écritures. Année : 1993.

Une baubaise gribbe. Pas moins de 99% de l'humanité sont rayés de la carte par un virus bactériologique d'origine militaire. Dans une Amérique peuplée de cadavres pourrisants, les survivants affrontent l'Homme Noir, démon tyrannique qui profite de la situation pour instaurer un règne de terreur.

Comment parler du Fléau ? Si un roman de King est connu jusque Saturne, c'est celui-là. Mick Garris savait qu'il n'avait pas droit à l'erreur, sous peine d'être lynché par une horde de fans déchainés. Alors, bon film ou pas ? Oui et non, comme d'habitude.

King en personne au scénario est déjà un gage de qualité : on peut être certains qu'il ne tranchera pas dans les passages essentiels et qu'il restituera l'atmosphère si particulière du récit. Malgrè quelques modifications nécessaires à la linéarité du film, et la supression de personnages forts secondaires, l'intégral du Fléau est là : la montée de l'épidémie, les rêves, le voyage vers Hemingford Home, la fuite de New York ect. Le tout formant une gigantesque narration sur fond d'Amérique ravagée. Les scènes d'épidémie, sans la puissance imaginative du lecteur, demeurent convaincantes et bien réalisées. On se désespère de rencontrer quelqu'un de vivant, et le silence qui règne sur ce monde confère à la réussite de l'ensemble. La première partie, englobant la Super-Grippe et les rêves des protagonistes, est de loin la plus intéressante. Car même si le dénouement est connu, le spectateur s'investit dans l'histoire et accompagne ces derniers héros.

Les choses se gâtent avec le deuxième film. Passé le plaisir de revoir Frannie, d'entendre Larry pousser la chansonnette, une fois que l'on s'est habitué aux cadavres jonchant les rues, il faut se coltiner encore trois heures de lutte du bien contre le mal, d'un manichéisme primaire et hollywoodien. La faute au roman, dans lequel King se laissait aller à une métaphysique peu convaincante et bien trop longue. Mais ces défauts, supportables à la lecture, sont accentués par la mise en image qui réduit fatalement les comportements à leur plus simple expression : Mère Abigaël est une sainte, Stuart Redman le héros parfait, et Randall le salaud intégral. Le film tourne vite en rond, pendant deux heures la reconstruction de la société, dans un camp comme dans l'autre, offre peu de surprise et la confrontation à Las Vegas met du temps à venir. Bien sur, ces séquences étaient nécessaires afin de rester fidèle au livre, mais la réalisation aurait pu apporter un peu plus de nerf à l'ensemble.

Tout cela serait acceptable pour le spectateur non éclairé de King, mais les puristes que nous sommes se révolteront d'un casting hautement improbable. La plupart des acteurs sont convaincants, excepté... leur physique. Pour une mise en bouche de ces invraisemblances, prenons le cas d'Harold Lauder. Dans le film, ce vieil Harold est... maigre ! Mince comme une hampe de drapeau ! Les connaisseurs reconnaitront sous ses boutons le visage de Parker Lewis, de la série télé du même nom. Parker Lewis, peu connu pour son obésité... Passons au cas moins risible et fort discutable : Nick Andross est devenu blanc ! Un beau blond musclé aux yeux bleus. Il est toujours sourd, mais sa peau vire au transparent. Que devons-nous y voir ? Qu'un noir en héros positif dans un tvfilm destiné à une grande audience n'y aurait pas sa place ? Que la majorité américaine préfère des héros blancs, malgré une trahison essentielle de l'oeuvre ? Le plus étonnant est que King ait laissé passer une chose pareille.

Il serait avisé, d'ici quelques années, de retourner le Fléau et d'en livrer une vision beaucoup plus sombre, plus malsaine que celle-ci, certes agréable à suivre mais encore et toujours formatée pour un public américain puritain, à la limite du racisme flagrant dans le cas présent.

Fidélité : bonne ...................................................... ....................................

Les langoliers .......

(The Langoliers). Airport 91 de Tom Holland.

