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Le roman de
Nostradamus,
trilogie 3.
Le
Précipice
Payot, juin 2000.
La quatrième de couverture
:
1555. Dans une France
en proie au chaos, les guerres de religion font rage. Tandis que
catholiques et protestants se déchirent, le grand mage
Nostradamus, couvert d'honneurs, mais entouré d'ennemis
impitoyables, va livrer la plus grande bataille de sa vie.
La conclusion
épique d'une trilogie historique de grande envergure.
Au terme d'une longue
évolution, Michel Nostradamus est devenu un «Magus»,
capable de se déplacer dans le temps, dans l'espace et la
lumière astrale. Le huitième ciel et l'Anima Mundi
n'ont pour ainsi dire plus de secrets pour lui. Il lui reste peu
à faire pour égaler Ulrich de Mayence, son ancien
maître en magie devenu son ennemi : lui manque la
maîtrise complète de la capacité d'altérer
l'évolution de l'âme humaine. Créateurs de
mondes, les magus agissent en effet sur l'imaginaire humain. Ils ont
le redoutable pouvoir de modifier les rêves et les fantasmes
des hommes, dans le sens par exemple de comportements pacifiques ou
belliqueux. Tous deux Magus, Nostradamus et Ulrich vont
posséder les mêmes pouvoirs. Mais leurs visées
sont dissemblables sur le futur des humains. L'un souhaite un
imaginaire de guerre rattaché au soleil mâle
(Hélios), l'autre veut accorder la première place
à la sensibilité et à l'amour, composantes
féminines (Séléné, du nom grec de la
Lune).
Le second ennemi de Nostradamus lui
est inconnu. Michel ne connaît pas la ruse et l'absence de
scrupules du père Michaelis, dominicain comme Eymerich. Devenu
jésuite, l'ordre nouveau d'Ignace de Loyola, cet ambitieux
cherche à regrouper sous son contrôle à la fois
l'inquisition, en nette perte d'influence, et le nouveau pouvoir
jésuite qui se développe rapidement. Michaelis n'est
pas sans rappeler Eymerich, ses desseins tortueux et ses moyens
impitoyables. Il recherche en utilisant tous les moyens l'Arbor
Mirabilis, livre maudit, sorte de Nécronomicon qui donne la
puissance. Ce livre, que possédèrent Ulrich, puis
Nostradamus, a maintenant disparu et Michaelis est sur sa trace.
Nostradamus met longtemps avant de se découvrir cet ennemi
terrestre, aussi dangereux que son ennemi cosmique Ulrich.
Le thème du cataclysme mettant
fin à la vie terrestre est très ancien et on le trouve
largement illustré dans la Bible. La folie des hommes les
conduisant au désastre a surtout été
exploitée littérairement depuis la fin du XIXe et les
menaces que font peser les multiples utilisations des
découvertes scientifiques ont excité nombre de
littérateurs. L'originalité d'Evangelisti a
été, comme dans la série des Eymerich, de relier
le XVIe, avec ses conceptions magiques en voie de disparition, aux
recherches les plus modernes, ce qui nous donne l'occasion de voir
illustrer avec des représentations et des mots
différents les mêmes réalités.
On sait de quel camp aurait
été Nostradamus s'il avait vécu de notre temps.
Il ne fait que traduire les obsessions réelles d'Evangelisti,
son angoisse très réelle devant les progrès
incontrôlés - et bientôt incontrôlables -
des recherches scientifiques, que dans le langage de l'époque
Ulrich traduit par le seul terme de «numérique». Les
expériences échappant à ceux qui les
mènent provoquent une angoisse que nos contemporains esquivent
le plus possible, pour ne pas avoir dans leur sommeil les rêves
de désolation et de terreur de Nostradamus.
Roman d'aventures fantastiques ou
roman fantastique d'aventures? Evangelisti a su adopter, plus encore
que dans la série des Eymerich, les caractéristiques du
roman populaire. Il rend d'ailleurs hommage à Michel
Zévaco. Il sait tenir son lecteur en haleine, interrompre la
narration à un moment crucial pour passer à autre chose
au chapitre suivant. Plusieurs aventures se situent en
parallèle, aux imbrications multiples, qui se nouent de
manière inattendue au terme d'un récit rondement
mené.
Cette magistrale parabole de la
violence, de la mort et de l'amour, qui 'emporte ne serait-ce que
provisoirement, comporte d'excellentes pages. Les meilleures sont
celle où Nostradamus se trouve dans d'autres mondes, dans un
singulier univers de démons, d'esprits planétaires et
d'archontes des trois cent soixante-cinq sphères. Et l'image
du quatrième cavalier de l'Apocalypse, monté sur son
cheval aubère, errant parmi les ruines, "heureux que
l'obscurité ait écrasé la pénombre
féminine et que la force soit devenue la seule loi", restera
longtemps dans nos esprits.
Roland Ernould © 2000
1. Le présage
|
2..Le piège
|
3.
Le
Précipice
|
Étude : La trilogie
du Roman de Nostradamus : SÉLÉNÉ CONTRE
HÉLIOS.
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Valerio Evangelisti, Le Roman de Nostradamus :
Couvertures de
l'édition italienne.
Le Présage est
dédié à Michel Zevaco
(1860-1918)
|
Livre cité, Louis Schlosser
|
Livre cité, Michel de Roisin
|
..
.. du site Imaginaire : liste des auteurs
.. du site Différentes Saisons, revue trimestrielle
.. général
|
Revue Phénix #57, mai 2002.
Numéro spécial Valerio
Evangelisti, avec un chapitre
inédit des Chaînes d'Eymerich, une interview
inédite
et de
nomreux articles de Roland Ernould, l'auteur de ce
site.
Ce
copieux dossier de 140 pages comprend également un
article de Delphine Grépilloux et une bibliographie d'Alain
Sprauel.
Le dessin de
couverture est de Sophie
Klesen
En librairie : 13 ¤. La
revue Phénix
est éditée par la SARL Éditions
Naturellement, 1, place Henri Barbusse, 69700 Givors.
Directeur : Alain
Pelosato.
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