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LE MONDE DE HARRY POTTER
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Joanna K. ROWLING au
ROYAL
FESTIVAL HALL de LONDRES
26 juin
2003
Dans la foulée de la
publication, dans les pays anglo-saxons, de Harry Potter And The Order Of The
Phoenix, Joanna Katherine
Rowling est venue retrouver son public sur la scène du Royal
Festival Hall de Londres (une des plus grandes et des plus belles
salles de concert de la capitale anglaise), le jeudi 26 juin à
16 h. Plus de 4000 jeunes fans se trouvaient dans la salle, et l'ont
écoutée avec ferveur pendant près d'une heure :
interview d'abord (les questions pré-enregistrées en
vidéo, posées par des lecteurs du monde entier,
étaient diffusées sur écran géant), puis
lecture de quelques pages de Harry Potter and the Ordre of the
Phoenix. Cet
événement était retransmis en direct sur le Web,
et on en a vu des extraits au journal de 20 h de France 2 le soir
même.
Voici la seule
transcription/adaptation en français de cet
événement. On trouve des transcriptions plus
ou moins complètes et infidèles en anglais sur
le Web. Celle-ci a été réalisée
d'après un enregistrement intégral du
webcasting original par Franck Ernould.
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J.K. Rowling était accueillie,
sur scène, par Stephen Fry, un grand
acteur anglais, qui a donné sa voix aux livres audio sur
cassette ou CD tirés des ouvrages. Vers la fin, cet âne
bâté vend la mèche et donne le nom du personnage
important qui meurt à la fin du livre. Par égard pour
le lecteur, nous gardons ce nom masqué.
Stephen Fry : Oh ! bonjour ! Est-ce que je
suis arrivé au bon endroit ? Ça fait longtemps que je
n'ai pas utilisé la poudre de cheminette, et parfois je ne me
retrouve pas où je désirais aller. Suis-je bien au
Royal Albert Hall ?
[Public] : OUI !
Très bien ! La plupart d'entre
vous savent pourquoi nous sommes ici. Auriez-vous vu un assistant
concierge ? Il aurait dû m'accueillir ici. Avec un peu de
chance, il s'est fait virer... Nous sommes ici pour rencontrer
l'écrivain le plus célèbre et le plus populaire
du monde !
[Acclamations du
public]
Etes-vous prêts à l'accueillir
? Dans ce cas, les enfants, mesdames et messieurs, laissez-moi
souhaiter la bienvenue, sur cette scène, à J.K.
Rowling.
(elle arrive, sous les hurlements
enthousiastes du public)
Qu'est-ce que vous en pensez
?
C'est étonnant !
Asseyons-nous, j'ai quelques questions
à vous poser (...), comme beaucoup d'autres personnes
d'ailleurs. Avant tout, comment dois-je vous appeler
?
Joe...
Pouvons-nous commencer par une question
très importante : comment se prononce votre nom ?
C'est Ro-ling ("ro-li-n-gue",
en phonétique), comme dans rowling pin (jeu de mot sur
"rouleau à pâtisserie", NdT).
Ro-W-ling... Bon, les enfants,
maintenant, vous allez tous répéter après moi le
mot Ro-ling : 1, 2, 3, ROWLING !!!
... (toute la salle hurle le nom)
... Et si à l'avenir, vous
entendez quiconque prononcer J.K. Ro-w-ling, vous avez ma permission
de le frapper sur la tête, mais pas avec un exemplaire de
Harry Potter Et L'Ordre Du
Phénix, parce que ce serait
vraiment cruel ! Avec quelque chose de plus petit, comme un
réfrigérateur par exemple...
(rires de J.K.
Rowling)
Nous avons beaucoup de
questions à vous faire passer. Commençons par la
première : elle est posée par un jeune garçon de
Stephenidge, dans le Hartfordshire, en Angleterre : James Williams
: Quel genre de livres
lisiez-vous quand vous étiez petite ? Vous ont-ils
inspirée pour devenir écrivain ?
C'est une très
bonne question ! En fait, je lisais absolument de tout. Mes auteurs
préférés étaient E. Nesbitt, C.S. Lewis,
mais je lisais aussi des auteurs pour adultes - vraiment de
tout... Même le dos des paquets de céréales
!
(...) Une des choses que
beaucoup de personnes aimeraient savoir, à propos des
écrivains, est : comment se déroule une de vos
journées d'écriture ? Je suis sûr qu'il n'existe
pas de journée d'écriture typique, "moyenne", c'est un
equestion un peu idiote, mais je sais que les gens aimeraient savoir,
par exemple, utilisez-vous un ordinateur ou un stylo, buvez-vous du
café ou du thé, écoutez-vous de la musique quand
vous écrivez... Tous ces détails...
Avant, j'adorais
écrire dans les cafés, c'était vraiment mon
endroit préféré. J'étais entourée
de gens, et même si je ne leur parlais pas, ça m'aidait
beaucoup. Il est évident qu'écrivain, c'est un
métier très solitaire !
Aujourd'hui, je ne peux plus
écrire dans les cafés : les gens viendraient me voir et
me diraient "Ah, c'est vous qui écrivez les Harry Potter... Du coup, j'écris chez moi. J'utilise de plus
en plus l'ordinateur.
Écoutez-vous de la
musique en écrivant ?
Non, jamais, ça me
distrait trop.
Buvez-vous du thé ou
du café ?
Les deux... en
quantités excessives !
Commencez-vous à
écrire très tôt dans la journée, ou
plutôt tard ?
D'habitude, je commence
après avoir emmené ma fille à l'école.
