Antoine Guillemain, Mon pote Harry Potter

Archipel (Essais - Documents), 2002)

un long courrier de l'auteur

Ce recueil de textes et d'articles variés trouve son origine dans un site Internet créé il y a deux ans par un adolescent âgé de treize ans, site considéré actuellement par les jeunes comme l'une des meilleures sources sur Harry Potter. Alimenté au fil des mois par ces courriers de lecteurs et des apports divers, l'ensemble forme un ouvrage qui intéressera surtout les jeunes, qui trouveront réponse à certaines de leurs interrogations. Inutile de dire que les adultes ne peuvent espérer y rencontrer autre chose qu'un reflet fidèle de l'ambiance qu'a créée le phénomène Potter. Dans ce livre, ils ne trouveront pas d'analyses approfondies : l'âge de l'auteur (actuellement 15 ans) ne lui permet pas de les faire. L'ensemble demeure factuel et ne comporte rien de véritablement nouveau par rapport à ce qui existe déjà. Je reviendrai ultérieurement sur l'introduction du psychologue Serge Tisseron.

La première partie, trop longue, regroupe des e-mails de plus ou moins jeunes lecteurs (où quelques grands parents ne sont pas absents). Pour une bonne partie, ils ont été revus et améliorés par des spécialistes. Je sais par expérience à quel point il est parfois difficile de lire (et même de comprendre!) les textes des jeunes lecteurs, qui pratiquent une orthographe phonétique et fantaisiste, écrivant parfois le contraire de ce qu'ils pensent...

Certains témoignages surprennent par leur maturité. Mais ainsi juxtaposées, ces opinions s'effacent les unes les autres au fur et à mesure que se poursuit la lecture. Un canevas a été proposé, que reprend plus ou moins fidèlement chaque texte, mais aucune synthèse n'en a été tirée. D'où une impression pénible d'éparpillement. Cette même absence de méthodologie se rencontre dans les statistiques proposées : sur quel échantillonnage? comment a-t-il été déterminé? avec quelles méthodes? Quand on connaît les erreurs des statistiques fournies par des instituts compétents, avec les outils les plus récents, on peut penser que de telles statistiques ne veulent rien dire.

Par contre, beaucoup de faits sur l'apprenti sorcier, son univers, ses amis, ses ennemis, son langage, sa portée, la présentation de "cartes d'identité", celles des livres et de son auteur, J.K. Rowling; et aussi celles des personnages (élèves, professeurs) sans oublier les formules magiques. Guillemain explique aussi en détail le "quidditch", sorte de cricket joué sur un balai volant, et promène son lecteur à travers les dédales de Poudlard, cite quelques livres de sa bibliothèque, et ses salles de cours.

Dans un chapitre "Parlez-vous Potter", le lexique des mots sorciers, il rend hommage à l'imagination du traducteur pour rendre jeux de mots et sonorités insolites et donne l'étymologie des termes. Ce chapitre (Décryptage et traduction) sur les problèmes de traduction doit être, pour certains lecteurs, dont les professeurs, le plus intéressant : on se rappellera que sur ce site se trouve depuis un an une étude sur le sujet, dont il semble que l'auteur du livre se soit en partie inspiré. La table des matières en fin de note permettra au lecteur de se rendre compte de la variété du contenu du livre.

Le psychologue Serge Tisseron a honoré l'ouvrage d'une courte préface, avec laquelle il faut bien que je reconnaisse mes désaccords. Je ne partage pas son explication concernant le monde de l'enfance. Ce qui caractérise précisément la situation des hommes archaïques (jadis appelés primitifs"), des enfants ou des contemporains incultes, est leur ignorance des outils abstraits qui permettent aux plus avancés culturellement de pratiquer un investigation raisonnée du réel. Ils procèdent donc par la méthode des essais et correction des erreurs. Faute de pouvoir utiliser des outils plus rationnels, ils inventent des explications ou des justifications naïves qui ne peuvent que s'inspirer de leur propre psychologie. Ce qu'on appelle l'esprit "magique", fait de désirs inassouvis et d'intentionnalités, fonctionne suivant le modèle d'une psychologie humaine naïve. Chez les adultes, disparaît certes l'étonnement devant les choses simples : les bateaux ne se "soutiennent" pas parce qu'ils sont "forts" ou ont des jambes! La connaissance du principe d'Archimède, et de bien d'autres savoirs démontrés, fait disparaître de telles explications élémentaires et fausses. Mais d'autres étonnements ne réapparaissent-ils pas à un niveau plus élevé, devant de multiples réalités qui intriguent et étonnent les savants, et souvent sont à l'origine de leur recherche? La connaissance consiste précisément à aller d'étonnement en étonnement. L'étonnement est le moteur de la vie intellectuelle. Bien sûr, de trop nombreux adultes, à l'esprit routinier, pressés de jouir plus simplement de l'existence, finissent par ignorer cet état d'esprit. Trop de parents ne veulent plus se fatiguer à chercher pour répondre aussi justement que possible aux questions des enfants leur disent n'importe quoi, ou leur allèguent qu'ils le sauront plus tard...

