Claude Seignolle Les Malédictions
I
Intégrale des romans et
nouvelles en 3 volumes, 1, Phébus Libretto, 2001.
Première édition de
l'oeuvre romanesque complète. Comprend :
Le Rond des Sorciers
(1945),
Marie la
Louve (1947), La Malvenue (1952), Le Diable en
sabots (1959)
Mélange unique de réalité populaire et
d'imaginaire ancestral, de réalisme inquiétant et de
fantastique viscéral, l'univers particulier de Claude
Seignolle constitue une transition indispensable entre
les formes de pensée superstitieuse actuelles et les modes de
fonctionnement de la pensée magique. Sa particularité
est de contribuer à la connaissance d'un fantastique
authentique dans son jaillissement bien éloigné du
fantastique inventé et ludique actuel, devenu conventionnel,
voire fabriqué ou parodique. Ce recueil, le premier d'une
trilogie reprenant les récits romanesques de Seignolle, contient quatre de ses oeuvres majeures, de ses
débuts à la maturité.
Dans ces romans, Seignolle nous
présente une véritable somme des comportements
fantastiques des siècles passés, tels qu'ils existaient
et qu'il a pu les relever il y a peu de temps. Il déroule
devant nos yeux effarés et incrédules une
véritable ronde de sorciers et de désenvoûteurs,
de statue et de pierre malfaisantes, ou de dons jugés
diaboliques par la population. Même le diable participe,
excusez du peu. Pour résumer chaque roman en quelques mots,
pour le lecteur improbable qui ne les aurait pas tous lus, dans
Le Rond des
sorciers, récit de
sorcellerie, un sort paraît jeté sur une famille,
lié depuis deux générations à un
chêne entouré d'un rond de traces suspectes,
supposé être celui des sorciers et sorcières du
diable. La tête d'une statue qui croupissait dans un marais,
rend pyromane et perverse, dans La Malvenue, une
fille devenue singulièrement érotique pour les paysans
du temps. Le
Meneur de Loups a donné
à Marie enfant le don de guérir les blessures
causées par les loups : elle subira la vindicte de ses
concitoyens. Un nouveau forgeron, Le Diable en sabots, vient révéler la malfaisance des
habitants d'un village jusque là apparemment tranquille et
forge jour et nuit ce qui scellera le destin de certains de ses
habitants. Chacune de ces histoires se déroule comme une
tragédie simple, évidente dans on déroulement,
qui conduit le lecteur à une issue inéluctable. Le
style, très particulier, imagé, goûteux,
rocailleux, percutant, et la force de conviction des récits
enchaînent le lecteur.
Tout en traduisant poétiquement un monde fait des peurs
archaïques des hommes face à l'inconnu, Seignolle a donné à ses histoires paysannes la
cohérence captivante d'un univers magique dont l'origine se
perd dans la nuit des temps. Ses oeuvres, qui ne sont pas des
documents ethnographiques comme on le prétend encore trop
souvent, présentent un fantastique original, sans nul autre
pareil. La réussite de Seignolle est de
parvenir à nous faire penser primitivement, comme
fonctionnaient ses paysans restés à un stade
archaïque du développement rationnel. Seignolle nous aide à retrouver les racines du
fantastique, ces forces et ces puissances mystérieuses si
craintes de nos prédécesseurs.
Cette année 2002 verra normalement la parution des deux
volumes suivants. Le lecteur qui ne dispose que de recueils
incomplets, ne doit pas laisser passer cette occasion d'avoir enfin
l'oeuvre de Seignolle sous
une forme maniable et cohérente. Cette édition
complète qui n'existait pas à ce jour, il faut le
signaler, était attendue depuis longtemps. Et, ce qui ne
gâche rien, elle est à un excellent rapport
qualité/prix.
La quatrième de couverture :
Claude
Seignolle, Intégrale des romans et récits : Les
Malédictions I.
La présente intégrale, qui comportera trois volumes,
rassemble toutes les nouvelles et tous les romans brefs que Claude
Seignolle. depuis 1945, a consacrés au Démon des
campagnes (Les Malédictions) et au Démon des villes (La
Nuit des Halles). Des textes qui, en leur temps, fascinèrent
Cendrars, Mac Orlan, Lawrence Durrell...
Ce premier volume réunit tous les récits
composés par l'auteur avant 1960 sur le vaste thème de
la sorcellerie campagnarde.
«On sent à lire ces pages une odeur de sève, de
filles désirées, d'hommes déchirés par le
trouble de leur corps. Il y a là-dedans la senteur des plantes
écrasées par les membres nus vautrés dans la
chaleur amoureuse, puis défaits un instant dans la brume qui
stagne.» Hubert Juin.
«Claude Seignolle en ce siècle est notre Edgar Poe, notre
Nerval.» Jean Contrucci, Le Provençal.
. 2.Étude
détaillée : LA MAGIE DU FONDS DES
ÂGES dans
Les
Malédictions I de Claude Seignolle.
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Roland Ernould © 2001
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