J'écris jusqu'à avoir tellement faim que je ne peux
plus me concentrer sur mon ordinateur. Je me fais un sandwich, puis
je me remets à écrire jusqu'à ce que je doive
aller chercher ma fille à l'école. Je m'y remets
parfois le soir.
Et quand vous avez fait
ça pendant un an ?
Eh bien, j'ai de quoi
faire un livre !!!
Vous imprimez ce que vous
faites au fur et à mesure ?
Pour me relire "sur
papier", oui ! Je gaspille beaucoup de feuilles.
Une autre question, d'une
jeune demoiselle, Anna
Beatrice de Cuño Perrera, qui se trouve à Rio de Janeiro, au
Brésil :
N'est-il pas plus
difficile d'écrire quand on sait que le monde entier attend
avec impatience le prochain volume des aventures d'Harry Potter
?
Je n'ai pas vraiment
trouvé plus difficile d'écrire pour cette raison. Mais
de nos jours, il peut être un peu effrayant d'être
publié. Regardez où nous sommes !!! Lors de ma
première lecture en public, il y avait deux personnes dans la
cave de la librairie, qui s'étaient aventurées
là par erreur. Elles étaient très polies, quand
elles se sont aperçues que j'étais là pour une
lecture, elles n'ont pas osé partir. Le gérant de la
librairie a fait descendre tout le presonnel, pour étoffer le
public. Moi, j'étais terrifiée, mes mains tremblaient,
je n'arrivais pas à lire correctement, je passais des
lignes...
Et aujourd'hui, quand vous
faites une lecture dans une librairie, les gens se déguisent
pour venir vous voir, non ?
Exact ! Le mieux que
j'aie vu jusqu'ici, c'était une femme aux USA. Elle
s'était déguisée en grosse dame [celle qui
défend l'entrée du dortoir des Gryffondor, NdT], elle
avait mis une robe rose et elle avait tendu un cadre autour de son
corps !
Non ?!?
Si, si... C'était
génial !
C'est vrai que les
Américains sont plus enclins à rechercher ce
côté spectaculaire, théâtral... Les
garçons se déguisent en Harry Potter, les filles en
Hermione...
Beaucoup de
garçons se déguisent en Harry, c'est vrai. Quoique ces
derniers temps, j'ai remarqué qu'il y en avait de plus en plus
qui se déguisaient en Drago [Malefoy], je trouve ça un
peu inquiétant, cette sympathie pour Drago.
Les forces du mal se
développeraient ?
Elles se
développent, oui !
Une autre question,
posée par Jess
Wilde, de
Manchester : Quel conseil donneriez-vous à un enfant qui veut
devenir écrivain ?
Jess... C'est un
prénom que vous aimez, ça, non ?
Oui, ma fille s'appelle
Jessica
Et est-ce qu'elle veut
devenir écrivain, comme tous les enfants ?
Je réponds
toujours la même chose à cette question : il faut
essayer de lire le plus possible. Rien ne vous aidera autant que la
lecture... Vous connaîtrez une phase où vous imiterez
vos auteurs préférés, mais ça ne pose
aucun problème, ça permet d'acquérir de
l'expérience. Et vous devez aussi accepter le fait que vous
haïrez beaucoup de ce que vous écrirez avant d'arriver,
enfin, à quelque chose qui vous semble correct.
Il semble exister pas mal
d'auteurs pour enfants pas assez connus, ces temps-ci : Philip Pulmann, par exemple... Vous le connaissez ?
J'adore ce qu'il
écrit, je trouve ça merveilleux ! C'est fantastique !
Il y a David Almond, aussi... Jacqueline Wilson... Lemony Snicket...
Quel drôle de nom, j'aurais adoré m'appeler comme
ça !
C'est presque aussi bizarre
que de s'appeler Mundungus !
[nom d'un personnage de Harry Potter And The Order Of Phoenix, NdT]
Presque, oui ! Pour ceux
qui ne le savent pas, Mundungus signifie "tabac", c'est un vieux mot
pour "tabac". Mundungus sent toujours la pipe, et d'autres choses peu
recommandables : c'est pour ça qu'il s'appelle
Mundungus.
Je ne savais pas... On en
apprend tous les jours ! Bon, nous allons à 10 000 km d'ici,
retrouver quelqu'un qui s'appelle Lily Rodchess, et qui vit à Seattle, dans l'État de
Washington (USA) : Quel
personnage vous a le plus manqué une fois que vous avez fini
d'écrire le livre ?
Quel personnage me manque
le plus ? Tous me manquent, mais je suppose... je dois dire que c'est
Harry, parce que c'est mon héros, et il y a beaucoup de moi en
Harry.
On me demande parfois aussi
quel personnage je préférais quand j'ai
enregistré les livres, et ma réponse est toujours
Harry, parce que vous n'avez pas choisi d'écrire "Untel et
l'Ordre du Phénix", ou "Quelqu'un d'autre et la Chambre des
Secrets", c'est l'histoire de Harry, c'est Harry qu'on voit
grandir...
Exactement ! C'est le
voyage de Harry, c'est à travers ses yeux qu'on voit le monde,
il est évidemment un élément crucial de cette
histoire.
Pouvez-vous nous rappeler
comment vous avez eu l'idée de cette série de livres,
de façon déjà bien structurée ? Je crois
que c'était lors d'un voyage en train ?
