Quand une enquête policière débouche sur un hôtel hanté d'Aix, à la mauvaise réputation, et qu'un inspecteur y voit un homme gigantesque s'y promener avec sa tête sur les épaules et la même coupée sous le bras, le lecteur a compris qu'il lisait un roman peu ordinaire. Dans ce roman noir déjanté, quelque part entre la Série Noire et le Masque, avec juste ce qu'il faut d'inquiétant, Thomazeau se situe dans la tradition humoristique appréciée par les Anglo-saxons qui aiment le mélange des genres, mais que peu de Français ont su pratiquer. Voici son dernier roman (il en a écrit six), publié dans la collection noire Librio.

On y retrouve les aventures d'une joyeuse équipe, autour des justiciers RMIstes Shram et Guigou, devenus les anti-héros d'une série. Ces étudiants ont traîné des années en première année de fac à Aix sans résultat et vivent de petits boulots, actuellement de la surveillance du chien d'un caïd en «préretraite» parti en vacances et de ses deux tables réservées dans un bar : le petit chef de la pègre y a ses habitudes et il ne veut voir personne s'y installer. Avec un policier, ancien copain de baby-foot, et un journaliste chargé des faits divers dans un quotidien, ils vont exécuter à leur manière la mission dont un autre copain les a chargés : retrouver l'assassin du diable que l'on a retrouvé carbonisé dans le four à cuire les pizzas de son restaurant...

Qui est le diable et comment se déroulera l'enquête? Je laisse au lecteur le soin de le découvrir. Il ne sera pas déçu : le titre du chapitre où l'on retrouve le cadavre brûlé s'intitule : "Aixtracuit"... Pas question de chercher une philosophie profonde à cette jubilante histoire, qui passe du noir le plus noir au loufoque le plus absolu, mais qui n'a pas d'autre dessein que de nous faire passer un bon moment. Avec du brio et une verve endiablée...

La quatrième de couverture :
Néné le Diable, le pizzaïaolo, retrouvé à moitié consumé dans son four; des têtes coupées jaillissant de boîtes à pizza... Ça sent le brûlé! À la demande de leur vieil ami Rocca, nos deux RMIstes Schram et Guigou mènent l'enquête, épaulés comme toujours par Blanco, le flic, et Charif, le roi des faits divers.
Entre une héritière débarquée de nulle part, un mystérieux hôtel hanté et un notaire qui se fait appeler Camillo, l'affaire n'est pas simple... Et quel rôle tient la belle et innocente Solange dans tout ça?

Né à Lille en 1961, l'auteur est devenu journaliste dans une importante agence de presse à Marseille après être passé à l'École de journalisme de Lille. En 2000, il y a créé, avec des copains, une petite maison d'édition, l'Écailler du Sud pour lire le genre de romans qu'il ne trouvait pas ailleurs : des polars du sud et des polars "truculents". Il a actuellement écrit 7 livres : La faute à Dégun (1995); Qui a tué Monsieur Cul? (Librio noir, # 259); Qui a noyé l'homme-grenouille? (Librio noir, #331); Qui a occis le curé? Qui a brûlé le Diable? (L'Écailler du Sud,avril 2001; Librio noir, #512), Les pinceaux de la Madone et Bonne mère.

Roland Ernould © 2002

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