.. du
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Écriture, Mémoires d'un
métier
Albin Michel, (trad. Fse de François
Lasquin) 9/2001.
(On Writing, A Memoir Of The Craft)
Mon
avis.
Il faut bien que je fasse état
de ma partielle déception à la lecture de cet essai.
J'attendais beaucoup de ce livre, et l'éditeur
américain avait savamment distillé les informations qui
devaient permettre à l'amateur de saliver en attendant la
publication. J'escomptais notamment des informations vraiment
nouvelles, concernant l'homme-King. En fait, beaucoup de
renseignements ici fournis m'étaient déjà
connus, avec beaucoup moins de détails il est vrai (certains
seraient d'ailleurs à analyser : par exemple, l'anecdote de la
baby-sitter noire pétomane - il lui consacre trois pages - lui
pétant au visage alors qu'il riait aux éclats a
dû jouer un rôle dans le goût de King pour le
trivial). D'autres faits, rapportés lors d'interviews à
des magazines américains (dont la plus célèbre
demeure celle, avec de multiples détails, donnée
à Playboy), ou dans
certaines préfaces, n'ont pas été repris. Il va
de soi que la réaction ne sera pas la même de la part de
lecteurs qui ne connaissent de King que quelques romans et
souhaiteraient avoir des données supplémentaires. Pour
eux, ce livre apportera des révélations diverses et
bienvenues. Il n'est pas certain, cependant, que les
considérations sur le langage intéressent le grand
public, d'autant plus que le lecteur français lit les oeuvres
de King dans des traductions de spécialistes
différents, qui sont bien incapables de reproduire les
intentions exactes de King. Ce sont pourtant ces
considérations qui constituent la nouveauté.
Les diverses parties de cet essai hétéroclite se
juxtaposent sans former vraiment un tout. La première partie
autobiographique, "CV", est celle qui intéressera le plus les
lecteurs qui ne connaissent pas le chapitre 4 ("Un irritant
intermède autobiographique") d'Anatomie de l'horreur et les nombreuses anecdotes personnelles qui
parcourent cet ouvrage et sa suite Pages Noires. King n'a jamais été avare de
confidences, mais les spécialistes avaient déjà
relevé des contradictions et un certain désir de se
mettre en valeur dans les faits livrés selon son bon vouloir.
De nouvelles différences apparaissent ici, dues
peut-être à une mémoire défaillante ou
à un phénomène bien connu des psychologues, la
déformation spontanée des souvenirs avec le temps. King
reconnaît d'ailleurs dans cette partie qu'il a
antérieurement livré délibérément
des déclarations fausses à ses interviewers.
En écrivant King et le sexe,
j'avais éprouvé des difficultés à faire
les recoupements me permettant d'arriver à des approximations
satisfaisantes pour mes analyses. Par exemple, si la sujétion
de King à l'alcool m'était connue, j'étais aussi
persuadé que King avait continué à consommer
tardivement de la drogue alors qu'il prétendait avec force le
contraire, affirmant qu'il avait cessé d'en consommer à
sa sortie de l'université. Même dans Stephen King de A à
Z (paru en 2000) de George Beahm,
qui a consacré sa vie à King, au mot "drogue", cette
information est reprise. Or King signale, dans L'Écriture, une nouvelle dépendance dans laquelle il est
tombé alors qu'il avait trente-huit ans, et fait état
de certains livres écrits dans un état second, sous
l'emprise de l'alcool et de la drogue cumulés... Figure
à la suite et pour la première fois la confirmation de
l'affirmation que j'avais faite dans King et le sexe sur la faiblesse psychologique de King et le rôle
énergique de sa femme Tabitha, qui mène le
ménage. Le lecteur découvrira les moyens radicaux
qu'elle a utilisés pour délivrer King de ses
sujétions. Il est probable que Misery, écrit vers cette époque, est un roman
transposant les problèmes de dépendance de King,
l'esclavage de la drogue trouvant son équivalent dans le livre
dans l'asservissement de l'écrivain Beaumont à
l'infirmière démoniaque.
