Près d'un an après son accident, King s'est produit en séance de lecture publique à à Manhattan (New-York) le 5 mai 2000, au Bowery Ballroom durant le week-end du New Yorker Festival of Literary and Arts. 300 personnes étaient venir l'écouter lire des extraits de sa nouvelle L.T.'s Theory of Pets et parler de son accident. Acclamé par l'auditoire, King a dit qu'il était heureux d'être là, bien qu'un peu nerveux. Il suit sa rééducation trois fois par semaine, pendant deux heures. Sa jambe droite ne fonctionne pas encore bien. "Je ne me sens pas encore très solide, mais je vais mieux".
Stephen King a aussi annoncé qu'il terminait son nouveau roman Cancer, qui se nomme maintenant Dream Catcher :
Le roman serait plus long que les derniers parus.
Le 14 mars a été mis en ligne par Simon et Schuster le premier e-book de Stephen King, une nouvelle de 16.000 mots intitulée Riding the Bullet.
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C'est l'histoire d'un fantôme dans le grand style du genre. L'originalité de cette publication est qu'elle est faite en version électronique, qu'on peut se procurer contre le versement de $ 2,50.
Écrite peu de temps
après l'accident qui faillit coûter la vie à King
en juin dernier, Riding the Bullet narre la journée d'un jeune homme qui est pris en
auto-stop par un conducteur venu d'un autre monde.
Procédé classique, qu'affectionne King pour nous
concocter un mélange imbattable de suspense, de danger et de
peur.
King raconte les circonstances qui lui ont inspiré cette
nouvelle.
Il n'a jamais raconté à
personne cette aventure, et il n'a jamais pu le faire, non par peur
de ne pas être cru, mais parce que cette histoire lui
appartient. Il a toujours senti que la raconter
"déprécierait à la fois lui-même et
l'événement, en rendant son récit aussi
insignifiant et banal que l'anecdote racontée par un moniteur
de colo avant l'extinction des feux."
"J'ai toujours pensé que la raconter amoindrirait l'intérêt de l'intérêt de l'histoire, la rendrait moins intéressante et donnerait une image médiocre de moi-même. Mais depuis que ma mère est morte, je n'ai jamais été capable de bien dormir. Je somnole et je me réveille à nouveau bien sur mes gardes et frissonnant. Laisser la lumière allumée est moins pire, mais pas autant que vous pourriez le croire. Il y a tellement d'ombres. Et les plus allongées pourraient bien être l'ombre de n'importe quoi, vous savez? Vraiment n'importe quoi." King raconte ensuite dans quelles circonstances lui sont arrivés les événements qui ont servi à cette histoire. Lorsqu'il était jeune étudiant à l'université du Maine, il habita un temps un appartement avec 3 autres condisciples. Un jour, il fut appelé au téléphone par une voisine qui habitait juste à côté de la maison de sa mère. La voisine avait eu son numéro de téléphone par un plot magnétique qui se trouvait sur le réfrigérateur de sa mère.
- "«C'est une attaque»,
dit-elle avec l'accent traînant des yankees. «C'est
arrivé à la cantine. Mais ne viens pas toutes affaires
cessantes; les docteurs ont dit que ce n'était pas trop grave
et elle est consciente.
- Oui, mais est-ce qu'elle a toute sa tête?» J'essayais de
rester calme, de ne pas prendre les choses trop au sérieux,
mais mon coeur battait vite et il faisait soudain trop chaud dans la
salle de séjour. J'étais seul dans l'appartement,
c'était un mercredi; et mes co--locataires avaient cours toute
la journée.
- «Oui, mais la première chose qu'elle m'a
demandé, c'est de t'appeler, mais de ne pas te faire peur.
C'est plutôt attentionné, c'est gentil de sa part.
- Oui, évidemment.» J'étais effrayé.
Comment en serait-il autrement quand quelqu'un vous appelle et vous
dit qu'une ambulance est venue chercher votre mère au travail
pour l'emmener à l'hôpital.
- «Elle a dit que tu devais rester là et continuer
à étudier jusqu'au week-end. Tu pourras alors venir la
voir si tu n'as pas trop de travail.»"
Bien sûr, je pensais, pas de problème. Je vais rester
ici dans ce trou à rats qui pue la bière alors que ma
mère est sur un lit d'hôpital à 150 kms,
peut-être en train de mourir.
- "«Elle est encore jeune, ta mère; le problème,
c'est qu'elle s'est laissé prendre du poids ces derniers
temps, c'est pour ça qu'elle fait de l'hypertension; plus les
cigarettes : elle devra arrêter de fumer.»
Attaque ou pas attaque, j'avais des doutes là-dessus, et
j'avais raison. J'ai remercié Mme McCurdy de m'avoir
appelé.
- «C'est la première chose que j'ai faite quand je suis
rentré à la maison. Alors, quand est-ce que tu viens,
Alan? Samedi?» Son ton espiègle suggérait qu'elle
le savait mieux que moi.
J'ai regardé par la fenêtre. C'était un bel
après-midi d'octobre. Le ciel d'un bleu profond de la
Nouvelle-Angleterre resplendissait au-dessus des arbres qui
secouaient leurs feuilles jaunes au-dessus de Mill Street. J'ai
jeté un coup d'oeil sur ma montre. Il était 3h20. Je
m'apprêtais à aller à mon cours de philosophie
à 4 heures, quand le téléphone avait
sonné.
- "«Vous plaisantez? Je serai là ce soir.»"
King n'ose pas dire à Mr. McCardy que sa voiture est hors de service. Elle avait des problèmes de boîtes de vitesse. Elle ne pourrait pas quitter l'allée de la maison dans un avenir prévisible. Il va faire du stop pour se rendre jusque leur petite maison de Harlow. S'il arrive trop tard, il fera un petit somme sur un des canapés de l'hôpital. "Ce n'était pas la première fois que je lèverai le pouce pour aller chez moi ou que je dormirai assis, appuyé à un distributeur de coca."
- "«Je mettrai les clés sous la brouette rouge, tu vois ce que je veux dire?
- Bien sûr.»
Ma mère gardait une vieille brouette rouge près de la porte menant à la remise derrière la maison. L'été, cette brouette débordait de fleurs. Penser à cette brouette, pour une raison ou pour une autre, me ramena à la réalité. Ma mère était à l'hôpital. La petite maison de Harlow où j'avais grandi resterait éteinte ce soir-là. Il n'y aurait personne pour allumer les lumières après le coucher du soleil. Mr McCardy avait beau dire que ma mère était jeune, quarante-huit ans, c'est vraiment vieux.
- "«Sois prudent, Alan. Ne va pas trop vite.»
Bien sûr, ma vitesse dépendrait du conducteur qui me prendrait en stop. Mais vu sous cet angle, j'espérai que celui qui me prendrait roulerait à un train d'enfer. Pour ma part, je n'arriverai jamais assez tôt au Central Maine Medical Center. Mais ce n'était pas la peine d'inquiéter Mr McCardy.
