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Stephen King : Rage
,
CE ROMAN DE JEUNESSE
ANNONCIATEUR
ne sera plus vendu par
décision de son auteur. Infos de Roland Ernould.
Stephen King parle de la
tuerie de Littleton
2 études :
Les premiers romans : RAGE, RÉVOLTE et
DÉSESPOIR.
Les premiers romans que King a
écrits entre 19 et 24 ans Rage et Running Man présentent un grand intérêt
pour la formation de sa sensibilité et pour la
compréhension de la genèse de sa pensée
sociale. Le rapprochement de ces deux oeuvres paraît
donc légitime et le but de cette étude est de
poser des jalons pour l'analyse du passage d'un King
étudiant à un King chargé de famille,
dont la vie n'est pas facile. Charlie a vécu une
scolarité lycéenne terne et peu heureuse, puis
a connu le bouillonnement universitaire de la fin des
années soixante. Ben est passé d'une
indifférence vis-à-vis du social (comme
Charlie) à une prise de conscience plus grande des
réalités politiques du moment. Les situations
sont étudiées sous un éclairage
littéraire en les rapportant au vécu de King
adolescent. S'agit-il d'une révolte réelle qui
a existé chez King? En famille, au lycée ou
à l'université? Jusqu'où est-elle
allée?
Rage,
UNE OEUVRE DE
JEUNESSE ANNONCIATRICE.
En 1966, King achève sa terminale
à la High School de Lisbon Falls, près de
Durham. Il a 18 ans. Depuis le printemps, il a
commencé à écrire le premier de ses
romans publiés, Getting it on . Quand on analyse
la composition et le contenu du roman sans se soucier de
l'intrigue et de son évolution, on voit
apparaître bon nombre de thèmes qui
continueront à inspirer King dans ses oeuvres
jusqu'à ce jour. C'est un recensement de ces
thèmes qui est l'objet de cette étude. Ils se
rapportent successivement à l'individu,
l'éducation, la collectivité, la culture et
divers autres aspects de moindre importance. Il serait
futile de prétendre que Getting it on contient en
condensé l'oeuvre à venir de King. Mais il
porte en son sein d'intéressants germes qui
grandiront et feront l'objet, avec des fortunes diverses, de
développements et de situations variées.
À ce titre, au-delà de la faiblesse relative
de ce roman d'un jeune auteur, on peut considérer
qu'il a constitué pour King une première
occasion de mettre au point une technique qui consiste
à mettre une partie de soi dans une oeuvre qui se
veut entièrement tournée vers
l'imaginaire.
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Stephen King
parle de la tuerie de Littleton. (mai
1999)
"C'est un coup qu'on m'a
porté personnellement."
"Le lendemain même du jour où deux
lycéens de Littleton, Colorado, ont ouvert le feu sur des
camarades de classe et des professeurs, faisant une quinzaine de
victimes, Stephen King, qui normalement mène une vie
très retirée, a déclaré aux participants
aux conférences du midi (note
1),organisées par la
Bibliothèque Municipale de Portland, que cette tuerie
était un coup qu'on lui avait personnellement
porté.
King, le célèbre auteur de romans
d'horreur qui vit dans le Maine, a raconté, comment il y a
plus d'un an, il avait été contacté par un agent
du FBI après le même type d'incident à Paducah
dans le Kentucky, lorsque les responsables de l'nquête avaient
découvert un exemplaire du premier roman de King, Rage, dans le casier
de l'adolescent qui avait abattu trois filles de son
lycée. Rage, qui a été écrit lorsque King
était en terminale au lycée et jeune étudiant
à l'université, et publié sous le pseudonyme de
Bachman. Le roman raconte l'histoire d'un garçon qui tue son
professeur d'un coup de feu, retient des otages et finit par
être arrêté pour être placé dans un
hôpital psychiatrique.
"C'est
bien de la rage que je ressentais en écrivant ce livre.
C'était un moyen d'exorciser tout le désordre
émotionnel que l'on peut ressentir quand on est au
lycée."
En précisant que les écrivains
doivent toujours trouver un équilibre entre leur art et le
sens des responsabilités face à la
société, il a demandé à ses
éditeurs de retirer le livre de la vente parce qu'il ne
pourrait jamais avoir la conscience tranquille si par hasard le livre
avait tant soit peu contribué à une tragédie
aussi absurde.
