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Valerio Evangelisti est né à Bologne le 20 juin 1952. Il y réside encore actuellementt.
Formation d'historien (sciences politiques). Il passe sa
maîtrise en 1976 et devient fonctionnaire au cadastre en
donnant des cours d'histoire contemporaine et d'histoire de
l'Amérique Latine à l'université de Ferrare.
Il publie des articles correspondant à ses recherches et
plusieurs livres de sociologie et d'histoire sur des courants de
gauche ou de l'extrême gauche, de la fin du XVIIIè
jusqu'à l'Amérique Centrale contemporaine.
. 2. Il gardera de sa formation :
-un goût prononcé pour l'histoire.
- une sympathie pour les courants politiques de gauche.
Il passe sans succès des concours universitaires (mode de recrutement de l'enseignement supérieur en cours alors en Italie). Il dirige quelques années la revue Progretto memoria, spécialisée dans les conflits sociaux. Il préside également un Centre d'archives voué à la nouvelle-gauche (qui n'est pas le socialisme "rose" français, dit-il.)
Son esprit rebelle et sa haine de la bureaucratie le conduisent vers la littérature d'imagination. Il aime la littérature populaire, notamment de terreur, et le genre policier. Il se met à écrire des romans, qui ne sont pas publiés. Son premier roman a comme personnage principal le fantôme de Nicolau Eymerich, né en 1330, inquisiteur général du royaume d'Aragon.
Un éditeur italien possible s'intéresse surtout à la science-fiction. Pour concourir au Prix Urania, Evangelisti a l'idée d'introduire de la science-fiction dans la quatrième mouture de son roman consacré à Eymerich, replacé en son temps historique. Eymerich l'inquisiteur reçoit le prix Urania et se vend bien. La série des Eymerich est lancé. A partir de cette date, Evangelisti publie au moins un roman par an, et a patronné plusieurs anthologies (voir bibliographie), dont le succès ne se dément pas. Evangelisti est le premier écrivain fantastique à avoir été publié en feuilleton dans le grand quotidien La Repubblica.
. 2. Aux influences notées plus haut, il faut ainsi ajouter :
- le goût de la littérature populaire (policier, horreur, fantastique).
- l'intérêt plus alimentaire pour la science-fiction.
Toujours présent quand il s'agit d'affirmer ses convictions politiques, Valerio Evangelisti est d'un abord cordial et aime être présent aux diverses réunions d'auteurs ou aux manifestations du genre. Il est ainsi présent au festival Utopia depuis 1998, aux Galaxiales de Nancy. Il se trouvait présent au festival Étonnant voyageurs qui a eu lieu à Saint-Malo en 2000 et 2001.
Evangelisti parle couramment le français (il fait à ces festivals des interventions publiques) et l'écrit très correctement. (Voir un de ses courriers à l'auteur de ce site)
Grand Prix de
l'Imaginaire 1999.
Prix Tour Eiffel 1998.
Une interview dans Solaris # 145, printemps 2003, par Serena Gentilhomme.