C'est exact. J'avais pris
le train de Manchester à Londres, je regardais quelques vaches
par la fenêtre, je crois, et j'ai pensé "un jeune
garçon qui ne sait pas qu'il est un sorcier, va à
l'école de sorcellerie". Je ne sais pas d'où c'est
venu, je pense que l'idée était là, dans l'air,
dans le train, elle flottait dans l'air, elle cherchait quelqu'un et
mon esprit était suffisamment distrait, elle a
décidé de s'y faufiler.
Et vous avez joué
avec cette idée, dans votre tête, le soir avant de vous
coucher...
Exactement, à
partir de cet instant, je me suis demandé "Mais pourquoi ne se
rend-il pas compte qu'il est un sorcier ?". C'est comme si l'histoire
était déjà là, qu'elle n'attendait que je
la découvre. Je me suis dit "Eh bien, ses parents sont morts,
et il doit découvrir qu'ils étaient des sorciers", et
tout est parti de là.
Et les noms ? Il faut les
mentionner, vous venez d'expliquer que Mundungus vient du tabac. Je
ne sais pas si les garçons et les filles qui vous lisent s'en
rendent compte, mais nombreux sont les noms qui possèdent une
signification très particulière. Albus Dumbledore est
du côté de la lumière, et son nom signifie
"lumière blanche"...
Et sagesse, aussi.
Et "Albion" est un vieux
mot pour "Angleterre"...
Exact !
Tout ça est
relié. Et Malefoy, qu'est-ce que ça signifie
?
Malefoy est un nom plus
"fabriqué". On pourrait dire que c'est du vieux
français pour "mauvaise foi".
Autre chose, je suis
sûr que les enfants l'ont remarqué : la devise de
Poudlard est en latin. Que signifie-t-elle ?
Vous êtes l'une des
rares personnes qui savait ce qu'elle signifiait lorsqu'on s'est
rencontrés la première fois. Elle veut dire "Ne
chatouillez jamais un dragon qui dort".
(au public) Peut-être l'un des conseils les
plus sages que vous entendrez jamais !
Exactement !
Voici une question de
Neil Siero, qui est probablement notre intervenant
le plus lointain, puisqu'il habite à Sydney, en Australie, et
là-bas, on est en plein hiver :
Avez-vous
déjà envisagé d'écrire un livre sur
Harry, cinq ou dix ans après son départ de Poudlard
?
On me pose assez souvent
la question : "vais-je écrire un livre sur Harry adulte ?", et
voici ce que je réponds toujours : "Il faut attendre et voir
s'il survit, pour devenir un adulte !"
Voilà une
pensée effrayante, non ?
Désolée... Mais je ne
dis pas qu'il ne va pas devenir adulte, mais... je ne veux rien
dévoiler à ce stade.
Non, bien sûr.
Harry grandit, bien sûr, et un des aspects les plus
intriguants, à la lecture de ce livre, est... Je me demandais
: que pensez-vous qu'Harry a trouvé le plus difficile à
faire : combattre Voldemort... j'ai dit le mot !
Ooooohhhh !!!
J'ai su le dire
!
Il faut le dire !
Je disais donc... combattre
Voldemort ou embrasser Cho ?
Ceux qui ont lu L'Ordre
du Phénix" ont une idée assez précise de la
question...
Nous n'allons pas
dévoiler trop de choses de ce nouveau livre, parce que tout le
monde ne peut pas lire aussi vite. En une semaine, je peux lire un
nouvel annuaire téléphoniques, mais pas ce livre. Autre
chose à propos de l'âge de Harry : si, aujourd'hui, on
regarde le premier tome, La Pierre Philosophale, le deuxième, La Chambre des Secrets, ils semblent presque "innocents" par rapport
à ceux qui les suivent. Il y a des monstres, il y a des des
méchants... Maintenant, tout est plus compliqué
!
À mesure que Harry
grandit... En fait, quand il est entré pour la première
fois dans le monde [magique,
NdT], il attendait depuis
longtemps, les Dursley lui avaient mené la vie dure,
c'était une libération, un voyage vers un pays
merveilleux... Mais presque immédiatement, il rencontre Drago
Malefoy, dans le magasin de robes de sorcier [et pas immédiatement dans le train, comme dans
le film, trahison, NdT], et il se
rend compte qu'il y a aussi des sorciers racistes. Lentement mais
sûrement, il réalise que de nombreuses personnes
jouissant d'un certain pouvoir dans le monde des sorciers sont aussi
corrompus et méchants qu'ils le sont dans le
nôtre...
C'est vrai ! Ça
s'applique aux politiciens, aux journalistes...
Quoi, ce ne sont pas des
gens charmants ? (rires)
Les gens disent souvent,
dans notre monde réel, "Je n'ai pas de baguette magique pour
résoudre tous les problèmes du monde !", mais ce que
vous montrez, c'est que même quand on a une baguette magique,
on ne peut pas résoudre pour autant ces
problèmes...
Non, parce que là,
on parle de nature humaine, et même dans le monde des sorciers,
certains portent des baguettes mais leurs motivations ne sont pas
irréprochables. Alors, il faut passer beaucoup de temps
à légiférer pour s'en protéger.
Exactement.
Passons à présent à une intéressante
question, posée par Daniel Joseph, de Croydon (Angleterre) : Ma question est
: comment décidez-vous à quoi les méchants
ressembleront?
Ça va sembler
épouvantable, mais... Au fil de ma vie, j'ai rencontré
suffisamment de gens méchants pour avoir une idée assez
précise de ce à quoi les méchants ressemblent !
