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Un tour sur le
Bolid'
mon
opinion :
étude :
Un tour sur le
Bolid' : DU BOLIDE À
L'ABSURDE...
Écrite peu de temps après
l'accident qui faillit coûter la vie à King en
juin dernier, Riding
the Bullet raconte la journée
d'un jeune homme qui est pris en auto-stop par un conducteur
venu d'un autre monde. Procédé classique,
qu'affectionne King pour nous concocter un mélange
imbattable de suspense, de danger et de peur. Un tour sur le
Bolid' est remarquablement articulé dans une
symbolique où les différents
éléments se renforcent mutuellement : les
motifs de la lune, du cimetière, du temps qui passe,
et de l'amour filial remis en cause par un choix tragique.
choix tragique. Apport non négligeable, il se
rapporte à un épisode de la vie de King
étudiant, époque sur laquelle les lecteurs de
King n'ont que peu d'éléments romanesques.
Mais on se rend vite compte que cet aspect sentimental n'est
pas l'essentiel. Un
tour sur le Bolid' va beaucoup plus
loin, nous imposant une réflexion sur
l'absurdité de la vie et de la mort. King, dont
l'humanisme apparaît de plus en plus nettement avec
l'âge, a juste conservé ce qu'il faut d'horreur
et de mystère pour donner du plaisir à lire
une histoire dont la signification va bien au-delà
des apparences.
|
Stephen King
Un tour sur le
Bolid'
Livre de Poche-Albin Michel, sept. 2000.
Cette nouvelle, le premier e-book de Stephen King,
a été publiée pour la première fois dans
des circonstances historiques. En mars dernier, on apprenait qu'un
texte de 16.000 mots, intitulée Riding the Bullet, était mis en ligne
par Simon et Schuster et pouvait être chargé contre le
versement de $ 2,50. Ce fut la ruée, et le succès -
aussi la brièveté du récit - nous permet de
l'avoir maintenant traduit et en édition papier.
King ne s'est que peu intéressé
à la «ghost story», et les seuls vrais
fantômes - ceux au travers desquels on voit! - ne se trouvent
que dans le récent Sac
d'os. Présenté d'abord comme un
fantôme, l'automobiliste spectral conducteur de la Mustang du
récit présente des caractères disparates. On en
a rencontré de semblables brièvement dans Ça et plus
longuement dans Christine, conduisant tous
deux une Plymouth Fury. L'apparition se présente comme le
messager d'une force mystérieuse au jeune étudiant
allant rendre visite en auto-stop à sa mère qui vient
d'avoir une attaque. Il embarque l'étudiant dans une impasse,
en lui rendant obligatoire une alternative abominable, un choix
difficile et bouleversant dont les conséquences changeront le
cours de sa vie. Une partie de l'action se concentre sur un petit
tour à faire frémir dans un parc d'attractions et
notamment le manège qui s'appelle The Bullet, d'où le
titre en américain, difficile à rendre en
français. Et aussi un objet-souvenir, un pin's.
La nouvelle se rapporte à une
période très peu évoquée dans les romans
de King, celle de ses années d'étudiant
(brièvement reprise dans La révolte de Caïn , Poste de
nuit , ou Nona). Jusqu'ici, King n'avait
pratiquement pas abordé les années soixante dans son
oeuvre, années qu'il a reconnu détester par les
souvenirs qu'elles lui rappellent. Années difficiles,
années de misère où, l'enfance envolée,
il ne reste que l'adolescence contrainte et ingrate, les petits
boulots pour survivre et pouvoir faire des études
supérieures, la seule possibilité de salut pour un
enfant pauvre... Cette attitude paraît changer à
présent, puisque les cinq nouvelles du recueil Hearts in Atlantis,
récemment paru aux USA et attendu en France, se situent
à cette époque.
Sans un mot inutile - chose peu fréquente
chez King -, cette nouvelle, à la fois fantastique et
métaphysique, surprend en outre par la place accordée
aux sentiments fils-mère et la mort possible de celle-ci. Le
sujet a déjà été traité
différemment dans Chambre 312, récit
glacé sur le thème de la vie, de la mort et des choix
difficiles qui y sont liés. Ce texte est un petit bijou,
sentimental et mystérieux. King, dont l'humanisme
apparaît de plus en plus nettement avec l'âge, conserve
juste ce qu'il faut d'horreur et de mystère pour donner du
plaisir à lire une histoire dont la signification va bien
au-delà des apparences.
La quatrième de couverture :
« ... celui qui mène le bal -
Dieu ou tu l'appelleras comme tu voudras - doit adorer s'amuser.
[...] Mais cela ne peut se faire que dans des circonstances bien
précises, comme ce soir.
