Why Not? sur le cinéma américain

collectif sous la direction de Jean-Pierre Moussaron et de Jean-Baptiste Thoret

éditions Rouge Profond, 2002

Rouge Profond n'était jusqu'à présent qu'un nom, celui d'une association connue par l'édition de la revue trimestrielle Simulacres, recensée régulièrement sur ce site. Depuis six mois, Simulacres ne paraissait plus depuis presque un an et, compte tenu des difficultés éprouvées dans l'édition par les petites structures, son lecteur pouvait avoir quelques inquiétudes. Nous voici rassurés, Simulacres n'est pas en péril, la revue se porte bien. En deux ans, elle avait trouvé son public et depuis qu'elle se trouvait dans les kiosques, le nombre des lecteurs ne cessait de croître. Si bien même que cela lui a donné des ambitions : repensant sa structure d'édition, l'association a décidé de créer une nouvelle maison d'édition, Rouge Profond,.avec pour tâche de publier des livres, tout en gardant la production de la revue Simulacres. Le nombre des propositions de collaborations et les perspectives d'articles et de thématiques devenait tel qu'il n'était plus possible à Simulacres de faire face à une telle abondance. Le thème Ruines avait déjà nécessité deux numéros... Plutôt que de multiplier les numéros doubles ou triples de la revue, sans pour autant absorber le contenu de la corne d'abondance, l'édition de livres s'imposait.

C'est dans cette perspective que Rouge Profond vient de faire paraître Why Not? consacré au cinéma américain. Sans abandonner ses ambitions en ce qui concerne Simulacres, Rouge Profond se propose de publier des livres sur le cinéma, mais aussi des essais sur les beaux-arts, la musique et la littérature. L'association souhaite conserver son savoir-faire, ses exigences d'écriture et son attachement à la publication de textes à la présentation élégante et à l'iconographie abondante. Le programme de publication sera rendu public à la rentrée 2003.
On sait que, sous la direction des rédacteurs en chef Guy Astic et Jean-Baptiste Thoret,
Simulacres considère le cinéma comme un vaste territoire d'échanges, d'alliances et de transferts. Alliant idéologie et méthodologie, les rédacteurs questionnent la circulation des images entre elles, les font dialoguer, partent du plan d'une réalisation, de sa composition, associent le cinéma à d'autres formes d'expression artistique, la littérature évidemment, mais aussi la peinture.

Dans ces perspectives, ce premier ouvrage nous propose, en 26 articles, une riche balade à travers un siècle de cinéma américain. Il constitue un parcours superbement illustré à travers le cinéma américain, ses genres, ses auteurs, ses oeuvres-phares. Cette exploration permet d'éclairer de points de vue intéressants les genres (comédie musicale, burlesques, cinéma afro-américain, western...), propose des portraits de cinéastes (Sam Peckinpah, Clint Eastwood, Abel Ferrara, Spike Lee...), des gros plans sur des films (Eyes Wide Shut, Miller's Crossing, Shock Corridor). Bien que les études de ce livre (336 pages!) soient rangées en quelques volets, leur diversité décourage la synthèse : il est significatif d'ailleurs que le recueil ne comporte ni introduction, ni conclusion. J'ai personnellement apprécié les études consacrées à "L'Énergie, action, violence, les métamorphoses du cinéma américain dans les années soixante-dix" et "L'ange et la pourriture, le doute du cinéma américain".

Mes lecteurs trouveront la table des matières en fin de note. La longueur des articles est variable, de deux à une trentaine de pages. Ils sont abondamment illustrés par 327 reproductions, certaines disposées de manière à produire un effet esthétique évocateur. L'ouvrage se termine par 2 index, celui des réalisateurs et des films. On peut regretter qu'il ne donne aucune information sur les auteurs des articles, minime critique à un travail remarquable..

Magnifique cadeau (son prix est quand même de 35 ¤, parfaitement justifié par la beauté de l'ouvrage de grand format, et le nombre de ses illustrations), ce livre, rédigé par des spécialistes, est indispensable à tout amateur de cinéma cultivé.

Pas de quatrième de couverture.

la page 137

Table des matières

La comédie musicale, par Jean-Françols Mattéi et Marc Cerisuelo

L idiotie pure du réel, par Jean-François Rauger

L'ange et la pourriture, Le doute du cinéma américain, par François Ramone

Énergie, action, violence, Robert Aldrich, Don Slegel et Sam Peckinpah, par Jean-Baptiste Thoret

Mobilhome ou la version originale est en anglais, par Michel Deguy

Les burlesques, par Jean-Marie Tixler

Fritz Lang et le western, la roulette américaine, par Suzanne Liandrat-Guigues

Clint Eastwood, la revenance, par Hélène Boisset

De Cukor à Ferrara, le traitement de la moralité sublime, par Nicole Brenez

Cut-up et cinéma, Williams S. Burroughs et David Lynch, par Vincent Deville

L'exception, Looking for Richard de Al Pacino, par Patrick Lacoste

Abel Ferrara et le mal, par Xavier Daverat

Le cinéma changé en sa perte, La Projection du monde de S. Cavell, par Marc Cerisuelo

Cinéma chicanos et mexicains d'Hollywood, par Elyette Benjamin-Labarthe

Rage à Brooklyn, quelques films de Spike Lee, par Anne-Marie Paquet-Deyris

À propos du remake le modèle Disney, par Robert Harvey

Prendre une petite peur, The Old Dark House de James Whale, par Jean-Louis Leutrat

Éloge du champion, Gentleman Jim de Raoul Walsh, par Emmanuel Burdeau

Un art du «deffet», The Seventh Victim de Mark Robson, par Pierre Alferi

Le film à procès Witness for the Prosecution de Billy Wilder, par Dominique Rabaté

Ornithologies, The Birdman of Alcatraz de John Frankenheimer, par Pierre Taminiaux

Nous n irons plus au bois, Miller's Crossing des frères Coen, par Alain Lestié

L'image d'opéra, M. Butterfly de David Cronenberg, par Bernard Vouilloux

Mitraille formelle en milieu hollywoodien,The Replacement Killer's d'Antoine Fuqua, par

Nicole Brenez et Sébastlen Clerget

Le crime parfait, Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick, par Thierry Jousse

D'un thriller allégorique Shock Corridor de Samuel Fuller, par Jean-Pierre Moussaron.

En librairie, 35 ¤. Chèque à libeller à l'ordre de Rouge Profond.

Guy Astic 363, Chemin des Moulières 84 120 Pertuis (France)
presse@rougeprofond.net

Simulacres, revue d'esthétique du cinéma. Une superbe revue, à la présentation somptueuse, Simulacres est parue pour la première fois en automne 1999, avec son numéro trimestriel d'automne, sous la direction de Jean-Baptiste Thoret et Guy Astic. Avec le programme ambitieux de repenser, d'interroger et d'analyser les formes cinématographiques.

"Filmer la peur" a été le premier thème choisi, avec un programme ambitieux : "Parvenir aux origines émotives du cinéma, aux réactions des premiers spectateurs devant les bandes des frères Lumière, et interroger à nouveau le cinéma comme double expérience d'éblouissement et de peur." Pour des informations complémentaires sur Simulacres ou le sommaire des numéros parus.

Roland Ernould © 2002

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