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Écriture, Mémoires d'un métier

Albin Michel, (trad. Fse de François Lasquin) 9/2001.

(On Writing, A Memoir Of The Craft)

Mon avis.

Il faut bien que je fasse état de ma partielle déception à la lecture de cet essai. J'attendais beaucoup de ce livre, et l'éditeur américain avait savamment distillé les informations qui devaient permettre à l'amateur de saliver en attendant la publication. J'escomptais notamment des informations vraiment nouvelles, concernant l'homme-King. En fait, beaucoup de renseignements ici fournis m'étaient déjà connus, avec beaucoup moins de détails il est vrai (certains seraient d'ailleurs à analyser : par exemple, l'anecdote de la baby-sitter noire pétomane - il lui consacre trois pages - lui pétant au visage alors qu'il riait aux éclats a dû jouer un rôle dans le goût de King pour le trivial). D'autres faits, rapportés lors d'interviews à des magazines américains (dont la plus célèbre demeure celle, avec de multiples détails, donnée à Playboy), ou dans certaines préfaces, n'ont pas été repris. Il va de soi que la réaction ne sera pas la même de la part de lecteurs qui ne connaissent de King que quelques romans et souhaiteraient avoir des données supplémentaires. Pour eux, ce livre apportera des révélations diverses et bienvenues. Il n'est pas certain, cependant, que les considérations sur le langage intéressent le grand public, d'autant plus que le lecteur français lit les oeuvres de King dans des traductions de spécialistes différents, qui sont bien incapables de reproduire les intentions exactes de King. Ce sont pourtant ces considérations qui constituent la nouveauté.

Les diverses parties de cet essai hétéroclite se juxtaposent sans former vraiment un tout. La première partie autobiographique, "CV", est celle qui intéressera le plus les lecteurs qui ne connaissent pas le chapitre 4 ("Un irritant intermède autobiographique") d'
Anatomie de l'horreur et les nombreuses anecdotes personnelles qui parcourent cet ouvrage et sa suite Pages Noires. King n'a jamais été avare de confidences, mais les spécialistes avaient déjà relevé des contradictions et un certain désir de se mettre en valeur dans les faits livrés selon son bon vouloir. De nouvelles différences apparaissent ici, dues peut-être à une mémoire défaillante ou à un phénomène bien connu des psychologues, la déformation spontanée des souvenirs avec le temps. King reconnaît d'ailleurs dans cette partie qu'il a antérieurement livré délibérément des déclarations fausses à ses interviewers.

En écrivant
King et le sexe, j'avais éprouvé des difficultés à faire les recoupements me permettant d'arriver à des approximations satisfaisantes pour mes analyses. Par exemple, si la sujétion de King à l'alcool m'était connue, j'étais aussi persuadé que King avait continué à consommer tardivement de la drogue alors qu'il prétendait avec force le contraire, affirmant qu'il avait cessé d'en consommer à sa sortie de l'université. Même dans Stephen King de A à Z (paru en 2000) de George Beahm, qui a consacré sa vie à King, au mot "drogue", cette information est reprise. Or King signale, dans L'Écriture, une nouvelle dépendance dans laquelle il est tombé alors qu'il avait trente-huit ans, et fait état de certains livres écrits dans un état second, sous l'emprise de l'alcool et de la drogue cumulés... Figure à la suite et pour la première fois la confirmation de l'affirmation que j'avais faite dans King et le sexe sur la faiblesse psychologique de King et le rôle énergique de sa femme Tabitha, qui mène le ménage. Le lecteur découvrira les moyens radicaux qu'elle a utilisés pour délivrer King de ses sujétions. Il est probable que Misery, écrit vers cette époque, est un roman transposant les problèmes de dépendance de King, l'esclavage de la drogue trouvant son équivalent dans le livre dans l'asservissement de l'écrivain Beaumont à l'infirmière démoniaque.