Il n'y a évidemment pas que cela dans l'essai. Des
détails sur les tribulations de sa mère, cherchant du
travail à divers endroits des USA pour nourrir ses deux
enfants à charge, ses maladies d'enfance, ses premiers essais
littéraires à l'école et au collège, des
détails nouveaux sur son frère par adoption Dave,
jusqu'à ses premières parutions dans des revues
«pour hommes», sa découverte de l'alcool. Il parle
très peu des filles, plus longuement de sa rencontre avec
Tabitha. Une des premières caractéristiques
relevées ("qui avait
les plus jolies jambes que j'ai vues") est la confirmation de ce que j'avais
décelé dans les romans de King, les notations
exceptionnelles sur les jambes féminines (King et le sexe, chap. 11) liées à Tabitha.
King passe ensuite aux difficultés financières du jeune
ménage, son travail littéraire continué
malgré des travaux physiques astreignants, la vente de Carrie
(et bien sûr la célèbre anecdote du
sèche-cheveux, déjà racontée maintes
fois). Le lecteur ne doit surtout pas imaginer qu'il peut tout
prendre pour argent comptant : King est un manipulateur, qui raconte
ce qu'il veut bien dire. Le lecteur est d'ailleurs prévenu :
en exergue de l'essai figurent les affirmations contradictoires :
"L'honnêteté est
la meilleure stratégie", formule de Cervantes, et "Les menteurs prospèrent", attribuée à un anonyme, King
sans doute. Tout ce qu'il nous donne à partager a un but
précis : participer à sa légende
d'écrivain, et il prend bien soin de noter les liaisons entre
ce qu'il raconte et ses oeuvres.
La seconde partie "Boîte à outils" est courte, sorte de
commentaire et de prolongement à un bref manuel
américain de Strunk & White, Éléments de
style. King joue au professeur et
au commentateur. Le cours en lui-même est un peu ingrat, et
n'intéressera guère que les spécialistes. Il est
heureusement éclairé par des réflexions
personnelles de l'auteur, ce qu'il pratique lui-même ou ne
pratique pas.
La troisième partie, la plus longue, déroutera par
moments. King y passe de son goût pour la lecture et des
endroits où il pratique cette activité, aux mots qu'il
ne peut pas supporter. Il aime les réflexions paradoxales. Par
exemple, il déteste ce qui se rapporte à l'intrigue
d'un roman, alors que lui-même a bâti sa
réputation sur ses talents de narrateur. Sa technique serait
de partir d'une situation et de la laisser se développer sans
lui-même savoir où elle le conduit, de dégager
peu à peu l'histoire comme on dégage un fossile de sa
gangue, ce qui correspond bien au caractère primesautier de
l'auteur. Les exemples qu'il prend dans son travail de
création sont intéressants, et j'ai
particulièrement apprécié celui consacré
au Fléau. Il
explique pourquoi il pense qu'Insomnia et
Rose
Madder ne sont pas des romans
à son goût. Ce serait trop long de tout reprendre : des
conseils au problème des agents et des lettres explicatives.
On peut trouver sa démonstration sur les dialogues
insuffisante, mais il nous rassure en disant à plusieurs
reprises que lui-même n'applique pas toujours ses conseils
à la lettre. Toute cette partie - et c'est surtout son
intérêt - est émaillée d'anecdotes ou
d'exemples.
La dernière partie "De la vie : un post-scriptum" revient
à l'autobiographie avec la narration de l'accident qui faillit
lui coûter la vie en juin 1999. Aucun détail ne nous est
épargné sur l'accident et sa lente guérison, qui
lui a coûté beaucoup de souffrances. Détail
pittoresque : le rottweiler à l'origine de l'accident
s'appelait Bullet... qui figure dans le titre américain de la
nouvelle que King a édité sur le net quelque temps
après. En écrivain, King prend manifestement du plaisir
à se décrire comme un miraculé, à mettre
en valeur son chirurgien et surtout Tabitha, qui a joué un
rôle important pour son moral et sa reprise de
l'écriture. Suivent quelques travaux d'écriture
corrigés, et la liste des livres lus par King ces
dernières années.