(rires) D'après les lettres que je reçois de
correspondants de votre âge [s'adressant au public, NdT], je
pense que vous connaissez tous un Drago Malefoy et vous connaissez
toutes une Pansy Parkinson... Nous avons tous grandi avec des gens
comme ça, et sûrement, à l'âge adulte, nous
avons tous rencontré Lucius Malefoy et certains des autres
personnages.
Oui... C'est
intéressant, parce que Malefoy, Crabbe et Goyle sont
irrémédiablement méchants... Il n'y a rien
d'attirant en Goyle et Crabbe, ils sont vraiment repoussants. Mais
Drago, je suppose, possède un certain style dans sa
méchanceté...
Oui, dans les films
!
Mais dans les livres aussi,
non ?
Oui, il a un certain
panache...
À l'inverse d'un
Rogue, par exemple, qu'il est difficile d'aimer, mais il y a une
sorte d'ambiguïté, c'est le meilleur mot je pense, on ne
peut pas se décider, il y a quelque chose de triste dans
Rogue, de très solitaire, on découvre ensuite que son
passé est très chargé... Il est fascinant de
voir ses rapports avec Harry : dans le premier tome, il est vraiment
méchant (moins que Voldemort quand même), mais dans le
deuxième, on commence à se dire "tiens, peut-être
qu'il n'est pas si méchant que ça, après tout
?".
Oui, mais vous ne devriez
pas penser qu'il est trop gentil. Je n'en dirai pas plus.
Bon, je m'en souviendrai...
Mieux regarder Severus Rogue !
Oui, oui, je vous
conseille vraiment de le surveiller, ce bon vieux Rogue !
Une des choses les plus
terribles, quand on est jeune, c'est l'injustice. Quand une
décision est injuste, on est vraiment en colère. Une
des choses qui me fait me mettre en colère, à la place
de Harry, est la façon dont les gens racontent des mensonges
à son propos. Nous, nous savons qu'il est très
courageux, il sauve littéralement le monde magique, ??
Dumbledore le sait, il ???
Dumbledore... Je ne veux
pas en dire trop là-dessus, trop en dévoiler, mais
Dumbledore est un homme très sage, qui, premièrement,
sait que Harry va devoir apprendre quelques dures leçons pour
le préparer à ce qui pourra lui arriver dans sa vie :
il autorise donc Harry à commettre de très nombreux
actes qu'il n'accepterait sans doute de personne d'autre, et,
involontairement, il permet à Harry d'être
confronté à plein de choses dont il aurait dû le
protéger, mais, comme ceux qui ont lu L'Ordre du Phénix le savent, Dumbledore a dû
s'éloigner un peu de Harry, dans un effort pour lui apprendre
certaines des leçons plus difficiles de la vie.
Comme le dit le proverbe,
il faut savoir faire sortir les poussins du nid si on veut qu'ils
apprennent à voler... Allez, on s'envole pour Hong Kong,
où nous attend une question de l'École Internationale
Coréenne
: [toute une classe pose la question en
choeur] Croyez-vous en la magie ?
Je suis
désolée de le dire, parce que quand je réponds
à cette question j'entends souvent mon interlocuteur
gémir, mais je ne crois pas à la magie.
(réactions
dans la salle)
Vous voyez ? Les pauvres
! Non, je ne crois vraiment pas à la magie, telle qu'elle
apparaît dans les livres. Pour faire dans l'eau de rose, je
pourrais dire que je crois en d'autres formes de magie : la magie de
l'imagination, la magie de l'amour, mais la magie qui consiste
à se servir d'une baguette pour provoquer tel ou tel
événement... non ! J'aimerais beaucoup y croire, mais
je crains d'en être incapable.
Comme vous l'avez dit,
ça peut sembler un peu "eau de rose", mais ce n'est pas grave,
parce que ce que vous dites est terriblement important. Si Harry
résout tous ses problèmes, c'est grâce à
son courage, son sens de l'amitié, sa loyauté et ce
qu'on pourrait appeler sa force de coeur.
Sa force de coeur, c'est
tout à fait le terme. Harry n'est pas encore un sorcier de
valeur suffisante pour espérer surpasser Voldemort dans un
affrontement sorcier/sorcier. Pourtant, ça fait
déjà trois fois qu'il le met en échec ...
quatre si on compte la rencontre avec Jedusor dans la Chambre des
Secrets ... et il arrive toujours à s'en sortir, parce
qu'il y a une chose que Voldemort ne comprend pas : c'est ce qui meut
Harry. Et nous savons tous ce que c'est...
Exactement. Écoutons
à présent Natacha Rye, de Suffolk, en Angleterre, pour une autre
question :
Si vous pouviez avoir
un pouvoir magique pour une journée, lequel serait-ce, et
comment l'utiliseriez-vous ?
J'étais sûr
qu'on vous poserait cette question !
Si je pouvais
bénéficier d'un pouvoir magique, j'aimerais être
invisible, et, c'est un peu triste ce que je vais dire, mais j'en
profiterais pour aller dans un café et écrire toute la
journée.
Je n'ose même pas
penser aux choses un peu malicieuses que je ferais si j'étais
invisible... mais je ne crois pas que je penserais à
écrire !
(rires)
Sur le chemin pour venir
ici, on m'a demandé quand le Tome 6 serait prêt. Alors
vous serez d'accord avec moi pour considérer que je dois me
remettre assez vite au travail !
J'en ai bien peur... il ne
sera jamais terminé assez tôt pour nous tous ! Direction
Paris, pour une question d'Antoine Dédin : Si vous
regardez dans le miroir du Riséd, que pensez-vous voir ?
[en français dans le texte,
NdT].