"A chaque
fois dans tous ces massacres, on découvre la facilité
qui existe pour se procurer des armes. Si l'on veut absolument mettre
un terme à cette violence dans notre société...,
c'est à vous qu'il revient de l'arrêter en vous
adressant à vos députés et vos sénateurs
et en leur précisant que pas un jour de plus on peut
tolérer la vente libre des armes. Si l'on veut assurer la
sécurité dans nos écoles et nos villes, il est
nécessaire de réglementer la vente des armes."
Sur un mode plus léger, King a
expliqué à son auditoire que lorsqu'on lui demande
où il trouve toutes les idées de ses romans d'horreur,
il répond:
"J'ai le
coeur d'un petit garçon et je le garde précieusement
dans un bocal près de mon lit."
Il semble avoir beaucoup apprécié
une remarque de People Magazine qui le considère comme
beaucoup plus effrayant que l'Independant Counsel -une allusion
à Kenneth Starr.
King a déclaré à plus d'un
millier d'auditeurs subjugués qu'il ne devait pas y avoir
grand chose à faire à Portland ce jour-là pour
que tant de gens viennent à la rencontre d'un écrivain.
Il a ajouté qu'il se considère comme
l'équivalent littéraire de Jerry Garcia (The Grateful
Day (note 2):
"les gens
viennent à ma rencontre, non pas parce que je vaux quelque
chose, mais parce que je suis toujours en vie."
Puis King a lu un passage assez long de son
dernier roman The Girl Who
Loved Tom Gordon, une histoire très
prenante et chargée d'émotion, dont le personnage
principal est une jeune fille qui se perd dans les forêts du
Maine et rencontre une créature maléfique et
mystérieuse qui sème la terreur et la mort sur son
passage.
Ayant en tête toutes les histoires horribles
et tous les récits macabres qu'il a pu écrire,
j'imaginais un type à l'allure bizarre, mais c'est tout le
contraire qui s'est révélé à moi. Il
était très drôle, intelligent, chaleureux, avec
les pieds bien sur terre, ravi d'être nouvellement
grand-père, citoyen responsable préoccupé par
tous les problèmes de notre société et
encourageant les autres à s'impliquer comme il le
fait.>
Article de Deborah Fowles, 15 mai 1999
©. Portland About.com.Inc.
Avec tous mes remerciements.
Notes: 1.Conférences qui se donnent à
l'heure de midi ou dans la journée, mais qui exigent des
participants qu'ils apportent leur repas (généralement
dans un sac de papier brun, d'où leur nom. 2. Traduction
suggérée: Les défunts reconnaissants.
King a
décidé de faire retirer Rage
de la vente aux
USA.
Situation de
Rage.
En 1966, King achève sa terminale à
la High School de Lisbon Falls, près de Durham. Il a 18 ans.
Depuis le printemps, il a commencé à écrire le
premier de ses romans1
(qui ne sera que bien plus tard2
l'objet d'une publication sous le nom de Richard
Bachman3).
Getting It On n'était pas achevé fin 19664
lors de son entrée à l'Université du Maine
à Orono. Le roman ne sera repris et terminé que
quelques années plus tard, en 19715 ,
alors qu'il vient de se marier et a derrière lui plusieurs
manuscrits achevés ou non. Son titre a changé (l'ancien
était le nom d'une chanson connue quelques années plus
tôt) et il porte le nom de Rage.
On connaît le sujet de ce court roman d'un
auteur à la fin de son adolescence. Il met en scène des
élèves d'une classe de terminale de l'âge de King
quand il s'y trouvait. Sur fond d'anxiété et de
révolte adolescente, un élève, Charlie, prend en
otage ses condisciples après avoir abattu deux professeurs
avec son revolver. S'ensuit un psychodrame qui s'organise sous la
direction de Charlie, où les lycéens sont conduits
à remettre en question les valeurs sociales admises, puis
à les renier symboliquement au cours d'un acte rituel
d'élimination, pour rentrer dans le rang quand Charlie aura
été interné dans un établissement
spécialisé.
Quand on analyse la composition et le contenu du
roman sans se soucier de l'intrigue et de son évolution, on
voit apparaître bon nombre de thèmes qui continueront
à inspirer King dans ses oeuvres jusqu'à ce jour. C'est
un recensement de ces thèmes qui est l'objet de cette
étude. Ils se rapportent successivement à l'individu,
l'éducation, la collectivité, la culture et divers
autres aspects de moindre importance.
Photo de couverture du Maine Campus du 15 janvier 1969 :
King chevelu et barbu, avec un fusil à deux canons.
King y avait sa rubrique King's Garbage Truck (le
camion-poubelle de King)
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Contenu de ce site Stephen King
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