Bonjour,
Cela fait plusieurs mois que j'ai envie de vous contacter
pour répondre à la critique objective,
positive et ô combien bienveillante que vous avez
rédigée au sujet de mon livre intitulé
Mon pote Harry
Potter.
Tout d'abord, je tiens
à préciser que j'ai découvert votre
site avec beaucoup d'intérêt et l'ai
trouvé original, avec des rubriques très
constructives et qui présentent sous un jour nouveau
les romans de J.K Rowling. Aussi ma déception
a-t-elle été d'autant plus importante quand
j'ai lu votre critique. Mais rassurez-vous, elle ne m'a pas
empêché de dormir. Bien que je respecte votre
avis sur mon ouvrage, car chacun est libre d'en penser ce
qu'il veut, je vais reprendre point par point ce qui me
semble utile, car vous avez tenu de nombreux propos
totalement faux.
Mon livre, contrairement à ce que vous
prétendez, ne trouve pas son origine dans mon site
Internet. Il n'est en aucun cas sa transposition sur papier.
Aucun témoignage de «fan» de
Harry
Potter ne se trouve
sur mon site, alors que la majeure partie de mon livre est
constituée d'interviews de «fans» de tous
âges... Et ce dans le but de faire prendre conscience
que Harry
Potter n'est pas
réservé qu'aux enfants. Les rubriques qui
constituent la seconde moitié du livre ne sont
pas là pour décorer mais pour rendre compte de
l'étendue de l'imagination de J.K. Rowling ou encore
témoigner de ce véritable
phénomène de société qu'est
devenu Harry
Potter. Et si
quelques rubriques de mon site se retrouvent dans mon livre,
j'ai retravaillé et parfois complètement
modifié celles-ci avant de les y inclure. Mais il est
bien évident que les mots du «lexique des mots
sorciers» qui se trouve sur mon site (par exemple) sont
identiques à ceux du lexique de mon livre. La raison
est simple : le thème est le même, à
savoir Harry
Potter ! Je n'allais
pas inventer d'autres «mots sorciers» pour mon
livre ! Et pourtant, si vous observez bien, le lexique qui
figure dans mon livre a été
complété et amélioré.
Vous n'hésitez pas à affirmer que mon livre
est un «recueil
de textes et articles variés», «alimenté au fil des mois par
des courriers de lecteurs». Je vous remercie de me l'apprendre, je
n'étais pas au courant. Les interviews de
«fans» ont été
réalisées par moi-même, en interrogeant
des lecteurs de Harry
Potter, soit en
enregistrant leurs réponses sur dictaphone, soit en
leur envoyant des e-mails, mais je ne me suis en aucun cas
servi de courriers qu'on m'aurait adressés au fil des
mois ! Quant aux «articles variés», je ne
sais pas à quoi vous faites allusion. Tout le texte
des autres rubriques de mon livre a été
écrit par moi même et n'est pas une compilation
d'articles de presse ! Il n'y a pour ainsi dire aucun
article, à moins que vous fassiez allusion aux
quelques citations de Jean-François Ménard et
de J.K. Rowling ??
Je reviens à présent sur votre phrase :
«pas d'analyses
approfondies : l'âge de l'auteur (actuellement 15 ans)
ne lui permet pas de les faire». Si je n'ai en effet pas suivi de cours
de psychologie et serais sans doute dans l'incapacité
de rédiger un essai disons «classique»,
vous semblez ne pas avoir compris l'objectif de mon livre,
qui d'après vos propres mots est incomplet et ne
présente rien de nouveau... alors permettez-moi de
m'interroger sur ce que vous parviendriez à
comprendre d'un essai... Quoi qu'il en soit, c'est tout
à fait délibérément que je n'ai
pas fait d'analyses approfondies (car, vous avez raison,
elles ne le sont pas) : je souhaitais avant tout donner la
parole aux «fans» de Harry Potter, les laisser s'exprimer en toute
liberté, eux qui sont les mieux placés pour le
faire, et non assommer les lecteurs avec des arguments
«psys», à coup de complexe d'dipe ou de
subconscient refoulé. Par ailleurs, je trouve votre
formulation un peu brutale : vous semblez dire que toute
personne de 15 ans est trop stupide pour analyser une
uvre...
J'explique le but de mon
livre et ce choix de donner la parole aux lecteurs dans mon
avant-propos, que je vous conseille vivement de relire. J'y
amène aussi, tout de même, quelques
idées qui montrent que malgré mon jeune
âge je ne suis pas si stupide. Remarquez tout de
même que certains lecteurs interviewés
analysent avec discernement certains points des histoires de
Harry
Potter.
Contrairement à ce que vous avancez, je pense que mon
livre est novateur en ce qu'il est le premier livre en
France à donner la parole aux fans, alors que trois
essais sont déjà parus.