King apparaît ainsi tel qu'en lui-même : un
écrivain issu d'un milieu populaire, se faisant lentement au
travers de l'écriture, affrontant péniblement ses
démons, et qui ne peut écrire que pour et sur la classe
moyenne américaine, la seule qu'il connaisse vraiment.
Reconnaissant envers Tabitha, qui a toujours été le
pilier du ménage, qui l'a fidèlement soutenu dans son
travail et permis de devenir lui-même. Un homme né de
l'écriture, qui ne vit que de l'écriture et que pour
l'écriture, qui a changé son existence et en a
modelé le cours. En dépit de ses maladresses, de sa
confusion, on ne peut qu'être touché par ce livre,
prolongement d'Anatomie de l'horreur, qui, au-delà d'un recueil sur l'art
d'écrire, est un hommage au pouvoir de l'écrit et du
livre, qui a sauvé deux fois la vie de King, de la
médiocrité et de la mort.
La
quatrième de couverture :
"La vie n'est pas faite pour
soutenir l'art. C'est tout le contraire." Stephen King.
Quand Stephen King se
décide à écrire sur sa vie, un brutal accident
de la route met en péril l'un et l'autre. Durant sa
convalescence, le romancier découvre les liens toujours plus
forts entre l'écriture et la vie. Résultat : ce livre
hors norme et génial, tout à la fois essai sur la
création littéraire et récit aurtobiographique.
Mais plus encore révélation de cette alchimie qu'est
l'inspiration.
Une fois de plus Stephen King montre qu'il est bien plus qu'un
maître du thriller : un immense écrivain.
Roland Ernould © sept. 2001. (roland.ernould@neuf.fr
USA
|
UK
|
paru aux USA en octobre 2000, Scribner
août 2001
Commentaire du Club
Français du livre..
"Lorsque paraît un ouvrage de Stephen King,
tous les amateurs de sensations fortes se précipitent,
impatients; que va encore avoir inventé le grand maître
pour nous faire frissonner? Dans cet ouvrage, l'auteur nous offre une
surprise de taille : nous nous attendions à une fiction
romanesque? Il nous livre son autobiographie et son point de vue sur
la grande passion de sa vie, l'écriture. Déception?
Non, car ce roman est un merveilleux cadeau qui nous permet de mieux
le comprendre et de profiter pleinement de son oeuvre. Nous voici
donc plongés au coeur de l'enfance d'un petit garçon
pauvre à la santé fragile, mais qui déborde de
bonnes idées quand il s'agit de se mesurer à son grand
frère. Puuis, il nous parle de ses premières armes dans
l'écriture, des petits boulots pour survivre et de la
rencontre avec la femme de sa vie, Tabitha. Vient enfin le temps de
la célébrité et, bien après, celui de
l'accident qui a failli lui coûter la vie. Enfin Stephen King
nous offre de précieux conseils pour écrire en
s'appuyant sur des exemples concrets. Une grande leçon de vie
et de littérature!"
Courrier : Le Club Vepex 5000, 99090 Paris Vepex.
www.grandlivredumois.com/
Extraits de
l'essai.
L'influence de la
télévision.
I was born in 1947 and we didn't get our first
television until 1958. The first thing I remember watching on it was
Robot Monster, a film in which a guy dressed in an ape-suit with a
goldfish bowl on his head -- Ro-Man, he was called -- ran around
trying to kill the last survivors of a nuclear war. I felt this was
art of quite a high nature.