Il n'y a évidemment pas que cela dans l'essai. Des détails sur les tribulations de sa mère, cherchant du travail à divers endroits des USA pour nourrir ses deux enfants à charge, ses maladies d'enfance, ses premiers essais littéraires à l'école et au collège, des détails nouveaux sur son frère par adoption Dave, jusqu'à ses premières parutions dans des revues «pour hommes», sa découverte de l'alcool. Il parle très peu des filles, plus longuement de sa rencontre avec Tabitha. Une des premières caractéristiques relevées ("
qui avait les plus jolies jambes que j'ai vues") est la confirmation de ce que j'avais décelé dans les romans de King, les notations exceptionnelles sur les jambes féminines (King et le sexe, chap. 11) liées à Tabitha. King passe ensuite aux difficultés financières du jeune ménage, son travail littéraire continué malgré des travaux physiques astreignants, la vente de Carrie (et bien sûr la célèbre anecdote du sèche-cheveux, déjà racontée maintes fois). Le lecteur ne doit surtout pas imaginer qu'il peut tout prendre pour argent comptant : King est un manipulateur, qui raconte ce qu'il veut bien dire. Le lecteur est d'ailleurs prévenu : en exergue de l'essai figurent les affirmations contradictoires : "L'honnêteté est la meilleure stratégie", formule de Cervantes, et "Les menteurs prospèrent", attribuée à un anonyme, King sans doute. Tout ce qu'il nous donne à partager a un but précis : participer à sa légende d'écrivain, et il prend bien soin de noter les liaisons entre ce qu'il raconte et ses oeuvres.

La seconde partie "Boîte à outils" est courte, sorte de commentaire et de prolongement à un bref manuel américain de Strunk & White,
Éléments de style. King joue au professeur et au commentateur. Le cours en lui-même est un peu ingrat, et n'intéressera guère que les spécialistes. Il est heureusement éclairé par des réflexions personnelles de l'auteur, ce qu'il pratique lui-même ou ne pratique pas.
La troisième partie, la plus longue, déroutera par moments. King y passe de son goût pour la lecture et des endroits où il pratique cette activité, aux mots qu'il ne peut pas supporter. Il aime les réflexions paradoxales. Par exemple, il déteste ce qui se rapporte à l'intrigue d'un roman, alors que lui-même a bâti sa réputation sur ses talents de narrateur. Sa technique serait de partir d'une situation et de la laisser se développer sans lui-même savoir où elle le conduit, de dégager peu à peu l'histoire comme on dégage un fossile de sa gangue, ce qui correspond bien au caractère primesautier de l'auteur. Les exemples qu'il prend dans son travail de création sont intéressants, et j'ai particulièrement apprécié celui consacré au
Fléau. Il explique pourquoi il pense qu'Insomnia et Rose Madder ne sont pas des romans à son goût. Ce serait trop long de tout reprendre : des conseils au problème des agents et des lettres explicatives. On peut trouver sa démonstration sur les dialogues insuffisante, mais il nous rassure en disant à plusieurs reprises que lui-même n'applique pas toujours ses conseils à la lettre. Toute cette partie - et c'est surtout son intérêt - est émaillée d'anecdotes ou d'exemples.

La dernière partie "De la vie : un post-scriptum" revient à l'autobiographie avec la narration de l'accident qui faillit lui coûter la vie en juin 1999. Aucun détail ne nous est épargné sur l'accident et sa lente guérison, qui lui a coûté beaucoup de souffrances. Détail pittoresque : le rottweiler à l'origine de l'accident s'appelait Bullet... qui figure dans le titre américain de la nouvelle que King a édité sur le net quelque temps après. En écrivain, King prend manifestement du plaisir à se décrire comme un miraculé, à mettre en valeur son chirurgien et surtout Tabitha, qui a joué un rôle important pour son moral et sa reprise de l'écriture. Suivent quelques travaux d'écriture corrigés, et la liste des livres lus par King ces dernières années.

King apparaît ainsi tel qu'en lui-même : un écrivain issu d'un milieu populaire, se faisant lentement au travers de l'écriture, affrontant péniblement ses démons, et qui ne peut écrire que pour et sur la classe moyenne américaine, la seule qu'il connaisse vraiment. Reconnaissant envers Tabitha, qui a toujours été le pilier du ménage, qui l'a fidèlement soutenu dans son travail et permis de devenir lui-même. Un homme né de l'écriture, qui ne vit que de l'écriture et que pour l'écriture, qui a changé son existence et en a modelé le cours. En dépit de ses maladresses, de sa confusion, on ne peut qu'être touché par ce livre, prolongement d'
Anatomie de l'horreur, qui, au-delà d'un recueil sur l'art d'écrire, est un hommage au pouvoir de l'écrit et du livre, qui a sauvé deux fois la vie de King, de la médiocrité et de la mort.

La quatrième de couverture :

"La vie n'est pas faite pour soutenir l'art. C'est tout le contraire." Stephen King.

