fantastique ou insolite

 

Le Fléau

"The Stand." Alerte ! de Mick Garris. USA.

TVfilm en deux épisodes. Durée total : 6 heures. Avec Gary Sinise (Stuart Redman), Bridgit Ryan (Lucy Swann), Cynthia Garris (Susan Stern), Rob Lowe (Nick Andross), Jamey Sheridan (Larry Underwood)... Scénario : Stephen King, après cinq ré-écritures. Année : 1993.

Une baubaise gribbe. Pas moins de 99% de l'humanité sont rayés de la carte par un virus bactériologique d'origine militaire. Dans une Amérique peuplée de cadavres pourrisants, les survivants affrontent l'Homme Noir, démon tyrannique qui profite de la situation pour instaurer un règne de terreur.

Comment parler du Fléau ? Si un roman de King est connu jusque Saturne, c'est celui-là. Mick Garris savait qu'il n'avait pas droit à l'erreur, sous peine d'être lynché par une horde de fans déchainés. Alors, bon film ou pas ? Oui et non, comme d'habitude.

King en personne au scénario est déjà un gage de qualité : on peut être certains qu'il ne tranchera pas dans les passages essentiels et qu'il restituera l'atmosphère si particulière du récit. Malgrè quelques modifications nécessaires à la linéarité du film, et la supression de personnages forts secondaires, l'intégral du Fléau est là : la montée de l'épidémie, les rêves, le voyage vers Hemingford Home, la fuite de New York ect. Le tout formant une gigantesque narration sur fond d'Amérique ravagée. Les scènes d'épidémie, sans la puissance imaginative du lecteur, demeurent convaincantes et bien réalisées. On se désespère de rencontrer quelqu'un de vivant, et le silence qui règne sur ce monde confère à la réussite de l'ensemble. La première partie, englobant la Super-Grippe et les rêves des protagonistes, est de loin la plus intéressante. Car même si le dénouement est connu, le spectateur s'investit dans l'histoire et accompagne ces derniers héros.

Les choses se gâtent avec le deuxième film. Passé le plaisir de revoir Frannie, d'entendre Larry pousser la chansonnette, une fois que l'on s'est habitué aux cadavres jonchant les rues, il faut se coltiner encore trois heures de lutte du bien contre le mal, d'un manichéisme primaire et hollywoodien. La faute au roman, dans lequel King se laissait aller à une métaphysique peu convaincante et bien trop longue. Mais ces défauts, supportables à la lecture, sont accentués par la mise en image qui réduit fatalement les comportements à leur plus simple expression : Mère Abigaël est une sainte, Stuart Redman le héros parfait, et Randall le salaud intégral. Le film tourne vite en rond, pendant deux heures la reconstruction de la société, dans un camp comme dans l'autre, offre peu de surprise et la confrontation à Las Vegas met du temps à venir. Bien sur, ces séquences étaient nécessaires afin de rester fidèle au livre, mais la réalisation aurait pu apporter un peu plus de nerf à l'ensemble.

Tout cela serait acceptable pour le spectateur non éclairé de King, mais les puristes que nous sommes se révolteront d'un casting hautement improbable. La plupart des acteurs sont convaincants, excepté... leur physique. Pour une mise en bouche de ces invraisemblances, prenons le cas d'Harold Lauder. Dans le film, ce vieil Harold est... maigre ! Mince comme une hampe de drapeau ! Les connaisseurs reconnaitront sous ses boutons le visage de Parker Lewis, de la série télé du même nom. Parker Lewis, peu connu pour son obésité... Passons au cas moins risible et fort discutable : Nick Andross est devenu blanc ! Un beau blond musclé aux yeux bleus. Il est toujours sourd, mais sa peau vire au transparent. Que devons-nous y voir ? Qu'un noir en héros positif dans un tvfilm destiné à une grande audience n'y aurait pas sa place ? Que la majorité américaine préfère des héros blancs, malgré une trahison essentielle de l'oeuvre ? Le plus étonnant est que King ait laissé passer une chose pareille.

Il serait avisé, d'ici quelques années, de retourner le Fléau et d'en livrer une vision beaucoup plus sombre, plus malsaine que celle-ci, certes agréable à suivre mais encore et toujours formatée pour un public américain puritain, à la limite du racisme flagrant dans le cas présent.

Fidélité : bonne

Sylvain Tavernier

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