- «Je n'irai pas trop vite. Merci.
- De rien, répondit-elle. Ta mère, ça va aller et elle sera vraiment contente de te voir.»"
King prend ensuite ses dispositions, fait prévenir ses professeurs et les responsables de la fac.
"J'ai mis quelques vêtements
dans mon sac à dos, j'ai ajouté un exemplaire aux pages
cornées de l'Introduction à la philosophie, et je suis parti."
Il sera absent toute la semaine suivante.
"Ma façon de voir le monde a changé beaucoup ce
soir-là et rien dans mon manuel de philosophie ne semblait
correspondre à ca changement.
J'ai vite compris qu'il y avait des choses en dessous, vous voyez, en
dessous, et aucun livre ne peut expliquer ce que c'est. Parfois je
pense qu'il vaut mieux oublier que ces choses -là existent, si
on peut, bien sûr".
Remerciement à Simonsays, pour les
larges extraits qui ont été traduits de leur
présentation de
Riding the Bullet.
Pour vous connecter pour l'achat : http://www.simonsays.com/subs/book.cfm?areaid=21&isbn=0743204670
New York de notre correspondant, 19
mars 2000.
L'histoire relate les péripéties d'un pauvre auto-stoppeur du Maine embarqué dans une flamboyante Mustang conduite par un fantôme. Du Stephen King en somme, comme l'auteur en produit depuis une vingtaine d'années. Riding the Bullet («Monté sur la balle»), le nouvel , ouvrage de l'écrivain américain spécialisé dans l'épouvante grand public, fait un tabac aux États-Unis. La raison première n'est pas tant la qualité de sa prose, mais le fait que le livre est en vente depuis mardi sur l'Internet, en version électronique. Et les résultats ont dépassé toutes les espérances : durant les premières vingt-quatre heures, plus de 400 000 internautes ont commandé le petit roman de pages sur le Net, un record dans le monde de l'édition américaine, pourtant habitué aux ventes mammouth des John Grisham et autre Tom Clancy. C'est surtout la première fois qu'un auteur si renommé accepte de se lancer dans l'aventure du «livre en ligne» (il ne sera pas disponible dans le commerce, ndlr). «Je suis époustouflé, a déclaré Jack Romanos,le président de Simon and Schuster, qui publie King, personne n'aurait pu imaginer qu'autant de gens soient prêts à lire un livre sans le support papier».
Certes, les chiffres sont un peu faussés, car des sociétés, comme Amazon.com par exemple, ont offert le livre à télécharger gratuitement pendant quelques jours. Mais d'autres librairies en ligne, qui vendaient l'ouvrage au modeste prix de 2,50 $ ont enregistré plus de 400 demandes de téléchargement à l'heure. Et le phénomène se poursuit.
A lui seul, le coup de maître de Stephen King pourrait permettre de relancer un secteur de l'édition électronique très récent, qui jusqu'ici n'a pas réussi à s'imposer.
En attendant, King s'est dit «ravi de l'ouverture de ce nouveau marché». Jeudi après-midi, il était toujours impossible de télécharger Riding the Bullet sur le site d'Amazon, «du fait d'un encombrement momentané des serveurs» .
Fabrice Rousselot.Publié avec l'autorisation de Libération : http://www.liberation.com
C'est l'histoire d'un fantôme dans le grand style du genre. L'originalité de cette publication est qu'elle est faite en version électronique, qu'on peut se procurer contre le versement de $ 2,50.
Écrite peu de temps
après l'accident qui faillit coûter la vie à King
en juin dernier, Riding the Bullet narre la journée d'un jeune homme qui est pris en
auto-stop par un conducteur venu d'un autre monde.
Procédé classique, qu'affectionne King pour nous
concocter un mélange imbattable de suspense, de danger et de
peur.
King raconte les circonstances qui lui ont inspiré cette
nouvelle.
Il n'a jamais raconté à personne cette aventure, et il
n'a jamais pu le faire, non par peur de ne pas être cru, mais
parce que cette histoire lui appartient. Il a toujours senti que la
raconter "déprécierait à la fois lui-même
et l'événement, en rendant son récit aussi
insignifiant et banal que l'anecdote racontée par un moniteur
de colo avant l'extinction des feux."
"J'ai toujours pensé que la raconter amoindrirait l'intérêt de l'intérêt de l'histoire, la rendrait moins intéressante et donnerait une image médiocre de moi-même. Mais depuis que ma mère est morte, je n'ai jamais été capable de bien dormir. Je somnole et je me réveille à nouveau bien sur mes gardes et frissonnant. Laisser la lumière allumée est moins pire, mais pas autant que vous pourriez le croire. Il y a tellement d'ombres. Et les plus allongées pourraient bien être l'ombre de n'importe quoi, vous savez? Vraiment n'importe quoi." King raconte ensuite dans quelles circonstances lui sont arrivés les événements qui ont servi à cette histoire.
"Des pirates informatiques sont parvenus à se procurer frauduleusement des exemplaires de "Riding The Bullet". Cette nouvelle de Stephen King est la première |uvre d'un auteur à succès à être publiée uniquement sur l'Internet. Selon Adam Rothberg, porte-parole de l'éditeur américain Simon & Schuster, le piratage aurait été limité à "quelques cas". Après avoir récupéré sans acquiter de droits les 66 pages de Riding The Bullet, en ligne depuis le 14 Mars, les pirates les ont diffusées gratuitement sur au moins six sites. "Nous avons alerté ces sites, qui ont immédiatement arrêté la distribution", a précisé Adam Rothberg. "Cela fait partie du jeu, avec tout ce qui est électronique..."
Au moins 500 000 exemplaires de cette nouvelle avaient été téléchargés au cours des deux premiers jours de sa diffusion. La plupart des lecteurs ayant acquitté $2.5, les recettes des 48 premières heures ont donc dépassé un million de dollars..."
Publié avec l'autorisation de Libération : http://www.liberation.com
Steve a retrouvé son moral et le goût d'écrire. La preuve, il a signé un contrat pour 3 livres avec les éditeurs Simon & Schuster. Il avait fait de même naguère pour Bag of Bones, Hearts in Atlantis et On Writing, à paraître à l'automne.
Alors qu'en décembre Steve jouait avec les nerfs de ses lecteurs (voir informations du fin décembre plus bas), il a maintenant dissipé les doutes qui restaient sur son potentiel. Il a vaincu, selon lui, son blocage d'écriture, a repris goût à écrire, et déborde de projet.
En effet, Stephen King et les éditeurs Simon & Schuster ont signé un contrat pour 3 livres : From a Buick Eight, Cancer, et un recueil de nouvelles.