À plus forte raison une affirmation comme celle que le "monde est magique" n'a pas beaucoup de sens. Pour les individus inquiets et crédules, les «êtres magiques» ne sont nullement une idée ou une invention de l'imagination, mais bien une réalité, qui accompagne l'histoire, à la recherche d'explications face à un monde inexpliqué. Si bien qu'à la question : y a-t-il des «êtres magiques?», la réponse sera la suivante. Si on entend par réalité qui est proposée par notre monde culturel occidental rationnel, il n'y a pas êtres magiques. Mais il faut bien admettre une forme de réalité qui, au cours d'une étape ethnologique de l'esprit humain, d'un drame existentiel historiquement déterminé et dépassé, a inventé ou admis jadis la réalité de tels êtres au sein d'une civilisation magique. En ce sens, pour les rationalistes les êtres magiques n'existent plus, mais ils ont existé dans des mentalités différentes, ou continuent à exister là où ces mentalités anciennes se sont maintenues. Et ils peuvent même revenir en Occident dans la mesure où nous abdiquons les caractères positifs de notre civilisation, pour redescendre sur le plan archaïque de l'expérience magique. Ou celui de l'enfance.

On peut ainsi penser que, symboliquement, une des fonctions de la littérature fantastique est de permettre innocemment la survivance d'une mentalité ancienne, actuellement recouverte par une formation critique, scientifique et technique. La création d'un monde où les mots rendent la force à l'écho affaibli d'antiques luttes humaines, qui avaient perdu, pour nous, leur signification exacte, la "foi dans la magie, qui seule rend la magie possible..." (Stephen King, Ça, 865). La puissance de traditions archaïques, encore actives dans notre vie quotidienne, et qui sous-tendent secrètement la diversité de nos manifestations culturelles, se trouve ainsi admise et reconnue, dans la perspective médiate de la création, en particulier littéraire.

En conclusion, rien de nouveau dans ce recueil, et un ensemble qui demeure nécessairement incomplet. L'essentiel n'est-il pas finalement que les jeunes lecteurs prennent goût à la lecture, se rendent compte qu'il y a des "métalivres" qui analysent le contenu des romans qu'ils ont aimés? On ne peut évidemment pas leur demander de lire le livre de Smadja, une universitaire. Si la lecture de ce recueil est un premier pas, sa publication se justifie, même si elle n'apporte rien à ce que l'on sait déjà. Et comme en France le tome 5, Harry Potter et l'ordre du Phénix, ne paraîtra pas avant plusieurs mois, pour atténuer leur impatience, il constitue une bonne idée de cadeau pour les jeunes lecteurs trop impatients.

La quatrième de couverture :

Ils ont 6, 34 ou 73 ans, et ils lisent Harry Potter. Antoine Guillemain leur a demandé pourquoi. Mais aussi : que diriez-vous à Harry si vous le rencontriez ? Selon vous, qu'adviendra-t-il de Harry dans les prochains tomes de la série ? Quel sortilège aimeriez-vous pouvoir lancer ? À quel poste aimeriez-vous jouer au Quidditch ? À votre avis, Voldemort et Harry sont-ils apparentés ?

L'enquête, minutieuse, se poursuit entre les lignes des quatre romans publiés par J. K. Rowling : d'où lui vient sa prodigieuse imagination ? Comment a-t-elle inventé les noms de ses personnages ? Comment a été relevé le défi de la traduction ?

