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Il est difficile de parler d'un personnage aussi complexe que Stephen King, d'autant plus que celui que l'on surnomme aujourd'hui le maître de l'épouvante ou de l'horreur est plutôt avare d'interviews. Reste pour l'amateur de frissons et d'émotions fortes la lecture des confidences que l'auteur distille, selon son bon vouloir, au fil des pages de ses oeuvres (surtout lors des "longs" avant-propos de ses recueils de nouvelles et de son essai sur la littérature et le cinéma d'épouvante intitulé "Anatomie de l'horreur"). C'est là qu'il partage avec nous des moments de sa vie, des anecdotes en tous genres, le tout à sa façon à lui, à la manière d'une autre de ses croustillantes histoires. Il nargue alors notre vigilance, nous surprend comme toujours et nous bombarde d'informations et de références autobiographiques, implicites ou explicites, que les plus attentifs pourront dégager du reste du récit. Voici donc un bref survol biographique de l'auteur le mieux payé de la planète... Alors, comme il le dit si bien lui-même "Il y a quelque chose que je veux vous montrer, quelque chose que je veux vous faire toucher. Ce n'est pas loin d'ici..." (1) "Prenez ma main; on y va, maintenant. Je connais le chemin. Tout ce que vous avez à faire, c'est de serrer bien fort... et de croire." (2)
Stephen (Edwin, de son second prénom) King est né le 21 septembre 1947 au Maine General Hospital de Portland, dans le Maine. Son père, Donald Edwin King, travaillait dans la marine marchande et avait épousé sa mère, Nellie Ruth Pillsbury, en 1939. En 1945, ils avaient adopté David Victor King, sa mère pensant alors ne pas pouvoir avoir d'enfants. Stephen - même s'il parle parfois de ses "relations conflictuelles"(3) avec lui - le considérera toujours comme son frère. En 1949, deux ans donc après la naissance de Stephen, Donald, parti "chercher des cigarettes", disparaît et ne revient pas à la maison. Personne n'entendra plus jamais parler de lui et Nellie, qui ne se remariera pas, élèvera ses enfants toute seule.
Pourtant, Stephen se rappelle de trois hommes que fréquenta sa mère entre 1952 et 1958. Toujours selon son souvenir - assez fiable pour qu'il sache qu'elle avait une vie sociale normale, mais pas assez pour deviner si elle avait une vie sexuelle -, et pour autant qu'il le sache, sa mère n'a jamais envisagé d'épouser l'un d'eux. Il faut dire qu' "à cette époque, une femme qui se faisait passer la bague au doigt n'avait plus voix au chapitre en ce qui concerne la famille et son emploi." (4) Et il ajoute : "Je pense que ma maman, qui savait se montrer entêtée, intraitable, d'une ténacité et d'une persévérance à toute épreuve, avait prit goût au double rôle de travailleuse et de chef de famille. Si bien qu'elle sortait avec des mecs mais qu'aucun d'entre eux ne finissait par s'installer dans sa vie." (4)
Dès lors, la famille réduite à un noyau de trois personnes (Stephen, son frère et sa mère), déménage et va s'installer à Fort Wayne dans l'Indiana, puis à Stratford dans le Connecticut. Ils vivent des petits boulots mal payés effectués par la mère. Voici comment Stephen King se souvient de cette période : "Après le départ de mon père, ma mère s'est débrouillée comme elle pouvait pour joindre les deux bouts. Mon frère et moi ne l'avons pas souvent vue durant les neuf années suivantes. Elle a occupé toutes sortes d'emplois peu rémunérateurs : repasseuse dans une blanchisserie, pâtissière dans une boulangerie, vendeuse dans un magasin, femme de ménage. C'était une pianiste de talent et une femme douée d'un sens de l'humour très développé et souvent excentrique, et elle faisait de son mieux pour ne pas perdre pied, tout comme d'innombrables femmes avant et après elle. On n'a jamais eu de voiture (et on n'a eu une télé qu'en 1956), mais jamais on ne sautait un repas. On a parcouru toutes les routes du pays durant ces neuf ans, mais on finissait toujours par revenir en Nouvelle-Angleterre (5)." (6)
En 1958, les King déménagent encore et s'installent à Durham, une petite bourgade du Maine, où Nellie doit s'occuper de ses parents âgés et malades, comme elle en a été chargé par le conseil de famille. En contrepartie et pour les aider, des membres de la famille leur fournissent alors une petite maison et un soutien financier. Après la mort des grands-parents de Stephen, Nellie trouvera du travail dans les cuisines de Pineland, une résidence pour handicapés, toute proche de leur maison. De ses grands-parents maternels, Stephen nous apprend très peu : "Ma grand-mère Nellie Pillsbury (née Fogg) fut une des premières femmes à sortir avec son diplôme de la Gorham Normal School [...]. Elle est décédée à l'âge de quatre-vingt-cinq ans, aveugle et grabataire mais encore capable de décliner ses verbes latins et de réciter la liste des présidents des Etats-Unis jusqu'à Harry Truman. Mon grand-père maternel était charpentier, et il fut pendant un temps l'homme à tout faire du peintre Winslow Homer." (7)
Durant ces années, nous sommes
dans les années 50 rappelons-le, Stephen, alors un enfant, est
profondément marqué par les séances de
cinéma du samedi matin (appelées "matinées")
où l'on projette principalement des films de science-fiction
et de fantastique. Le cinéma façonnera son goût
pour l'horreur et influencera considérablement son
écriture, comme nous le verrons plus loin.
"Pour moi, la terreur - la
véritable terreur, par opposition aux démons et aux
croque-mitaines qui pouvaient bien vivre dans mon esprit - est
née un bel après-midi d'octobre 1957 (le 4 octobre,
pour être précise NDLR). Je venais d'avoir dix ans. Et,
circonstance des plus appropriée, je me trouvais dans une
salle de cinéma : le Stratford Theater, situé dans le
centre-ville de Stratford (Connecticut). Le film que l'on montrait ce
jour-là était et est encore un de mes
préférés, et le fait que ce soit lui que j'aie
choisi de voir [...] n'est pas moins approprié. Ce samedi
où naquit la véritable terreur, je regardais Les
soucoupes volantes attaquent [...]" (8) (Earth
versus the flying saucers, pour le titre original)
Et, là, alors que la
dernière bobine du film allait être lancée, le
gérant du cinéma allume la salle et monte sur la
scène (située devant l'écran), face au public,
pour leur faire une annonce...