Là, maintenant, je
me verrais assez proche de ce que je suis maintenant. En effet, une
des choses les plus merveilleuses qui pouvaient m'arriver s'est
produite : avoir un autre enfant. Je me verrais dans ma famille, mais
il y aurait de la place, en arrière-plan, pour quelques autres
choses. J'ai toujours dit que je verrais ce que Harry y voit : ma
mère, de nouveau en vie. Aussi, par-dessus une épaule,
un savant qui invente une cigarette ne nuisant pas à la
santé, ce serait super... et je pense qu'au-dessus de mon
autre épaule j'aimerais voir un certain journaliste
plongé dans l'huile bouillante.
Vous parlez de
journaliste... J'ai une question pour vous, un peu tordue. Si votre
premier livre, Harry
Potter et la Pierre Philosophale, n'avait remporté qu'un succès
raisonnable, assez pour que vous écriviez le deuxième,
puis le troisième et le quatrième, et que seul un petit
nombre de gens connaîtraient votre nom, bref, que ces livres
auraient connu une carrière "ordinaire", pensez-vous que les
histoires se seraient développées d'une autre
façon - en mettant de côté le fait que vous
pourriez continuer à écrire dans des cafés et
tout ça... Pensez-vous que certains éléments dus
à votre renommée sans précédent vous ont
donné une autre vision du monde ?
Je crois que j'avais
prévu que Harry ressentirait toujours la pression
consécutive à sa position, à son statut de
sorcier célèbre. On voit ça dans le premier
tome, quand il entre pour la première fois dans l'auberge ("Au
Chaudron Baveux"), et que tout le monde vient le voir : il est
ébahi, parce qu'il ne se rendait pas compte qu'on parle de lui
depuis onze ans sans qu'il le sache. J'avais toujours prévu
qu'il rencontrerait quelqu'un de la Gazette du Sorcier. Cela dit, je crois qu'il serait idiot de
prétendre que je prends pas un peu plus de plaisir aujourd'hui
à écrire les passages où Rita Skeeter
intervient. (soupirs)
Vous lisez... Non, vous ne
lisez pas ce qu'on écrit sur vous ?
J'évite le plus
possible de le faire !
Voici une question
d'Ahmet, qui vit en Israël : Quel
genre de musique écoute Harry Potter ?
C'est une très
bonne question ! Il a récemment entendu un supergroupe
sorcier, The Weird Sisters, qui ont joué au Bal de Yule. Ils
jouaient des instruments plutôt bizarres : cornemuse,
violoncelle, et guitare électrique bien sûr. Je dois
dire que c'est son groupe préféré.
Il n'y a pas de house, de
rap ou de hip-hop chez les sorciers ?
C'aurait
été très compliqué : je m'en tiens aux
Weird Sisters, et vous pouvez imaginer ce que vous voulez !
Et vous, quels sont vos
goûts musicaux ? Plutôt variés ?
J'écoute beaucoup,
beaucoup de choses... Les Beatles étaient mon groupe
préféré, et je viens de dire à quelqu'un,
en venant, qu'être ici ce serait sans doute pour moi la
façon de me sentir le plus proche d'eux ... de vous
entendre [s'adressant au public] crier pour m'accueillir. J'ai
l'impression d'être George Harrison !
Ce public crie plus fort
que le public des Beatles, non ? [cris
dans le public] Fabuleux ! Nous avons une autre
question, celle-ci d'Édimbourg, un endroit que vous connaissez
fort bien : écoutons Janine Kerr, en Écosse : Si vous
étiez professeur à Poudlard, quelle matière
enseigneriez-vous ?
Si vous étiez
professeur à Poudlard... Vous avez été
professeur, je crois ?
Oui, j'ai
été professeur. Je crois que j'enseignerais
probablement les enchantements. Je les vois comme une matière
moins importante que les métamorphoses (transfiguration), qui
est beaucoup plus difficile. Les enchantements laissent un peu plus
de marge de manoeuvre au niveau de la créativité. En
transfiguration, il faut être exact, on est plus proche d'un
sujet scientifique. Ma fille serait meilleure en transfiguration,
elle est plus proche d'une pensée scientifique.
Qu'enseigniez-vous quand
vous étiez professeur ?
J'étais professeur
de français.
Vous lisez et parlez encore
le français ?
Très rarement
(rires). Je n'ai pas beaucoup de temps ces temps-ci pour lire
en français, parce que je suis une maman, et quand on est
mère, on consacre normalement son temps libre aux tâches
les plus importantes ; et les tâches les plus importantes pour
moi sont l'écriture, puis lire un peu, en anglais.
Où êtes-vous
allée à l'école ?
J'étais à
l'école à la Forêt de Dean. C'est pour ça
qu'Hagrid a cet accent, bien sûr : cet accent est celui de la
Forêt de Dean.
Une question de
Natacha Morison, à présent. Elle a
gagné le concours, elle est donc quelque part dans la salle.
Où es-tu, Natacha ? Montre-toi ! En attendant, voici sa
question : Comment vous est venue l'idée du
Quidditch ? Ce sport ressemble tellement peu aux autres dont j'ai
entendu parler...
Si on veut créer
un sport comme le Quidditch, il faut avoir une énorme dispute
avec son copain. Vous sortez alors de chez vous, vous allez vous
asseoir dans un pub, et vous inventez le Quidditch ! Je ne sais pas
bien quel est le rapport entre cet affrontement et le Quidditch, sauf
que le Quidditch est un jeu plutôt violent. Et peut-être
que dans mon âme la plus enfouie, la plus noire, j'aimerais
bien voir cet ex-copain frappé par un Cognard !