I also watched Highway Patrol with Broderick Crawford as the fearless
Dan Matthews, and One Step Beyond, hosted by John Newland, the man
with the world's spookiest eyes. There was Cheyenne and Sea Hunt,
Your Hit Parade and Annie Oakley; there was Tommy Rettig as the first
of Lassie's many friends, Jock Mahoney as The Range Rider, and Andy
Devine yowling, "Hey, Wild Bill, wait for me!" in his odd, high
voice. There was a whole world of vicarious adventure which came
packaged in black-and-white, fourteen inches across and sponsored by
brand names which still sound like poetry to me. I loved it all.
But TV came relatively late to the King household, and I'm glad. I
am, when you stop to think of it, a member of a fairly select group :
the final handful of American novelists who learned to read and write
before they learned to eat a daily helping of video bullshit. This
might not be important. On the other hand, if you're just starting
out as a writer, you could do worse than strip your television's
electric plug-wire, wrap a spike around it, and then stick it back
into the wall. See what blows, and how far.
Just an idea."
Copyright 2000 by Stephen King. Avec mes
remerciements à Simon & Schuster, Inc. http://www.SimonSays.com/king
King donne une autre date dans Anatomie de
l'horreur : "Après le départ de mon père, ma
mère s'est débrouillée comme elle pouvait pour
joindre les deux bouts (...). On n'a jamais eu de voiture (et on n'a
eu une télé qu'en 1956), mais jamais on ne sautait un
repas." (Ana, 112). Steve avait neuf ans.
Note de Roland Ernould
King a écrit
précédemment un essai :
ANATOMIE DE
L'HORREUR + PAGES NOIRES
(édition française en 2
volumes de l'essai Stephen's King Danse
Macabre). Création: 1979/80. Première publication: 1981.
tome.1. ANATOMIE DE L'HORREUR Éd. du Rocher 1995.
tome 2. PAGES NOIRES. Éd.
du Rocher 1996
Existe en Livre de Poche.
Les conditions de la
rédaction de l'essai.
Chapitre 1.
"I actually began On Writing in November or
December of 1997, and although it usually takes me only three months
to finish the first draft of a book, this one was still only
half-completed eighteen months later. That was because I'd put it
aside in February or March of 1998, not sure how to continue, or if I
should continue at all. Writing fiction was almost as much fun as it
had ever been, but every word of the nonfiction book was a kind of
torture. It was the first book I had put aside uncompleted since The
Stand, and On Writing spent a lot longer in the desk drawer.
In June of 1999, I decided to spend the summer finishing the damn
writing book -- let Susan Moldow and Nan Graham at Scribner decide if
it was good or bad, I thought. I read the manuscript over, prepared
for the worst, and discovered I actually sort of liked what I had.
The road to finishing it seemed clear-cut, too. I had finished the
memoir ("C.V."), which attempted to show some of the incidents and
life-situations which made me into the sort of writer I turned out to
be, and I had covered the mechanics -- those that seemed most
important to me, at least. What remained to be done was the key
section, "On Writing," where I'd try to answer some of the questions
I'd been asked in seminars and at speaking engagements, plus all
those I wish I'd been asked...those questions about the language.
On the night of June seventeenth, blissfully unaware that I was now
less than forty-eight hours from my little date with Bryan Smith (not
to mention Bullet the rottweiler), I sat down at our dining room
table and listed all the questions I wanted to answer, all the points
I wanted to address. On the eighteenth, I wrote the first four pages
of the "On Writing" section. That was where the work still stood in
late July, when I decided I'd better get back to work...or at least
try.
I didn't want to go back to work. I was in a lot of pain, unable to
bend my right knee, and restricted to a walker. I couldn't imagine
sitting behind a desk for long, even in my wheelchair. Because of my
cataclysmically smashed hip, sitting was torture after forty minutes
or so, impossible after an hour and a quarter. Added to this was the
book itself, which seemed more daunting than ever -- how was I
supposed to write about dialogue, character, and getting an agent
when the most pressing thing in my world was how long until the next
dose of Percocet?