"Nous restions assis comme des
mannequins de cire, les yeux fixés sur le gérant, [...]
au moment où le film atteignait cette apothéose de
toute séance du samedi qui se respecte, "le meilleur passage".
[...]... et c'était bien le plus horrible de l'histoire.
C'était une preuve. Les Russes nous avaient battus dans la
course de l'espace. Quelque part au-dessus de nos têtes,
émettant son bip-bip triomphant ; se trouvait un ballon
électronique fabriqué et lancé derrière
le Rideau de fer. [...] Il était là-haut... et il
s'appelait Spoutnik." (9)
Mais, Stephen King d'ajouter un peu plus loin : "Je n'ai pas
l'intention de vous faire croire que les Russes, en m'infligeant un
traumatisme, m'ont poussé à m'intéresser
à la littérature d'horreur, mais de souligner que c'est
à cet instant-là que j'ai senti une connexion fort
utile entre l'univers du fantastique et les manchettes de journaux."
(10)
Pourtant, il parle
également d'un autre élément déclencheur
de cette terreur, la radio, et d'un autre auteur, personnage bien
connu des amateurs de science-fiction...
"C'est à Ray Bradbury
que je dois ma première expérience de la terreur - sous
la forme de l'adaptation radiophonique de sa nouvelle La
Troisième Expédition dans le cadre de l'émission
Dimension X. Ca devait se passer vers 1951, ce qui veut dire que
j'avais à peine quatre ans. J'avais demandé à ma
mère la permission de l'écouter, et elle me l'avait
aussitôt refusée. "C'est beaucoup trop tard,
déclara-t-elle, et ce serait beaucoup trop dérangeant
pour un enfant de ton âge." [...] Mais je me suis quand
même planqué derrière la porte pour
écouter la radio, et elle avait raison : c'était
sacrément dérangeant. [...] Je n'ai pas dormi dans mon
lit cette nuit-là ; j'ai dormi sur le seuil de ma chambre, le
visage baigné par la lueur réelle et rationnelle de
l'ampoule de la salle de bain." (11)
Pendant cette même période de l'enfance, Stephen manque de confiance en lui, parle peu, se trouve trop gros et craint les moqueries et la tyrannie des autres enfants plus âgés que lui. La peur du ridicule deviendra même une hantise qui le poursuivra encore durant l'adolescence, une période très difficile pour lui. Il est par exemple torturé par "ce célèbre rêve où votre pantalon vous tombe sur les chevilles alors que vous vous trouvez dans un lieu public..." (12) Ceux qui l'ont connu à cette époque parlent de lui comme de quelqu'un d'excentrique qui se baladait toujours avec un bouquin en poche. Il était également fasciné par la violence et plus particulièrement la violence infantile. La parfaite illustration de ceci tient en une anecdote. Lorsqu'il avait à peine dix ans, il tenait un album contenant des coupures de journaux et le portrait du plus célèbre tueur en série de l'époque, Charlie Starkweather. L'affaire Starkweather, une histoire qui a défrayé la chronique, celle d'un adolescent qui, lors d'une virée meurtrière avec sa copine, tuera onze personnes dans le Midwest, le bouleversera. Cela déclenchera sa préoccupation pour la banalité du mal et il exprimera ou extériorisera également cela dans plusieurs de ces romans, dont le plus éloquent est Rage.. Mais revenons à Durham...
Non loin de la maison où son
frère et lui ont achevé leur croissance - à
environ quatre ou cinq cents mètres -, se trouve la maison
où demeurent la soeur de sa mère, Ethelyn Pillsbury
Flaws et son mari Owen. Et surmontant le garage de cette maison, se
trouve un immense grenier servant en quelque sorte de "musée
familial". Le grenier abritait, entre autres, quantité de
souvenirs de la vie conjugale de ses parents. C'est également
là que son frère David et lui dénicheront une
bobine de film que leur père avait tournée à
bord d'un navire. Avec les quelques photos qu'il a eu entre les
mains, c'est la seule fois où Stephen a vraiment vu son
père et dont il se souvienne. Il le décrit de la
manière suivante : "...
il apparaît comme un homme de taille moyenne, un bel homme
selon les canons des années 40, un peu empâté et
pourvu d'une paire de lunettes."(13) Mais la découverte la plus importante, il la
fait un ou deux ans après avoir trouvé la bobine de
film...
"Et c'est là, dans le
grenier situé au-dessus du garage de mon oncle, par une froide
journée de l'automne 1959 ou 1960, que [...] l'aiguille de ma
boussole s'est brusquement braquée vers mon nord
intérieur. Ce jour-là, je suis tombé sur une
caisse de livres ayant appartenu à mon père... des
livres de poche datant du milieu des années 40."