Ce guide est aussi un vade-mecum du Moldu de base, qui y trouvera les fiches d'identité commentées des principaux personnages, un lexique des termes de sorcellerie et des formules magiques, des données statistiques, des conseils pratiques avant d'embarquer pour Poudlard, des quiz, un ban critique des liens Internet, une présentation de l'abondante «littérature potterienne», et de nombreuses informations insolites...

Table des matières :

Préface, par Serge Tisseron
Avant-propos
Harry, mon sorcier bien-aimé
Et vous... quels sont vos goûts ?
Sondages
La carte d'identité de Harry Potter
La carte d'identité des livres
Des histoires à dormir debout !
Galerie de portraits
La salle des profs de Poudlard
Parlez-vous Potter ?
Le lexique des mots sorciers
Décryptage et traduction

Abracadabrantesque !
Les formules magiques
La bibliothèque des sorciers
Madame Harry Potter. J. K Rowling
Des faits et des chiffres `
Dis-moi, Harry
"Dites-moi,J. K Rowling"
Harry Potter à l'école des Moldus
Harry-Quiz
La Pottermania. On aura tout vu !
Les produits dérivés
Que nous réserves-tu, Harry ?
Conclusion
Liens Internet

Présentation de l'éditeur
L'origine de ce livre, oeuvre d'un garçon de 15 ans, un credo : Harry Potter est plus qu'un livre pour la jeunesse. Il touche toutes les générations, parce qu'il est une formidable transposition de notre société. Antoine Guillemain a donc souhaité donner la parole aux fans de J. K. Rowling, de 7 à 77 ans : pourquoi lisez-vous Harry Potter ? Qu'y trouvez-vous ? que lisez-vous d'autre ? L'enquête, minutieuse, se poursuit entre les lignes des 4 volumes publiés par J. K. Rowling : comment a-t-elle imaginé les noms de ses personnages ? comment a été relevé le défi de la traduction ? etc. Ce guide se veut aussi un vademecum du Moldu de base, qui y trouvera les fiches d'identités commentées des principaux personnages, un lexique des termes de sorcellerie, des données statistiques, des conseils pratiques avant d'embarquer pour Poudlard, des quiz, la critique des liens Internet et des produits dérivés.

Roland Ernould © 2002

Lycéen en classe de seconde près de Rouen, Antoine Guillemain a découvert Harry Potter en l'an 2000, à l'âge de treize ans. Devenu un inconditionnel de l'apprenti sorcier, il a créé son propre site Internet, I'un des meilleurs consacrés à Harry Potter.

Son site : http://www.ifrance.com/potter/harry.htm

 

Bonjour,
 
Cela fait plusieurs mois que j'ai envie de vous contacter pour répondre à la critique objective, positive et ô combien bienveillante que vous avez rédigée au sujet de mon livre intitulé
Mon pote Harry Potter.

Tout d'abord, je tiens à préciser que j'ai découvert votre site avec beaucoup d'intérêt et l'ai trouvé original, avec des rubriques très constructives et qui présentent sous un jour nouveau les romans de J.K Rowling. Aussi ma déception a-t-elle été d'autant plus importante quand j'ai lu votre critique. Mais rassurez-vous, elle ne m'a pas empêché de dormir. Bien que je respecte votre avis sur mon ouvrage, car chacun est libre d'en penser ce qu'il veut, je vais reprendre point par point ce qui me semble utile, car vous avez tenu de nombreux propos totalement faux.
 
Mon livre, contrairement à ce que vous prétendez, ne trouve pas son origine dans mon site Internet. Il n'est en aucun cas sa transposition sur papier. Aucun témoignage de «fan» de
Harry Potter ne se trouve sur mon site, alors que la majeure partie de mon livre est constituée d'interviews de «fans» de tous âges... Et ce dans le but de faire prendre conscience que Harry Potter n'est pas réservé qu'aux enfants. Les rubriques qui constituent  la seconde moitié du livre ne sont pas là pour décorer mais pour rendre compte de l'étendue de l'imagination de J.K. Rowling ou encore témoigner de ce véritable phénomène de société qu'est devenu Harry Potter. Et si quelques rubriques de mon site se retrouvent dans mon livre, j'ai retravaillé et parfois complètement modifié celles-ci avant de les y inclure. Mais il est bien évident que les mots du «lexique des mots sorciers» qui se trouve sur mon site (par exemple) sont identiques à ceux du lexique de mon livre. La raison est simple : le thème est le même, à savoir Harry Potter ! Je n'allais pas inventer d'autres «mots sorciers» pour mon livre ! Et pourtant, si vous observez bien, le lexique qui figure dans mon livre a été complété et amélioré.
 