TVfilm. USA. Avec David Morse, Bruce Stockwell...

Scénario : Tom Holland & Stephen King.

1991.

Retour vers le passé. A bord d'un avion, neuf passagers se réveillent alors que tous ont disparu en abandonnant montres, peacemaker et mêmes broches chirurgicales. Parmi eux, un pilote les fait atterrir. Le monde qu'ils découvrent est vide, tout est en place mais personne pour le faire fonctionner. Qu'est-il arrivé ? Une expérience du gouvernement ? Une autre dimension ?

Une perle rare ! Peut-être bien le meilleur King à la télévision. Digne des plus beaux épisodes de la Quatrième Dimension, cette histoire est à la fois envoutante et angoissante. La réalisation très sobre de Tom Holland laisse la part belle aux acteurs, tous de bon niveau, qui font monter la tension et le suspens de main de maître. Chaque nouvelle énigme relance le récit dès que celui-ci tourne un peu en rond et on se laisse prendre au jeu des Langoliers. Stephen King n'a pas à rougir : excepté la durée un peu exagérée (3H c'est long), son essai de science-fiction déconcertante sans monstre ni artifice n'aurait pu être mieux transposé. Vivement la rediffusion.

Fidélité : mention très bien............................................... .....................................

Shining

"The Shining".

Le cauchemar de Kubrick de Mick Garris. USA. TVfilm en deux épisodes. Durée totale : 3 heures. Avec Steven Weber (Jack Torrance), Rebecca de Mornay (Wendy Torrance)... Scénario : Stephen King. Année : 1996.

Retour à l'Overlook. Quinze ans après le film de Kubrick, la famille Torrance s'installe de nouveau dans l'hôtel hanté et il s'y passe en gros la même chose : Danny réveille les fantômes et son papa n'aime pas ça. Mais alors pas du tout.

Stanley Kubrick doit en ricaner doucement dans sa tombe. Voir son propre film reformaté pour la TV (car c'est bien de cela qu'il est question : un remake), voilà une idée qui l'aurait fait sourire. Ne revenons pas sur les raisons qui ont poussé King a tourné sa propre version de l'histoire (se reporter au texte "Shining, un duel au K par K), car il faut bien admettre que ce deuxième film possède de nombreuses qualités. Le scénario est son atout principal : rédigé par SK, il conserve chaque scène clé du roman, ce dont se moquait la version de 1981. La tension monte progressivement, à mesure que la folie s'empare de Jack, beaucoup moins vite que chez Kubrick. Ici Mick Garris prend dont temps, il sait que le dénouement doit être amené de façon crédible et il étudie bien le déchirement qui s'opère chez Jack. Celui-ci a conscience que sa raison s'altère et il lutte autant que possible contre ses accès de violence, mais le manque d'alcool et la claustrophobie ne lui laissent aucune chance. L'autre point fort de cette adaptation est la présence de Rebecca de Mornay : elle ne se contente pas d'être bien plus jolie que Shelley Duvall, la Wendy d'origine, elle est aussi plus présente au coeur de l'action. Alors que Kubrick en faisait une fille presque attardée et exaspérante, la Wendy de Mick Garris participe au drame comme dans le roman. On ne se retrouve plus avec un trio bancal, composé des deux forts éléments masculins, rélégant au rang de potiche la mère de famille.

Sur un plan plus technique en revanche, la force est avec Kubrick. Les génies sont rares et Garris, malgré son admiration pour King et un talent certain, ne tient pas la comparaison avec le maître. La réalisation est on ne peut plus classique, sans raffinement. L'impression de regarder un téléfilm est trop grande pour ne pas gâcher une partie du plaisir. Les maquillages et effets spéciaux sont honnêtes, sans atteindre le niveau que leur aurait conféré un budget plus solide. Mais le souvenir du Kubrick est malheureusement trop présent, et l'on s'attend à chaque scène à entendre telle musique, ou à voir jaillir une rivière de sang de la porte de l'ascenseur. La peur transmise par le livre est totalement absente de cette vision un peu soft. Même s'il est toujours plaisant de revoir ces personnages et cet hôtel que l'on a tant aimés, Mick Garris nous livre un film trop propre, trop lisse. Reste le cas de l'insupportable gamin qui interprète Danny : l'air abruti et le visage dévoré par une lèvre supérieure gonflée, énorme, qui l'empêche de fermer la bouche, il est en plus un acteur détestable. Une erreur de casting impardonnable, qui nous fera longtemps regretter Jack Nicholson et sa petite famille.