(14)
C'est en la présence de cette boîte pleine de livres d'horreur, de fantastique et de science-fiction, que Stephen a une véritable révélation et découvre sa vocation. Il apprendra également, en fouillant dans cette caisse, que son père avait lui-même essayé d'écrire quelques histoires dans ce domaine et de les soumettre aux revues les plus populaires de l'époque. Mais, en fin de compte, il ne publiera rien de sa vie. Parmi ses "trouvailles", Stephen déniche et lit pour la première fois Lovecraft (un recueil de nouvelles). Selon ses dires, cela aura une influence importante sur son envie d'écrire. Il se fait donc offrir une machine à écrire (une vielle "Underwood de bureau au "m" ébréché, au "o" qui s'envole" (15)) et commence à rédiger des histoires. Un peu plus loin, il ajoutera : "Cette caisse de livres ne marquait pas ma première rencontre avec l'horreur, bien entendu. Un Américain de ma génération aurait dû être sourd et aveugle pour ne pas être entré en contact avec un monstre quelconque avant l'âge de douze ans. Mais ce fut ma première rencontre avec ce qu'il faut bien appeler la littérature fantastique." (16)
Après avoir suivi les cours de Lettres au lycée (Grammar School) de Durham, en 1962, il va à la Lisbon Falls High School dont il sortira diplômé en 1966. Il achèvera Rage, son premier roman (publié ultérieurement) pendant sa dernière année de lycée. En 1963, il auto-publie le recueil People, Places and Things contenant huit courtes nouvelles, co-écrites avec son ami Chris Chesley, à partir de 1960. En 1965, la nouvelle I was a Teenage Grave Robber est publiée dans un fanzine, Comics Review, alors qu'il commence son roman The Aftermath.. En 1966, Stephen obtient une bourse et entre à l'Université du Maine à Orono (UMO). Après s'être inscrit au Séminaire de Poésie Contemporaine (il ira aussi à un atelier de poésie, dirigé par le même professeur, avec Tabitha), Stephen suit en deuxième année, le cours de Littérature Américaine. Il va y découvrir, entre autres, Steinbeck et Faulkner. Son professeur de l'époque, Burton Hatlen, "est convaincu que cette matière influencera particulièrement l'écriture de King" (17).
En automne 1967, il publie The
Glass Floor dans
Starling Mystery
Stories (c'est sa
première nouvelle vendue). A partir de sa deuxième
année, il écrit tant pour le magazine littéraire
du campus de l'université (Ubris) que pour
le journal des étudiants, The Maine Campus
(notamment une chronique hebdomadaire, une colonne intitulée
King's Garbage
Truck - autrement dit "Le
camion-poubelle" -, parue entre 1969 et 1970). Ses articles se
veulent un reflet des événements de l'époque et
Stephen y parle, exactement comme dans ses romans, des choses qui le
touchent (films, musique rock, mais aussi protestations pacifiques
contre la guerre du Vietnam). Il y démontrera un certain sens
de la provocation. Mais il n'y a pas que les articles, il joue dans
des pièces de théâtre et il est également
actif dans la politique estudiantine, donne son avis sur ce qu'il
connaît (il sera élu au sénat des
étudiants) et supportera le mouvement anti-guerre sur le
campus d'Orono, passant d'un point de vue conservateur,
traditionaliste, à un autre plus radicaliste.
Durant sa dernière année à l'Université,
en 1969 donc, Stephen rencontre Tabitha Jane Spruce, à la
bibliothèque Fogler de l'Université où ils
travaillent tous les deux comme étudiants. Cette
dernière écrit, tout comme lui, et aspire à
devenir écrivain et à être publiée (ce qui
sera le cas, avec Small
World, dès 1981). En
1970 - à la fin donc de cette même année
académique -, il obtient sa licence de littérature (une
maîtrise d'anglais) ainsi qu'une agrégation
(qualification d'enseigner à l'école secondaire
supérieure). Il aura également une mention en
élocution et une autre en art dramatique. Pendant ses
années à l'Université, Stephen a publié
quelques nouvelles dans des magazines masculins (notamment
Cavalier, Onan,
Adam Magazine, ... et plus tard Gent,
Playboy, Penthouse,
....). Mais c'est loin d'être le succès escompté
et il se met à douter de sa vocation. De plus, sur cette
même période, il se voit opposer une soixantaine de
refus pour environ un millier de pages de texte écrites. Le 2
janvier 1971, Stephen épouse Tabitha. Ils auront un enfant
tout de suite. Ainsi, 1971 est aussi l'année de la naissance
de leur fille, Naomi Rachel. Stephen ne trouvera pas directement de
place dans l'enseignement, mais dans une blanchisserie ou
plutôt un lavoir industriel (un petit boulot parmi d'autres).
Quant à Tabitha, qui a obtenu sa licence d'histoire, elle est
obligée de travailler comme serveuse dans un endroit où
l'on vend des beignets (Dunkin' Donut) à Bangor. Les King
vivent alors dans une caravane à Hermon, subsistant de leurs
maigres revenus et ayant toutes les peines du monde à faire
face aux échéances financières. Avant cela,
Stephen avait habité, seul, "un bungalow en bordure de la rivière [Stillwater,
NDLR], pas très loin de l'université" (18).
À l'automne 1971, Stephen commence à enseigner l'anglais à la Hampden Academy, dans le Maine. Et malgré ce nouvel emploi qui lui prend beaucoup de son temps, il continue d'écrire les soirs et les week-end, de produire des nouvelles et de travailler sur des romans. Parmi les nouvelles écrites durant cette période, la plupart se retrouveront dans le recueil Night Shift (Danse Macabre) ou paraîtront dans d'autres anthologies. Toujours en manque d'argent, il traverse alors une longue période de galères et de doute, et commence à sombrer dans l'alcoolisme (et il faut ajouter ce vice à celui du tabagisme). Par la suite, il essayera vraiment de se débarrasser de ses fâcheuses manies. C'est également à ce moment-là qu'il entame l'écriture de Carrie (étoffant, pour obtenir un roman, une nouvelle déjà écrite). Mais la confiance lui manque et le roman n'avance pas. alors, il jette ses ébauches et les premiers feuillets du manuscrit dans la corbeille. Ce sera Tabitha, son épouse, qui tombera dessus par hasard, les récupérera et le poussera à reprendre l'histoire... là où il l'avait laissée (il lui dédicacera d'ailleurs ce livre, parmi d'autres). Bien lui en fasse, ce sera son premier succès. Mais n'allons pas trop vite...
1972 marque la naissance de leur
second enfant, leur fils Joe Hill (Joseph Hillstrom). En 1973, la
maison d'édition Doubleday & Co. accepte de publier le
roman Carrie (l'année précédente,
cette même maison d'édition avait refusé le
manuscrit The Running
Man). Puis, son nouvel
éditeur, William (Bill) Thompson, lui apprend que la New
American Library (NAL) va acheter les droits pour les livres de
poche, pour la somme record de 400.000 dollars. En clair, Stephen est
soudainement riche. Le voilà lancé ! Il décide
alors de miser tout sur son inspiration, de se consacrer à
l'écriture à temps plein... et pour cela, de mettre un
terme à sa carrière d'enseignant.