Alors, «les adultes ne peuvent espérer
y rencontrer autre chose qu'un reflet fidèle de
l'ambiance qu'a créée le
phénomène Potter» ? Pas si sûr... nombre d'enfants
et d'adultes qui ont acheté mon
livre m'ont écrit pour me dire qu'il étaient
très heureux d'avoir pu retrouver leurs sentiments de
lecture à travers les interviews et replonger dans
l'ambiance, non pas du phénomène Potter, mais
de l'histoire de Harry Potter elle-même.
Je m'insurge à présent à la lecture du
deuxième paragraphe de votre critique ! Les
interviews sont «des e-mails de plus ou moins jeunes lecteurs
(où quelques grands parents ne sont pas
absents)» ???
Qu'appelez-vous "jeunes lecteurs" ? Dans mon livre
s'expriment, sur les 43 personnes interrogées, 18
personnes de plus de dix-huit ans. Encore une fois, le but
premier de mon livre est de montrer que le lectorat de
Harry
Potter n'est pas
compris uniquement entre dix et seize ans. Si cela n'est pas
une preuve...
Alors, dans mon ouvrage, il n'y a pas que des jeunes
lecteurs interrogés ! En outre, je
répète que les interviews ne proviennent pas
uniquement d'e-mails, et qu'ils ont été de
toute façon retravaillés...
...ce qui nous amène à votre phrase :
«[les
interviews] ont été revus et
améliorés par des spécialistes. Je sais
par expérience à quel point il est parfois
difficile de lire (et même de comprendre!) les textes
des jeunes lecteurs, qui pratiquent une orthographe
phonétique et fantaisiste, écrivant parfois le
contraire de ce qu'ils pensent...]». Je ne sais pas si je dois prendre cela
comme un compliment, car si «spécialiste»
il y a eu, le «spécialiste» n'était
ni plus ni moins... moi-même. Il est bien
évident que des interviews oraux (sur dictaphone)
où même par e-mails (un message
électronique possède aussi, sans aucun doute,
un caractère oral) ne vont pas être reproduits
tels quels dans un livre. Je les
ai retravaillés moi-même, mais je ne suis pas
d'accord avec votre seconde partie de phrase : je n'ai
jamais trahi les idées des gens interrogés et
je suis resté le plus fidèle à leur
style. En résumé, je n'ai
amélioré que la forme mais en respectant
toujours leur façon de penser. Et d'ailleurs,
personne ne s'est plaint jusqu'à présent !
Vous n'avez qu'à comparer les propos de Marie, 10 ans
avec ceux tenus par Micheline, 61 ans ou même Thomas,
21 ans, et vous constaterez que leur manière de
s'exprimer est différente. Marie ne s'exprime pas
avec un vocabulaire adulte mais n'est pas pour autant
incompréhensible. Les questions que j'ai
posées m'ont permis d'obtenir des réponses
claires et cohérentes, et les jeunes lecteurs que
j'ai interrogés n'ont pas employé un
vocabulaire complètement «gaga». Relisez
aussi l'interview de Benjamin, 6 ans : il ne dit pas
n'importe quoi, ne s'exprime pas par onomatopées,
mais ne parle pas non plus de Moi et de Surmoi. Quant
à l'«orthographe phonétique», il est bien évident
que les fautes d'orthographe ont été
corrigées !
Décidément, vous semblez ne pas avoir saisi
que mon livre ne se veut ni une thèse ni un essai.
C'est un document agréable, aux rubriques
variées, aérées..., qui s'adresse
d'abord aux «fans» de Harry Potter (mais aussi ensuite aux non lecteurs qui
voudraient comprendre l'engouement pour ces romans à
travers les interviews des lecteurs eux-mêmes)...
Voyez un peu le vocabulaire que vous employez :
«canevas», «synthèse»,
«méthodologie», «méthodes»
!
Je conçois cependant
votre opinion et accepte que vous puissiez trouver la partie
«interviews» trop longue et
éparpillée. Au vu des critiques que j'ai
reçues au sujet de mon livre, je peux affirmer
que cette sensation dépend totalement des personnes :
certains partagent votre impression et se sont facilement
lassés de ces témoignages qu'ils jugent
répétitifs alors que d'autres ne s'en sont pas
du tout lassés et ont pris plaisir à comparer
les points de vue. Je tiens cependant à
préciser que mon livre peut se lire dans tous les
sens, et si l'on en a assez des interviews, il est possible
de passer à une autre rubrique pour revenir aux
témoignages plus tard. Mon ouvrage se consulte comme
bon nous semble, et j'estime que les termes comme
«méthodologie» sont totalement
inadaptés ici.