Quand Stephen King se décide à écrire sur sa vie, un brutal accident de la route met en péril l'un et l'autre. Durant sa convalescence, le romancier découvre les liens toujours plus forts entre l'écriture et la vie. Résultat : ce livre hors norme et génial, tout à la fois essai sur la création littéraire et récit aurtobiographique. Mais plus encore révélation de cette alchimie qu'est l'inspiration.
Une fois de plus Stephen King montre qu'il est bien plus qu'un maître du thriller : un immense écrivain.

 

Roland Ernould © sept. 2001. (roland.ernould@neuf.fr

USA

UK
paru aux USA en octobre 2000, Scribner

août 2001

Commentaire du Club Français du livre..

"Lorsque paraît un ouvrage de Stephen King, tous les amateurs de sensations fortes se précipitent, impatients; que va encore avoir inventé le grand maître pour nous faire frissonner? Dans cet ouvrage, l'auteur nous offre une surprise de taille : nous nous attendions à une fiction romanesque? Il nous livre son autobiographie et son point de vue sur la grande passion de sa vie, l'écriture. Déception? Non, car ce roman est un merveilleux cadeau qui nous permet de mieux le comprendre et de profiter pleinement de son oeuvre. Nous voici donc plongés au coeur de l'enfance d'un petit garçon pauvre à la santé fragile, mais qui déborde de bonnes idées quand il s'agit de se mesurer à son grand frère. Puuis, il nous parle de ses premières armes dans l'écriture, des petits boulots pour survivre et de la rencontre avec la femme de sa vie, Tabitha. Vient enfin le temps de la célébrité et, bien après, celui de l'accident qui a failli lui coûter la vie. Enfin Stephen King nous offre de précieux conseils pour écrire en s'appuyant sur des exemples concrets. Une grande leçon de vie et de littérature!"

Courrier : Le Club Vepex 5000, 99090 Paris Vepex. www.grandlivredumois.com/

Extraits de l'essai.

L'influence de la télévision.

I was born in 1947 and we didn't get our first television until 1958. The first thing I remember watching on it was Robot Monster, a film in which a guy dressed in an ape-suit with a goldfish bowl on his head -- Ro-Man, he was called -- ran around trying to kill the last survivors of a nuclear war. I felt this was art of quite a high nature.

I also watched Highway Patrol with Broderick Crawford as the fearless Dan Matthews, and One Step Beyond, hosted by John Newland, the man with the world's spookiest eyes. There was Cheyenne and Sea Hunt, Your Hit Parade and Annie Oakley; there was Tommy Rettig as the first of Lassie's many friends, Jock Mahoney as The Range Rider, and Andy Devine yowling, "Hey, Wild Bill, wait for me!" in his odd, high voice. There was a whole world of vicarious adventure which came packaged in black-and-white, fourteen inches across and sponsored by brand names which still sound like poetry to me. I loved it all.

But TV came relatively late to the King household, and I'm glad. I am, when you stop to think of it, a member of a fairly select group : the final handful of American novelists who learned to read and write before they learned to eat a daily helping of video bullshit. This might not be important. On the other hand, if you're just starting out as a writer, you could do worse than strip your television's electric plug-wire, wrap a spike around it, and then stick it back into the wall. See what blows, and how far.

Just an idea."

Copyright 2000 by Stephen King.
Avec mes remerciements à Simon & Schuster, Inc. http://www.SimonSays.com/king

 

 King donne une autre date dans Anatomie de l'horreur : "Après le départ de mon père, ma mère s'est débrouillée comme elle pouvait pour joindre les deux bouts (...). On n'a jamais eu de voiture (et on n'a eu une télé qu'en 1956), mais jamais on ne sautait un repas." (Ana, 112). Steve avait neuf ans.
Note de Roland Ernould

King a écrit précédemment un essai :

ANATOMIE DE L'HORREUR + PAGES NOIRES

(édition française en 2 volumes de l'essai Stephen's King Danse Macabre). Création: 1979/80. Première publication: 1981.
tome.1. ANATOMIE DE L'HORREUR Éd. du Rocher 1995.
tome 2. PAGES NOIRES. Éd. du Rocher 1996

Existe en Livre de Poche.

Les conditions de la rédaction de l'essai.

Chapitre 1.

"I actually began On Writing in November or December of 1997, and although it usually takes me only three months to finish the first draft of a book, this one was still only half-completed eighteen months later. That was because I'd put it aside in February or March of 1998, not sure how to continue, or if I should continue at all. Writing fiction was almost as much fun as it had ever been, but every word of the nonfiction book was a kind of torture. It was the first book I had put aside uncompleted since The Stand, and On Writing spent a lot longer in the desk drawer.