En 2003 j'ai acheté une jolie maison à Puerto Escondido, dans le sud du Mexique. Depuis je vais y passer des longues périodes. La ville est sur le Pacifique, mais je n'y mène pas vie de plage. Plutôt j'y lis et j'y écris un calme total, qu'il me serait impossible de trouver chez moi. En plus, là-bas je n'ai pas de téléphone, donc pas d'Internet. Rien ne peut me distraire de mon travail. Je ne sais pas si tu as reçu mon roman "Anthracite". En cas contraire dis-le moi et je vais te l'envoyer personnellement. Malheureusement mon éditeur français, Rivages, a eu des problèmes sérieux d'organisation et de distribution. Cela fait peu de temps qu'ils ont commencé à les résoudre. Après "Anthracite", mon dernier roman sorti en Italie, en novembre 2004, est un très gros roman noir, titré "Noi saremo tutto". La définition de "roman noir" n'est pas complètement correcte, puisqu'il s'agit aussi d'un roman historique. J'y raconte l'histoire du mouvement syndical américain des années '20 aux années '50, surtout par rapport aux ports, où il eut une lutte féroce entre gangsters et communistes pour conquérir les docks. Le tout est vu à travers les yeux d'un mafieux italo-américain sadique, lâche et sordide: tout le contraire des Parrains qu'on a vu au cinéma. Il est sans doute le personnage plus désagréable que j'ai jamais créé. Ce roman m'a procuré beaucoup de satisfactions: à part le succès de publique, il a eu un très gros succès de critique, qui jamais avait loué à un tel point mes autres romans. Rivages vient d'acheter "Noi saremo tutto", qui devrait être publié dans la collection Thriller avant la fin de l'année. Même "Le Château d'Eymerich" devrait sortir cette année, mais je ne sais pas quand, précisément. Ma traductrice a un retard de deux ans à cause de raisons de famille (elle a adopté une fillette chinoise, et ça a réduit son temps). En 2004 sont sorties aussi une récolte de mes essais critiques (c'est la deuxième) et beaucoup de rééditions. Quant à mes autres activités, plusieurs projets pour le cinéma son tombés ou sont suspendus. Ce le cas de l'adaptation de Nostradamus pour la télé, du "Marco Polo" etc. D'autres, au contraire, sont bien vivants: - Le film de vampires "Carmilla", qui a eu des pauses à cause d'un changement de metteur en scène, mais qui est proche au tournage; - Un film titré "RACHE", tiré de mes nouvelles. Le jeune metteur en scène, Mariano Equizzi, en a fait un moyen-métrage de 45', mais maintenant il esten train d'en faire un long-métrage destiné aux salles; - Enfin une maison de production espagnole devrait participer à un projet de trois films sur Eymerich. Les pourparlers sont en cours, l'accord devrait être signé en juillet. |
JUIN 2005 Je t'envoie une de mes photos, où je suis habillé "en mexicain", face à ma maison de Puerto Escondido. C'est à peu près tout, cher Roland. Actuellement je suis en train d'écrire un ambitieux roman historique sur le Mexique. Je n'ai pas abandonné le fantastique, c'est seulement une pause; après Eymerich va revenir. Avec toute mon amitié Valerio |
La réputation d'Evangelisti grandit de jour en jour. Il est devenu le chef de file d'une nouvelle génération d'auteurs italiens. Auteur hors du commun, il s'intéresse aussi au rock (Heavy Metal), à la radio, à la télévision et au cinéma.
Photo prise lors du tournage du film Evangelisti R.A.C.H.E. Valerio porte sur le bras le brassard de la Rache, semblable au bandeau hitlérien. |
En avril 2004, aura lieu à Trieste la première du film Evangelisti R.A.C.H.E., que le metteur en scène sicilien Mariano Equizzi a tiré de ses nouvelles., le film sortira en salle vers la fin de l'année en une version plus longue. Pour le cinéma, j'ai aussi écrit le sujet du film Carmilla, librement tiré de la nouvelle de Sheridan LeFanu (l'action se passe dans la ville de Bologne en 1797, au temps de l'occupation napoléonienne). Il s'agit d'une co-production italo-allemande avec un metteur en scène autrichien, Stefan Ruzowitzky. On va commencer le tournage en juin 2004. J'ai écrit aussi le sujet du film Marco Polo, une co-production italo-chinoise dirigée par le metteur en scène Che-Kirk Wong. Le projet est très ambitieux et on ne tournera pas avant 2005. Pour la télé, je suis en train d'écrire l'adaptation du roman de Nostradamus. Il s'agit d'un feuilleton en deux épisodes: une co-production à niveau européenne. |
. 2. Trois feuilletons radiophoniques ont été tirées par lui de ses derniers romans :
- La scala per inferno, trente épisodes, Radio Rai Due, février-mars 1999.
