Fenêtres sur l'obscur

Littérature et cinéma du domaine anglo-saxon

textes rassemblés par Max Duperray

Publications de l'Université de Provence, coll. Regards sur le fantastique, 2001.

L'Université de Provence possède cette particularité d'avoir un pôle important de chercheurs qui se consacrent aux études de l'imaginaire/inquiétant, aussi bien en littérature que dans le cinéma. Des auteurs comme Roger Bozzetto, Alain Chareyre-Mejan, Guy Astic (rédacteur en chef de la revue d'esthétique cinématographique Simulacres, il associe la littérature au cinéma) et bien d'autres, jouent un rôle important dans l'évolution de l'enseignement supérieur vers l'acceptation de ce qui est encore considéré avec un certain mépris comme de la paralittérature. Max Duperray, autre auteur connu, a rassemblé dans ce recueil 14 textes récents (1999 et 2000) consacrés au gothique et au néogothique, à la dystopie et aux rapports du texte et du film sur le sujet de l'insolite et de sa représentation.

Il n'est pas possible d'entrer dans le détail de ces recherches, parfois pointues, quelques-unes d'intervenants anglo-saxons. Les textes sont variés et couvrent deux siècles, le XIXème et le XXème, avec des approches multiples. La plupart des analyses sont stimulantes et celles consacrées au cinéma fort intéressantes par leur nouveauté, dans un domaine où tout est encore à explorer à l'université. Ce recueil suppose cependant un certain bagage culturel et paraît plus spécialement réservé aux étudiants.

Roland Ernould
© 2002

La quatrième de couverture :

Les formes de l'imaginaire à partir de la contre-utopie constituent ici le sujet de prédilection des chercheurs; soit avec des textes canoniques comme The Island of Dr Moreau, soit avec des exemples plus rares comme le Neuromancer de William Gibson. L'investigation est marquée par les orientations récentes de la sociologie et des "gender studies" pour sonder l'histoire de la SF féminine aux États-Unis et y voir les incertitudes de la "destinée manifeste" ou relier les voix du mal à celle de la femme perçue comme minoritaire. Une place est faite aux souvenirs gothiques, tels qu'ils peuvent se manifester au XIXè siècle dans les romans poétiques de George MacDonald (Lilith) ou ceux de Nathaniel Hawthorne dépeignant Rome comme ville gothique. Les échos de cette sensibilité persistent dans beaucoup de romans actuels, d'où une lecture de Night Train de Martin Amis.

Mais l'originalité du présent volume est d'avoir associé aux littéraires purs les spécialistes du cinéma qui parallèlement ont, ou bien adapté les textes les plus frappants de ce patrimoine, ou cherché à créer une expression qui lui est propre. Ainsi le volume se termine sur une investigation du film d'animation Fantasia, créé dans les studios Disney dans les années 40. L'adaptation se taille la part du lion et permet d'esquisser une première réflexion sur le sujet de la visualisation de I'étrange. Ceci avec la mise en images des nouvelles de Bierce, les lectures interprétatives de
The Innocents de Clayton. The Exorcist pose la question du fantastique à proprement parler, alors que Losey (Accident) est plus proche de l'insolite. S'ajoute à cette collection un détour par les paysages d'Hitchcock envisagés comme envoûtement.

Sommaire :

Avant-Propos par Max Duperray

Littérature: le gothique et le néogothique, la dystopie.


Les voix du mal, par Claude Cohen-Safir
Création et recréation dans Lilith (1895) de George MacDonald, par Françoise Dupeyron-Lafay
Rome, une ville gothique? Sur "The Marble Faun" de Hawthorne, par Corine Fournier
Inquiétudes du présent, peur(s) du futur: la dystopie dans la science-fiction féminine aux États-Unis depuis 1970, par Donna Spalding Andréolle
Cyberspace, Gothic Space : The Gothic and William Gibson, by Julie Thomas
Progrès : réve, réalité dans The Island of Dr. Moreau (1896) de H.G. Wells, par Françoise Dupeyron-Lafay
Night Train (Martin Amis) : A Suicide Ride into the Underworld; Abuse as a Mode of Existence, by Madelena Cropley-Gonzalez

Insolite et cinéma.


Accident de Joseph Losey: un "objet impossible" porté à l'écran, par Cécile Farkas
Du mot à l'image dans "An Occurrence at Owl Creek Bridge" : l'insolite selon Ambrose Bierce et Robert Enrico, par Christophe Chambost
La figuration visuelle et sonore du spectral dans
The Innocents de Jack Clayton, par Gilles Menegaldo
Hypnerotomachia Gubernätrix, or Strife in the Dream of the Governess : The Turn of the Screw (H. James), The Innocents (T. Capote, W. Archibald, et al.) and Other Voices, Other Rooms (T. Capote), by Dennis Tredy
L'Exorciste, le Diable et les Pères, par Noëlle de Chambrun
À propos d'un envoûtement : Hitchcock
envisage les paysages de l'Amérique, par Dominique Sipière
La piste, les sons en piste : Fantasia, ou l'avatar abouti d'une impasse esthétique, par Pierre Floquet.

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.. du site Différentes Saisons, revue trimestrielle

.. du site Stephen King

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