Toi, tout seul dans la nature... ta
mère malade... besoin d'un moyen de transport...
Dans moins de dix kilomètres, on va
commencer à voir les premières maisons. Dans moins de
quinze, on atteindra les limites de la ville. Ce qui signifie qu'il
faut que tu te décides tout de suite.
- Que je décide quoi?
- Qui monte dans le Bolid' et qui reste
à terre.
Toi ou ta mère.»
Une nouvelle diabolique, la première
diffusée, en anglais, sur le Net, au printemps dernier.
7/9/2000
Historique.
Le 14 mars a
été mis en ligne par Simon et Schuster le premier
e-book de Stephen King, une nouvelle
de 16.000 mots
intitulée
Riding the
Bullet.
C'est l'histoire d'un
fantôme dans le grand style du genre. L'originalité de
cette publication est qu'elle est faite en version
électronique, qu'on peut se procurer contre le versement de $
2,50.
Écrite peu de temps après l'accident
qui faillit coûter la vie à King en juin dernier,
Riding the Bullet narre la journée d'un jeune homme qui est pris en
auto-stop par un conducteur venu d'un autre monde.
Procédé classique, qu'affectionne King pour nous
concocter un mélange imbattable de suspense, de danger et de
peur.
King raconte les circonstances qui lui ont inspiré cette
nouvelle.
extraits du
début de la nouvelle (texte de présentation de King) :
traduction de l'auteur du
site.
Il n'a jamais raconté à personne
cette aventure, et il n'a jamais pu le faire, non par peur de ne pas
être cru, mais parce que cette histoire lui appartient. Il a
toujours senti que la raconter "déprécierait à
la fois lui-même et l'événement, en rendant son
récit aussi insignifiant et banal que l'anecdote
racontée par un moniteur de colo avant l'extinction des
feux."
"J'ai toujours pensé que la raconter
amoindrirait l'intérêt de l'intérêt de
l'histoire, la rendrait moins intéressante et donnerait une
image médiocre de moi-même. Mais depuis que ma
mère est morte, je n'ai jamais été capable de
bien dormir. Je somnole et je me réveille à nouveau
bien sur mes gardes et frissonnant. Laisser la lumière
allumée est moins pire, mais pas autant que vous pourriez le
croire. Il y a tellement d'ombres. Et les plus allongées
pourraient bien être l'ombre de n'importe quoi, vous savez?
Vraiment n'importe quoi." King raconte ensuite dans quelles
circonstances lui sont arrivés les événements
qui ont servi à cette histoire. Lorsqu'il était jeune
étudiant à l'université du Maine, il habita un
temps un appartement avec 3 autres condisciples. Un jour, il fut
appelé au téléphone par une voisine qui habitait
juste à côté de la maison de sa mère. La
voisine avait eu son numéro de téléphone par un
plot magnétique qui se trouvait sur le
réfrigérateur de sa mère.
- "«C'est une attaque», dit-elle avec
l'accent traînant des yankees. «C'est arrivé
à la cantine. Mais ne viens pas toutes affaires cessantes; les
docteurs ont dit que ce n'était pas trop grave et elle est
consciente.
- Oui, mais est-ce qu'elle a toute sa tête?» J'essayais de
rester calme, de ne pas prendre les choses trop au sérieux,
mais mon coeur battait vite et il faisait soudain trop chaud dans la
salle de séjour. J'étais seul dans l'appartement,
c'était un mercredi; et mes co--locataires avaient cours toute
la journée.
- «Oui, mais la première chose qu'elle m'a
demandé, c'est de t'appeler, mais de ne pas te faire peur.
C'est plutôt attentionné, c'est gentil de sa part.
- Oui, évidemment.» J'étais effrayé.
Comment en serait-il autrement quand quelqu'un vous appelle et vous
dit qu'une ambulance est venue chercher votre mère au travail
pour l'emmener à l'hôpital.
- «Elle a dit que tu devais rester là et continuer
à étudier jusqu'au week-end. Tu pourras alors venir la
voir si tu n'as pas trop de travail.»"
Bien sûr, je pensais, pas de problème. Je vais rester
ici dans ce trou à rats qui pue la bière alors que ma
mère est sur un lit d'hôpital à 150 kms,
peut-être en train de mourir.
- "«Elle est encore jeune, ta mère; le problème,
c'est qu'elle s'est laissé prendre du poids ces derniers
temps, c'est pour ça qu'elle fait de l'hypertension; plus les
cigarettes : elle devra arrêter de fumer.»
Attaque ou pas attaque, j'avais des doutes là-dessus, et
j'avais raison. J'ai remercié Mme McCurdy de m'avoir
appelé.