Vous n'hésitez pas à affirmer que mon livre est un «
recueil de textes et articles variés», «alimenté au fil des mois par des courriers de lecteurs». Je vous remercie de me l'apprendre, je n'étais pas au courant. Les interviews de «fans» ont été réalisées par moi-même, en interrogeant des lecteurs de Harry Potter, soit en enregistrant leurs réponses sur dictaphone, soit en leur envoyant des e-mails, mais je ne me suis en aucun cas servi de courriers qu'on m'aurait adressés au fil des mois ! Quant aux «articles variés», je ne sais pas à quoi vous faites allusion. Tout le texte des autres rubriques de mon livre a été écrit par moi même et n'est pas une compilation d'articles de presse ! Il n'y a pour ainsi dire aucun article, à moins que vous fassiez allusion aux quelques citations de Jean-François Ménard et de J.K. Rowling ??
 
Je reviens à présent sur votre phrase : «
pas d'analyses approfondies : l'âge de l'auteur (actuellement 15 ans) ne lui permet pas de les faire». Si je n'ai en effet pas suivi de cours de psychologie et serais sans doute dans l'incapacité de rédiger un essai disons «classique», vous semblez ne pas avoir compris l'objectif de mon livre, qui d'après vos propres mots est incomplet et ne présente rien de nouveau... alors permettez-moi de m'interroger sur ce que vous parviendriez à comprendre d'un essai... Quoi qu'il en soit, c'est tout à fait délibérément que je n'ai pas fait d'analyses approfondies (car, vous avez raison, elles ne le sont pas) : je souhaitais avant tout donner la parole aux «fans» de Harry Potter, les laisser s'exprimer en toute liberté, eux qui sont les mieux placés pour le faire, et non assommer  les lecteurs avec des arguments «psys», à coup de complexe d'dipe ou de subconscient refoulé. Par ailleurs, je trouve votre formulation un peu brutale : vous semblez dire que toute personne de 15 ans est trop stupide pour analyser une uvre...

J'explique le but de mon livre et ce choix de donner la parole aux lecteurs dans mon avant-propos, que je vous conseille vivement de relire. J'y amène  aussi, tout de même, quelques idées qui montrent que malgré mon jeune âge je ne suis pas si stupide. Remarquez tout de même que certains lecteurs interviewés analysent avec discernement certains points des histoires de Harry Potter. Contrairement à ce que vous avancez, je pense que mon livre est novateur en ce qu'il est le premier livre en France à donner la parole aux fans, alors que trois essais sont déjà parus.

Alors, «les adultes ne peuvent espérer y rencontrer autre chose qu'un reflet fidèle de l'ambiance qu'a créée le phénomène Potter» ? Pas si sûr... nombre d'enfants et d'adultes qui ont acheté mon livre m'ont écrit pour me dire qu'il étaient très heureux d'avoir pu retrouver leurs sentiments de lecture à travers les interviews et replonger dans l'ambiance, non pas du phénomène Potter, mais de l'histoire de Harry Potter elle-même.
 
Je m'insurge à présent à la lecture du deuxième paragraphe de votre critique ! Les interviews sont «
des e-mails de plus ou moins jeunes lecteurs (où quelques grands parents ne sont pas absents)» ??? Qu'appelez-vous "jeunes lecteurs" ? Dans mon livre s'expriment, sur les 43 personnes interrogées, 18 personnes de plus de dix-huit ans. Encore une fois, le but premier de mon livre est de montrer que le lectorat de Harry Potter n'est pas compris uniquement entre dix et seize ans. Si cela n'est pas une preuve...
Alors, dans mon ouvrage, il n'y a pas que des jeunes lecteurs interrogés ! En outre, je répète que les interviews ne proviennent pas uniquement d'e-mails, et qu'ils ont été de toute façon retravaillés...
 
