Stephen King/Peter
Straub, Territoires
452 pages,
Laffont 2002.
Roman difficilement classable,
Territoires
est la suite du Le Talisman des
territoires, ouvrage tellement
médiatisé qu'il ne pouvait que décevoir lors de
sa parution il y a dix-huit ans. De la collaboration bicéphale
dont on promettait merveilles, était sorti un bon roman
d'heroic-fantasy, dans lequel le lecteur ne reconnaissait ni le style
familier, parfois brutal, de Stephen King, ni la prose plus
académique de Peter Straub. Ce sujet de fantasy, la recherche
d'un talisman magique, doté de pouvoirs étonnants,
trouvé après moult péripéties grâce
au courage d'un garçon de douze ans et nombre de gadgets
magiques fournis par un mystérieux Speedy, avait surpris et
dérouté. Avec le temps, on avait reconnu sa valeur, un
bon roman de fantasy sur une quête dans la tradition de
Tolkien et du Magicien d'Oz,
jointe à l'influence de Marc Twain.
L'opposition classique du Bien et du Mal se développant dans
une situation originale de mondes parallèles et une intrigue
plus complexe que celle de la quête classique, avec ce qu'il
fallait de peur et d'horreur. Avec le temps, le roman a
été surtout apprécié par les
inconditionnels de la saga de La Tour Sombre.
Les auteurs ont suivi leur chemin parallèlement depuis,
continuant à se voir fréquemment. King a maintenant une
quarantaine de romans à son actif, Straub, moins productif,
une bonne douzaine. Straub est surtout maintenant davantage connu
qu'il l'était à l'époque. Précisons enfin
que la lecture du Talisman des Territoires est absolument indispensable si on veut comprendre ce
deuxième roman. (Voir >>>)
Récit inclassable donc,
presque composé de deux parties chacune occupant la
moitié de l'ouvrage, dans des genres juxtaposés
plutôt que confondus. La première partie est un thriller
d'horreur, dans lequel la présence des Territoires et la
désignation des véritables forces du mal n'est
qu'occasionnelle. Jack, la trentaine maintenant, est un ex-policier
qui s'est mis lui-même à la retraite. Ses parents lui
ont laissé une fortune importante et il n'a pas de soucis
d'argent. À la fin de sa brillante mais courte carrière
- il lui suffisait pratiquement de voir un suspect pour savoir s'il
était innocent ou coupable - , il a eu l'occasion
d'arrêter un serial-killer, amateur d'enfants, dans une petite
ville du Wisconsin, French Landing. Il a été
séduit par la beauté et le calme du paysage. Il est
donc venu y habiter, a sympathisé avec le chef de la police
locale. Ce dernier le sollicite pour résoudre un nouveau cas
de serial-killer, un cannibale qui mange les enfants qu'il tue, et
qu'un journaliste a appelé le Pêcheur, allusion au nom
du célèbre criminel Fisher, qui sévissait dans
les années 30. Jack refuse d'abord, puis se laisse
entraîner par les événements. C'est une sorte de
voyant, pouvoir qui lui a été donné par le
Talisman. Il se souvient vaguement des aventures qu'il a
vécues il y a vingt ans, mais il ne veut ni en parler, ni y
penser.
Pour rencontrer Jack, le lecteur doit
attendre d'avoir lu une centaine de pages, dont une bonne partie est
prise par une sorte de panoramique de la ville, comme le verrait un
oiseau planant à quelque hauteur, le corbeau maléfique
Gorg ou un des hommes-volants des Territoires. Différents
aspects de la ville nous sont ainsi présentés, du
commissariat de police en passant par la maison de retraite Maxton,
ainsi que divers personnages, avec occasionnellement en fond sonore
la voix de l'annonceur radio George Rathburn : Dale Gilberson, le
chef de police de la ville et ses policiers; du personnel de la
maison de retraite, ainsi que quelques-uns de ses résidants,
dont Charles Burnside, "Burny", un vieillard parfaitement
répugnant qui souffre de la maladie d'Alsheimer, et dont on
sait très vite - ce qui enlève tout suspense de ce
côté - qu'il est l'Hannibal Lester de la ville en
dépit des apparences; le gang des bécanes, de grands
buveurs de bière diplômés d'université
vivant dans le même quartier en marge de la
société et formant un club de motards craint; Henry
Leyden, un homme aveugle déjà âgé, alias
George Rathburn, une des personnalités multiples qui sont les
siennes à la radio; une mère dont le fils de douze ans,
Tyler, vient de disparaître, Judy Marshall. Cette longue
introduction s'effectue en utilisant un "nous" de complicité,
au caractère forcé, qui peut dérouter ou
déplaire par la connivence factice qu'elle instaure. C'est mon
cas, et j'ai trouvé cette introduction bien longue et peu
mobilisante, en dépit d'un humour souvent grinçant.
