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Sylvain Tavernier

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King et le cinéma de son enfance

 

Salut à tous !

Merci de lire ces quelques lignes afin de connaître un peu qui je suis ainsi que le pourquoi de cette filmo commentée.

Je ne suis pas professeur et je n'ai écrit aucun livre : je me contente, du haut de mes dix-huit ans, d'être un étudiant en lettres de deuxième année. Je suis en revanche, comme de nombreux lecteurs de ce site, un authentique passionné de Stephen King. Atteint du syndrome Annie Wilkes depuis mes douze ans, cette obsession se marie assez bien avec mon amour du cinéma puisque King est sans doute l'écrivain le plus adapté (et le plus trahi, à mon sens.)

Cette filmographie à donc pour vocation de rendre au roi ce qui appartient à King. Les films, plus ou moins de bonne facture, permettent une approche différente de son oeuvre. Bien que la mise en image limite nécessairement le rôle de l'imagination, le cinéma nous livre la vision personnelle d'un scénariste ou d'un metteur un scène et donne ainsi la possibilité de réviser notre jugement sur telle ou telle oeuvre. Il est certain qu'un film ne procurera jamais l'émotion ressentie à la lecture de certains passages, même si La Ligne Verte ou Les Evadés se confondent désormais avec le texte au point qu'on ne puisse le lire sans se remémorer les images.

J'ai essayé grâce à ces analyses de rendre compte de la qualité et de la fidélité des films vis à vis du récit originel. Ces opinions sont strictements personnelles et n'engagent bien sur que moi : je suis ouvert à tout remarque constructive (les encouragements sont aussi les bienvenus !)

J'adresse un grand merci à Roland Ernould pour avoir lancé ce projet et l'avoir accueilli sur son site. Sans lui, cette page n'aurait pas abouti.

 

Rendez-vous sur le chemin de la Tour...

Sylvain Tavernier.

le courrier concernant les pages cinéma est à adresser à : benoit tavernier <bentavernier@nordnet.fr>

 

 

Carrie au bal du diable (Carrie)

Brian de Palma (1976)

Shining, l'enfant lumière (The Shining)

Shining Stanley Kubrick (1980)

Creepshow/Histoires à mourir debout (Creepshow) (K)

George Romero (1982)

Cujo (Cujo)

Lewis Teague (1983)

Dead Zone (The Dead Zone)

David Cronenberg (1983)

Christine (Christine)

John Carpenter (1983)

Les démons du maïs 1 (Children of the Corn)

Fritz Kiersch (1984)

Charlie (Firestarter)

Mark L. Lester (1984)

(Cat's eye Cat's Eye)

Lewis Teague (1985)

Peur bleue (Silver Bullet ) (K)

Daniel Attias (1985)

Maximum Overdrive (Maximum Overdrive) (K)

Stephen King (1986)

Compte sur moi (Stand by me Stand by me)

Rob Reiner (1986)

Creepshow 2

Michael Gornick (1987)

Running man (The Running man)

Paul Michael Glaser (1987)

Simetierre (Pet Sematary )(K)

Mary Lamber (1989)

Les contes de la nuit noire (Tales from the dark side) :

Le chat de l'enfer The cat from Hell , par George A. Romero

 

John Harrison (1990)

 

La créature du cimetière (Graveyard Shift)

Ralp Singleton (1990)

Misery (Misery)

Rob Reiner (1990)

La part des ténèbres (The Dark Half)

George Roméro (1990)

La nuit déchirée (Stephen's King Sleepwalkers) (K)

Mick Garris (1989)

Le cobaye (The Lawnmower Man)

Brett Leonard (1991)

La presseuse diabolique, la machine infernale (The mangler)

Tobe Hooper (1991)

Le Bazaar de l'épouvante (Needful Things)

Fraser Heston (1993)

Les évadés (The Shawshank Redemption)

Frank Darabont (1994)

Dolores Claiborne (Dolores Claiborne)

Taylor Hackford (1995)

La peau sur les os (Thinner)

Tom Holland (1996)

Un élève doué (Apt Pupil)

Brian Singer (1998)

La ligne verte (The Green Mile)

Frank Darabont (1999)

films en préparation ou en tournage :

Desperation (Désolation) par Frank Darabont

 

 

Dolan's Cadillac (la Cadillac de Dolan) par George Romero

Gerald's Game (Jessie)

The mist (Brume) par Mick Garris

The talisman (Le talisman des territoires) par Steven Spielberg

Carrie au bal du diable, ........

(Carrie) de Brian de Palma. USA.

Avec Sissy Spacek (Carrie),

Piper Laurie (Margareth White),

John Travolta (Billy Nolan), Amy Irving (Sue Snell)...

Scénario : Lawrence Cohen. Année : 1976.