On a des infos sur From a Buick Eight, mais aucune sur Cancer. Le titre du recueil de nouvelles n'a pas été non plus annoncé. Il pourrait s'agir de One Headlight, titre d'une chanson des Wallflowers.
On a également des infos sur Talisman 2. Le projet a pris un peu de retard, vient juste de commencer en ce mois de janvier, et demandera "une année et demie de travail pour être achevé".
"L'une des pires terreurs que nous ayons à affronter personnellement est la peur de la mort. (...) Rares sont nos semblables impatients de savoir quel effet ça fait de périr lentement écrasé par une automobile, le front maculé d'huile brùlante." (Anatomie de l'horreur, 158)
Plus de six mois après l'accident de juin dernier, où en est exactement Steve?
À part Tabitha (et encore!), personne ne doit le savoir exactement.
La toile américaine est brouillée par des informations contradictoires... variables d'un site à l'autre.
Successivement on a dit durant les derniers mois que King était devenu incapable d'écrire ou qu'il s'y était remis. King fait lui-même des déclarations diverses. Mais il se trahit quand, Katie Couric lui demande dans une interview s'il va utiliser son accident dans un roman, il répond que ça se fera un jour ou l'autre : "Sooner or later everything goes in." Il semblerait cependant qu'en fait King n'aurait pas mis en chantier une oeuvre d'envergure. Mais il ne resterait pas pour autant inactif.
Autres informations concernant son état de santé. Tantôt on le dit en voie de guérison, tantôt on affirme qu'il ne se remettra jamais complètement de son accident. Après six mois de rééducation difficile, des progrès importants restent à faire. Même les informations attribuées aux médecins ne sont pas semblables. Personnellement je croirais plus volontiers ce médecin qui déclare que personne ne peut actuellement savoir, et qu'il faut attendre, ce que King, impatient, supporte comme sa rééducation, difficilement.
Plus gênant, sans qu'on sache exactement ce qu'il en est de ces informations, il serait de nouveau intoxiqué. On sait que Steve s'est drogué quand il était étudiant - il a renoncé difficilement ensuite -et qu'il a toujours été tenté par l'alcool, la bière surtout, dont il a bu à certaines périodes des quantités énormes, rentrant fréquemment soûl chez lui. Tabitha a mis du temps à y mettre bon ordre. Ensuite, pour les enfants, Steve s'est surveillé. Il n'est cependant pas devenu abstinent, mais il a consommé avec modération. Avec toujours un goût net pour l'alcool. Actuellement, Steve prétend être devenu accro aux médicaments analgésiques qu'il a pris et continue à prendre. Plus grave, il se serait remis à l'alcool. "I've never met a drink or a drug that I didn't like - and if I could take it, I took it." "I had a huge capacity for alcohol and I had a huge liking for drugs."
On retrouve un écho différent de ces propos dans une déclaration de Chuck Merril, son agent et ami. King serait un alcoolique et un drogué en voie de guérison : "Stephen is a recovering alcoholic. He is a recovering substance abuser." Mais il assure que "étonnamment, ça n'a jamais interféré avec son oeuvre, mais que ça n'a concerné que sa façon de vivre..." : "But neither of these things got in the way of his work amazingly enough - but it did get in the way of his life."
Les King réagissent actuellement par l'humour. "Me restent l'humour et les drogues", dit King ("Humor and drugs, the two things together, yeah.") Et la rouspétance, ajoute Tabitha.
C'est peut-être à elle qu'il faut laisser le dernier mot, quand elle affirme que son mari fait beaucoup de cinéma pour son public : "He likes to threaten people and tease them with things like." Et qu'elle garde confiance : "I have every confidence that he'll continue to write.".
Propos de King du 2 novembre 1999.
"I am aware that a lot of people have been concerned about press reports that I am either not writing or not able to write. Most of these reports are the result of material taken out of context in the Dateline interview Tabby and I did. What I said--and I believe the actual interview makes this clear--is that I found it extremely difficult to find my way back into writing after the accident. That battle was fought in July however, and I feel that I won a conditional victory. Since the accident I have finished my book on writing, I have written a novelette called "Riding the Bullet," and have begun work on an original miniseries for TV. This is called Rose Red and is an expansion of a screenplay I wrote some years ago. I have also begun talking with Peter Straub about finally writing a sequel to The Talisman - we jokingly called this project T2, although I doubt if there will be a part for Arnold Schwartzenegger. My endurance is much less than it was, and my output has been cut in half, but I am working. I hope that this sets some fears to rest, and believe me when I say that I am very touched by the expressed concern. I am touched, in fact, that anyone cares at all, one way or the other. Now get out there and do something nice for someone else."
*Le Today Show and Dateline du 1er novembre 1999 avait cependant fait à nouveau état des difficultés de King à écrire.
Le même jour un article du Boston Glober avait décrit sa lutte avec l'écriture et rapporté que King ne serait pas assuré de pouvoir encore écrire un livre ("He's not certain he will ever write another book.")
Traduction d'extraits de la relation de David Starp (Associated Press du 29/10/99 :
"Après mon accident, j'ai été dans l'incapacité d'écrire. C'était même comme si je n'avais jamais écrit de ma vie. C'était comme si je repartais de zéro."
L'accident aurait changé sa vision des choses et ses priorités :
"Je ne sais pas si j'aurais encore beaucoup de goût à écrire, ça n'est plus la chose importante de ma vie désormais. Je pense que de pouvoir être capable de marcher et de parler, et même de ramper sur le ventre comme un reptile, m'a rendu intensément reconnaissant envers la vie."
Des petites opérations sont encore nécessaires de temps en temps, en plus de la rééducation : vis à enlever et soins dentaires.
Situation fin septembre :
Son travail. Tabitha incite son mari à écrire depuis fin juillet et lui a préparé un coin-travail adapté. «S'il n'y avait que sa jambe, ça irait.» Elle fait allusion à l'effort que doit subir la hanche cassée. «Il peut tenir une heure avant que la douleur se réveille.» King: «Ça m'a fait du bien de me remettre au travail. Mais quand à faire ce que je faisais auparavant, il ne faut pas trop y compter.»
«Je fais sans doute le quart -peut-être le tiers- de ce que je faisais quand j'étais bien portant. Mais il fallait absolument que je me remette au travail. Et Tabitha était d'accord. C'est d'ailleurs très bien qu'elle soit d'accord, car autrement elle aurait été la première à me dire en face: «Tu te tues au travail, tu en fais trop.»
Ses capacités intellectuelles. «Je crois que j'ai perdu un peu de mon QI quand le type m'a nettoyé le crâne avec un tampon. Quand je suis rentré chez moi, j'ai regardé Titanic et je me suis mis à pleurer: j'ai compris que mon QI avait souffert.»
