Richard Matheson, à
qui l'on doit le sublime Je suis une Légende avec
Vincent Price, nous offre ce mois-ci Hypnose qui a obtenu le
Grand Prix du festival de Gerardmer, réunion la plus
prisée de tout le milieu fantastique. David Koepp,
scénariste de pointures comme De Palma et Spielberg,
adapte le roman Stir of Echoes et réalise la
référence de l'année en matière
d'épouvante
A mi-chemin entre le
surnaturel et l'horreur, l'intrigue n'est pas sans rappeler
les grandes lignes de Sac d'Os : Tom (Kevin Bacon, toujours
incroyable et pourtant peu reconnu) se fait hypnotiser par
sa belle-soeur, "pour rire". Il devient la proie de visions
incompréhensibles et assiste impuissant aux
événements qui bouleversent sa maison. Tom n'a
plus alors qu'une obsession : creuser. Creuser pour
dévouvrir l'ignoble secret d'un meurtre... quelque
part, se trouve un cadavre dont le fantôme
réclame vengeance.
Le réalisateur sait
que dans le fantastique, point trop en faire constitue la
règle de la réussite : les effets
spéciaux servent intelligement le scénario et
les apparitions du fantôme sont judiceusement
espacées et angoissantes. Les critiques n'ont pas
manqué de comparer Hypnose au Sixième Sens,
sorti en janvier, accusant le film de Koepp de traiter du
même thème. Je vous avouerai que Hypnose est
nettement meilleur, d'abord grâce à son rythme,
bien plus maintenu que dans le Sixième Sens qui
traînait un peu trop souvent en longueur, ensuite
grâce à son excellente interprétation
(les seconds rôles sont surprenants
d'originalité au niveau du comportement et des
motivations) qui fera découvrir à tous la
force de Kevin Bacon.
Enfin, Hypnose fait peur. Un
peu, beaucoup, juste comme il faut, il vous maintient dans
la crainte du noir et de l'inconnu. Avec Tom, vous
découvrirez le monstrueux secret que masque une
communauté sous ses airs de sympathique voisinage.
Maintenant excusez-moi, je dois aller creuser...
Face à Hypnose, de
bien piètres concurrents s'alignent dans les
starting-blocs. Accordons le bénéfice du doute
à Promenons-nous dans les Bois, film d'horreur
français qui tente le coup du second degrè et
du gore débridé, dont la sortie le 21 juin
profitera de la fête du cinéma.
CUT en revanche s'annonce
bien fade. Malgré la promotion qui nous le vend comme
une parodie-succession-hommage aux slashers-movies, ces film
où des gars avec un truc qui coupe, justement,
découpent des jeunes gens insousciants, on ne peut
s'empêcher d'y voir un énième plagiat de
Halloween, Scream et consort.
Le 21 sort également
une oeuvre de science-fiction, Battlefield Earth,
adapté d'un roman paraît-il
célèbre. Un film voulu, coécrit et
produit par John Tavolta, lequel tient d'ailleurs le premier
rôle chevelu de ce space-opéra qui m'a l'air
bien mou du genou.
Je parlerai prochainement
d'American Psycho, sortie le 7 juin, qui lui sent bon le
politiquement incorrect et la satire en chute libre des
golden-boys et de la société
américaine, ravagée par l'argent, le pouvoir
et la domination sexuelle, sous des allures de plus belle
nation du monde. D'ici là, lisez Stephen King et
allez au cinéma...
article de "Sylvain Tavernier"
<syltavernier@wanadoo.fr> - © 5/
2000
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