Bain de sang

Carrie a ses règles. Comme ça arrive pour la première fois sous la douche du vestiaire, ses camarades l'insultent et lui balancent des tampax. Mais Carrie est douée de télékinésie et elle compte bien mettre le feu au bal de fin d'année.
Un pari audacieux que d'adapter cette banale histoire d'adolescente martyre aux pouvoirs étranges, fruit d'un écrivain encore débutant. Il fallait toute la virtuosité de Brian de Palma pour rendre à l'écran la symbolique du sang développée par King, d'autant que la forme du roman (des articles de journaux entrecoupant le récit et le commentant à mesure) était une mission : impossible pour un scénariste. ..........................................................................................................................

La caméra de De Palma filme au plus près le corps malade en pleine métamorphose de la jeune Sissy Spacek, bien plus jolie que la Carrie originelle, lourde et bovine. Le film est une excellente réflexion sur la douloureuse et brutale transition de l'enfance à l'âge cruel : la première scène choque par son contraste entre le blanc, couleur d'innocence, et le rouge vif symbole de décadence et de perversion.
Une adaptation réussie donc, qui a malheureusement fort vieillie, mais qui doit plus au réalisateur de
Blow Out et d'Outrages qu'à Stephen King.

Fidélité : bonne. ................................................................................................................

Shining, l'enfant lumière ........

 

(The Shining) de Stanley Kubrick. USA.

Avec Jack Nicholson (Jack Torrance),

Shelley Duvall (Wendy Torrance)...

Scénario : Stanley Kubrick. Année : 1981.

"Et l'être qui y marchait..." Wendy ne comprend pas pourquoi son mari devient fou, pourquoi son fils semble parler avec les morts, ni pourquoi l'hôtel se met à vivre, tard le soir. Claquements de portes et hurlements, ils sont seuls... dans le noir.

Quelle trahison ! Quel film ! Dès le premier quart d'heure, Kubrick fait des cocottes avec le roman et décide que Shining lui appartient, pour le meilleur du cinéma. Alors on pourrait discuter des heures de mise en scène étouffante, d'éclairages machiavéliques et de Nicholson s'exerçant à la hache, mais ce serait disséquer au silex un film si pointu et maîtrisé que Kubrick mérite un respect silencieux. Il s'agit de l'unique adaptation infidèle qui tienne la route vis à vis de King et même par moment le surpasse. Une expérience à vivre isolé dans un cinéma désert, là où King et Kubrick ont des choses à vous raconter, tout bas...

Fidélité : mention "librement trahie" ?.....................................................................................................................................................................................................

Creepshow/Histoires à mourir debout (Creepshow). Georges Romero. Comprend 5 sketches : La fête des pères Father's Day; La mort solitaire de Jordy Verrill (The lonesome death of Jordy Verrill); Messes basses à marée basse (Something to tide you over); The crate (La caisse); They're creeping up on you (Ça grouille de partout)

King, maquilléacteur dans Creepshow.

 

Cujo .......

 

(Cujo). Pedigree Pal de Lewis Teagle. USA.

Scénario : Lewis Teagle. Année : 1983.

Woolf ! Cujo ne demandait rien à personne. Enorme et paisible Saint-Bernard, il gambadait à la poursuite des lapins, des papillons et même des chauves-souris. L'une d'elles lui transmet d'ailleurs la rage et Cujo supporte de moins en moins la lumière, le bruit et les hommes...

Rien de révolutionnaire dans cette adaptation qui date un peu. Le roman lui-même était baclé et sans surprise, une nouvelle visiblement rallongée pour atteindre un format respectable. Le film se débrouille avec les moyens du bord, certains passages sont impressionnants et le chien rempli son rôle de monstre incontrôlable. A réservé aux inconditionnels de la série B vieillote, les autres peuvent zapper sans regret.

Fidélité : bonne. ............................................................................................ .....................

Dead Zone . .......

(Dead Zone). Irma de David Cronenberg. USA.

Avec Christopher Walken (John Smith), Martin Sheen (Greg Stilson)

Scénario : Jeffrey Boham. Année : 1983.

Lève-toi et marche ! Johnny se réveille après cinq ans de coma. Entre temps les Etats-Unis ont eu un nouveau président, les pattes d'éph sont passées de mode et sa fiancée l'a oublié. De plus Johnny peut prédire l'avenir et personne n'a l'intention de le laisser en paix.

David Cronenberg est un homme curieux : son film est à la fois très bien fait et extrémement ennuyeux. Sur le plan esthétique on ne peut qu'applaudir. Une réalisation précise, limpide et sans effets de manche. Christopher Walken est, pour ne pas changer, un acteur fabuleux. Pourtant le spectateur ronfle dès la deuxième bobine. Cela tient en partie au récit de King, scindé en deux parties mal équilibrées et trop dissemblables. L'épisode Frank Dodd ne suscite qu'un intérêt minime et la partie Stilson (Martin Sheen délectable en candidat psychopate) a visiblement souffert de coupures mal inspirées. Demi-échec ou semi-réussite ?

Fidélité : bonne. ..................................................................................... ..................