Parallèles entre certains romans et l'accident. Tabitha a son opinion sur la question: «Au fond, Stephen a écrit tant de choses de façon si convaincantes que ce type de coïncidence est inévitable. Prenez Misery, par exemple. Steve, je crois que tu te rends compte maintenant que c'était tout à fait ça». Et Stephen d'acquiescer: «Oui, oui.»
Steve et Tabitha. King a beaucoup d'estime pour sa femme et a apprécié son comportement: «Elle a été absolument formidable d'un bout à l'autre. Elle ne m'a jamais fait défaut. C'est ça, la vie conjugale. Elle m'a toujours soutenu et ça m'a beaucoup aidé.» Tabitha a momentanément sacrifié sa carrière d'écrivain pour s'occuper de tous les problèmes médicaux et domestiques qui se sont présentés depuis l'accident.
Rééducation. Chaque jour, King a une séance de rééducation d'une heure environ, à laquelle vient s'ajouter tous les deux jours une heure d'exercices intensifs. King: "Ça ne se passe pas trop mal. je me sens beaucoup mieux. ils m'apprennent à replier la jambe.» Il peut actuellement plier sa jambe de 50 à 60 degrés. Les médecins pensent qu'il peut aller jusqu'à 85 degrés environ. Cette rééducation devrait encore un an, mais King ne pourra jamais retrouver l'usage de sa jambe à 100%. Pour la soulever quand il est allongé, il doit utiliser une sangle maintenue à une attelle fixée par vis à la jambe endommagée. Il déplace et la soulève grâce à la sangle, et peut ainsi quitter son lit. «Les cinq premières semaines, je ne pouvais rien bouger. Tout paraissait atrophié.» À l'hôpital, il a subi 5 opérations en quinze jours, et une depuis sa sortie. D'autres interventions sont prévues, mineures, pour enlever les vis et broches encore en place.
Son moral. La rééducation paraît bien longue à quelqu'un qui faisait régulièrement de la musculation au YMCA avant l'accident. Mais il n'y a pas de retard pour l'instant. «J'ai beaucoup à récupérer. je pourrais m'estimer heureux si on me retire l'attelle pour Halloween (la Toussaint).» Bien qu'il soit ennuyé d'être grièvement atteint, il ne se laisse pas aller aux récriminations: «Je refuse de me mettre en colère car ça me prendrait vraiment trop de temps et trop d'énergie. J'ai bien d'autres choses à faire. Il faut absolument que je puisse plier cette jambe de 135 degrés.»
Premières sorties. King est sorti plusieurs fois de chez lui depuis qu'il a regagné son domicile le 9 juillet. La première fois pour aller chez le dentiste se faire soigner quelques caries. La seconde fois pour aller à l'hôpital subir sa sixième intervention chirurgicale. Il s'est rendu deux ou trois fois au Borders Books Music and Cafe près du centre commercial de Bangor, et une fois pour assister à une lecture-conférence de son amie, Tess Geritsen.
Tabitha avait noué un ruban jaune au bout de son pied pour avertir les gens. «Le problème, c'est qu'il est obligé de tenir sa jambe allongée devant lui. On peut facilement se cogner dedans et envoyer tout balader. D'ailleurs, il peut tout juste entrer dans l'ascenseur.»
Son prétendu coma. King est toujours resté conscient. Il a été fortement commotionné: «Je ne savais plus où j'étais et ce que je faisais. Cela ne m'est revenu que très lentement.» Le médecin du Samu arrivé sur les lieux après l'accident lui a demandé où il volait aller «au Stephen's Memorial de Norway ou au Northern Cumberland d Bridgton. Je leur ai dit que je voulais aller à Bridgton parce que c'était là que ma femme avait accouché de notre dernier né et qu'ils avaient été aux petits soins pour moi.»Dès les premiers jours, alors qu'il était sous calmants, il a voulu que Tabitha remplace ses lunettes cassées lors de l'accident pour lire. Il a écouté aussi beaucoup d'enregistrements de musique de rock. Tabitha: «Je ne crois pas que tu te souviennes beaucoup de ce que tu as lu.» Steve: «J'étais complètement drogué. je ne me rendais même pas compte de la situation.»
Sa compréhension de l'accident. Au début de son hospitalisation, King a demandé à un médecin s'il pouvait espérer assister au match de base-ball de première division à Fenway Park le 13 juillet. «Je regardais de côté à ce moment-là et j'ai vu les deux infirmiers échanger un regard plein de compassion, qui m'a fait froid dans le dos. (...) Je me suis dit: je suis vraiment dans un état beaucoup plus grave que je ne pensais, et c'est à ce moment-là que j'ai compris que j'allais devoir faire beaucoup de rééducation.»
Ses réflexions sur son accident: King se rend bien compte qu'il ne s'en est fallu que de quelques centimètres pour qu'il perde la vie: «Tout ce que j'ai pu éviter, je l'ai évité de quelques centimètres.» Le constable Miclou qui a fait le constat de l'accident a en effet précisé ensuite à King que ces 5 centimètres lui ont sauvé la vie: "Si je n'avais pas pivoté vers la gauche, j'aurais heurté la fourgonnette de plein fouet, je me serais fait arracher le haut du crâne ou j'aurais perdu la vie ou j'aurais été totalement paralysé. (É) J'ai été projeté sur les rochers par-dessus la fourgonnette. Il s'en est fallu de peu. La colonne vertébrale a été touchée à quatre endroits différents. J'ai bien failli finir paraplégique.» Quand il évoque son accident, King s'écrie: «Je suis heureux! (...) Quand les gens viennent me voir et me disent: "Alors, comment ça va?", je leur réponds: Bon Dieu que je suis heureux de vous revoir! Je suis heureux de revoir les gens. Vraiment heureux.»
Reconnaissance. King se dit pris de panique lorsqu'il songe qu'il a frôlé la mort, mais cela ne dure pas. Quand on lui demande de résumer ses impressions, il réponds: «Reconnaissance. (...) C'est comme si j'avais été frappé par la foudre. Je marchais le long de la route. Arrive ce type en haut de la côte qui roule sur l'accotement. Reste alors une seconde et demie pour réagir. Comme dit Miclou: "Si vous ne vous étiez pas du tout détourné, vous seriez mort à l'heure actuelle." Mais je ne me souviens pas d'avoir pivoté. C'est bien pour ça que je pense que quelqu'un veille sur moi.» Et en parlant de l'auteur de l'accident: «C'est bien grâce à Dieu qu'il n'a pas ma mort sur la conscience.»
Merci à Bernard Briandet qui a bien voulu traduire la documentation qui a permis d'établir ce bilan.
Bangor, mercredi 11 Aout 1999.