(rires)
Jouez-vous sur
ordinateur, parfois ?
Non. Ma fille joue, elle
est très bonne. Mais je n'arrive pas à me
débrouiller sur les Playstations ou autres, je ne suis pas
bonne à ces trucs-là.
Je ne suis pas allé
plus loin que jeter les gnomes par dessus la haie...
(rires)
[INTERMÈDE - UNE
CRÉATURE BIZARREMENT DÉGUISÉE ENTRE EN
SCÈNE]
euh,
bonjour...
Bonjour, Maître Moldu.
Je vous ai apporté ceci, ça vient de la machine
moldue...
Oh ! Ah, c'est
très bien, on nous fait parvenir de nouvelles questions....
(lit le papier) Mais, Concierge, ce courrier ne vient pas d'un vrai
petit garçon ou d'une vraie petite fille, non ? C'est vous qui
l'avez écrit, non ?
Non, non ! Comment pouvez-vous
savoir, comment pouvez-vous savoir ?
Parce que personne,
parmi les gentils garçons et filles de ce public, ne
désirerait savoir si les sorciers peuvent faire sentir les
pets vraiment mauvais...
[rires du public] ni
quel type de sous-vêtements porte Harry [rires],
ou ce qui pue le plus, du
caca de licorne ou du pipi de dragon... [rires]
(JKR) Le pipi de dragon !
Merci beaucoup
!
Vous êtes
déshonoré. Ne revenez pas tant que vous n'avez pas une
VRAIE question ! Ridicule...
Pardon pour
cette interruption, nous avons encore du temps pour quelques
questions en provenance du monde entier. En voici une autre, encore
d'un gagnant du concours : Jackson Long, il est aussi dans le public. : Le
Professeur Rogue a toujours voulu être professeur de
Défense contre les Forces du Mal. Dans le Tome 5, il n'obtient
toujours pas ce poste. Pourquoi le Professeur Dumbledore ne le
laisse-t-il pas enseigner la Défense contre les Forces du Mal
?
(soupir).
C'est une EXCELLENTE question... La raison est que... je dois faire
attention à ce que je vais dire ! Si c'est une excellente
question, c'est parce que si je voulais y répondre
complètement, je devrais dévoiler
énormément d'aspects traités dans les deux
derniers tomes. Mais... Lorsque le Professeur Dumbledore a
engagé le Professeur Rogue, et que Rogue lui a dit qu'il
aimerait enseigner les Défenses contre les Forces du Mal,
Dumbledore s'est dit que cela pourrait faire sortir le pire du
Professeur Rogue. C'est pourquoi il lui a répondu "Je pense
que nous allons vous laisser enseigner les potions, et voir comment
vous vous en sortez".
Rogue... Nous en en avons
déjà un peu parlé avant. [Snape en anglais,
NdT] Il y a un "N" dedans, son nom se rapproche de
"snarling" (idée de grogner, NdT) "sneering"
(sourire de mépris, sarcasme,
NdT).
J'aurais facilement pu
l'appeler Snicket (cf. plus haut, Lemony
Snicket) ! C'est un mot plus
gentil. Sneeze (éternuement)est plaisant, snake et snow
aussi...
Et le fondateur de la
maison s'appelait...
Salazar
Slytherin...
Une autre sneaky thing (chose sournoise). La Parselmouth (Fourchelangue en français),
ça existe, ou vous avez inventé le mot ?
Le mot Parselmouth est un
vieux terme pour désigner quelqu'un qui a un problème
d'élocution, comme un cheveu sur la langue.
C'est donc un "vrai" mot...
Très intelligent ! Maintenant... "Harry Potter et l'Ordre du
Phénix" compte 766 pages. C'est un gros livre, quel que soit
le standard de mesure ! Je vais devoir rester devant un micro et le
lire à haute voix, sans oublier un seul mot, je suis un peu
fâché contre vous... D'un autre côté, le
rapport qualité/prix est extraordinaire : vous avez
prévu 7 livres dans la série, mais vous pourriez en
avoir écrit 8 rien qu'avec le nombre de mots
déjà contenus dans les 5 premiers... Vous saviez qu'ils
seraient si longs ?
Non... Je vais vous
dire... J'ai dû inclure certaines choses à cause de ce
qui se passe dans les tomes 6 et 7. Je ne voulais pas qu'on puisse me
dire "Tricheuse, vous ne nous aviez donné aucun indice". Si je
n'avais pas mentionné certains éléments dans
"L'Ordre du Phénix", on aurait pu me dire "Vous nous sortez
ça sans prévenir". Alors que je voulais qu'on puisse
deviner, si on est attentif. Il y a quelques surprises qui arrivent
!
Vous êtes parfois
cruelle avec Harry. Il lui arrive plein de choses
désagréables, injustes, vous lui préparez des
mesquineries, des méchancetés, des trahisons, des
jugements défavorables...
C'est vrai ! Je dirais
que c'est dans ce tome qu'il a la vie la plus dure. Il lui arrive des
choses effrayantes : personne ne le croit, et il entre dans
l'adolescence. Devoir gérer des deux fardeaux en même
temps est horrible. Mais au moins, à partir de maintenant tout
le monde sait qu'il dit la vérité, donc quoi qu'il
doive affronter à l'avenir, il ne devra pas en plus affronter
la méfiance des gens qui ne le croiront pas
Rencontrerons-nous un jour
les parents d'Hermione ?
On les a
déjà vus brièvement, mais ils sont dentistes, ce
n'est pas très intéressant
(rires).
Vous allez recevoir des
lettres de protestations des dentistes !