In June of 1999, I decided to spend the summer finishing the damn writing book -- let Susan Moldow and Nan Graham at Scribner decide if it was good or bad, I thought. I read the manuscript over, prepared for the worst, and discovered I actually sort of liked what I had. The road to finishing it seemed clear-cut, too. I had finished the memoir ("C.V."), which attempted to show some of the incidents and life-situations which made me into the sort of writer I turned out to be, and I had covered the mechanics -- those that seemed most important to me, at least. What remained to be done was the key section, "On Writing," where I'd try to answer some of the questions I'd been asked in seminars and at speaking engagements, plus all those I wish I'd been asked...those questions about the language.

On the night of June seventeenth, blissfully unaware that I was now less than forty-eight hours from my little date with Bryan Smith (not to mention Bullet the rottweiler), I sat down at our dining room table and listed all the questions I wanted to answer, all the points I wanted to address. On the eighteenth, I wrote the first four pages of the "On Writing" section. That was where the work still stood in late July, when I decided I'd better get back to work...or at least try.

I didn't want to go back to work. I was in a lot of pain, unable to bend my right knee, and restricted to a walker. I couldn't imagine sitting behind a desk for long, even in my wheelchair. Because of my cataclysmically smashed hip, sitting was torture after forty minutes or so, impossible after an hour and a quarter. Added to this was the book itself, which seemed more daunting than ever -- how was I supposed to write about dialogue, character, and getting an agent when the most pressing thing in my world was how long until the next dose of Percocet?

Yet at the same time I felt I'd reached one of those crossroads moments when you're all out of choices. And I had been in terrible situations before which the writing had helped me get over -- had helped me forget myself for at least a little while. Perhaps it would help me again. It seemed ridiculous to think it might be so, given the level of my pain and physical incapacitation, but there was that voice in the back of my mind, both patient and implacable, telling me that, in the words of the Chambers Brothers, Time Has Come Today. It's possible for me to disobey that voice, but very difficult to disbelieve it.

In the end it was Tabby who cast the deciding vote, as she so often has at crucial moments in my life. I'd like to think I've done the same for her from time to time, because it seems to me that one of the things marriage is about is casting the tiebreaking vote when you just can't decide what you should do next.

My wife is the person in my life who's most likely to say I'm working too hard, it's time to slow down, stay away from that damn PowerBook for a little while, Steve, give it a rest. When I told her on that July morning that I thought I'd better go back to work, I expected a lecture. Instead, she asked me where I wanted to set up. I told her I didn't know, hadn't even thought about it.

She thought about it, then said : "I can rig a table for you in the back hall, outside the pantry. There are plenty of plug-ins -- you can have your Mac, the little printer, and a fan." The fan was certainly a must -- it had been a terrifically hot summer, and on the day I went back to work, the temperature outside was ninety-five. It wasn't much cooler in the back hall.

Tabby spent a couple of hours putting things together, and that afternoon at four o'clock she rolled me out through the kitchen and down the newly installed wheelchair ramp into the back hall. She had made me a wonderful little nest there : laptop and printer connected side by side, table lamp, manuscript (with my notes from the month before placed neatly on top), pens, reference materials. Standing on the corner of the desk was a framed picture
of our younger son, which she had taken earlier that summer.

"Is it all right?" she asked.

"It's gorgeous," I said, and hugged her. It was gorgeous. So is she.

The former Tabitha Spruce of Oldtown, Maine, knows when I'm working too hard, but she also knows that sometimes its the work that bails me out. She got me positioned at the table, kissed me on the temple, and then left me there to find out if I had anything left to say. It turned out I did."

Copyright © 2000 by Stephen King.
Avec mes remerciements à Simon & Schuster, Inc., http://www.SimonSays.com/king

 

Les lectures de King.

 

King y donne la liste impressionnante des romans qu'il a lus pendant la rédaction de Le petite fille qui aimait Tom Gordon :

"When I talk about writing, I usually offer my audiences an abbreviated version of the "On Writing" section which forms the second half of this book. That includes the Prime Rule, of course : Write a lot and read a lot. In the Q-and-A period which follows, someone invariably asks : "What do you read?"