"Je suis d'accord avec Hugh Taylor (BDN, 10 août ) sur l'opinion que toute la discussion du Projet de Blair Witches avec Christopher Smith a été une chose importante. C'est rafraîchissant de voir une controverse dans les pages des lecteurs qui ne concerne pas les armes à feu ou Hillary.Je vais peut-être me faire descendre par les fans enthousiastes de Christopher Smith - comparé à Marty Meltz dans le journal de Portland, Smith est un génie culturel - mais je pense qu'il a complètement faux au sujet de la fin décevante du Projet de Blair Witches.
J'ai souffert d'un accident sérieux vers la mi-juin, et j'ai été beaucoup confiné au lit depuis, mais les assistants de production m'ont envoyé une copie de la bande vidéo du projet. Je l'ai regardé pour la première fois avec mon fils aîné vers la fin de mon séjour à l'hôpital. Ma réaction en ce qui concerne la fin du film était similaire à celle de Smith: vous voulez dire qui c'est tout?
Je pensais ma réaction solide, mais j'ai regardé de nouveau le film avec mon plus jeune fils qui est venu de New York à la maison environ un mois plus tard. Cette fois ci, j'ai remarqué un petit, mais essentiel indice dans les 15 premières minutes du film qui a changé complètement ma compréhension de la fin. J'informe Christopher Smith et tout spectateur qui aurait été déçu, de regarder de nouveau le film, en prêtant une attention particulière à l'entrevue avec les deux pêcheurs.
Je voudrais également remercier chacun, dans la région de Bangor, qui m'a souhaité un bon rétablissement. Je n'ai jamais été aussi touché de ma vie."
Traduction d'un article du Bangor News, envoyé par "ANDRE MARON"<andre.maron@wanadoo.fr>
http://perso.wanadoo.fr/stephen.brown/Index.htm
Le samedi 19 juin, en fin d'après-midi, Stephen King se promenait en marchant sur le bas côté de la route n°5 près de North Lovell, dans le Maine, où se trouve sa résidence d'été. Il portait un livre,mais on ne sait pas s'il le lisait. King a souffert depuis l'an dernier d'un décollement de la rétine, mais il n'y a aucune indication que le mauvais état de sa vue ait un rapport avec l'accident. King était en infraction et aurait dû utiliser l'autre côté de la route.
Arriva une camionnette (un «van» Dodge), dont le conducteur, Bryan Smith, 41 ans, ne roulait pas vite, et n'était pas en état d'ivresse, selon le shérif Matt Baker qui fit l'enquête d'usage. Le conducteur est originaire de la ville voisine de Fregeburg. Il fut distrait par son chien, un Rottweiler, qui s'était détaché dans son van. Il perdit le contrôle de son véhicule, fit une embardée, et faucha Steve, le projetant à cinq mètres de là dans le fossé.
Aucune infraction n'a d'abord été relevée à l'encontre du conducteur.
La situation paraît maintenant plus compliquée aux enquêteurs. (2/7)
Blessures graves: deux fractures à la jambe droite au-dessous du genou, la hanche fracturée, côtes enfoncées, poumon perforé et collapsus pulmonaire, cuir chevelu lacéré. Héliporté aussitôt au Central Maine Hospital de Lewiston, dans l'unité de soins intensifs, King subit une première opération qui dura 5 heures pour parer au plus pressé, notamment le collapsus pulmonaire du côté droit. Une seconde opération eut lieu lundi pour la jambe et les côtes. Et une troisième, la plus délicate, au bassin, mercredi. La remise en état de l'articulation du côté droit de la hanche a duré, selon les sources, de 7 à 10 heures.
Selon les médecins, les trois opérations se sont déroulées normalement et, compte-tenu de ses blessures, l'état de Steve est aussi satisfaisant que possible. Le chirurgien orthopédiste qui l'a opéré de la hanche, le docteur David Brown, disait quand même que mercredi soir King se sentait "un peu lessivé" ("a little wiped out"), mais que c'était un gars plutôt résistant ("a pretty resilient guy"). Le docteur Brown annonçait que si tout allait bien, King pourrait commencer à marcher avec des béquilles à la fin de la semaine prochaine, et quitter l'hôpital dans trois semaines. Le docteur Brown a précisé aussi que ce sont les fractures des côtes qui causaient le plus de souffrances à son patient. On ne sait pas encore combien de petites interventions seront nécessaires pour enlever les multiples vis et plaques des jambes et de la hanche. La remise en bonne forme pourrait prendre plusieurs mois, voire une année, disait la secrétaire de King, Julie Eugley.
Le docteur Brown ajoutait enfin que King était évidemment incapable de lire et d'écrire. Steve a, paraît-il, proposé à un autre praticien, un de ses lecteurs, de lui révéler la fin de sa dernière histoire. Mais le praticien aurait décliné l'offre pour le plaisir d'avoir la surprise à la lecture. Il faudra à King plusieurs mois avant de pouvoir se concentrer sur son travail, compte-tenu des rééducations nécessaires.
King est entouré par sa famille et soutenu par la quantité de souhaits de bon rétablissement qui parviennent à l'hôpital. Tabitha a d'ailleurs demandé que plutôt que d'envoyer des fleurs, un don soit fait à une association caritative. Le docteur Marie Ikossi et plusieurs soignants ont apprécié son "sens de l'humour."
Il faut cependant noter que j'ai appris samedi soir qu'une intervention chirurgicale mineure prévue pour vendredi a dû être reportée à cette semaine pour laisser King récupérer ("Minor surgery scheduled for Friday was postponed to next week to give the author more time to recover, a hospital spokeswoman said.", 24/6/99). Samedi 26, King se trouvait toujours dans un état nécessitant une surveillance médicale continue.
Si son état est indiscutablement grave, à aucun moment King ne s'est trouvé dans le coma. Son état mental n'a pas été affecté. Il est resté conscient et lucide. Dès dimanche, il plaisantait avec sa famille et le personnel médical après sa première opération. Le même jour, le porte-parole du personnel médical signalait que sa vie n'était pas en danger et que King posait les bonnes questions ("he asks appropriate questions"). D'après l'infirmière en chef de l'hôpital, Patricia Fuller, "il a l'air d'avoir le moral."
Mardi 29, il se remettait lentement de sa dernière opération. Il a subi une autre petite opération, consistant à améliorer certains détails des incisions chirurgicales faites la semaine dernière. Ses médecins pensent que les opérations lourdes sont du domaine du passé, et que King ne subira plus que des opérations mineures du genou et de la hanche (plaques et vis).
King s'est assis mercredi 30 dans un fauteuil pour la première fois depuis 10 jours. Son état est toujours considéré comme sérieux, mais stable, avec la perspective de longs mois de réadaptation. Son rétablissement évolue normalement.
King a subi vendredi 2 juillet une 5ème opération, mineure. Il est maintenant capable de se tenir quelques instants sur sa jambe droite, fracturée lors de l'accident. Il se déplace dans un fauteuil roulant et sa rééducation va commencer.