Yet at the same time I felt I'd reached one of those crossroads
moments when you're all out of choices. And I had been in terrible
situations before which the writing had helped me get over -- had
helped me forget myself for at least a little while. Perhaps it would
help me again. It seemed ridiculous to think it might be so, given
the level of my pain and physical incapacitation, but there was that
voice in the back of my mind, both patient and implacable, telling me
that, in the words of the Chambers Brothers, Time Has Come Today.
It's possible for me to disobey that voice, but very difficult to
disbelieve it.
In the end it was Tabby who cast the deciding vote, as she so often
has at crucial moments in my life. I'd like to think I've done the
same for her from time to time, because it seems to me that one of
the things marriage is about is casting the tiebreaking vote when you
just can't decide what you should do next.
My wife is the person in my life who's most likely to say I'm working
too hard, it's time to slow down, stay away from that damn PowerBook
for a little while, Steve, give it a rest. When I told her on that
July morning that I thought I'd better go back to work, I expected a
lecture. Instead, she asked me where I wanted to set up. I told her I
didn't know, hadn't even thought about it.
She thought about it, then said : "I can rig a table for you in the
back hall, outside the pantry. There are plenty of plug-ins -- you
can have your Mac, the little printer, and a fan." The fan was
certainly a must -- it had been a terrifically hot summer, and on the
day I went back to work, the temperature outside was ninety-five. It
wasn't much cooler in the back hall.
Tabby spent a couple of hours putting things together, and that
afternoon at four o'clock she rolled me out through the kitchen and
down the newly installed wheelchair ramp into the back hall. She had
made me a wonderful little nest there : laptop and printer connected
side by side, table lamp, manuscript (with my notes from the month
before placed neatly on top), pens, reference materials. Standing on
the corner of the desk was a framed picture
of our younger son, which she had taken earlier that summer.
"Is it all right?" she asked.
"It's gorgeous," I said, and hugged her. It was gorgeous. So is
she.
The former Tabitha Spruce of Oldtown, Maine, knows when I'm working
too hard, but she also knows that sometimes its the work that bails
me out. She got me positioned at the table, kissed me on the temple,
and then left me there to find out if I had anything left to say. It
turned out I did."
Copyright © 2000 by Stephen King. Avec mes remerciements à Simon & Schuster,
Inc., http://www.SimonSays.com/king
Les lectures de
King.
King y donne la liste
impressionnante des romans qu'il a lus pendant la rédaction
de Le
petite fille qui aimait Tom Gordon :
"When I talk about writing, I usually offer my audiences an
abbreviated version of the "On Writing" section which forms the
second half of this book. That includes the Prime Rule, of course :
Write a lot and read a lot. In the Q-and-A period which follows,
someone invariably asks : "What do you read?"
I've never given a very satisfactory answer to that question, because
it causes a kind of circuit overload in my brain. The easy
answer-"Everything I can get my hands on"-is true enough, but not
helpful. The list that follows provides a more specific answer to
that question. These are the best books I've read over the last three
or four years, the period during which I wrote The Girl Who Loved Tom
Gordon, Hearts in Atlantis, On Writing, and the as-yet-unpublished
From a Buick Eight. In some way or other, I suspect each book in the
list had an influence on the books I wrote.
As you scan this list, please remember that I'm not Oprah and this
isn't my book club.
These are the ones that worked for me, that's all. But you could do
worse, and a good many of these might show you some new ways of doing
your work. Even if they don't, they're apt to entertain you. They
certainly entertained me.