- «C'est la première chose que j'ai faite quand je suis
rentré à la maison. Alors, quand est-ce que tu viens,
Alan? Samedi?» Son ton espiègle suggérait qu'elle
le savait mieux que moi.
J'ai regardé par la fenêtre. C'était un bel
après-midi d'octobre. Le ciel d'un bleu profond de la
Nouvelle-Angleterre resplendissait au-dessus des arbres qui
secouaient leurs feuilles jaunes au-dessus de Mill Street. J'ai
jeté un coup d'oeil sur ma montre. Il était 3h20. Je
m'apprêtais à aller à mon cours de philosophie
à 4 heures, quand le téléphone avait
sonné.
- "«Vous plaisantez? Je serai là ce soir.»"
King n'ose pas dire
à Mr. McCardy que sa voiture est hors de service. Elle avait
des problèmes de boîtes de vitesse. Elle ne pourrait pas
quitter l'allée de la maison dans un avenir prévisible.
Il va faire du stop pour se rendre jusque leur petite maison de
Harlow. S'il arrive trop tard, il fera un petit somme sur un des
canapés de l'hôpital. "Ce n'était pas la
première fois que je lèverai le pouce pour aller chez
moi ou que je dormirai assis, appuyé à un distributeur
de coca."
- "«Je mettrai les clés sous la brouette rouge, tu vois
ce que je veux dire?
- Bien sûr.»
Ma mère gardait une vieille brouette rouge près de la
porte menant à la remise derrière la maison.
L'été, cette brouette débordait de fleurs.
Penser à cette brouette, pour une raison ou pour une autre, me
ramena à la réalité. Ma mère était
à l'hôpital. La petite maison de Harlow où
j'avais grandi resterait éteinte ce soir-là. Il n'y
aurait personne pour allumer les lumières après le
coucher du soleil. Mr McCardy avait beau dire que ma mère
était jeune, quarante-huit ans, c'est vraiment vieux.
- "«Sois prudent, Alan. Ne va pas trop vite.»
Bien sûr, ma vitesse dépendrait du conducteur qui me
prendrait en stop. Mais vu sous cet angle, j'espérai que celui
qui me prendrait roulerait à un train d'enfer. Pour ma part,
je n'arriverai jamais assez tôt au Central Maine Medical
Center. Mais ce n'était pas la peine d'inquiéter Mr
McCardy.
- «Je n'irai pas trop vite. Merci.
- De rien, répondit-elle. Ta mère, ça va aller
et elle sera vraiment contente de te voir.»"
King prend ensuite ses dispositions, fait
prévenir ses professeurs et les responsables de la fac.
"J'ai mis quelques vêtements dans mon sac
à dos, j'ai ajouté un exemplaire aux pages
cornées de l'Introduction à la philosophie, et je suis parti."
Il sera absent toute la semaine suivante.
"Ma façon de voir le monde a changé beaucoup ce
soir-là et rien dans mon manuel de philosophie ne semblait
correspondre à ca changement.
J'ai vite compris qu'il y avait des choses en dessous, vous voyez, en
dessous, et aucun livre ne peut expliquer ce que c'est. Parfois je
pense qu'il vaut mieux oublier que ces choses -là existent, si
on peut, bien sûr".
Remerciement à Simonsays, pour les larges extraits qui
ont été traduits de leur présentation de Riding the Bullet.
Pour vous connecter pour l'achat :
http://www.simonsays.com/subs/book.cfm?areaid=21&isbn=0743204670
STEPHEN KING FAIT UN
MALHEUR SUR LE WEB.
Libération
du 19 mars 2000.
En 24 heures, 400.000
internautes se sont connectés pour lire son roman.
New York de notre correspondant, 19 mars 2000.
L'histoire relate les
péripéties d'un pauvre auto-stoppeur du Maine
embarqué dans une flamboyante Mustang conduite par un
fantôme. Du Stephen King en somme, comme l'auteur en produit
depuis une vingtaine d'années. Riding the Bullet
(«Monté sur la balle»), le nouvel , ouvrage de
l'écrivain américain spécialisé dans
l'épouvante grand public, fait un tabac aux États-Unis.
La raison première n'est pas tant la qualité de sa
prose, mais le fait que le livre est en vente depuis mardi sur
l'Internet, en version électronique. Et les résultats
ont dépassé toutes les espérances : durant les
premières vingt-quatre heures, plus de 400 000 internautes ont
commandé le petit roman de pages sur le Net, un record dans le
monde de l'édition américaine, pourtant habitué
aux ventes mammouth des John Grisham et autre Tom Clancy. C'est
surtout la première fois qu'un auteur si renommé
accepte de se lancer dans l'aventure du «livre en ligne»
(il ne sera pas disponible dans le commerce, ndlr). «Je suis époustouflé, a déclaré Jack Romanos,le président
de Simon and Schuster, qui publie King, personne n'aurait pu imaginer qu'autant de gens soient
prêts à lire un livre sans le support
papier».