Depuis le 7 juillet, King a commencé une physio-thérapie à l'hôpital du Maine.
Après plus de 3 semaines d'hospitalisation, King est rentré chez lui à Bangor le 14 juillet. Il demeure trop faible pour donner des interviews.
Par le truchement de son entourage,King a remercié ceux qui lui avaient envoyé des témoignages de sympathie et dit qu'il était content d'être rentré chez lui ("he was glade to be home").
Ses docteurs estiment qu'il sera de nombreux mois avant de pouvoir marcher normalement.
Enfin il faut noter qu'une véritable excitation sociologique s'est produite chez les sympathisants de King. Les forum Internet ont regorgé toute la semaine dernière des messages les plus divers, avec les informations extrêmement variées, allant de la résistance des laisses de chien (des fabricants proposaient même leurs produits!) à la problématique chirurgicale, en passant par le destin et la fatalité...Plus de 90.000 e-mails de rétablissement sont parvenus à l'hôpital. Surprenant. Plusieurs dizaines de fans se sont présentés chaque jour pour offrir leur sang pour Steve...
A sa sortie de l'hôpital King a adressé ce message de remerciements
"I want to thank everyone for their concern from the bottom of my heart. I have never been so shaken and touched and moved than by the concern that so many people have expressed for me. I am quite badly hurt, bedridden, but with all my senses intact. My doctors tell me that I should be able to walk again after a long period of recovery, and I hope you will keep me in your thoughts and prayers." Stephen King
July 12, 1999
King ne donne pas son adresse e-mail, mais on peut le contacter par ce moyen en utilisant un intermédiaire. Il faut aller sur cette page de son site officiel:
http://www.stephenking.com/contact.html Il y a un emplacement prévu pour l'envoi d'un courrier, qui sera transmis à son secrétariat. King a un secrétariat de plusieurs personnes, à Bangor même (mais pas chez lui), chargé de lire son courrier et éventuellement d'y répondre. Son adresse:
Pour les courageux qui voudraient en savoir plus:
Extraits d'une interview donnée sur la station de radio WZON-AM, (propriété de Stephen King), lundi 23 août .
The Kings' lives for the immediate future will be unlike anything
they've known in the past. Personal appearances have to be canceled,
including those for his next release, "Hearts in Atlantis,'' which
will appear Sept. 14. Insurance companies and police officers have to
be contacted on a regular basis. Normal family gatherings have to be
altered to accommodate immobility and rehabilitation.
King, 51, was seriously injured June 19 when a light-blue Dodge van
driven by Bryan Smith, 42, of Fryeburg, went off Route 5 in North
Lovell, a community in Oxford County in western Maine. Smith was
distracted by his Rottweiler, named Bullet, drove onto the shoulder
and hit King, throwing him over the van's windshield and into a
ditch. King just missed falling against a rocky ledge. King was
walking against traffic, carrying a book titled "The House'' by
Bentley Little, when he saw Smith coming toward him. In about a
second and a half, King turned a bit to his left to try to get out of
the way.
That probably saved his life, officers said later.
On Friday, the Oxford County District Attorney's office in South
Paris referred Smith's case to the next grand jury session Sept. 30.
District Attorney Norman R. Croteau said the grand jury will decide
what, if any, charges should be brought against Smith. There's one
thing that King wants: the revocation of Smith's driver's license.
"He doesn't have anything that I want, believe me,'' King said Friday
afternoon. "The only thing that he has that I would like to see taken
away is his driver's license.''
Smith's driving record with the Maine Bureau of Motor Vehicles
includes several offenses in the last 10 years. He has been convicted
of driving to endanger and failing to stop upon the signal of a
police officer in March 1998. He also was convicted of failing to
produce evidence of insurance in 1991, operating under the influence
in 1989, and of four speeding violations, two each in 1988 and 1994.
In August 1998, he was charged with driving with a suspended license,
but that charge was dismissed.
"The bottom line is: What the state does to him is the state's
business,'' King said. "What the grand jury does to him is the grand
jury's business. But he has no business on the road. He's a danger to
himself, and he's a danger to others.'' What angers King is what he's
been told about Smith's virtual brushoff of the incident as simply an
accident with minimal consequences.
"We heard that his response is, 'What's the big deal. It was an
accident. I didn't mean to hit him.' In this guy's mind, that makes
it an accident. Well guess what, you have a responsibility when
you're on the road to watch what you're doing,'' King said.
The referral to the grand jury was good news for the Kings. "I'm glad
somebody's going to take some action,'' he said. "I wish it had been
sooner because this guy has no business being on the road. He's
dangerous.
"He's probably out there driving now,'' King continued.
Smith, like others who may become distracted by animals, spilled
soda, fussy children, or cell phone conversations, should have pulled
over to the side of the road to tend to his loose dog, King said.
"The other thing we've got to keep in mind, too, is that we've all
had a situation where we're riding with an animal, the animal can
jump up on the seat and distract you ... and you can swat at it and
lose your attention on the road,'' King said.
"But my understanding is that one of the witnesses is saying that
this guy is down by the entrance to our road, which is almost a
half-mile from where he ultimately struck me,'' he continued. "At
that point he is wandering back and forth. So, it isn't like he was
suddenly surprised and hit me. I wouldn't have a problem with that if
that were the case. But this is going on for a while and he just
didn't stop.
"That was just carelessness,'' he said. "I never had a chance.''
Tabitha King said she believes Smith is legally responsible and
should be punished for reckless driving. "State law does require that
you drive with due caution,'' she said. "There's a lot of things,
like ... being distracted ... [that] come under existing law.
Somebody's got to make an interpretation and say, yeah, this comes
under driving to endanger.''
The Oxford County District Attorney's Office was unaware if Smith had
an attorney representing him. His telephone number is unlisted.
Silver said the referral to the grand jury "is a good thing.''
"Taking it to the grand jury indicates to me that they're looking
into a more serious case,'' Silver said. "So I look at that as a
positive thing.
"I'm very happy that the District Attorney's Office and the [Oxford
County] Sheriff's Department are giving it a very serious look.
That's the way it should be. Unfortunately it's taking a long
time.''
Silver said it's too early to determine whether a civil suit will be
filed in this case, but if there is a suit, it wouldn't be against
the driver. "Bryan Smith doesn't have anything to get,'' Silver said,
without saying who might be the target of a suit.
Avec mes remerciements à WZON-AM.
Author Stephen King, recovering from injuries he suffered when hit
by a van more than two months ago, has a body filled with pain and a
heart carrying many emotions.
He is grateful for being alive, frustrated at not being able to write
as often as in the past, and angry because the driver who hit him
still has a license.
"It's God's grace that he isn't responsible for my death,'' King said
during an interview Friday afternoon at his home.