I've never given a very satisfactory answer to that question, because it causes a kind of circuit overload in my brain. The easy answer-"Everything I can get my hands on"-is true enough, but not helpful. The list that follows provides a more specific answer to that question. These are the best books I've read over the last three or four years, the period during which I wrote The Girl Who Loved Tom Gordon, Hearts in Atlantis, On Writing, and the as-yet-unpublished From a Buick Eight. In some way or other, I suspect each book in the list had an influence on the books I wrote.

As you scan this list, please remember that I'm not Oprah and this isn't my book club.
These are the ones that worked for me, that's all. But you could do worse, and a good many of these might show you some new ways of doing your work. Even if they don't, they're apt to entertain you. They certainly entertained me.

Abrahams, Peter : A Perfect Crime
Abrahams, Peter : Lights Out
Abrahams, Peter : Pressure Drop
Abrahams, Peter : Revolution #9
Agee, James : A Death in the Family
Bakis, Kirsten : Lives of the Monster Dogs
Barker, Pat : Regeneration
Barker, Pat : The Eye in the Door
Barker, Pat : The Ghost Road
10 Bausch, Richard : In the Night Season
Blauner, Peter : The Intruder
Bowles, Paul : The Sheltering Sky
Boyle, T. Coraghessan : The Tortilla Curtain
Bryson, Bill : A Walk in the Woods
Buckley, Christopher : Thank You for Smoking
Carver, Raymond : Where I'm Calling From
Chabon, Michael : Werewolves in Their Youth
Chorlton, Windsor : Latitude Zero
Connelly, Michael : The Poet
20 Conrad, Joseph : Heart of Darkness
Constantine, K. C. : Family Values
DeLillo, Don : Underworld
DeMille, Nelson : Cathedral
DeMille, Nelson : The Gold Coast
Dickens, Charles : Oliver Twist
Dobyns, Stephen : Common Carnage
Dobyns, Stephen : The Church of Dead Girls
Doyle, Roddy : The Woman Who Walked into Doors
Elkin, Stanley : The Dick Gibson Show
30 Faulkner, William : As I Lay Dying
Garland, Alex : The Beach
George, Elizabeth : Deception on His Mind
Gerritsen, Tess : Gravity
Golding, William : Lord of the Flies
Gray, Muriel : Furnace
Greene, Graham : A Gun for Sale (aka This Gun for Hire)
Greene, Graham : Our Man in Havana
Halberstam, David : The Fifties
Hamill, Pete : Why Sinatra Matters
40 Harris, Thomas : Hannibal
Haruf, Kent : Plainsong
Hoeg, Peter : Smilla's Sense of Snow
Hunter, Stephen : Dirty White Boys
Ignatius, David : A Firing Offense
Irving, John : A Widow for One Year
Joyce, Graham : The Tooth Fairy
Judd, Alan : The Devil's Own Work
Kahn, Roger : Good Enough to Dream
Karr, Mary : The Liars' Club
50 Ketchum, Jack : Right to Life
King, Tabitha : Survivor
King, Tabitha : The Sky in the Water (unpublished)
Kingsolver, Barbara : The Poisonwood Bible
Krakauer, Jon : Into Thin Air
Lee, Harper : To Kill a Mockingbird
Lefkowitz, Bernard : Our Guys
Little, Bentley : The Ignored
Maclean, Norman : A River Runs Through It and Other Stories
Maugham, W. Somerset : The Moon and Sixpence
60 McCarthy, Cormac : Cities of the Plain
McCarthy, Cormac : The Crossing
McCourt, Frank : Angela's Ashes
McDermott, Alice : Charming Billy
McDevitt, Jack : Ancient Shores
McEwan, Ian : Enduring Love
McEwan, Ian : The Cement Garden
McMurtry, Larry : Dead Man's Walk
McMurtry, Larry, and Diana Ossana : Zeke and Ned
Miller, Walter M. : A Canticle for Leibowitz
70 Oates, Joyce Carol : Zombie
O'Brien, Tim : In the Lake of the Woods
O'Nan, Stewart : The Speed Queen
Ondaatje, Michael : The English Patient
Patterson, Richard North : No Safe Place
Price, Richard : Freedomland
Proulx, Annie : Close Range : Wyoming Stories
Proulx, Annie : The Shipping News
Quindlen, Anna : One True Thing
Rendell, Ruth : A Sight for Sore Eyes
80 Robinson, Frank M. : Waiting
Rowling, J. K. : Harry Potter and the Chamber of Secrets
Rowling, J. K. : Harry Potter and the Prisoner of Azakaban
Rowling, J. K. : Harry Potter and the Sorcerer's Stone
Russo, Richard : Mohawk
Schwartz, John Burnham : Reservation Road
Seth, Vikram : A Suitable Boy
Shaw, Irwin : The Young Lions
Slotkin, Richard : The Crater
Smith, Dinitia : The Illusionist
90 Spencer, Scott : Men in Black
Stegner, Wallace : Joe Hill
Tartt, Donna : The Secret History
Tyler, Anne : A Patchwork Planet
Vonnegut, Kurt : Hocus Pocus
Waugh, Evelyn : Brideshead Revisited
96 Westlake, Donald E. : The Ax."