"Le 25 février 1974,
Publishers
Weekly publia la
première critique du premier roman de Stephen King,
Carrie, que Doubleday devait lancer sur le
marché en avril de la même année". (19)
Après avoir vécu à Bangor et dans les environs
depuis leur mariage, les King déménagent vers la
région Sud du Maine, à cause de la santé
défaillante de la mère de Stephen. Ils louent une
résidence à Sebago Lake dans le North Windham (Maine),
où Stephen écrit son prochain roman, originellement
titré "Second Coming", puis "Jerusalem's Lot", avant qu'il ne
devienne Salem's Lot
(Salem). Mais un
nouveau coup dur frappe Stephen, le 18 décembre 1973, lorsque
sa mère meurt d'un cancer à l'âge de
cinquante-neuf ans. Ce décès aura pour
conséquence de plonger Stephen dans la tristesse et la
douleur. Carrie fut
publié au printemps 1974. L'automne de la même
année, les King quittent le Maine pour Boulder dans le
Colorado. Il vécurent là un peu moins d'un an, mais
cette période influença l'écriture de
The Shining (Shining) et du
très long The
Stand (Le Fléau).
De retour dans le Maine à l'été 1975, les King
achètent une maison (dans la région des lacs de l'Ouest
du Maine), à Bridgton. C'est dans cette maison que Stephen
finit d'écrire Le
Fléau qui se passe
principalement à Boulder. La même année,
Salem est publié chez Doubleday. Il est
nominé aux World Fantasy Awards pour ce dernier roman. En
novembre 1976, Carrie,
adapté et réalisé par Brian de Palma, sort dans
les salles de cinéma. Par la suite, nombre de ses oeuvres vont
être adaptées - au cinéma ou à la
télévision - et vont révéler le nom de
King à un public de plus en plus large. Shining sera publié en janvier 1977 et sera le premier
roman de Stephen King à faire son entrée dans la liste
des best-sellers. C'est aussi l'année de la naissance de son
nom de plume, "Richard Bachman". Il l'adopte pour la publication de
son roman Getting it
on, qui sera
édité par la New American Library, en livre de poche,
sous le titre Rage.
En avril 1977, les King ont leur troisième et dernier enfant,
Owen Phillip. Ils passent alors un séjour en Angleterre - un
voyage prévu de longue date qui devait durer un an -, mais
interrompent celui-ci après seulement trois mois et retournent
à la maison à la mi-décembre. En
Grande-Bretagne, Stephen a rencontré l'écrivain Peter
Straub. Ils envisagent l'écriture en commun d'un roman,
The Talisman (Le
Talisman, qui s'inspirerait
d'une histoire de King, intitulée Verona Beach).
Ils vendent la maison de Bridgton et achètent alors une
nouvelle maison à Center Lovell, toujours dans le Maine. Puis,
après avoir vécu là un été,
déménagent vers le Nord et prennent une location
à Orrington, près de Bangor, où Stephen enseigne
de nouveau la littérature et a en charge des ateliers
d'écriture créative à l'Université du
Maine à Orono (où il avait été
étudiant). Il s'inspirera de ce nouveau décor dans
Pet Sematary (Simetierre). En
1978, Viking Press prend la place de Doubleday pour la publication
des grands formats (NAL s'occupant des versions de poche). C'est
à cette époque qu'il rencontre et signe un contrat avec
son agent, Kirby McCauley. Cette séparation d'avec sa
première maison d'édition se situe juste après
la publication de The
Stand (Le Fléau). Mais certains de ses prochains romans seront encore
publiés chez Doubleday (Simetierre,
Le
Fléau - nouvelle
version). Parution du recueil de nouvelles, Night Shift
(Danse macabre), rassemblant des nouvelles
déjà parues - pour la plupart - dans des magazines
spécialisés. En 1979, les King retournent à
Center Lovell, après que Stephen ait refusé d'enseigner
les mêmes cours que l'année précédente,
afin de pouvoir se consacrer uniquement à l'écriture
(et, dans une moindre mesure, à la production
cinématographique). Néanmoins, Stephen utilisera ses
cours pour rédiger Stephen King's Danse Macabre (Anatomie de
l'horreur), un essai
consacré à l'horreur au cinéma et en
littérature. Cette même année, il est
l'invité d'honneur de la World Fantasy Convention qui a lieu
à Providence, Rhode Island.
Dès la fin des années 1970, de plus en plus
d'interviews lui étant consacrées sont publiées
dans divers journaux et magazines. En 1980, après avoir
beaucoup déménagé, les King achètent leur
maison actuelle (une demeure de style victorien dans le quartier
historique de Bangor) et s'y installent, gardant la maison de Center
Lovell comme seconde résidence.
Stephen King "décida un
jour que la maison rouge, victorienne située sur West
Broadway, avec ses tourelles, ses passages secrets et, ils
[Tabitha et lui, NDLR]
n'en savaient rien lorsqu'ils
l'achetèrent, un fantôme, était son type
d'endroit." (20)
"Lorsque les King
achetèrent, puis rénovèrent la William Arnold
House en 1980, King déclara au journal local : "Nous allons
faire de Bangor notre maison d'hiver, pour de bon." Et c'est ce
qu'ils firent." (21)
Il fait don à la bibliothèque de l'Université du
Maine de manuscrits de ses premiers romans, dont certaines
pièces uniques qui n'ont jamais été
éditées (The
Aftermath, Blaze,
Sword in the
Darkness). En octobre,
Stephen est nominé aux World Fantasy Awards pour son roman
The Dead Zone.. Il recevra un Special World Fantasy Award
pour sa contribution au genre. En plus de la publication de ses
romans, Stephen continue à proposer ses nouvelles dans des
revues ou magazines spécialisés (comme The Magazine of Fantasy and Science
Fiction ou Twilight Zone Magazine), à écrire des articles
littéraires, l'introduction de romans d'autres auteurs ou
encore des commentaires littéraires (notamment d'un livre de
Ray Bradbury).