Je rectifie maintenant une incompréhension de votre
part qui vous a conduit à un contre-sens. Vous
affirmez : «mais
aucune synthèse n'en a été tirée
[des témoignages]. Cette même absence de
méthodologie se rencontre dans les statistiques
proposées : sur quel échantillonnage? comment
a-t-il été déterminé? avec
quelles méthodes? Quand on connaît les erreurs
des statistiques fournies par des instituts
compétents, avec les outils les plus récents,
on peut penser que de telles statistiques ne veulent rien
dire.»...
Détrompez-vous ! La réponse à vos
questions est dans mon livre ! Si vous aviez
été un peu plus attentif, vous auriez lu au
début du chapitre des statistiques :
«quels sont les
personnages favoris des lecteurs de Harry Potter
dont vous
venez de lire les interviews ? ceux qu'ils aiment le moins ?
à quel sport le Quidditch leur fait-il penser
?» et ensuite :
«Vous pourrez
répondre vous même aux questions et ainsi
constater où vous vous situez par rapport
aux
interviewés...». Il s'agit donc de statistiques sur les
témoignages de mon livre qui précèdent cette
rubrique des sondages ! Les sondés sont donc les 43
lecteurs interrogés... !
Et du coup, la voici votre
synthèse aux interviews : c'est cette rubrique de
statistiques, avec explications des résultats ! Je
n'ai en effet pas souhaité faire une synthèse
approfondie des interviews, encore une fois parce que mon
but n'était pas d'avancer des arguments
psychologiques ou scientifiques. Cette rubrique de sondages
récapitule ce que l'on a pu lire dans les interviews,
apporte quelques explications sans jamais rentrer dans le
domaine de l'essai, et, surtout, laisse le lecteur faire ses
propres conclusions.
Merci pour votre quatrième paragraphe ! Je suis
heureux de constater que quelques lignes de votre critique
sont tout de même positives.
Une remarque toutefois... «Guillemain explique aussi en détail le
"quidditch"» :
ah ? où cela ? Je n'ai pas le souvenir d'avoir
consacré de rubrique au Quidditch. La seule
explication que je donne du Quidditch consiste en une
douzaine de lignes dans le «lexique des mots
sorciers»... ! Êtes-vous certain de bien parler
de Mon pote Harry
Potter ?
Venons-en à présent au chapitre sur les
traductions. Laissez-moi vous rappeler ce que vous
écrivez sur celui-ci : «Dans un chapitre "Parlez-vous
Potter", le lexique des mots sorciers, [note personnelle : non ! celui-là c'est le
précédent ! il s'agit du chapitre
«décryptage et traductions» !]
il rend hommage
à l'imagination du traducteur pour rendre jeux de
mots et sonorités insolites et donne
l'étymologie des termes. Ce chapitre
(Décryptage et traduction) [note
personnelle : oui,
cette fois-ci, c'est le bon !] sur les problèmes de traduction doit
être, pour certains lecteurs, dont les professeurs, le
plus intéressant : on se rappellera que sur ce site
se trouve depuis un an une étude sur le sujet, dont
il semble que l'auteur du livre se soit en partie
inspiré.»
Je suis content que ce
chapitre vous ait plu. C'est sans doute aussi celui qui m'a
procuré le plus de plaisir à écrire
!
En revanche, je suis
désolé d'avoir à vous annoncer que je
ne me suis pas aidé du tout de votre site pour le
réaliser. Je connais en effet la rubrique sur les
traductions qui figure sur votre site, et je vous
félicite pour celle-ci, car elle est très bien
réalisée. Cependant, je n'ai découvert
votre site que bien après avoir terminé
l'écriture de mon livre. Peut-être est-ce
difficile à supporter de savoir que vous n'êtes
plus le seul à proposer un décryptage de
traductions anglais/français, mais, du bas de mes
quinze ans (seize aujourd'hui), j'ai été
capable d'écrire cette rubrique sans votre aide, ne
vous déplaise. C'est pourquoi je vous prierais de ne
pas laisser insinuer que j'aie pu m'inspirer de votre site.
La copie de sites Internet, et la copie en
général, est une chose qui m'a toujours mis
hors de moi. J'ai nombre de fois retrouvé des
fragments de mon site copiés sur d'autres sites
Internet et, croyez-le, je n'oserai jamais copier quoi que
ce soit. C'est un manque total d'originalité et de
créativité.