And Furthermore, Part II : A Booklist.
Copyright 2000 by Stephen King.
Avec mes remerciements à Simon & Schuster, Inc., http://www.SimonSays.com/king

 

Section 38 of ON WRITING:

 

The last thing I want to tell you in this part is about my desk. For year s I dreamed of having the sort of massive oak slab that would dominate a room - no more child's desk in a trailer laundry-closet, no more cramped kneehole in a rented house. In 1981 I got the one I wanted and placed it in the middle of a spacious, skylighted study (it's a converted 20 stable loft at the rear of the house). For six years I sat behind that de sk either drunk or wrecked out of my mind, like a ship's captain in charge of a voyage to nowhere. 20

A year or two after I sobered up, I got rid of that monstrosity and put in a living-room suite where it had been, picking out the pieces and a nice Turkish rug with my wife's help. In the early nineties, before they moved on to their own lives, my kids sometimes came up in the evening to watch a basketball game or a movie and eat pizza. They usually left a boxful of crusts behind when they moved on, but I didn't care. They came, they seemed to enjoy being with me, and I know I enjoyed being with them. I got another desk -- it's handmade, beautiful, and half the size of the T. R ex desk. I put it at the far west end of the office, in a corner under the eave. That eave is very like the one I slept under in Durham, but there are no rats in the walls and no senile grandmother downstairs yelling for someone to feed Dick the horse. I'm sitting under it now, a fifty-three year-old man with bad eyes, a gimp leg, and no hangover. I'm doing what I know how to do, and as well as I know how to do it. I came through all he stuff I told you about (and plenty more that I didn't), and now I'm going to tell you as much as I can about the job. As promised, it won't take long. 20

It starts with this: put your desk in the corner, and every time you sit down there to write, remind yourself why it isn't in the middle of the room. Life isn't a support-system for art. It's the other way around. 20

 

Copyright 2000 by Stephen King. Avec mes remerciements à Simon & Schuster, Inc., http://www.SimonSays.com/king

Extraits de ON WRITING:

Everything I've said about dialogue applies to building characters in

fiction. The job boils down to two things: paying attention to how the real

people around you behave and then telling the truth about what you see.

You may notice that your next-door neighbor picks his nose when he

thinks no one is looking. This is a great detail, but noting it does you

nogood as a writer unless you're willing to dump it into a story at some

point. 20

Are fictional characters drawn directly from life? Obviously not, at least on

a one-to-one basis - you'd better not, unless you want to get sued

or shot on your way to the mailbox some fine morning. In many cases, such

as roman roman =E0 clef novels like Valley of the Dolls, characters are

drawn mostly from life, but after readers get done playing the inevitable

guessing game about who's who, these stories tend to be unsatisfying, stuffe

with shadowbox celebrities who bonk each other and then fade quickly

from the reader's mind. I read Valley of the Dolls shortly after it came out

(I was a cook's boy at a western Maine resort that summer), gobbling it

up as eagerly as everyone else who bought it, I suppose, but I can't

remember much of what it was about. On the whole, I think I prefer the

weekly codswallop served up by The National Enquirer, where I can get

recipes and cheesecake photographs as well as scandal. 20

 

For me, what happens to characters as a story progresses depends solely

on what I discover about them as I go along -- how they grow, in other

words. Sometimes they grow a little. If they grow a lot, they begin to

influence the course of the story instead of the other way around. I almost

always start with something that's situational. I don't say that's right,

only that it's the way I've always worked. If a story ends up that same

way, however, I count it something of a failure no matter how interesting

it may be to me or to others. I think the best stories always end up being

about the people rather than the event, which is to say character-driven.

Once you get beyond the short story, though (two to four thousand words,

let's say), I'm not much of a believer in the so-called character study;

;I think that in the end, the story should always be the boss. Hey, if

you want a character study, buy a biography or get season tickets to your

local college's theater-lab. 20

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