En 1981, Stephen participe à l'écriture du scénario de Creepshow, dans lequel il fera ses débuts en tant qu'acteur. En automne, il reçoit le Career Alumni Award, un titre honorifique, de l'Université du Maine (il est le plus jeune - 34 ans - à avoir reçu cette distinction). Stephen reçoit également le Special British Fantasy Award et est nominé aux World Fantasy Awards pour sa nouvelle The Mist (Brume), ainsi qu'aux Nebula Awards pour The Way Station (Le Relais, nouvelle publiée plus tard, avec quatre autres, dans le premier volet de La Tour Sombre, intitulé Le Pistolero). Un extrait de It (Ca), initialement intitulé Derry et dont Stephen a commencé l'écriture cette même année, est publié dans le programme de la World Fantasy Convention. Des citations de King et des extraits de ses oeuvres sont diffusés un peu partout et l'une de ses nouvelles, The Lawnmower Man (La Pastorale, in Danse Macabre) est publiée sous format bandes dessinées dans Bizarre Adventures. Publication de son essai Stephen King's Danse Macabre (Anatomie de l'horreur).
En 1982, Stephen King commence l'écriture de The Talisman avec Peter Straub. Entre les réécritures
de romans, les longues préfaces et postfaces et les premiers
jets de nouvelles histoires - plus ou moins longues -, Stephen
accumule les récompenses et autres prix (il reçoit un
World Fantasy Award pour sa nouvelle Do the Dead Sing ? (Le
Chenal, qui sera repris sous
le titre The
Reach dans le recueil
Skeleton Crew / Brume), un Hugo
Award pour son essai Danse
Macabre / Anatomie de l'horreur et un British Fantasy Award pour son roman
Cujo)... et bat tous les records de vente. A noter
également, la publication du premier volume de The Dark Tower : The
Gunslinger (La Tour sombre : Le Pistolero), qui sera annoncé comme une oeuvre
d'envergure, ainsi que du recueil de novellas Different Seasons (Différentes saisons, contenant, entre autres, une version
retravaillée de The
Body / Le Corps) et de la bande dessinée Creepshow (inspirée des "EC Comics" et illustrée
par Berni Wrightson). Stephen
écrit également un article pour le programme de la
World Fantasy Convention dédié à Peter Straub
et, à la fin de l'année, la première partie de
The Plant (cette version de The Plant est
une édition très limitée, format papier, et
l'idée en sera reprise, bien des années plus tard, dans
la version électronique dont nous entendons beaucoup parler
aujourd'hui). En outre, il consacre quelques articles au
cinéma, au base-ball (il en rédigera par la suite, en
1986 notamment, sur les Red Sox, son équipe favorite) et
à la musique Rock, en sus de quelques autres, plus politiques
(il ne cache pas ses opinions démocrates), sur l'avortement ou
encore, écologiques, sur la puissance nucléaire. Il
tournera également une publicité (pour vanter les
mérites de la carte American Express) et verra émerger
le premier recueil d'essais critiques analysant son oeuvre
(Fear Itself), ainsi que le premier livre lui étant
entièrement consacré (intitulé tout simplement
Stephen King, by Douglas E. Winter).
En 1983, nouvelle nomination de Stephen King aux World Fantasy Awards
pour The Breathing
Method (La Méthode Respiratoire, in Différentes saisons). Les publications se succèdent, presque au
même rythme que les versions cinématographiques. La
deuxième partie de The
Plant est achevée en
décembre. En marge de ses articles (dont un consacré
cette fois à Robert Bloch), Stephen réalise une grille
de mots croisés (diffusée dans Games). Il commence l'écriture d'un roman qui finira
par être une nouvelle intitulée The Leprechaun et dont la majeure partie des pages serait aujourd'hui
perdue. C'est aussi l'année où Stephen investit dans
WZON, une radio locale qu'il rachète et dont il confiera la
direction à son beau-frère, Christopher Spruce. Cette
radio, spécialisée dans le rock 'n' roll, deviendra par
la force des choses (et des difficultés financières)
une station uniquement consacrée au sport (Stephen se portera
également acquéreur d'une autre station de radio, WKIT,
qui diffuse essentiellement du rock).
En 1984, The Talisman (Le Talisman) et The Eyes of the Dragon (Les Yeux du dragon) sont terminés et publiés (le second en édition limitée) et Stephen termine le scénario du film Silver Bullet (Peur Bleue). La pression continue et obsessionnelle de ses fans lui inspire Misery dont il achève aussi la première ébauche, suivie de près par la rédaction de la version définitive (réalisée dans sa résidence de Lovell, Maine).
En janvier 1985, sortie du premier numéro de Castle Rock: The Stephen King Newsletter (mensuel réalisé par King, sa famille - dont Stephanie Leonard, sa belle-soeur - et des proches). C'est le seul bulletin "officiel" consacré à l'auteur. En février de la même année, Stephen confesse publiquement la véritable identité de Richard Bachman, son pseudonyme, faisant suite à la découverte d'un journaliste du Bangor Daily News. Cela fera exploser les ventes de ses romans dont le dernier en date est Thinner (La Peau sur les os, intitulé préalablement Gypsie Pie). Il publiera en octobre The Bachman Books, qui contient une introduction écrite de sa main intitulée Why I Was Bachman, ainsi que les histoires Rage (Rage), The Long Walk (Marche ou crève), Roadwork (Chantier) et The Running Man (Running Man). Il reçoit cette année encore une nomination pour le World Fantasy Award pour son roman The Talisman. Il publie aussi l'une de ses nouvelles, Dolan 's Cadillac (La Cadillac de Dolan, éditée plus tard dans Rêves et cauchemars), dans le Castle Rock Magazine. Sortie également du recueil Skeleton Crew (Brume) contenant, outre son habituelle introduction, des notes sur les histoires et les versions remaniées et corrigées d'une vingtaine de nouvelles. Fin décembre, il achève enfin son roman Derry - qui s'appelle désormais It (Ca) - à Bangor, Maine. Il écrit aussi la troisième (et dernière) partie de The Plant. On notera encore l'émergence, depuis le début des années 1980, de versions télévisées (séries ou téléfilms) inspirées de ses nouvelles et romans.