- Il castello di Eymerich, trente épisodes, Radio Rai Due, avril-mai 2000. A obtenu le LII Prix Italia pour la production télévisée, sezione Fiction Seriale Radiofonica, en septembre 2000
. - La furia di Eymerich, trente épisodes, Radio Rai Due, septembre-octobre 2001.
. 2. Le cinéma et la télévision préparent des adaptations des aventures d'Eymerich et de Nostradamus.
. 2. Un drame musical, Tanit, livret de Marcello Fois et de Valerio Evangelisti, librement inspiré de Le Mystère de l'Inquisiteur Eymerich. La musique est de Fabrizio Festa. Première représentation à Rimini (Italie) en septembre 2000.
. 2. Le groupe Time Machine
a réalisé un coffret de 3 CD (Lucretia Records) EVIL - LIBER PRIMUS dédié à Eymerich.
. 2. Articles d'Evangelisti parus en français :
Une littérature des étages inférieurs, la science-fiction en prise avec le monde, Le Monde Diplomatique, août 2000.
L'extrême droite investit le science-fiction, Le Monde Diplomatique, octobre 2001.
Intellectuels sans courage, Le Monde Diplomatique, avril 2002.
Pulsion de mort, Le Monde Diplomatique, mars 2003.
Jean Pierre Fontana, Entretien avec Valerio Evangelisti, Science-Fiction Magazine # 18 mars 2003.
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Serena Gentilhomme a publié dans le #145 Printemps 2003 de Solaris une Rencontre avec Valerio Evangelisti (pp. 96-102), qui apporte des éclairages complémentaires sur l'auteur. Quelques extraits : "Je méditais écrire un roman l'horreur sur un inquisiteur implacable et cruel, et ce nom-là sembla me convenir. Mais il s'est enraciné dans mon imaginaire quand je parvins à découvrir la «personnalité schizoïde», grâce à un rapport de collaboration avec un psychiatre. En effet, Nicolas Eymerich est, dans mes histoires, un schizoïde pur. Cruel, agressif, fanatique, il a pourtant sa dignité, et avec sa culture et son intelligence il dépasse tous ses adversaires. Son ennemi principal c'est la femme, porteuse d'une culture qui est l'envers de la sienne : liée à la nature, aux cycles, aux rythmes biologiques, alors qu'Eymerich déteste tout cela." Le tournant, après sa confrontation avec le psychanalyste Wilhelm Reich (vol. 4): "Quelque chose se casse en lui, et face aux femmes il commence à se sentir plus faible... En écrivant tout cela, j'ai peint un peu mon évolution personnelle, une partie de la personnalité d'Eymerich étant aussi la mienne. D'où la symbiose entre non personnage et moi-même." "J'envisage de le faire finir, par la mort ou autrement. Mais j'avoue que sa mort serait aussi un peu la mienne." "C'est une expérience enthousiasmante, ce rapport direct et quotidien, qui a au centre non seulement mes bouquins, mais tout mon monde. C'est fatigant, mais en vaut la peine. Je considère ma liste de diffusion comme ma meilleure création." "J'ai retenu les visions délirantes, cauchemardesques, (...) un vrai délire visuel, avec des images à la limite de l'impossible." "J'ai été très influencé par le «cinémabis» italien. C'étaient des films se voulant « sans prétention », mais qui contenaient des images puissamment suggestives." (années 1960/70) "Le panorama littéraire italien n'est pas, de notre point de vue, meilleur que celui du cinéma." |
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VALERIO EVANGELISTI : La Fuite hors de la couveuse. Entretien avec Valerio Evangelisti. Biographie et bibliographie, de Roland Ernould. |
Roland Ernould, Vers un monde de métal, Science-Fiction Magazine # 18.
Stéphane Manfredo,
La science-fiction aux
frontières de l'homme,
Découvertes Gallimard, nov. 2000.
Jean-Claude Dunyach : Valerio
Evangelisti, l'ombre du bourreau, L'Express, 24/2/2000
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Eric Vial, Valerio Evangelisti, une renaissance italienne. |
Jacques Baudou La science-fiction italienne redécolle, Le Monde 15/5/1998.
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