King and his wife, Tabitha, also an author, spoke to the Bangor Daily
News in an exclusive interview arranged by their Bangor attorney,
Warren Silver. It was the Kings' first public conversation since that
Saturday afternoon in late June when King was hospitalized in serious
but stable condition with multiple fractures to his right leg and
hip, a collapsed lung, broken ribs and a scalp laceration.
The accident
On June 19, King was embarking on one of his favorite hobbies while
at his summer home - a four-mile walk with about 1ñ miles of
it on Route 5. "I always take a book when I go on my walk,'' King
said. "I never read when I'm on that part of the road because that's
the one part of the road where you have no sightline.''
Like anyone who has been injured, he questions himself regularly
about what he could have done to avoid being hit. "If I had left the
house three minutes earlier, I'm at the top of the hill and I can see
this guy all over the road because that's what some of the witnesses
said to the officers,'' King said. "If I'd seen that, I'm off the
side and on the rocks to get out of the guy's way.
"That's the other side of good fortune,'' he continued. After the
accident, many, including officers, were questioning which side of
the road King was walking on. Did he have his back to oncoming
traffic, or was he walking against it?
King was walking against it, facing the van that was coming his
way.
"That might, in some ways, make a difference,'' King said. "I don't
know how it can when the guy's not on the road.
"I was walking where I was supposed to be walking,'' he continued.
"And I was paying attention. And I wasn't on the road. I was doing
everything I was supposed to do.''
King is known for carrying - or reading - a book while he's walking,
something he plans to continue doing once he can walk again.
"Yeah, as long as I'm not on a main road or something like that,'' he
said. "I wasn't reading when I was struck.''
'Am I going to die?'
King doesn't remember the van actually striking him.
"I remember the van coming over the hill,'' King said. "I didn't at
first.''
Oxford County Sheriff's Department Capt. James Miclon brought the
Kings a videotape of the road where the accident occurred, which the
state made of the scene, Tabitha King said.
"[Miclon] shows me this videotape of the road,'' Stephen King said.
"He says to me, 'I've been investigating these things for 20 years.'
He looked at me and he said, '[There's] no way you're not dead.' They
showed me the tape, and I gave him the statement that I could give
him.
"That night, as I was trying to go to sleep, and I was drifting off,
I got it all back,'' King continued. "The part with the guy coming up
over the top of the hill. He just had the shoulder. And I remember
thinking, 'It's a bus. It's a bus on the shoulder of the road.' And
turning to my left. That's all I remember. The next thing I remember
was afterward. I had like a freeze frame of the rear of the
van.''
Turning to his wife, he continued. "And didn't I say to you at the
hospital ...''
"He asked me, 'Was it a Dodge van?''' Tabitha King said. "And I said,
'Yes.' And he said, 'I thought so. I recognized the configuration of
the van.' He thought it was white, and it was light blue.''
Smith stopped after hitting King. So did Lovell resident Chip Baker,
who told Smith to call police. Smith returned a few minutes
later.
"The guy who hit me was sitting there,'' King said. "He had a cane.
When I came to, I was just lying there in the ditch. I said to him,
'Please tell me it's only dislocated.' I could look down and it
looked like the whole bottom half of my body was on sideways.''
King's glasses were knocked off his face and ended up in the van.
Baker didn't recognize King at first because his signature glasses
were missing.
The lenses since have been placed in new frames that were selected in
Auburn, Tabitha King said.
A day after the accident, Baker said, he told King that he would
survive his injuries. He said there are other people worse off than
King, and that he'd be fine.
"I remember that,'' King said Friday before recalling another piece
of the conversation. "I asked him for a cigarette. I haven't had a
cigarette since the night before the accident.
"I took the Dodge van cure,'' he continued, with a chuckle.
Emergency medical technicans arrived within a half-hour. "The guy is
like down in my face,'' King said. "He's just saying, 'Stephen, is
your wife at the big house?' I couldn't remember where any of them
were. I couldn't remember where I'd been or what I was doing. It all
came back to me slowly. I could remember the numbers of the
house.''
"He didn't remember what house they went to,'' Tabitha King
added.
"No. None of it,'' King replied. "But I gave the numbers.
"They asked me which hospital I wanted to go to - did I want to go to
Stephen's Memorial in Norway or did I want to go to Northern
Cumberland in Bridgton,'' King continued. "I told them that I wanted
to go to the Bridgton hospital because that's where my last son was
born, and they took pretty good care of me.
"I remember being in the [ambulance], and the guy saying, 'Go really
fast.' And we were. We were really flying.
"I asked the guy, was I going to die. And he said, 'No, no, no.
You're not going to die.'''
Wedding rings removed
King first was transported to Northern Cumberland Memorial Hospital
before being airlifted by LifeFlight to Central Maine Medical Center
in Lewiston. "'I guess my condition is a lot more serious,''' King
said of what he was thinking when he was wheeled to the
helicopter.
En route, King's lung collapsed. "I could see the sky. It was
beautiful,'' King said. "I could see the blue sky, and I just
couldn't breathe anymore.''
A tube was placed in King's lungs to let air in and he was able to
breathe again.
But his hands were starting to swell, he said. Medical personnel cut
off his clothing, took off his shoes, and then leaned toward him to
talk about his wedding rings.
Tabitha King said Stephen wears two - the original band that was
purchased for $7.50 - "$15 total'' for both his and hers - and a
second she bought for him later.
"One had to be cut off, and is in pieces,'' Tabitha King said. There
are plans to repair it. The other, she said, was pulled from his left
ring finger.
At Northern Cumberland, Tabitha King said, she was handed one of her
husband's shoes. "The other shoe they gave me at Central Maine.''
She didn't know what to do, or the significance of what that meant.
"It was very chaotic,'' she said, because "he seemed very coherent at
Northern Cumberland.''
Word of what happened to her husband, and the extent of his injuries,
came in small doses. "They did not let me see his body,'' Tabitha
King said. "He had a huge gash on his scalp, and his hair was full of
blood. That actually has disappeared into his hair almost
completely.
"But the nature of his hip and leg injuries, I did not understand
then, and it was some time before I did understand them,'' she
continued. "But I did not know he had this problem with his lungs, or
his ribs were broken or anything. They were finding more broken ribs
the day he left Central Maine to come home.''
'Two inches'
King realizes he escaped death by just a few inches, a small
measurement in comparison to his enormous thanks to be alive.
"The things that I missed, I missed them by inches,'' he said about
the way he hit the van and where he landed just shy of the rocky
ledge. "Miclon said two inches - if I hadn't pivoted to the left, I'd
hit the guy or the guy's van and either the top of my head comes off
or I'm dead or I'm a vegetable because they've got the marks on the
windshield.
"I went over the top of the van into the rocks,'' he said. "And I
guess I missed that. My spine was chipped in four places. So I missed
being a quadriplegic.''
His voice raised with excitement, and he looked toward the ceiling of
the entertainment room in his home. "I'm glad. I'm delighted just to
be here,'' he proclaimed.