En 1986, une version du script Silver Bullet (Peur Bleue) et du roman Cycle of the Werewolf (La nuit du loup-garou) sont réunis dans un seul volume. Le film Maximum Overdrive, réalisé par Stephen King "himself", sort en août. On le retrouve aussi devant la caméra. Stephen fait pour la première fois la une du magazine Time à l'occasion de la publication de It (Ca), très long roman à propos duquel les critiques sont pour le moins partagées.
En 1987, Stephen aurait eu une période de blocage d'environ un an durant laquelle il ne serait pas parvenu à écrire. Néanmoins, il achève - bon gré, mal gré - la rédaction d'un roman déjà entamé en 1982, The Tommyknockers (Les Tommyknockers) en l'occurrence, écrit encore l'un ou l'autre article, l'avant-propos d'un autre ouvrage et surtout... commence un nouveau roman, qui aurait dû être écrit par Richard Bachman et porter le titre Machine's Way, mais qui devient finalement The Dark Half (La part des ténèbres). Mais cette période, difficilement vécue, et son état d'esprit d'alors, transpireront dans les romans qui suivront.
1988 voit la naissance d'une comédie musicale qui porte le nom de son premier roman Carrie. Mais c'est un échec et le spectacle est abandonné après quelques représentations seulement. La nouvelle My Pretty Pony (Mon joli poney, publiée cinq ans plus tard dans le recueil Rêves et cauchemars) qui, tout comme Misery et The Dark Half, devait être à l'origine un roman de Richard Bachman, est publiée en édition limitée.
En 1989, Stephen retrouve son inspiration et la machine à
écrire se remet en route. Le dernier numéro du magazine
Castle Rock paraît en décembre, puis
Christopher Spruce (le nouvel éditeur, ayant
succédé à Stéphanie Leonard)
décide de cesser sa publication. Stephen devient
également l'entraîneur-adjoint de l'équipe de
base-ball (Bangor West All Star) dans laquelle joue son plus jeune
fils Owen.
Enfin, "... King est devenu un
vrai philanthrope, offrant son temps et son argent aux oeuvres de
Bangor." (22) Ainsi, sa
femme et lui participeront financièrement, entre autres, pour
la construction d'une aile supplémentaire à la
bibliothèque municipale de Bangor (baptisée "The
Tabitha Spruce King Wing"), pour celle d'une unité
pédiatrique au centre médical d'East Bangor ou encore
pour bâtir un théâtre classique à la Milton
Academy du Massachusetts (théâtre portant d'ailleurs le
nom de "Ruth King Theater", en hommage à la mère de
l'écrivain).
En 1990, parution du recueil Four Past Midnight (Minuit 2
et Minuit 4), livre
contenant quatre novellas précédées d'une note
d'introduction chacune. Notons aussi la publication d'une version
intégrale du Fléau,
The Stand: Complete and Uncut
Edition.
En 1991, Stephen fait construire,
dans le parc situé derrière sa maison, un stade de
base-ball destiné à accueillir les équipes de
jeunes, dont celle de son fils. Ce terrain "s'appelle officiellement le "Complexe Shawn Trevor
Mansfield", du nom du fils de Dave Mansfield (le coach des jeunes qui
remportèrent la ligue All Star), mort à l'âge de
quatorze ans." (23) Il
écrit toujours autant d'articles, dont un par exemple sur la
censure (intitulé "The
Dreaded X") et donne quelques
interviews, publiées dans les journaux ou magazines, comme
celle à propos de l'effraction de leur résidence par un
fan déséquilibré (interview de Stephen et
Tabitha pour le Bangor Daily
News). Stephen apparaît
également dans l'émission
télévisée "Fear in The Dark".
Fin mai 1992, (le 25 pour être exacte), a lieu le premier
concert public des Rock Bottom
Remainders, un groupe de rock
composé d'auteurs parmi lesquels Stephen King - qui intervient
comme guitariste et chanteur -, à la Convention des Meilleurs
Vendeurs de Livres d'Anaheim, en Californie. L'année suivante,
en 1993 (et toujours en mai), le groupe joue à Miami puis
entame une tournée à travers les Etats-Unis, passant
par une dizaine de villes, pour terminer et retourner une seconde
fois à Miami (la boucle est bouclée !).
"Le 25 mai 1992, au Cowboy
Boogie à Anaheim, Californie, les Rock Bottom Remainders ont
donné leur premier concert "électrique" - plus
tôt dans la soirée, ils s'étaient laissés
aller à un petit "unplugged" pour une association
anti-censure. Jouant devant un parterre de libraires - les tickets
n'étaient pas en vente libre - le groupe prit la scène
d'assaut, fit trembler les murs et quitta un public hurlant pour un
rappel !" (23)
Sortie de son recueil de nouvelles, le plus varié et
éclectique, Nightmares
and Dreamscapes
(Rêves et
cauchemars).
En 1994, à l'occasion de la parution de son roman
Insomnia (Insomnie),
Stephen "s'est fendu d'une
tournée aux Etats-Unis
[en moto, NDLR], la
première depuis des années, pour promotionner son livre
dans dix villes. Il a d'ailleurs choisi de la faire chez des
libraires indépendants..."(25), afin de leur apporter un soutien face aux
difficultés (liées à la concurrence des grandes
surfaces) qu'ils connaissent. The Stand
(Le
Fléau) est
adapté pour la télévision par Mick Garris
(d'après un scénario de Stephen King). On l'y retrouve
aussi en tant qu'acteur. En décembre, Salem 's Lot est diffusé sous forme de série
radiophonique en sept épisodes (de trente minutes chacun). Le
dernier sera diffusé en janvier de l'année suivante.