Abrahams,
Peter : A Perfect Crime
Abrahams, Peter : Lights Out
Abrahams, Peter : Pressure Drop
Abrahams, Peter : Revolution #9
Agee, James : A Death in the Family
Bakis, Kirsten : Lives of the Monster Dogs
Barker, Pat : Regeneration
Barker, Pat : The Eye in the Door
Barker, Pat : The Ghost Road
10 Bausch, Richard : In
the Night Season
Blauner, Peter : The Intruder
Bowles, Paul : The Sheltering Sky
Boyle, T. Coraghessan : The Tortilla Curtain
Bryson, Bill : A Walk in the Woods
Buckley, Christopher : Thank You for Smoking
Carver, Raymond : Where I'm Calling From
Chabon, Michael : Werewolves in Their Youth
Chorlton, Windsor : Latitude Zero
Connelly, Michael : The Poet
20 Conrad, Joseph :
Heart of Darkness
Constantine, K. C. : Family Values
DeLillo, Don : Underworld
DeMille, Nelson : Cathedral
DeMille, Nelson : The Gold Coast
Dickens, Charles : Oliver Twist
Dobyns, Stephen : Common Carnage
Dobyns, Stephen : The Church of Dead Girls
Doyle, Roddy : The Woman Who Walked into Doors
Elkin, Stanley : The Dick Gibson Show
30 Faulkner, William :
As I Lay Dying
Garland, Alex : The Beach
George, Elizabeth : Deception on His Mind
Gerritsen, Tess : Gravity
Golding, William : Lord of the Flies
Gray, Muriel : Furnace
Greene, Graham : A Gun for Sale (aka This Gun for Hire)
Greene, Graham : Our Man in Havana
Halberstam, David : The Fifties
Hamill, Pete : Why Sinatra Matters
40 Harris, Thomas :
Hannibal
Haruf, Kent : Plainsong
Hoeg, Peter : Smilla's Sense of Snow
Hunter, Stephen : Dirty White Boys
Ignatius, David : A Firing Offense
Irving, John : A Widow for One Year
Joyce, Graham : The Tooth Fairy
Judd, Alan : The Devil's Own Work
Kahn, Roger : Good Enough to Dream
Karr, Mary : The Liars' Club
50 Ketchum, Jack :
Right to Life
King, Tabitha : Survivor
King, Tabitha : The Sky in the Water (unpublished)
Kingsolver, Barbara : The Poisonwood Bible
Krakauer, Jon : Into Thin Air
Lee, Harper : To Kill a Mockingbird
Lefkowitz, Bernard : Our Guys
Little, Bentley : The Ignored
Maclean, Norman : A River Runs Through It and Other Stories
Maugham, W. Somerset : The Moon and Sixpence
60 McCarthy, Cormac :
Cities of the Plain
McCarthy, Cormac : The Crossing
McCourt, Frank : Angela's Ashes
McDermott, Alice : Charming Billy
McDevitt, Jack : Ancient Shores
McEwan, Ian : Enduring Love
McEwan, Ian : The Cement Garden
McMurtry, Larry : Dead Man's Walk
McMurtry, Larry, and Diana Ossana : Zeke and Ned
Miller, Walter M. : A Canticle for Leibowitz
70 Oates, Joyce Carol :
Zombie
O'Brien, Tim : In the Lake of the Woods
O'Nan, Stewart : The Speed Queen
Ondaatje, Michael : The English Patient
Patterson, Richard North : No Safe Place
Price, Richard : Freedomland
Proulx, Annie : Close Range : Wyoming Stories
Proulx, Annie : The Shipping News
Quindlen, Anna : One True Thing
Rendell, Ruth : A Sight for Sore Eyes
80 Robinson, Frank M. :
Waiting
Rowling, J. K. : Harry Potter and the Chamber of Secrets
Rowling, J. K. : Harry Potter and the Prisoner of Azakaban
Rowling, J. K. : Harry Potter and the Sorcerer's Stone
Russo, Richard : Mohawk
Schwartz, John Burnham : Reservation Road
Seth, Vikram : A Suitable Boy
Shaw, Irwin : The Young Lions
Slotkin, Richard : The Crater
Smith, Dinitia : The Illusionist
90 Spencer, Scott : Men
in Black
Stegner, Wallace : Joe Hill
Tartt, Donna : The Secret History
Tyler, Anne : A Patchwork Planet
Vonnegut, Kurt : Hocus Pocus
Waugh, Evelyn : Brideshead Revisited
96 Westlake, Donald E.
: The Ax."
And Furthermore, Part II : A Booklist.