King, qui pratique couramment de telles présentations, se
montre en général plus inspiré. Le lecteur ne
sait pas où il va, et assez vite perd le désir de
trouver le but de cette promenade aérienne fort
dispersée.
Nous rencontrons enfin Jack,
préoccupé par des plumes d'oiseau apparues de nulle
part et des oeufs de merle bleus qu'il trouve ici et là. Il
sent qu'une force essaie de l'entraîner à une action
dont il ne désire pas se charger et refuse de
considérer ces anomalies qui le dérangent. Il
rêve aussi, et peu à peu admet que quelque chose de
mauvais se passe dans les Territoires, qui entraînera sa
participation. Il voit Judy, la mère du jeune Tyler qui a
disparu, et ressent aussitôt un fort sentiment à son
égard. Judy entend des voix des territoires, en rêve
aussi, et croit qu'elle y a un double. Quand elle demande à
Jack de retrouver son fils, l'action enfin peut commencer.
Impossible de narrer l'action par le détail. La mythologie des
Territoires, connue par Le Talisman,
refait sa réapparition. Ce monde parallèle, que Jack a
parcouru pour trouver le Talisman, est une terre de type
médiéval, où la magie est utilisée au
lieu de la science. Entre notre planète Terre et les
Territoires, des connexions sont établies. D'abord certains
des habitants de ces deux mondes sont des doubles ("twinner" -
jumeaux - dans le texte, traduit par "double" dans Le Talisman et "gémellin" dans Les Territoires) et leur sort est lié ; quand l'un
meurt, l'autre meurt aussi (très rares sont ceux comme Jack
qui survivent à leur gémellin). Dans les Territoires
où il se rend enfin, Jack rencontre le double de Judy, Sophie,
et une idylle commence. Avec l'aide du chef de police et de deux
motards entrés avec lui dans les Territoires, Jack
réussit à empêcher les projets du Roi
Écarlate de se réaliser : il tue ses suppôts et
parvient à empêcher le "chaos" de "s'emparer des
mondes". Ces voyages dans les territoires ne se produisent que dans
la seconde moitié du roman.
Territoires est
fortement connecté, dans sa seconde partie, à la saga
de La Tour Sombre. Dans la postface de Magie et Cristal, King avait annoncé un ambitieux projet :
l'aventure de la Tour Sombre avait pour lui une "étrangeté
essentielle". Dans le
"système solaire" de son imaginaire, l'histoire de Roland
serait devenue son "Jupiter" :
"Je commence à
comprendre que le (ou les mondes plutôt) de Roland contient (ou
contiennent) l'ensemble de ceux [qu'il a] créés. Il me semble que ce soit là
que tous, tant qu'ils sont, finissent par atterrir." (667). Les
liens sont nombreux. Roland de Gilead est connu comme le dernier
justicier chargé de protéger la Tour, et l'existence de
ses trois compagnons saluée; on apprend que le Roi
Écarlate (le roi Pourpre d'Insomnie - voir >>>) veut détruire l'équilibre du
monde de la Tour pour le remplacer par son monde de noirceur et de
chaos en suscitant l'emprise du mal partout. Il a ses entités,
en particulier Lord Malshun (alias Mr. Moonshoon), dont l'esprit
habite le corps du meurtrier Charles Burnside. Le Roi Écarlate
est aidé dans sa tâche par les Casseurs, dont Ted
Bradigan est le chef . Dans Crapules de bas étage en manteaux
jaunes - voir
>>> - de Coeurs perdus en Atlantide, Ted, devenu un vieil homme, est recherché par
de mystérieux êtres en jaune, aux formes changeantes
comme beaucoup d'êtres du monde de la Tour, dont on savait
déjà que ce sont des Casseurs. Mais on ignorait qu'il
en avait été le chef. Les allusions au roi
Écarlate, aux pétales de rose ne peuvent être
comprises que par les kingiens avertis. On apprend que les Casseurs
ont notamment pour mission de détruire les deux Chevrons qui
restent sur notre terre sur les six initiaux qui tiennent la Tour;
que Tyler, l'enfant enlevé, a seul le pouvoir psychique de les
contrer, etc. Ne font que passer dans un hôpital identique les
Petites Soeurs vampires d'Elurie, de la nouvelle du même nom
(voir >>>), qui sont au service du Rayon; ou à Blaine le
monorail de Terres Perdues et
Magie et
Cristal. Il est plusieurs fois
question du "Ka", au sens de destin (ce mot n'apparaissait pas
dans Le
Talisman). On voit que la
cosmogonie de la Tour a marqué Territoires. On se rend compte des ressemblances avec le monde
moyenâgeux des Territoires et celui de Roland. Ainsi
appelée parce qu'elle est entièrement couverte de
peinture noire, fenêtres comprises, Black House, le titre
anglais du roman (la Maison Noire), est une porte qui permet de
passer directement de la Terre au monde alternatif des Territoires.