"People come to see me and they say, 'How are you?' I say, 'Jeez, I'm
glad to see you.' I'm glad to see anybody. I'm really glad.''
The thought of nearly dying frightens him, but only for a moment. He
has a one-word answer when asked what he was thinking when told he
could have died.
"Gratitude.''
"I don't remember being hit,'' King continued. "It's almost like
being hit by lightning. I was just walking along. This guy comes over
the top of the hill. He's got the whole shoulder. You have like a
second and a half to react. Miclon says, 'If you turned the other way
or if you hadn't turned at all, you'd be dead.'
"But I don't remember turning. So, I guess somebody's looking out for
me.''
Physical therapy
King undergoes physical therapy for about an hour every day, with an
additional hour of strenuous work every other day, said Julie Eugley,
one of King's personal assistants.
"It's going pretty well,'' King said. "I'm a lot better than I was.
They're teaching me to re-bend my leg.''
Rehabilitation is expected to last about a year, and even then King
will not be able to walk at 100 percent. "Eighty-five, maybe 90
percent,'' he said. King was laying in a hospital-style bed in an
entertainment room immediately off the kitchen. On the floor next to
him was his dog, Marlow, who was enjoying having her belly
rubbed.
A beige strap was pulled through a halo brace that's secured to his
lower right leg with pins that are drilled through his skin. King
uses the strap to lift his leg, and pull it and the rest of his body
off the bed. He shuttled across the room to a wooden chair, and sat
on its hunter green pillows. Tabitha King adjusted a footstool, and
King asked that it be moved away.
He pulled up his light-gray shorts to reveal scars that are forming
over what were once holes in his leg. They, too, held pins that kept
a brace in place on his right thigh.
"For the first six weeks, I couldn't move anything,'' King said.
"Everything atrophies.''
The footstool is put back under his leg.
The first three weeks after the accident were spent in the hospital.
In less than two weeks of that time, King underwent five surgeries.
he had his sixth a few weeks ago to remove the leg brace from his
thigh. A few more surgeries are planned, he said.
During the first few days, and with his glasses repaired, a heavily
sedated King spent some time reading. "I listened to a lot of stuff
on tape,'' he said.
"I don't think you remember a lot of the things you read,'' Tabitha
King countered.
"I was just bombed on drugs and everything,'' King replied. "I didn't
know what my situation was.''
Within days of his first surgery, doctors wanted King to try walking.
They asked him, "What kind of short-term goals would you like?'' he
said. "And it's like June 25 or June 26.
"And I'm saying, 'Well, if you think I work really hard, the [Major
League Baseball] All-Star Game's at Fenway Park July 13. Do you think
I could get down there in a wheelchair?'
"I just happen to be looking over to the side, and these two nurses
were giving each other these pitying looks, and it put chills in my
heart.
"And I thought to myself, 'I'm in a lot more serious situation than I
thought I was,''' he continued. "And that's when I sort of realized
that I'm just going to have to do a lot of rehab.''
In less than two weeks, King underwent five surgeries. He had his
sixth a few weeks ago to remove the leg brace from his thigh.
King can bend his leg "somewhere between 50 and 60 degrees,'' he
said. The doctors want him to do more than that - about 85 degrees
more.
Rehabilitation remains a long process for a man who was working out
regularly at the YMCA before the accident. But, he said, it's "on
schedule.''
"I've got a lot of recovery to do,'' he said. "If I get the brace off
by Halloween I'd be extremely lucky.''
Although he is angry to be seriously injured, he's not letting it
consume him.
"I refuse to be infuriated because it takes too much of my energy and
too much of my time,'' King said. "I've got a lot of other things to
do. I've got to be able to bend this leg 135 degrees.''
Marriage
Tabitha King has been with her husband throughout the entire ordeal,
putting her writing career on hold to handle all that's tossed her
way since he was hurt.
For a couple of minutes Friday, Stephen King told his wife they
hadn't attached an "electronic gadget'' to his leg. In a comforting
voice she tells him they'll do it later.
"It's a gadget that goes on the leg that's supposed to shoot
electricity into the bone and stimulate massive bone growth,'' King
said. "I wear it because the doctor tells me I need it. If you or
someone else told me this was going to help, I'd say, 'Yeah,
right.'''
Stephen King has taken four trips outside his home since returning
July 9. Once was to the dentist to have work done on several deep
cavities. Another was to the hospital for his sixth surgery.
Two trips have been to Borders Books Music and Cafe near the Bangor
Mall, the second on Thursday night. King attended a reading by his
friend, Tess Gerritsen.
At Borders, Tabitha King wrapped yellow caution tape over the end of
his foot.
"The problem being is that his leg is too long, that it sticks out
way in front of him,'' she said. "It's easy to hit his foot and knock
it over the place. He just barely fit into the elevator.''
"The two trips to Borders have been rather fun,'' Stephen King
said.
"A treat,'' Tabitha King added.
Tabitha King said that Thursday was a turning point for her husband.
He was able to climb to the upstairs of their house and sleep in his
own bed, she said, "with a special mattress.''
Tabitha King was the first to encourage her husband to start writing
again about a month ago. She set up a workstation for him, and helps
situate him in front of it.
"If it were just his leg, it would be one thing,'' Tabitha King said,
mentioning the stress on his broken hip. "He's only good for about an
hour before the injury hurts.''
Stephen King appreciates his wife, and they hugged for a few moments
after the interview. "She's been terrific through the whole thing,''
he said. "She's been right there. This is what being married is
about. She's really been a terrific supporter, and that's been good.
It's been good therapy for me to get back to work.
"But as far doing what I've been doing before, I'm way down in terms
of what I can do.''
Working again
"I'm doing probably a quarter to a third of what I would do if I was
healthy,'' King continued. "I had to go back to work. And she
concurred. And if she concurs, it's the right thing to do because
she's the one who would get in my face and say, 'You're working
yourself to death, you're overdoing it.'''
The Kings are aware of the comparisons made between the accident and
Stephen's books.
"I think what it comes down to is that Steve has imagined very many
things so effectively that there are bound to be these sorts of
coincidences,'' Tabitha King said."'Misery,' for instance. I think
you feel now that you got that right, didn't you Steve?''
"Yep,'' he answered.
Friends and fans
The Kings have been inundated by letters and cards - gestures from
fans and friends all over the world that have overwhelmed them. "I
was totally flattered by the reaction,'' Stephen King said. "People
were sending great big birthday cards.''
"Great big get-well cards,'' said Tabitha King, correcting her
husband.
"Get-well cards,'' King said. "I lost my IQ when that guy swabbed my
head clean. I watched 'Titanic' when I got back home and cried, and I
knew that my IQ had been damaged.''
Avec mes remerciements à Deborah Turcotte et au Bangor Daily
News.
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