...ce qui nous amène  à votre phrase : «
[les interviews] ont été revus et améliorés par des spécialistes. Je sais par expérience à quel point il est parfois difficile de lire (et même de comprendre!) les textes des jeunes lecteurs, qui pratiquent une orthographe phonétique et fantaisiste, écrivant parfois le contraire de ce qu'ils pensent...]». Je ne sais pas si je dois prendre cela comme un compliment, car si «spécialiste» il y a eu, le «spécialiste» n'était ni plus ni moins... moi-même. Il est bien évident que des interviews oraux (sur dictaphone) où même par e-mails (un message électronique possède aussi, sans aucun doute, un caractère oral) ne vont pas être reproduits tels quels dans un livre. Je les ai retravaillés moi-même, mais je ne suis pas d'accord avec votre seconde partie de phrase : je n'ai jamais trahi les idées des gens interrogés et je suis resté le plus fidèle à leur style. En résumé, je n'ai amélioré que la forme mais en respectant toujours leur façon de penser. Et d'ailleurs, personne ne s'est plaint jusqu'à présent ! Vous n'avez qu'à comparer les propos de Marie, 10 ans avec ceux tenus par Micheline, 61 ans ou même Thomas, 21 ans, et vous constaterez que leur manière de s'exprimer est différente. Marie ne s'exprime pas avec un vocabulaire adulte mais n'est pas pour autant incompréhensible. Les questions que j'ai posées m'ont permis d'obtenir des réponses claires et cohérentes, et les jeunes lecteurs que j'ai interrogés n'ont pas employé un vocabulaire complètement «gaga». Relisez aussi l'interview de Benjamin, 6 ans : il ne dit pas n'importe quoi, ne s'exprime pas par onomatopées, mais ne parle pas non plus de Moi et de Surmoi. Quant à l'«orthographe phonétique», il est bien évident que les fautes d'orthographe ont été corrigées !
 
Décidément, vous semblez ne pas avoir saisi que mon livre ne se veut ni une thèse ni un essai. C'est un document agréable, aux rubriques variées, aérées..., qui s'adresse d'abord aux «fans» de
Harry Potter (mais aussi ensuite aux non lecteurs qui voudraient comprendre l'engouement pour ces romans à travers les interviews des lecteurs eux-mêmes)... Voyez un peu le vocabulaire que vous employez : «canevas», «synthèse», «méthodologie», «méthodes» !

Je conçois cependant votre opinion et accepte que vous puissiez trouver la partie «interviews» trop longue et éparpillée. Au vu des critiques que j'ai reçues au sujet de mon  livre, je peux affirmer que cette sensation dépend totalement des personnes : certains partagent votre impression et se sont facilement lassés de ces témoignages qu'ils jugent répétitifs alors que d'autres ne s'en sont pas du tout lassés et ont pris plaisir à comparer les points de vue. Je tiens cependant à préciser que mon livre peut se lire dans tous les sens, et si l'on en a assez des interviews, il est possible de passer à une autre rubrique pour revenir aux témoignages plus tard. Mon ouvrage se consulte comme bon nous semble, et j'estime que les termes comme «méthodologie» sont totalement inadaptés ici.
 
Je rectifie maintenant une incompréhension de votre part qui vous a conduit à un contre-sens. Vous affirmez : «
mais aucune synthèse n'en a été tirée [des témoignages]. Cette même absence de méthodologie se rencontre dans les statistiques proposées : sur quel échantillonnage? comment a-t-il été déterminé? avec quelles méthodes? Quand on connaît les erreurs des statistiques fournies par des instituts compétents, avec les outils les plus récents, on peut penser que de telles statistiques ne veulent rien dire.»... Détrompez-vous ! La réponse à vos questions est dans mon livre ! Si vous aviez été un peu plus attentif, vous auriez lu au début du chapitre des statistiques : «quels sont les personnages favoris des lecteurs de Harry Potter dont vous venez de lire les interviews ? ceux qu'ils aiment le moins ? à quel sport le Quidditch leur fait-il penser ?» et ensuite : «Vous pourrez répondre vous même aux questions et ainsi constater où vous vous situez par rapport aux interviewés...». Il s'agit donc de statistiques sur les témoignages de mon livre qui précèdent cette rubrique des sondages ! Les sondés sont donc les 43 lecteurs interrogés... !