Certes, les chiffres sont un peu faussés, car des
sociétés, comme Amazon.com par exemple, ont offert le
livre à télécharger gratuitement pendant
quelques jours. Mais d'autres librairies en ligne, qui vendaient
l'ouvrage au modeste prix de 2,50 $ ont enregistré plus de 400
demandes de téléchargement à l'heure. Et le
phénomène se poursuit.
A lui seul, le coup de maître de Stephen King pourrait
permettre de relancer un secteur de l'édition
électronique très récent, qui jusqu'ici n'a pas
réussi à s'imposer.
En attendant, King s'est dit «ravi de
l'ouverture de ce nouveau marché». Jeudi après-midi, il était toujours
impossible de télécharger Riding the Bullet sur le site
d'Amazon, «du fait d'un encombrement momentané des
serveurs» .
Fabrice Rousselot.
Publié avec l'autorisation de
Libération :
http://www.liberation.com
Riding the Bullet
C'est l'histoire d'un
fantôme dans le grand style du genre. L'originalité de
cette publication est qu'elle est faite en version
électronique, qu'on peut se procurer contre le versement de $
2,50.
Écrite peu de temps après l'accident
qui faillit coûter la vie à King en juin dernier,
Riding the Bullet narre la journée d'un jeune homme qui est pris en
auto-stop par un conducteur venu d'un autre monde.
Procédé classique, qu'affectionne King pour nous
concocter un mélange imbattable de suspense, de danger et de
peur.
King raconte les circonstances qui lui ont inspiré cette
nouvelle.
Il n'a jamais raconté à personne cette aventure, et il
n'a jamais pu le faire, non par peur de ne pas être cru, mais
parce que cette histoire lui appartient. Il a toujours senti que la
raconter "déprécierait à la fois lui-même
et l'événement, en rendant son récit aussi
insignifiant et banal que l'anecdote racontée par un moniteur
de colo avant l'extinction des feux."
"J'ai
toujours pensé que la raconter amoindrirait
l'intérêt de l'intérêt de l'histoire, la
rendrait moins intéressante et donnerait une image
médiocre de moi-même. Mais depuis que ma mère est
morte, je n'ai jamais été capable de bien dormir. Je
somnole et je me réveille à nouveau bien sur mes gardes
et frissonnant. Laisser la lumière allumée est moins
pire, mais pas autant que vous pourriez le croire. Il y a tellement
d'ombres. Et les plus allongées pourraient bien être
l'ombre de n'importe quoi, vous savez? Vraiment n'importe quoi."
King raconte ensuite dans quelles
circonstances lui sont arrivés les événements
qui ont servi à cette histoire.
Rumeur.
D'après
Le Monde des
Livres du 31/03/2000, King
est ravi du succès rencontré par Riding. Il
envisagerait de publier sur le web un roman de 700 pages, sous forme
de feuilletons mensuels, tout en reconnaissant qu'il lui semble que
rien ne remplacera le livre.
STEPHEN KING PIRATÉ SUR INTERNET
Libération
du 1er avril 2000.
"Des pirates informatiques sont
parvenus à se procurer frauduleusement des exemplaires de
"Riding The Bullet". Cette nouvelle de Stephen King est la
première |uvre d'un auteur à succès à
être publiée uniquement sur l'Internet. Selon Adam
Rothberg, porte-parole de l'éditeur américain Simon
& Schuster, le piratage aurait été limité
à "quelques cas". Après avoir
récupéré sans acquiter de droits les 66 pages de
Riding The Bullet, en ligne depuis le 14 Mars, les pirates
les ont diffusées gratuitement sur au moins six sites. "Nous
avons alerté ces sites, qui ont immédiatement
arrêté la distribution", a précisé Adam
Rothberg. "Cela fait partie du jeu, avec tout ce qui est
électronique..."
Au moins 500 000 exemplaires de
cette nouvelle avaient été
téléchargés au cours des deux premiers jours de
sa diffusion. La plupart des lecteurs ayant acquitté $2.5, les
recettes des 48 premières heures ont donc
dépassé un million de dollars..."
Publié avec l'autorisation de
Libération :
http://www.liberation.com
Contenu de ce site Stephen King
et littératures de l'imaginaire :
.. du site
Imaginaire
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du site Stephen King
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