Max Müller,
Mythologie
comparée, suivi des
Nouvelles
Études de mythologie
édition établie par
Pierre Brunel, Laffont-Bouquins, 928 pages, 2002.
Dans la seconde moitié du
XIXème siècle, Max Müller, Anglais, mais Allemand
d'origine, fut un érudit, historien réputé des
religions, grand linguiste, qui créa ce qu'il appela la
mythologie comparée. Ce volume, présenté et
annoté par Pierre Brunel, professeur à la Sorbonne,
réunit pour la première fois des textes de Müller,
jadis traduits en français. Il permettra de découvrir
des études inventives, aussi bien des mythes grecs que des
mythes scandinaves, germaniques, hindous, perses ou africains. Il
deviendra probablement un ouvrage comme le Dictionnaire des symboles chez le même éditeur, essentiel
pour tout amateur de littérature et de mythologie en montrant
à quelles sources l'imaginaire humain s'alimente.
Müller eut des adversaires, qui
l'accusèrent de fétichisme verbal et de nominalisme
mythologique. Louis Ménard va jusqu'à écrire :
"Quand bien même on
parviendrait par des déductions étymologiques plus ou
moins naturelles, à ramener tous les dieux au soleil, toutes
les déesses à l'aurore, la science religieuse n'en
serait pas plus avancée". Par contre, Renan admira Max Müller, correspondit
avec lui et contribua à faire connaître L'Essai de mythologie
comparée. Paul Decharme a
été plus müllérien que Müller
lui-même dans sa Mythologie de la Grèce antique (1884).
Au XXème siècle ,Salomon Reinach et Georges
Dumézil n'abondent pas dans le sens du naturalisme
mythologique de Max Müller, même s'ils conservent son
hypothèse indo-européenne. Müller a
évidemment vieilli, mais continue à proposer des pistes
de réflexion. Dans son avant-propos aux oeuvres de
Müller, Pierre Brunel se dit "sensible au comparatiste en lui, avant qu'on ne donne ce
nom aux spécialistes de littérature comparée. Sa
méthode constamment comparante est infiniment
séduisante. Il fait preuve d'une grande virtuosité et
se meut ainsi presque à plaisir dans une érudition
pourtant massive."
Titulaire d'une chaire de philosophie comparée à
Oxford, Max Müller s'est cantonné dans le domaine
indo-européen qui est le sien. Il a suivi avec
intérêt les thèses évolutionnistes de
Darwin et en tient compte quand il explique que "les religions changent et doivent changer avec
les changements constants dans la pensée et le langage allant
dans le sens d'un progrès de la race humaine."
Le travail critique de Pierre Brunel est remarquable. Il avait
déjà publié en 1981 dans le Dictionnaire des
mythologies qu'Yves Bonnefoy a
dirigé pour les Éditions Flammarion un article sur
"Littérature et mythologie" qui faisait largement place au
solarisme. Pierre Brunel est connu pour sa direction des
indispensables Dictionnaire des mythes Littéraires, éd.
du Rocher, 2ème édition 1994, et le Dictionnaire des
mythes qu'aujourd'hui, éd. du Rocher, 1999. Il est l'auteur de
plusieurs ouvrages, entre autres L'Imaginaire du secret, Presses de l'Université de Grenoble, 1998;
Mythocritique,
théorie d'un parcours, PUF
1992; Le mythe de
la métamorphose, Armand
Colin, 1974.
Signalons aussi le travail
éditorial de la collection Bouquins de chez Laffont, avec
Il faut.après Le Rameau d'Or de James Frazer (4 volumes),
Cultes, mythes et
religions, de Salomon Reinach et
Le folklore
français d'Arnold Van
Gennep (4 volumes).
La
quatrième de couverture :
Il avait tous les
dons. Fils de poète, il aurait été compositeur
de musique si Mendelssohn ne le lui avait déconseillé.