Et du coup, la voici votre synthèse aux interviews : c'est cette rubrique de statistiques, avec explications des résultats ! Je n'ai en effet pas souhaité faire une synthèse approfondie des interviews, encore une fois parce que mon but n'était pas d'avancer des arguments psychologiques ou scientifiques. Cette rubrique de sondages récapitule ce que l'on a pu lire dans les interviews, apporte quelques explications sans jamais rentrer dans le domaine de l'essai, et, surtout, laisse le lecteur faire ses propres conclusions.
 
Merci pour votre quatrième paragraphe ! Je suis heureux de constater que quelques lignes de votre critique sont tout de même positives.
Une remarque toutefois... «
Guillemain explique aussi en détail le "quidditch"» : ah ? où cela ? Je n'ai pas le souvenir d'avoir consacré de rubrique au Quidditch. La seule explication que je donne du Quidditch consiste en une douzaine de lignes dans le «lexique des mots sorciers»... ! Êtes-vous certain de bien parler de Mon pote Harry Potter ?
 
Venons-en à présent au chapitre sur les traductions. Laissez-moi vous rappeler ce que vous écrivez sur celui-ci : «
Dans un chapitre "Parlez-vous Potter", le lexique des mots sorciers, [note personnelle : non ! celui-là c'est le précédent ! il s'agit du chapitre «décryptage et traductions» !] il rend hommage à l'imagination du traducteur pour rendre jeux de mots et sonorités insolites et donne l'étymologie des termes. Ce chapitre (Décryptage et traduction) [note personnelle : oui, cette fois-ci, c'est le bon !] sur les problèmes de traduction doit être, pour certains lecteurs, dont les professeurs, le plus intéressant : on se rappellera que sur ce site se trouve depuis un an une étude sur le sujet, dont il semble que l'auteur du livre se soit en partie inspiré.»

Je suis content que ce chapitre vous ait plu. C'est sans doute aussi celui qui m'a procuré le plus de plaisir à écrire !

En revanche, je suis désolé d'avoir à vous annoncer que je ne me suis pas aidé du tout de votre site pour le réaliser. Je connais en effet la rubrique sur les traductions qui figure sur votre site, et je vous félicite pour celle-ci, car elle est très bien réalisée. Cependant, je n'ai découvert votre site que bien après avoir terminé l'écriture de mon livre. Peut-être est-ce difficile à supporter de savoir que vous n'êtes plus le seul à proposer un décryptage de traductions anglais/français, mais, du bas de mes quinze ans (seize aujourd'hui), j'ai été capable d'écrire cette rubrique sans votre aide, ne vous déplaise. C'est pourquoi je vous prierais de ne pas laisser insinuer que j'aie pu m'inspirer de votre site. La copie de sites Internet, et la copie en général, est une chose qui m'a toujours mis hors de moi. J'ai nombre de fois retrouvé des fragments de mon site copiés sur d'autres sites Internet et, croyez-le, je n'oserai jamais copier quoi que ce soit. C'est un manque total d'originalité et de créativité.
 
J'en viens maintenant à votre dernier paragraphe : «
En conclusion, rien de nouveau dans ce recueil, et un ensemble qui demeure nécessairement incomplet. L'essentiel n'est-il pas finalement que les jeunes lecteurs prennent goût à la lecture, se rendent compte qu'il y a des "métalivres" qui analysent le contenu des romans qu'ils ont aimés ?». Croyez-vous sincèrement, Monsieur, que c'est en lisant un essai philosophique que des lecteurs de douze ou quatorze ans vont retrouver les émotions qu'ils ont éprouvées en lisant Harry Potter ? Croyez-vous qu'ils vont dévorer chaque page de ces essais sans en être lassés et discuter ensuite dans les cours de récréation : «tu as lu l'essai de X. sur Harry Potter ? Il est trop cool, j'ai appris que ma passion pour Harry Potter vient du fait que ces romans me permettent de me déculpabiliser, de résoudre mon complexe d'dipe et de m'identifier à un personnage dont l'éclatement des figures paternelles me permet de me libérer sans le savoir de l'emprise de mes vieux» ?