Elle a été construite en 1930, sur des fondations
beaucoup plus anciennes, par Charles Burnside, le monstre tueur
d'enfants de la ville.
Les références littéraires et musicales sont
nombreuses. La plus importante est celle à Bleak House, roman de Dickens, qui se passe dans une
maison marquée par les souvenirs d'anciens meurtres. Plein de
scènes cruelles et barbares, ce roman sinistre aux neuf crimes
est un thriller avant la lettre (1853), en même temps qu'une
satire sociale. Plusieurs noms de personnages des Territoires sont
empruntés à ce roman, peu connu en France, mais
très apprécié de King comme tout Dickens). La
griffe de l'intellectuel Peter Straub se marque davantage par les
références à Descartes ou au philosophe
français contemporain Jacques Derrida. Les allusions à
Edgar Allen Poe sont nombreuses (le corbeau, le troisième
partie s'intitule "Au plutonien rivage de la nuit"). Alice, Hans et Gretel,
Le Magicien d'Oz
sont à l'appel, comme
à l'habitude. Une place importante est donnée au jazz
sous l'influence indiscutable de Peter Straub, grand amateur de cette
musique, dont le personnage de Henry Leyden/George Rathburn est
largement tributaire. Par contre, les références au
base-ball viennent de King, grand amateur de ce sport.
(voir >>>)
Les considérations sociales ne manquent pas, qui sont le fait
des deux auteurs : le rôle de la presse, avec un journaliste
sans crupules particulièrement réussi; les relations
jalouses dans la police; le comportement sordide de certains
responsables de maisons de retraite; les réactions
émotives excessives et changeantes, les préjugés
et l'hostilité aux marginaux de la plus grande partie de la
population. Les marginaux occupent une place certaine et positive
dans le roman, marginaux comme les membres cultivés du Club
des Motards davantage par incompatibilité d'idéal avec
la vie telle qu'elle, ou Henry Leyden, qui est un marginal à
sa manière, comme Jack. Le personnage du serial-killer
renouvelle cette catégorie de criminels qui effraient King,
qui cite volontiers ses précurseurs. Le suspense est ailleurs
: d'où peut bien venir le comportement exceptionnel de ce
vieillard sanguinaire apparemment à bout de ressources?