Il se fit sanscritiste et, passant d'Allemagne en Angleterre,
où il se maria et où il fit une brillante
carrière de professeur à l'université d'Oxford,
il éblouit par sa science et charma par sa parole. Max
Müller (1823-1900) fut l'un des plus grands savants de son
temps, linguiste, historien des religions, maître de ce qu'il
appela lui-même la mythologie comparée. Plusieurs de ses
livres furent traduits en français. À partir de ce
qu'il appelait modestement des Chits, un volume d'Essais sur la
mythologie comparée parut à Paris en 1873. Il
était suivi, en 1898, des Nouvelles Études de
mythologie. Le présent volume, qui réunit pour la
première fois les deux ouvrages, permettra de découvrir
ces études à la fois savantes et vibrantes, toujours
inventives, consacrées à des sujets divers, avec pour
centre le soleil dont Müller faisait un principe essentiel
d'explication aussi bien des mythes grecs, que des mythes
scandinaves, germaniques, hindous, perses ou africains. Central
lui-même dans une histoire de la mythographie, ce comparatiste
d'hier ouvre aussi la voie aux comparatistes d'aujourd'hui et invite
à passer du mythe à la littérature.
Table des matières
Avant-propos, par Pierre Brunel. Repères chronologiques,
avertissement.
Préface : Max Müller: un Allemand d'Angleterre, par
Pierre Brunel. Portrait du savant en gros gamin anglais - La
formation germanique - L'autre Müller : Ottfried - Le fils d'un
poète : de Wilhelm Müller à Max Müller - Max
Müller linguiste - Le mythe comme maladie du langage - Discours
de la méthode comparatiste - Les refus de Müller - Le
naturalisme mythologique - Les excès du solarisme - La
tentation universaliste - Le monde comme vanité et comme
représentation - Mythe et poésie.
ESSAIS SUR LA MYTHOLOGIE COMPARÉE, LES TRADITIONS ET LES
COUTUMES
Traduits de l'anglais par Georges Perrot, introduction, par Pierre
Brunel.
Chapitre I : Mythologie comparée
Chapitre II : Mythologie grecque
Chapitre III : Légendes grecques
Chapitre IV : Les Northmans en Islande
Chapitre V : Contes et traditions populaires
Chapitre VI : Contes zoulous
Chapitre VII : Contes populaires tirés du norrain
Chapitre VIII : Moeurs et coutumes
Chapitre IX : La caste
Chapitre X : Sur la migration des fables.
NOUVELLES ÉTUDES DE MYTHOLOGIE
Traduites de l'anglais par Léon Job, introduction, par Pierre
Brunel
Chapitre I : Étude rétrospective.
Chapitre II : Problèmes et méthodes de la
mythographie.
Chapitre lII : L'école analogique.
Chapitre lV : L'École psychologique.
Chapitre : Questions de phonétique.
Annexes.
Max
Müller (1823-1900) fut l'un des plus grands savants de
son temps, éminent linguiste, historien des
religions, maître de ce qu'il appela lui-même la
mythologie comparée. Plusieurs de ses livres furent
traduits en français : Essais sur la mythologie
comparée parut à Paris en 1873, et Nouvelles
études de mythologie en 1898. Le présent
volume, qui réunit pour la première fois les
deux ouvrages, permettra de découvrir les
études à la fois savantes et vibrantes,
toujours inventives, aussi bien des mythes grecs que des
mythes scandinaves, germaniques, hindous, perses ou
africains.
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Pierre
Brunel, professeur à la Sorbonne et membre de
l'lnstitut universitaire de France, est l'auteur de nombreux
ouvrages sur Shakespeare, Baudelaire, Rimbaud, Claudel ou
Butor, mais aussi - et surtout - sur les mythes
littéraires. Désireux de conjuguer
I'étude des textes et l'histoire des religions, donc
de promouvoir une mythocritique, il trouve en Max
Müller à la fois un maître du comparatisme
et un inspirateur pour les écrivains de son
temps
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Roland Ernould © 2002
..
.. du site Imaginaire : liste des auteurs
.. du site Différentes Saisons, revue trimestrielle
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