J'aime les dentistes, je
n'aurais jamais dû être impolie, je retire ce que je
viens de dire, totalement... J'imagine la prochaine fois que j'irai
chez le mien pour mes plombages !
Une des idées les
plus horribles mais bien vues des livres est cette espèce de
racisme, les sangs purs d'un côté, les sang-de-bourbe de
l'autre, avec les sangs impurs entre-deux. C'est une correspondance
du racisme et de l'intolérance qui règnent dans notre
monde. Est-ce délibéré, ou est-ce venu
brutalement ?
C'est
délibéré. La première fois que Harry
rencontre Drago Malefoy, Drago est déjà très
grossier envers les Moldus. J'ai aussi joué sur cette notion
d'intolérance quand j'ai créé le Professeur
Lupin [le loup-garou], qui n'est pas comme les autres, qui peut être
contagieux, ce qui fait que tout le monde en a très peur.
J'aime bien ce personnage, il a aussi ses faiblesses, mais c'est un
homme super, un très bon professeur (un des seuls que j'aie
écrits que j'aurais aimé avoir). Le Professeur
McGonagall est un bon professeur, mais elle est parfois effrayante.
Lupin est un merveilleux professeur, un homme très
sympathique, mais sa faiblesse est qu'il n'aime pas être
apprécié. C'est ce qui le fait glisser : il a
été pris en grippe tellement souvent qu'il est toujours
très content d'avoir des amis, même si c'est pour
après les découper en morceaux.
Nous n'allons pas parler du
personnage qui meurt dans le livre, parce que tout le monde ne l'a
pas encore lu, mais ça a fait du bruit quand vous avez admis
que faire disparaître ce personnage vous avait mise dans tous
vos états. Ressentez-vous des émotions pour tous les
personnages que vous écrivez ?
Oui. Je crois que ce que
j'essayais de faire avec la mort, dans ce livre, était de
montrer combien elle peut être arbitraire et soudaine. Cette
mort n'est précédée d'aucune "grande
scène sur le lit de mort"... Elle se produit presque
accidentellement, c'est un côté très cruel de la
mort. C'est un peu comme en situation de guerre, où là
c'est pour de vrai : vous parlez à votre ami, qui se trouve
à côté de vous, et une minute après il
n'est plus là. C'est très choquant, inexplicable...
"Où il est parti ?". J'ai trouvé cette scène
particulièrement éprouvante à écrire,
parce que je savais ce que cela signifierait pour Harry.
Oui... Même malgré tout son côté sombre, il
l'aimait vraiment, ce personnage...
Et je crois qu'on a vendu
la mêche ! (éclate de
rire)
Oups... Excusez-moi, je
n'ai rien dit (très
gêné, passe à autre chose...). Euh, parlons de Luna Lovegood, un
étonnant personnage : d'où vient-elle ?
Je ne sais pas
d'où elle est venue. Là encore, je crois que beaucoup
d'entre nous ont déjà rencontré une Luna. Elle
est un peu à côté de ses pompes, mais j'aime
beaucoup ce personnage. Elle est marrante à écrire :
sous bien des aspects, Luna est l'anti-Hermione. Là où
Hermione est logique, rigide et inflexible, alors que Luna est
prête à croire mille choses folles avant le petit
déjeuner !
Parlons d'un des
personnages les plus horribles jamais écrits : le Professeur
Umbridge...
Elle est horrible,
n'est-ce pas ?
(au public)
Avez-vous déjà
rencontré un Professeur Umbridge ? Est-ce qu'elle vous a
rendus fous ?
[PUBLIC] : OUI
!!!
Je suis contente que vous
la haïssiez, parce que moi, je la déteste vraiment
!
Ah, on m'apporte un
e-mail... Oh, une bonne question, encore. Elle est posée par
Jessica Wells, australienne installée à
Londres. Harry a vu ses parents mourir : pourquoi n'a-t-il pas pu
voir les Thestrals avant ?
Je savais qu'on me la
poserait, celle-là... Excellente question, voici la
vérité. Comme vous le savez, à la fin de
Harry Potter et la Coupe de
Feu, nous avions
laissé Harry encore plus déprimé que d'habitude
à l'idée de quitter Poudlard. Je savais que les
Thestrals allaient faire leur apparition, je peux même le
prouver, parce qu'ils sont dans le livre "accessoire", "Les animaux
fantastiques". Ces malheureux chevaux noirs ailés...
Toutefois, si Harry les avait vus alors, et que nous n'avions pas
expliqué ce que c'était, ç'aurait
été tricher auprès du lecteur : Harry voit ces
monstres, mais rien ne se passe avec, ça ne mène nulle
part. Alors j'ai pensé... pour m'expliquer ça, il faut
avoir vu la mort puis laisser reposer cette émotion avant de
pouvoir, progressivement, voir ces créatures. Voilà
comment je m'en suis sortie...
Il doit être si
difficile de créer de nouveaux personnages et de nouvelles
idées à chaque livre... Dernière question :
pouvez-vous nous expliquer, en mots de deux syllabes maximum, ce
qu'est l'Arithmancie ?
Votre idée
là-dessus est aussi valable que la mienne, Stephen !
Merci de votre
honnêteté !
Il s'agit en fait
de prédire le futur avec les chiffres, j'ai donc
décidé qu'il devait y avoir un peu de
numérologie là-dedans... Mais comment on fait, je ne
sais pas.
Le temps que nous pouvions
consacrer aux questions est épuisé. Mais nous ne sommes
pas encore à la fin de cet événement... Joe va
lire un chapitre de son nouveau livre !