On trouve de nombreuses longueurs, surtout dans la première
moitié. Par contre la seconde partie est beaucoup plus
nerveuse et accrocheuse. Mon regret est que cette oeuvre un peu
confuse présente des insuffisances. King, comme Straub, est
davantage un auteur d'horreur que de fantasy, genre dans lequel il
n'est pas tout à fait à l'aise, et où il se
laisse aller à des exagérations douteuses. Pourquoi
répéter plusieurs fois l'idée ressassée
que l'équilibre des mondes est en jeu ? Cela devient une
lassante litanie. Des affirmations excessives : tous les
méchants de la Terre seraient châtiés par
l'action de Tyler? La fantasy est un genre où tout est permis,
quand les règles du jeu ont été
explicitées : ce contrat n'est-il pas détruit par le
souci qu'a King de vouloir sans cesse rattacher au «vrai»
des conventions qui ne sont que littéraires? Dans un roman de
fantasy, il est inutile de vouloir faire vrai, au contraire de ce qui
se produit dans un roman fantastique, nécessairement en
rupture avec une réalité qui continue à servir
de référence. Dans le monde de la fantasy, les
procédés magiques sont utilisés
«normalement», conventionnellement, par les personnages ou
des magiciens, et acceptés d'emblée par les lecteurs
sans justification. Que les Territoires et le Talisman
confèrent des pouvoirs magiques, cette convention est
parfaitement admissible comme dans les présupposés de
tous les contes de fées. Mais pourquoi Speedy, qui craint tant
l'anéantissement des mondes dans le chaos, prend-il autant de
détours pour aider Jack, n'intervenant qu'au moment où
l'auteur, arrivé au terme du suspense et manquant
d'imagination, appelle à la rescousse un bras secourable? De
manière manifestement trop visible? La plupart des liens avec
la Tour Sombre sont là pour appâter les fans de la saga
et paraissent artificiels. Les auteurs semblent compter sur les
descriptions sanglantes et les incessants rappels des
intérêts cosmiques en jeu pour compenser le manque de
justification d'interventions arbitraires. Par ailleurs, l'idylle
entre Jack et Sophie n'a pas manifestement inspiré les
auteurs, et leurs propos conformistes sont des plus
guindés.
Le personnage de Tyler est
intéressant, et King ne le laissera certainement pas tomber
dans l'oubli, soit dans la suite de La Tour Sombre, soit dans un
troisième volume du Talisman annoncé par Straub (mais
non confirmé par King). Dans Territoires, le style particulier de Straub n'apparaît que
peu. Manifeste dans les premiers chapitres et dans les passages
descriptifs, ou ceux conscrés au jazz, il est ensuite
submergé par un King envahissant, qui tient à imposer
sa vision de la Tour, ses scènes d'horreur et ses dialogues
moins académiques. Il serait hautement souhaitable, si le
projet d'un troisième volet se réalise, que les auteurs
prennent un peu plus de temps à harmoniser leur
création pour lui donner une cohérence qui manque ici
tristement, avec une action plus resserrée, moins d'outrances
et moins de diversions, de suspenses artificiellement
créés, une moins grande recherche du grandiose à
tout prix. Une oeuvre bicéphale peut grandir les auteurs :
elle peut aussi malheureusement conjuguer leurs défauts. Une
jolie trouvaille à noter, parmi d'autres : le rebondissement
de la fin, totalement inattendu.
A consulter :
mon étude :
LeTalisman des
Territoires : LA COSMOGONIE DU
TALISMAN
mon étude : En marge d'Insomnie: DES MYTHES RELIGIEUX AUX
PUISSANCES DE LA TOUR SOMBRE
mon étude : Les petites soeurs d'Élurie : LES VAMPIRES A LA ROSE
ma note de lecture : Coeurs perdus en
Atlantide
ma note de lecture : La fille qui aimait Tom Gordon, LE BASE-BALL DANS L'OEUVRE DE
KING
Ah ! et maintenant, "si on
disait du mal ?" comme disaient les Vamps. Je suis presque
au bout de Territoires, encore 50 pages à endurer...
Seigneur, quelle plaie ! un supplice ce bouquin, il faut
vite que je l'achève et que je l'oublie, je le
traîne depuis 10 jours et sa compagnie me pèse,
mais alors... Pffffouuu... À tel point que j'ai
zappé une bonne poignée de pages par moments,
chose que je ne fais JAMAIS, surtout pour un King... Mais
là, non, ils en trop fait. Je viens de lire ta note
de lecture, et je t'ai même trouvé
étonnament gentil en regard de la nullité
abyssale de ce roman : je ne comprends pas, vraiment, quel
était le but de ce livre ? A part un gros coup
marketing, je ne vois pas... À aucun moment on ne
ressent un plaisir d'écriture, comme si Stephen et
Peter avaient torché ça entre deux
bières, parce qu'il faut bien vivre. Aucun effort. C
affreux :
- l'introduction, mon dieu,
comme tu l'as fait remarqué : quel ennui, mais quelle
lourdeur ! "nous ceci", "nous cela", nous volons gaiement
comme des zosiaux, oh la la que va-t-il arriver ? 100 pages
pour se débarasser de cette narration, navrante de
maladresse, indigne d'auteurs de cette classe. 100 pages
avant que l'action ne démarre, faut avoir envie... Je
dis pas, dans le lot il y a qq belles réflexions, des
paragraphes un peu plus pêchus, et même UNE
très belle phrase que j'ai relue trois fois. Manque
de pot, elle est à la première page ! ("...