Copyright 2000 by Stephen King. Avec mes
remerciements à Simon & Schuster, Inc., http://www.SimonSays.com/king
Section 38 of ON
WRITING:
The last thing I want to tell you
in this part is about my desk. For year s I dreamed of having the
sort of massive oak slab that would dominate a room - no more child's
desk in a trailer laundry-closet, no more cramped kneehole in a
rented house. In 1981 I got the one I wanted and placed it in the
middle of a spacious, skylighted study (it's a converted 20 stable
loft at the rear of the house). For six years I sat behind that de sk
either drunk or wrecked out of my mind, like a ship's captain in
charge of a voyage to nowhere. 20
A year or two after I sobered up,
I got rid of that monstrosity and put in a living-room suite where it
had been, picking out the pieces and a nice Turkish rug with my
wife's help. In the early nineties, before they moved on to their own
lives, my kids sometimes came up in the evening to watch a basketball
game or a movie and eat pizza. They usually left a boxful of crusts
behind when they moved on, but I didn't care. They came, they seemed
to enjoy being with me, and I know I enjoyed being with them. I got
another desk -- it's handmade, beautiful, and half the size of the T.
R ex desk. I put it at the far west end of the office, in a corner
under the eave. That eave is very like the one I slept under in
Durham, but there are no rats in the walls and no senile grandmother
downstairs yelling for someone to feed Dick the horse. I'm sitting
under it now, a fifty-three year-old man with bad eyes, a gimp leg,
and no hangover. I'm doing what I know how to do, and as well as I
know how to do it. I came through all he stuff I told you about (and
plenty more that I didn't), and now I'm going to tell you as much as
I can about the job. As promised, it won't take long. 20
It starts with this: put your desk
in the corner, and every time you sit down there to write, remind
yourself why it isn't in the middle of the room. Life isn't a
support-system for art. It's the other way around. 20
Copyright 2000 by Stephen King. Avec mes remerciements à Simon & Schuster,
Inc., http://www.SimonSays.com/king
Extraits de ON WRITING:
Everything I've said
about dialogue applies to building characters in
fiction. The job boils
down to two things: paying attention to how the real
people around you behave
and then telling the truth about what you see.
You may notice that your
next-door neighbor picks his nose when he
thinks no one is looking.
This is a great detail, but noting it does you
nogood as a writer unless
you're willing to dump it into a story at some
point. 20
|
Are fictional characters
drawn directly from life? Obviously not, at least on
a one-to-one basis -
you'd better not, unless you want to get sued
or shot on your way to
the mailbox some fine morning. In many cases, such
as roman roman =E0 clef
novels like Valley of the Dolls, characters are
drawn mostly from life,
but after readers get done playing the inevitable
guessing game about who's
who, these stories tend to be unsatisfying, stuffe
with shadowbox
celebrities who bonk each other and then fade quickly
from the reader's mind. I
read Valley of the Dolls shortly after it came out
(I was a cook's boy at a
western Maine resort that summer), gobbling it
up as eagerly as everyone
else who bought it, I suppose, but I can't
remember much of what it
was about. On the whole, I think I prefer the
weekly codswallop served
up by The National Enquirer, where I can get
recipes and cheesecake
photographs as well as scandal. 20
|
For me, what happens to
characters as a story progresses depends solely
on what I discover about
them as I go along -- how they grow, in other
words. Sometimes they
grow a little. If they grow a lot, they begin to
influence the course of
the story instead of the other way around. I almost
always start with
something that's situational. I don't say that's right,
only that it's the way
I've always worked. If a story ends up that same
way, however, I count it
something of a failure no matter how interesting
it may be to me or to
others. I think the best stories always end up being
about the people rather
than the event, which is to say character-driven.
Once you get beyond the
short story, though (two to four thousand words,
let's say), I'm not much
of a believer in the so-called character study;
;I think that in the end,
the story should always be the boss. Hey, if
you want a character
study, buy a biography or get season tickets to your
local college's
theater-lab. 20
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