Stephen parle aussi de son groupe de rock dans Playboy où il écrit un article intitulé
"Rockin' with the
Remainders". Une autre
publication retraçant la tournée des Rock Bottom
Remainders est publiée. Tous les auteurs-protagonistes y
contribuent (en écrivant chacun un essai, sur un ton
humoristique), tandis que Tabitha se charge des photos.
En 1995, First
Words, un recueil contenant
les premières nouvelles des Maîtres du Fantastique, est
publiée. Il contient une nouvelle de Stephen King
intitulée Jonathan and
the Witches.. Le 15
septembre, il donne une conférence à Bangor, suivie
d'une lecture de Desperation
(Désolation), au profit de la bibliothèque publique de la
ville.
En 1996, Stephen supervise la production de la série
télévisée The Shining,
réalisée par Mick Garris, pour ABC. Cette nouvelle
adaptation de son roman, très différente du film
réalisé par Stanley Kubrick en 1980, le consolera de la
première version qu'il n'avait pas appréciée. La
diffusion de cette série (d'une durée de six heures) se
fera l'année suivante, au mois de mai 1997. Au cours du mois
de septembre, il publie deux proches romans - contenant les
mêmes personnages et se déroulant au même endroit
-, Desperation (Désolation) et The
Regulators (Les régulateurs, sous le nom deRichard Bachman). Il
ressuscite donc, en quelque sorte son pseudonyme (voir article sur
Richard Bachman). Il écrit également un article dont le
titre est "The importance of
Being Bachman". Le 11
octobre, Stephen donne une conférence à
l'Université du Maine d'Orono. The Green Mile
(La Ligne
Verte), un roman-feuilleton
en six épisodes, est publié simultanément dans
huit pays (et plusieurs langues). Sur cette année, pas moins
de huit titres de romans seront inscrits sur la liste des
best-sellers : un record !
En 1997, Stephen King reçoit le prix Bram Stoker
(catégorie roman) pour The Green Mile
(La Ligne
Verte). En automne de la
même année, deux de ses nouvelles sont
rééditées, Autopsy Room 4
dans "Robert BlochÔs
Psychos" et L.T.Ôs Theory of Pets dans "The Best of The Best" (toutes deux publiées dans le recueil
Six Stories). Outre l'écriture de scénarios
de films ou autres téléfilms, Stephen écrit
celui d'un épisode de la série "X-Files" (Aux
frontières du réel) intitulé "Chinga"
(La
Poupée), comme il a
déjà eu l'occasion de le faire, entre autres, un an
auparavant, pour la série "Outer Limits"
(Au-delà du
réel). Il publie
également la nouvelle intitulée Everything Ôs Eventual dans le numéro d'octobre du magazine
"Fantasy and Science
Fiction". En février,
Stephen intervient aux "60
Minutes Show". Stephen -
conforté dans sa décision par son homme d'affaire,
Arthur Greene -, change de maison d'édition et quitte ainsi la
New American Library pour Scribner (et signe chez Pocket Books pour
les rééditions de poche). Le recueil Six Stories paraît aux Etats-Unis (il n'y a qu'une seule
nouvelle traduite en français, Lunch at the Gotham Cafe / Déjeuner au Gotham café, parue dans le recueil Noir comme l'amour).
En 1998, les King s'offrent un nouveau séjour en Angleterre.
On remarquera la publication de la nouvelle The Little Sisters of Eluria dans l'anthologie "Legends".
En 1999, diffusion télévisée de Storm of The Century (La
tempête du siècle), en trois parties sur ABC, suivant de peu la
publication du roman scénarisé (à quelques jours
près, le tout en février).
Le 19 juin, Stephen King, alors qu'il
se promenait en lisant sur le bas côté de la route
n°5 près de North Lovell (où il a sa
résidence d'été), se fait percuter par un van
Dodge bleu clair et est projeté sur le pare-brise, avant de
terminer sa course dans un fossé. Le conducteur, Bryan Smith
avait été distrait par son Rottweiler, appelé
Bullet. Cet accident lui inspirera la nouvelle intitulée...
Riding the
Bullet (Un tour sur le
Bolid') ! Souffrant de multiples fractures et d'un poumon
perforé, Stephen est transféré au Central Maine
Medical Center (CMMC), à Lewiston, où il se verra
obligé de passer trois semaines et subira plusieurs
opérations. Ensuite, suivra une longue et pénible
rééducation d'environ un an et, peu à peu, il
retrouvera ses capacités physiques normales. Cette
épreuve va le marquer profondément, mais en même
temps, il va se rendre compte pleinement de l'attachement de ses
lecteurs et de ses fans suite à la quantité
astronomique de e-mail qui lui sont envoyés durant cette
période. Tous veulent prendre connaissance de son état
de santé et lui souhaiter un prompt rétablissement.
Pour l'anecdote, il avait déjà signifié
clairement, dans le passé, sa phobie des accidents de
voiture...
"... une des pires terreurs
que nous ayons à affronter personnellement est la peur de la
mort [...]. ...la plupart d'entre nous aimeraient bien mourir dans
leur lit à l'âge de quatre-vingt ans [...], mais rares
sont nos semblables impatients de savoir quel effet ça fait de
périr lentement écrasé par une automobile, le
front maculé d'huile brûlante." (26)
Dans le même ordre d'idées et outre le très
célèbre Christine (roman
dont l'héroïne est une voiture possédée),
Stephen King a écrit d'autres nouvelles avec des
véhicules meurtriers, comme Trucks
(Poids lourds, in Danse Macabre)
ou encore Uncle Otto's
Truck (Le camion d'oncle Otto, in Brume)...
En août, sa nouvelle The
Road Virus Heads North
(Quand l'auto-virus met cap au
nord) est publiée dans
l'anthologie "999" et le
recueil Hearts in
Atlantis l'est en septembre.
Le 1er novembre, Stephen fait une apparition dans le "NBC Show" pour une interview. En décembre, publication de
Blood and
Smoke, le premier recueil de
nouvelles de Stephen King uniquement diffusé sous format audio
(CD ou cassettes). Ce recueil contient trois novellas dont deux
inédites; la première, Lunch at the Gotham Cafe, est (auto-)publiée dans le recueil
Six Stories. Le même mois, Stephen se remet
à écrire et fait état de nombreux projets. Il
commence l'écriture de From a Buick Eight et On
Writing.