Fidélité : bonne ................................................ ..........................................

Les révélations de Becka Paulson

Nouvelle incluse dans les Tommyknockers.

Mal de Tête de Steven Weber. USA.

Avec Catherine O'Hara (Becka Paulson), John Diele, Bill Dow,

Steven Weber (l'homme-photo)...

Scénario : Brad Wright. Année : 1997.

Vous regardez trop la télévision... Becka Paulson fait partie de cette catégorie de gens qui forment la population majoritaire des Etats-Unis et dont ces derniers ne parlent jamais. Sans doute ont-il un peu honte ? Becka occupe donc le temps que son mari passe au travail à regarder la TV en s'empiffrant de douceurs. Un jour, en fouillant dans un placard, elle tombe sur un révolver et, le croirez-vous, elle trouve le moyen de se loger une balle en pleine tête. Sauf qu'elle se relève tranquillement, avec un gros trou au milieu du front.

Sitcom et commérages. Voilà en gros comment King nous présente la femme américaine moyenne, inactive et bête, grande spécialiste des conversations téléphoniques de bazar et des intrigues amoureuses télévisées. SK nous dévoile la face médiocre de l'Amérique, abrutie de publicités et de gâteaux à la confiture. Cette Becka Paulson est à la fois émouvante, exaspérante, pathétique, amusante et ridicule. Cet épisode d'Au-delà du Réel figure parmi les adaptations les plus drôles de King : il faut voir cette pauvre bonne femme, si touchante dans sa solitude et ses rêves de prince charmant, se loger une balle dans le crâne, puis gagner la salle de bain pour se mettre un bout de sparadrap sur un trou sanglant de la taille d'une pièce 5 francs. Même séparée du cadre des Tommyknockers, l'histoire fonctionne à merveille gràce à son humour et sa rapidité. Le rythme reste soutenu, au grè des grimaces de John Diele en mari bourru. Sans être un double de Joe Saint George ou de Norman Daniels, il est tout aussi navrant que son épouse. Stupide employé de poste, qui s'étonne que le dîner ne soit pas sur la table quand il rentre, on meurt d'envie de le détester mais c'est la pitié qui l'emporte. Becka n'a pas une chance de sortir de sa condition : elle idéalise l'image de ce bellâtre vendue avec les sous-verres qu'elle achète par douzaines, et la balle qui lui perfore la cervelle ne la dérange pas un instant ! Cynique et cruel, c'est ainsi qu'on aime le style de King, dans la mesure où il sait en même temps se faire drôle et tendre.

Fidélité : excellente

La tempête du siècle

"Storm of the century."

Twister de Craig R. Baxley. USA.

TV film en deux épisodes. Durée totale : 6 heures. Avec Tim Daly (Mike Anderson), Colm Feore (André Linoge), Debrah Farentino (Molly Anderson), Beth Dixon (Tess Marchant)... Scénario original de Stephen King. Année : 1999.

What Randall wants... Little Tall Island, où résida naguère Dolores Claiborne, est ravagée par une tempête phénoménale. Coupés du continent, les insulaires se réfugient à l'hôtel de ville en attendant que ça passe. Mais un étranger sans âge a débarqué de nulle part, et profite de l'occasion pour qu'on lui donne ce qu'il désire.