Nous frappe de cécité.") Comme faisait
remarquer King à propos du Fléau "il y a qq
chose de déprimant à se dire qu'on a
écrit son meilleur bouquin il y plus de 20 ans..."
C'est l'impression que m'a fait Territoires : sa meilleure
phrase dès l'introduction.
- bon, s'il n'y avait que
ça, je serais indulgent (100 pages !!). Mais que dire
des personnages introduis puis oubliés (Maxton et sa
secrétaire aux doigts experts), du cliché
honteux du vieillard ancien tueur d'enfants
"possédé" par un esprit maléfique
(alors là, c vraiment n'importe quoi, même Dean
Koontz ne l'aurait pas osé : c nuuuuuulll...), des
nombreux passages totalement inutiles - comme les plumes et
les oeufs de rouge-gorge qui finalement ne servent à
rien puisque Speedy finit par surgir, youplà, deus ex
machina de bazar qui donne en trois pages toutes les
informations dont King et Straub auraient du partir pour
écrire l'histoire, au lieu de se perdre pendant 400
pages -, la palme revenant à l'intrigue secondaire de
Georges Potter, qu'est-ce que ça vient foutre
là ? À part le plaisir mesquin pour nos
auteurs de vouloir pendre un personnage nommé POTTER
(ah ah, qu'est-ce qu'on s'marre les copains !), je ne vois
pas à quoi il sert. Sans parler du suspens minable
(Burny, tueur ou pas tueur ?) qui devient pétard
mouillé. Et le superbe personnage d'Henry fait de la
figuration, alors qu'il aurait fait un bien meilleur
héros que Jack (ou, mieux encore, un Pêcheur
très acceptable... Ça, ça aurait eu un
peu plus de classe. Hein, avec toutes ces identités
différentes, pkoi ne pas en avoir fait le coupable
?)
- et pour finir ("roulez
tambours, sonnez trompettes !"), une fois n'est pas coutume
l'oscar de la paresse et de la stupidité revient au
traducteur. Ça ne t'as pas choqué, toutes ses
bourdes ? Est-ce que ce mec s'est seulement donné la
peine de lire un peu de King, ou de Straub, ou surtout
d'ouvrir n'importe quelle page de La Tour Sombre ??? Enfin
quoi ! "La Tour d'Ombres", c d'un ridicule, j'ai honte pour
lui, et moi ça me gâche la lecture, j'ai eu
envie de refermer le livre définitivement.
Ç'eut été sot, car la page suivante me
réservait "Roland de GILUAD" et un terme aussi plat
que "Casseur" pour parler des Briseurs, bien plus
poétique. Je ne comprends pas, je pensais que dans ce
genre d'ouvrage à multiples connexions, on devait
garder la traduction de référence. Passe
encore les gémellins, c même assez bien
trouvé, mais LA TOUR D'OMBRES c'est inadmissible :
enfin, c le titre général de tout un cycle de
romans, et il est pas foutu de s'en rendre compte. Il ne
s'est pas renseigné, c'est pas possible... Et que
dire enfin de l'invraisemblable mise en pages, qui nous
offre des passages narratifs en plein coeur des dialogues
sans la moindre disctinction de ponctuation.
J'ignore si tu as eu comme
moi du mal à lire au début, mais je ne
comprenais rien à ce qui se passait dès qu'un
personnage se mettait à parler: "Alors Jack, tu
penses que c'est lui le Pêcheur ? Il avait les mains
moites. Parce qu'il faut me le dire, sinon. Dale regardait
partour autour de lui, sauf dans les yeux de son ami. Alors,
si nous y allions avant qu'il ne tue qq d'autre..."
Illisible. Chez Robert Laffont, ils ont encore du travail...
de Sylvain
Tavernier <syltavernier@wanadoo.fr>
|
Roland Ernould
©
10/2002
..
.. du site Imaginaire : liste des auteurs
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.. du site