L'année 2000 débute
avec la diffusion, en janvier du CD-rom F13 contenant la
nouvelle Everything Ôs
Eventual. En mars (dès
le 14), mise en ligne du premier e-book de Stephen King, une nouvelle
d'environ 16.000 mots intitulée Riding the Bullet (Un tour sur le
bolid', aujourd'hui
disponible en Livre de Poche). King fait pour la deuxième fois
la une du "Times
Magazine" le 27 mai.
Dès le 24 juillet, diffusion sur Internet d'un roman à
épisodes, The
Plant, mais cette fois,
Stephen King court-circuite sa maison d'édition (Simon &
Schuster, avec laquelle il a signé un contrat pour la
publication de trois oeuvres de fiction). Les cinq segments suivants
ont déjà été diffusés (un
épisode par mois, sur le site officiel http://www.stephenking.com). Le 30 novembre, on annonce dans les
journaux que Stephen King va interrompre la publication de
The Plant après le sixième
épisode. Selon lui, ce serait juste une suspension et non un
arrêt définitif, le temps pour lui de travailler sur
d'autres livres et d'autres projets et - comme le lui demande son
agent -, le temps que les premiers épisodes soient traduits
dans d'autres langues. Il faut signaler que "cette décision semble toutefois aussi
assez largement liée à l'échec commercial de
l'expérience, les lecteurs n'ayant pas toujours payé
chaque chapitre téléchargé."
(27)
Mais Stephen a bien, en effet, d'autres projets en chantier... Tout
d'abord des romans : Le
Talisman 2 (initialement
Sequel to the
Talisman, puis
Black House ?), écrit en collaboration avec Peter
Straub; Dreamcatcher
(attendu pour mars 2001, selon le site de l'éditeur);
From a Buick
Eight (d'après le
titre d'une chanson de Bob Dylan, diffusion prévue pour 2002,
selon l'agent de l'auteur); One Headlight
(d'après le titre d'une chanson des Wallflowers, devrait
être publié en 2003); et bien entendu la fin de la saga
de La Tour
Sombre, estimée
à 7 volumes au total, dont la suite, le tome V, serait
intitulé The Crawling
Shadow.... On parle aussi
d'un chapitre de transition entre Le Talisman et
sa suite (sous forme d'e-book, disponible sur Internet)... Ensuite,
des traductions françaises, très attendues; celles de
On Writing (un nouvel essai) et de Hearts in Atlantis (un recueil de nouvelles)... Ainsi que la
réalisation de nombreux films et téléfilms
adaptés de ses oeuvres (et dont les dates ne sont pas encore
arrêtées): The
Girl Who Loved Tom Gordon,
Hearts in
Atlantis, Rose Red (mini-série), The Sun Dog
(from Four Past
Midnight), Desperation, The
Mist (in Brume), The
Talisman (TV
mini-séries), Stud
City
(téléfilm)...
Je remercie les nombreux sites de fans dans lesquels j'ai
pêché de précieux renseignements, notamment
concernant les prix et récompenses qui ont consacré la
carrière de Stephen King, mais également concernant les
projets de l'auteur.
Valérie FRANCES ©
2003
Notes :
(1) in Danse Macabre (Night Shift), J'ai Lu, 1978, p. 25
(2) in Rêves et Cauchemars (Nightmares and Dreamscapes), Tome I, J'ai Lu, 1993, p. 16
(3) in Anatomie de l'horreur (Danse Macabre), Tome I, J'ai Lu, 1981, p. 130
(4) in Anatomie de l'horreur, Tome I, J'ai Lu, 1981, p. 152
(5) La Nouvelle-Angleterre, une région du Nord-Est des Etats-Unis, compte 6 états : Maine, New Hampshire, Vermont, Massachusetts, Rhode Island et Connecticut.
(6) in Anatomie de l'horreur, Tome I, J'ai Lu, 1981, p. 145
(7) in Anatomie de l'horreur, Tome I, J'ai Lu, 1981, p. 143
(8) in Anatomie de l'horreur, Tome I, J'ai Lu, 1981, p. 23
(9) in Anatomie de l'horreur, Tome I, J'ai Lu, 1981, pp. 31-32
(10) in Anatomie de l'horreur, Tome I, J'ai Lu, 1981, p. 41
(11) in Anatomie de l'horreur, Tome I, J'ai Lu, 1981, pp. 178-179
(12) in Anatomie de l'horreur, Tome I, J'ai Lu, 1981, p. 80 (13) in Anatomie de l'horreur, Tome I, J'ai Lu, 1981, p. 144
(14) in Anatomie de l'horreur, Tome I, J'ai Lu, 1981, pp. 146-147
(15) in Stephen King (The Stephen King Companion), par George Beahm, Lefrancq, 1995, p. 250
(16) in Anatomie de l'horreur, Tome I, J'ai Lu, 1981, p. 149
(17) in Stephen King, par George Beahm, Lefrancq, 1995, p. 40
(18) in La Tour Sombre - 1. Le Pistolero, J'ai Lu, 1982, p. 249
(19) in Stephen King, par George Beahm, Lefrancq, 1995,pp. 113-114
(20) in Stephen King, par George Beahm, Lefrancq, 1995, p. 124
(21) in Stephen King, par George Beahm, Lefrancq, 1995, p. 122
(22) in Stephen King, par George Beahm, Lefrancq, 1995, p. 65
(23) in Stephen King, par George Beahm, Lefrancq, 1995, p. 94
(24) in Stephen King, par George Beahm, Lefrancq, 1995, p. 88
(25) in Stephen King, par George Beahm, Lefrancq, 1995, p. 55
(26) in Anatomie de l'horreur, Tome I, J'ai Lu, 1981, pp. 197-198
(27) in Le Soir, jeudi 30 novembre 2000, p. 10
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