fantastique ou insolite

 

La tempête du siècle

"Storm of the century."

Twister de Craig R. Baxley. USA.

TV film en deux épisodes. Durée totale : 6 heures. Avec Tim Daly (Mike Anderson), Colm Feore (André Linoge), Debrah Farentino (Molly Anderson), Beth Dixon (Tess Marchant)... Scénario original de Stephen King. Année : 1999.

What Randall wants... Little Tall Island, où résida naguère Dolores Claiborne, est ravagée par une tempête phénoménale. Coupés du continent, les insulaires se réfugient à l'hôtel de ville en attendant que ça passe. Mais un étranger sans âge a débarqué de nulle part, et profite de l'occasion pour qu'on lui donne ce qu'il désire.

"J'ai passé l'âge de ces conneries." Quoi qu'on en dise, cette tempête vaut le détour. Une chose est sûre, Stephen King ne s'est pas creusé pour nous servir cette histoire vue et ratavue de thriller pseudo-fantastique, entre X-files (décidément !) et Bazaar. Le scénario, déjà monotone à la lecture (on se demande d'ailleurs pour quelle raison il a été vendu comme le dernier roman de SK ? L'argent peut-être ?), fait preuve à la télé de carences galactiques au niveau de la cohérence et de la vraisemblance, et on s'empressera de passer à autre chose une fois remportée l'épreuve des six heures de visionnage.

Le premier épisode risque de rebuter les plus courageux. D'un ennui impensable, les rebondissements ont lieu tous les trois quarts d'heure, ce qui fait peu sur une telle longueur. Les personnages se révèlent bien moins riches que les héros habituels de King : stéréotypés à l'excés, leurs motivations apparaissent claires comme de l'eau d'Evian. Soit tout blanc, soit tout noir, aucune surprise à attendre de ce côté-là, puisque chaque réaction est prévisible, téléphonnée. Même si chacun d'eux posséde sa part de petits secrets honteux, il n'y a rien ici qui risquerait de choquer un public français. Le réalisateur verse quant à lui dans le maniérisme, comme s'il se regardait filmer : "Vous avez vu ? Je fais un Stephen King, c'est pas rien tout de même !" Les plans en extérieur sur le cyclone qui dévaste l'île sont multipliés sans autre raison que de rallonger la sauce, et de prouver que la production en avait les moyens. Manque de pot, c'est moche et mal filmé, à la limite du film amateur. Ces scènes répétitives ne parviennent qu'à casser le rythme de l'action, qui n'en avait vraiment pas besoin. Au bout d'une heure, l'oeil le moins exercé saura répérer à quel moment le film était coupé par la pub lors de la diffusion aux Etats-Unis, tant les transitions sont grossières et tape-à-l'oeil.

Rien que du négatif jusqu'ici. C'est alors que le deuxième film entre en jeu, et il aurait très bien pu se passer de la première partie, ce qui aurait conféré à l'ensemble une structure beaucoup plus unie et crédible. (Presque) tous les défauts sont gommés. L'action s'intensifie, les coups de théâtre sont amenés avec savoir-faire et les personnages acquièrent une dimension supérieure qui les rend crédibles et attachants. On retrouve enfin une atmosphère et des protagonistes dignes de King, et le spectateur se laisse envouter par LA réussite du film, qui vaut à elle seule le voyage. Tout le plaisir repose sur un unique personnage-clé : qu'il est bon de retrouver Randall Flagg ! King nous offre un nouvel aperçu de cet étranger aux mille visages, toujours aussi charmeur et dangeureux. André Linoge donc (noter la délicieuse conotation française) incarne Flagg sur la fin de sa vie. Après l'Homme noir du Fléau, dans sa prime jeunesse et encore inexpérimenté, puis Gaunt, vieillard charismatique de Bazaar, il conserve toute sa force et la mystérieuse fascination qu'il exerce n'a pas faibli. Tour à tour roublard, sournois, drôle, colérique, cruel ou artiste, cet individu marque le film de son empreinte. Même s'il a troqué son jean et ses bottes contre une large cape noire de magicien, il sait que nous ne sommes pas dupes. Craig Baxley réduit les séquences en extérieur et l'intrigue se noue en huis-clos. La scène finale, lors du tirage au sort qui désignera quel enfant doit partir avec Linoge, est une réussite exemplaire. Le lecteur assidu au courant du dénouement sera surpris de l'impact du suspens et se mordra les ongles jusqu'au générique, "juste au cas où..."

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Sylvain Tavernier

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Une superbe revue, à la présentation somptueuse, Simulacres est parue pour la première fois en automne 1999, avec son numéro trimestriel d'automne, sous la direction de Jean-Baptiste Thoret et Guy Astic. Avec le programme ambitieux de repenser, d'interroger et d'analyser les formes cinématographiques.

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Filmographie de Stephen King : .1ère partie : LE CINÉMA .

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