(il s'agit du chapitre 29, à partir de
la page 583 : de "He was such in a bad mood... jusqu'à "...not
daring to look at Professor Umbridge")
Imaginez combien il est
difficile de lire devant Stephen Fry... Quand ils me l'ont
demandé, j'ai dit qu'il s'en tirerait bien mieux que moi, mais
ils ont décidé que ce serait moi qui lirais...
Désolée !
Ç'a été
difficile de trouver un passage à lire qui ne dévoile
pas trop choses de l'histoire, au cas où vous n'auriez pas
encore lu le livre... Dans ce passage, Harry parle avec le Professeur
McGonagall de ce qu'il aimerait faire après Poudlard ...
elle lui donne des conseils d'orientation. Vous vous rappelez
peut-être que dans le quatrième tome, La Coupe de Feu, Harry a décidé qu'il devait être
très intéressant d'être un Auror, autrement dit
travailler pour le Ministère de la Magie et attraper des
sorciers obscurs (Dark Wizards). Il arrive dans le bureau du
Professeur McGonagall en pensant qu'il peut faire ça, et voici
ce qui se passe...
(dans ce que je vais lire, se trouve un indice de quelque chose qui
pourrait se mettre en travers de son chemin et l'empêcher de
devenir un Auror, outre l'attitude du Ministère de la Magie
à son égard : il faut avoir de très bonnes
notes, même dans des matières où il n'est pas
très bon...).
Une fois encore, merci
à cettte famme remarquable, qui procure à ses millions
de lecteurs un tel plaisir, profond, durable et éternel. Meri
à J.K. Rowling !!!
Merci, merci,
merci...
Relevé, adapté
et traduit par Franck Ernould ©
d'après la retransmission originale
fernould@club-internet.fr
. Harry Potter, de la
version anglaise à la
version
française
, vol.
1 et 2, par Franck Ernould , étude
. Harry Potter, de
la version anglaise à la version
française
, vol.
3, par Franck Ernould , étude
.Le DVD analyse
critique
par
Franck Ernould
.LE SON dans le
film Harry Potter à
l'école des sorciers,
par
Franck Ernould
Pour plus d'informations :
Livres
publiés :
Franck
Ernould, Denis Fortier
Home Studio
Dunod, 2e éd.
2003
Diplômé de l'ENSLL,
Franck Ernould est ingénieur du son, journaliste,
traducteur technique audio. Il collabore
régulièrement aux magazines Audio Media France, Radio World
International,
Réalisa-SON, Sound Keys, Brodcast, Computer
Music International, Musique Infos Hebdo... http://perso.club-internet.fr/fernould
Après avoir débuté sa carrière
dans la production musicale, Denis Fortier est aujourd'hui
spécialisé dans le développement de la
télévision numérique interactive. Il
est également expert dans les domaines de
l'enregistrement sonore et du multimédia près
de la cour d'appel de Paris.
|
PRODUIRE DE LA MUSIQUE CHEZ SOI
Analogique ou numérique,
constitué d'une console couplée à un
magnétophone ou d'un ordinateur
complété de logiciels
spécialisés, le «home studio» est
devenu un outil de production musicale incontournable. Du
compositeur au groupe de musiciens amateurs, le home studio
s'adresse au plus grand nombre et permet d'obtenir
«à la maison» des résultats d'une
qualité professionnelle. Sa pratique est à
l'origine de l'essor de nombreux styles musicaux actuels
comme le hip hop, la house, la jungle, le drum'n'bass,
etc.
Après un bref rappel des données
indispensables dans les domaines de l'électronique et
de l'acoustique, les principaux équipements composant
un home studio sont décrits un par un. L'art et la
manière de choisir son matériel, de
l'installer, de le câbler et d'organiser de
façon ergonomique son studio personnel sont
étudiés en détail, de même que
des domaines aussi complexes que l'informatique musicale,
les effets, les écoutes, les microphones et la prise
de son...
Ce livre à vocation pratique donnera au lecteur,
débutant ou confirmé, les
éléments de base indispensables pour
maîtriser les machines afin de s'en affranchir et de
laisser place à la création et au plaisir.
Bourré d'astuces et de conseils concrets, ce livre
trouvera naturellement sa place sur les
étagères d'une nouvelle
génération de
musiciens/techniciens/producteurs.
|
Franck
Ernould
Denis
Fortier
Initiation au son
Femis, 1996.
|
On trouvera dans cet ouvrage
une initiation aux techniques du son dans le cinéma
et l'audiovisuel sous forme d'un rappel des notions
fondamentales (de l'acoustique à
l'audionumérique), ainsi qu'un aperçu des
méthodes (du tournage au mixage), des outils (des
enregistreurs-lecteurs aux stations de montage virtuel) et
des métiers (du perchman au designer sonore), des
formations et des débouchés.
Franck Ernould, né en
1963, est diplômé de l'École nationale
supérieure Louis Lumière. Ingénieur du
son free-lance dans les domaines de la vidéo et du
doublage, il est également journaliste (Keyboards, Home Studio Magazine, Son Mag,
Timecode, Music & Business) et traducteur technique. http://perso.club-internet.fr/fernould
Denis Fortier, né en
1954, est spécialisé dans l'ingénierie
culturelle et la production multimédia. Il est
également expert auprès de la cour d'appel de
Paris. Il enseigne par ailleurs les techniques
audiovisuelles et multimédia. Denis Fortier est
l'auteur de plusieurs ouvrages sur le son et collabore au
Monde.
|
Pour plus d'informations :
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