J'en viens maintenant à votre dernier paragraphe :
«En conclusion,
rien de nouveau dans ce recueil, et un ensemble qui demeure
nécessairement incomplet. L'essentiel n'est-il pas finalement
que les jeunes
lecteurs prennent goût à la lecture, se rendent
compte qu'il y a des "métalivres" qui analysent le
contenu des romans qu'ils ont aimés ?». Croyez-vous
sincèrement, Monsieur, que c'est en lisant un essai
philosophique que des lecteurs de douze ou quatorze ans vont
retrouver les émotions qu'ils ont
éprouvées en lisant Harry Potter ? Croyez-vous qu'ils vont dévorer
chaque page de ces essais sans en être lassés
et discuter ensuite dans les cours de
récréation : «tu as lu l'essai de X. sur
Harry
Potter ? Il est trop
cool, j'ai appris que ma passion pour Harry Potter vient du fait que ces romans me
permettent de me déculpabiliser, de résoudre
mon complexe d'dipe et de m'identifier à un
personnage dont l'éclatement des figures paternelles
me permet de me libérer sans le savoir de l'emprise
de mes vieux» ?
Je vous cite une nouvelle
fois : «On ne
peut évidemment pas leur demander de lire le livre de
Smadja, une universitaire». Vous semblez vous contredire... Ou
alors n'ai-je pas bien compris ce que vous vouliez dire ?
Auquel cas je me demande pourquoi vous dites en conclusion
«l'essentiel
n'est-il pas finalement que les jeunes lecteurs prennent
goût à la lecture, se rendent compte qu'il y a
des "métalivres" qui analysent le contenu des romans
qu'ils ont aimés ?», car je crois bien que Mon pote Harry Potter fait partie de ces
"métalivres". En tout cas, sachez que j'ai lu le livre d'Isabelle Smadja, qui m'a beaucoup
plu.
Enfin : «la
lecture de ce recueil [note
personnelle : le mot
«recueil» me semble inapproprié]
n'apporte rien
à ce que l'on sait déjà». Ce n'est sans doute pas
à moi d'en juger. Je répète
néanmoins que c'est le premier livre à laisser
les «fans» s'exprimer. Il permet peut-être,
aussi, de se rendre compte que Harry Potter plait à toutes les tranches
d'âges. Et cela n'a jamais été
affirmé nettement par les essayistes comme
Benoît Virole ou Isabelle Smadja. Mais surtout, il
constitue peut-être un bon divertissement, et non une
«prise de tête» sur des propos
psychologiques, pour parler jeune.
Je conclurai en vous faisant remarquer que, sur un
livre dont «l'ensemble demeure factuel et ne comporte rien
de véritablement nouveau», vous avez eu bien des choses à
dire.
Je suppose que ces réponses n'auront servi à
rien et que vous ne modifierez pas même les propos
plus ou moins erronés que vous tenez à propos
de mon ouvrage. J'espère cependant que vous aurez la
loyauté et l'honnêteté de publier mon
e-mail sur votre site, à la suite de votre
critique.
Cordialement,
Antoine Guillemain. 22/04//2003
<antoine.guillemain@normandnet.fr>
Bonjour,
Je suis content de faire votre
connaissance et croyez-bien que je suis désolé
de vous avoir fait souffrir par mes critiques. Je ne cherche
pas d'excuse, ma tâche n'est pas facile, et il faut
porter un avis sur un travail d'auteur dont on ne
connaît pas tous les tenants et les aboutissements. La
note de lecture était rédigée pour une
revue pour adultes, elle n'aurait sans doute pas
été de même nature si elle avait
été écrite pour un public
d'adolescents, où j'aurais au contraire
insisté sur le côté "jeune" et
"sympathique" de ce livre de lycéen, en un temps
où l'on ne peut pas dire que la lecture fait encore
vraiment partie des pratiques "culturelles" des
Occidentaux..
Je crois évidemment ce que vous
m'affirmez, et je pense que sur certains points je me suis
trompé dans mon appréciation. Ce qui arrive de
temps en temps pour des auteurs dont je n'ai pas fait,
à leurs yeux, une appréciation exacte de leur
oeuvre, faute de disposer des éléments
nécessaires. Je ne peux faire mieux que de mettre
votre courrier à la suite de la critique du livre, et
je la ferai suivre de cette réponse. Plutôt que
chicaner sur des points qui fâchent, je
préfère souligner à quel point votre
courrier, par sa maturité, montre que votre livre a
eu le mérite, sur le plan personnel, de vous grandir
dans votre esprit. Je suis persuadé que si vous aviez
à l'écrire maintenant, vous verriez des
aspects que vous ne pouviez pas approfondir alors.
Donnez-moi, s'il vous plaît,
votre adresse personnelle. je vous enverrai sans
contre-partie un exemplaire de mon livre qui vient de
paraître chez L'Harmattan : "Du Rond des Sorciers
à Harry Potter, Quatre approches de la magie".
En tous cas, que vous ne soyez pas
découragé à poursuivre dans cette voie.
Une petite partie de mon site est consacrée à
de jeunes auteurs.
/ _Auteurs/JeunesAu.html
Je serai honoré de vous y voir
un jour.
Bien cordialement,
Roland Ernould 23/04/2003
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