Je vous cite une nouvelle fois : «On ne peut évidemment pas leur demander de lire le livre de Smadja, une universitaire». Vous semblez vous contredire... Ou alors n'ai-je pas bien compris ce que vous vouliez dire ? Auquel cas je me demande pourquoi vous dites en conclusion «l'essentiel n'est-il pas finalement que les jeunes lecteurs prennent goût à la lecture, se rendent compte qu'il y a des "métalivres" qui analysent le contenu des romans qu'ils ont aimés ?», car je crois bien que Mon pote Harry Potter fait partie de ces "métalivres". En tout cas, sachez que j'ai lu le livre d'Isabelle Smadja, qui m'a beaucoup plu.
 
Enfin : «
la lecture de ce recueil [note personnelle : le mot «recueil» me semble inapproprié] n'apporte rien à ce que l'on sait déjà». Ce n'est sans doute pas à moi d'en juger. Je répète néanmoins que c'est le premier livre à laisser les «fans» s'exprimer. Il permet peut-être, aussi, de se rendre compte que Harry Potter plait à toutes les tranches d'âges. Et cela n'a jamais été affirmé nettement par les essayistes comme Benoît Virole ou Isabelle Smadja. Mais surtout, il constitue peut-être un bon divertissement, et non une «prise de tête» sur des propos psychologiques, pour parler jeune.
 
Je conclurai  en vous faisant remarquer que, sur un livre dont «
l'ensemble demeure factuel et ne comporte rien de véritablement nouveau», vous avez eu bien des choses à dire.
 
Je suppose que ces réponses n'auront servi à rien et que vous ne modifierez pas même les propos plus ou moins erronés que vous tenez à propos de mon ouvrage. J'espère cependant que vous aurez la loyauté et l'honnêteté de publier mon e-mail sur votre site, à la suite de votre critique.
 
Cordialement,
Antoine Guillemain
. 22/04//2003 <antoine.guillemain@normandnet.fr>


Bonjour,

Je suis content de faire votre connaissance et croyez-bien que je suis désolé de vous avoir fait souffrir par mes critiques. Je ne cherche pas d'excuse, ma tâche n'est pas facile, et il faut porter un avis sur un travail d'auteur dont on ne connaît pas tous les tenants et les aboutissements. La note de lecture était rédigée pour une revue pour adultes, elle n'aurait sans doute pas été de même nature si elle avait été écrite pour un public d'adolescents, où j'aurais au contraire insisté sur le côté "jeune" et "sympathique" de ce livre de lycéen, en un temps où l'on ne peut pas dire que la lecture fait encore vraiment partie des pratiques "culturelles" des Occidentaux..

Je crois évidemment ce que vous m'affirmez, et je pense que sur certains points je me suis trompé dans mon appréciation. Ce qui arrive de temps en temps pour des auteurs dont je n'ai pas fait, à leurs yeux, une appréciation exacte de leur oeuvre, faute de disposer des éléments nécessaires. Je ne peux faire mieux que de mettre votre courrier à la suite de la critique du livre, et je la ferai suivre de cette réponse. Plutôt que chicaner sur des points qui fâchent, je préfère souligner à quel point votre courrier, par sa maturité, montre que votre livre a eu le mérite, sur le plan personnel, de vous grandir dans votre esprit. Je suis persuadé que si vous aviez à l'écrire maintenant, vous verriez des aspects que vous ne pouviez pas approfondir alors.

Donnez-moi, s'il vous plaît, votre adresse personnelle. je vous enverrai sans contre-partie un exemplaire de mon livre qui vient de paraître chez L'Harmattan : "Du Rond des Sorciers à Harry Potter, Quatre approches de la magie".

En tous cas, que vous ne soyez pas découragé à poursuivre dans cette voie. Une petite partie de mon site est consacrée à de jeunes auteurs.

/ _Auteurs/JeunesAu.html

Je serai honoré de vous y voir un jour.

Bien cordialement,

Roland Ernould 23/04/2003

 

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