"J'ai passé l'âge de ces conneries." Quoi qu'on en dise, cette tempête vaut le détour. Une chose est sûre, Stephen King ne s'est pas creusé pour nous servir cette histoire vue et ratavue de thriller pseudo-fantastique, entre X-files (décidément !) et Bazaar. Le scénario, déjà monotone à la lecture (on se demande d'ailleurs pour quelle raison il a été vendu comme le dernier roman de SK ? L'argent peut-être ?), fait preuve à la télé de carences galactiques au niveau de la cohérence et de la vraisemblance, et on s'empressera de passer à autre chose une fois remportée l'épreuve des six heures de visionnage.

Le premier épisode risque de rebuter les plus courageux. D'un ennui impensable, les rebondissements ont lieu tous les trois quarts d'heure, ce qui fait peu sur une telle longueur. Les personnages se révèlent bien moins riches que les héros habituels de King : stéréotypés à l'excés, leurs motivations apparaissent claires comme de l'eau d'Evian. Soit tout blanc, soit tout noir, aucune surprise à attendre de ce côté-là, puisque chaque réaction est prévisible, téléphonnée. Même si chacun d'eux posséde sa part de petits secrets honteux, il n'y a rien ici qui risquerait de choquer un public français. Le réalisateur verse quant à lui dans le maniérisme, comme s'il se regardait filmer : "Vous avez vu ? Je fais un Stephen King, c'est pas rien tout de même !" Les plans en extérieur sur le cyclone qui dévaste l'île sont multipliés sans autre raison que de rallonger la sauce, et de prouver que la production en avait les moyens. Manque de pot, c'est moche et mal filmé, à la limite du film amateur. Ces scènes répétitives ne parviennent qu'à casser le rythme de l'action, qui n'en avait vraiment pas besoin. Au bout d'une heure, l'oeil le moins exercé saura répérer à quel moment le film était coupé par la pub lors de la diffusion aux Etats-Unis, tant les transitions sont grossières et tape-à-l'oeil.

Rien que du négatif jusqu'ici. C'est alors que le deuxième film entre en jeu, et il aurait très bien pu se passer de la première partie, ce qui aurait conféré à l'ensemble une structure beaucoup plus unie et crédible. (Presque) tous les défauts sont gommés. L'action s'intensifie, les coups de théâtre sont amenés avec savoir-faire et les personnages acquièrent une dimension supérieure qui les rend crédibles et attachants. On retrouve enfin une atmosphère et des protagonistes dignes de King, et le spectateur se laisse envouter par LA réussite du film, qui vaut à elle seule le voyage. Tout le plaisir repose sur un unique personnage-clé : qu'il est bon de retrouver Randall Flagg ! King nous offre un nouvel aperçu de cet étranger aux mille visages, toujours aussi charmeur et dangeureux. André Linoge donc (noter la délicieuse conotation française) incarne Flagg sur la fin de sa vie. Après l'Homme noir du Fléau, dans sa prime jeunesse et encore inexpérimenté, puis Gaunt, vieillard charismatique de Bazaar, il conserve toute sa force et la mystérieuse fascination qu'il exerce n'a pas faibli. Tour à tour roublard, sournois, drôle, colérique, cruel ou artiste, cet individu marque le film de son empreinte. Même s'il a troqué son jean et ses bottes contre une large cape noire de magicien, il sait que nous ne sommes pas dupes. Craig Baxley réduit les séquences en extérieur et l'intrigue se noue en huis-clos. La scène finale, lors du tirage au sort qui désignera quel enfant doit partir avec Linoge, est une réussite exemplaire. Le lecteur assidu au courant du dénouement sera surpris de l'impact du suspens et se mordra les ongles jusqu'au générique, "juste au cas où..."

................... ......................... .................

La minisérie Rose Red est passée sur la chaîne ABC le 27, 28 et 29 janvier 2002

couverture dossier de presse

Histoire à frissonner d'un professeur obsédé (Nancy Travis) qui charge une équipe de psys et une adolescente de 15 ans qui a un don, de réveiller les esprits dormants d'une maison hantée construite au début du siècle par un magnat du pétrole. Leurs efforts réveillent au jour quantité d'esprits et dévoilent les secrets des générations qui ont vécu et sont mortes ici.

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©2000. Sylvain Tavernier

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