Christine ........ ..

(Christine). Un Flagg dans le moteur de John Carpenter. USA.

Avec Keith Gordon (Arnie Cunningham), John Stockwell (Dennis),

Alexandra Paul (Leith), Robert Prosky (LeBay)...

Scénario : Bill Philips. Année : 1983.

Christine a mauvais caractère. Jalouse, possessive, mesquine et rancunière, elle devient un épouvantable tyran pour Arnie. Mais Arnie est amoureux, et aveugle comme de coutume, il ne voit pas que la mégère est une voiture.

Que dirais-tu d'une voiture hantée ? demanda Stephen King. A l'époque, John Carpenter est surtout connu en tant qu'inventeur du slasher-movie (Halloween et consorts). Désireux de tourner un film purement fantastique, il adapte à la virgule la vision de King et transmet parfaitement les souffrances et les premières passions de l'adolescence que les adultes jugent dérisoires. Carpenter réalise avec Arnie un horrible portrait de souffre-douleur, ridiculement boutonneux, qui se laisse entraîner par Christine dans une vengeance aussi sanglante qu'inutile. Le sacrifice supposé rédempteur n'est qu'un agent de pitié parmi d'autres et Carpenter s'adresse aux parents en exposant la douleur et les humiliations secrètes de leurs enfants devenus inaccesibles.

Fidélité : bonne. ...........................................................................................................

Les enfants de l'horreur ...... 0

(Children of Corn).

Pop-corn movie de Fritz Kiersh. TVfilm/USA.

Avec Linda Hamilton et Peter Horton...

Scénario : Georges Goldsmith. Année : 1984.

"Laissez venir à moi les petits enfants..." Etats-Unis. Quelque où, quelque quand. Une communauté vit dans la terreur de ses enfants, devenus membres fanatiques d'une secte pas gentille. Nouveaux serviteurs d'une divinité pré-colombienne avec un nom à coucher dehors, ils liquident les honnêtes gens. Bon.

Encore un remake du Village des Damnés ? Maître producteur, par l'odeur de l'argent facile alléché, tenait en ses mains deux feuillets. "Qu'est ceci ?" dit le réalisateur dont le nom ne saurait être prononcé sans heurt. "Mais... votre scénario ! Allez, au boulot !"

N'enfonçons pas plus le clou, ces pauvres gens récoltèrent le fruit de leur stupidité. De fait, rien n'était à sauver dans un tel navet. Reste à prier que le cinquième épisode de cette série voit mourir atrocement la bande de délinquants. Quelque part dans le Maine, un homme ricane doucement.

Fidélité : exécrable. .......................................................................................................

Charlie (Firestarter)

Cat's eye Cat's Eye (0) Désintox Inc. Quitters Inc.; La corniche The ledge; Le général   The General

Peur bleue (Silver Bullet )

Maximum overdrive ...... 0 0 0

(Maximum Overdrive).

Overdose maximum de Stephen King (hélas !). USA.

Scénario original de Stephen King (sic !). Année : 1986.

"J'préfère les auto-tamponneuses..." Une histoire grandguignolesque de camions qui roulent tout seuls et qui trouvent rien de mieux à faire que d'écraser les quidams qui traversent en dehors des clous (je détaille un peu l'histoire mais c'est ça en moins bien.)

Sans trop s'attarder, on dira qu'il s'agit donc la seule et unique tentative de mise en scène de la part de Steven. Le film est précédé d'une réputation innomable et croyez-le, peu d'ajectifs conviennent à cette succesion hallucinante de plans flous, mal cadrés, hors-champs, avec en permanence le micro du son en haut de l'écran : les acteurs cafouillent, le machiniste devait aussi surement s'appeler King et pas une seule idée effrayante ou juste amusante ne vient relever l'ensemble. Félicitons-nous que King soit un homme intelligent et qu'il sache reconnaître un mauvais film. D'ailleurs, c'est pas son métier : restons-en là........................................................................................... ........................................................................................................................... ..... .....

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Compte sur moi (Stand by me)

Creepshow 2 (Le vieux chef Tête de Bois (Old Chief Wood'nhead); Le radeau (The Raft); L'autostoppeur (The Hitchhiker)

 

Running man ........

(The Running Man)

Marathon Man de Paul Michael Glaser. USA.

Avec Arnold Schwarzenegger (Ben Richard)...

Scénario : Steven de Souza. Année : 1987.

Cours, Forrest ! On est au XXIème siècle et le totalitarisme médiatique règne sur le pays. Ben Richard, un prisonnier militaire (célibataire et sans enfant !), risque sa peau dans un jeu télévisé où il a trois heures pour échapper aux sadiques qui le traquent.

Le prix du danger. Ce Running Man ne conserve donc du roman que son titre et le nom du héros. Arnold Schwarzenegger joue du muscle et de la réplique assassine contre une horde de chasseurs ridiculement kitch (un vrai bonheur : l'homme électrique finit grillé avec le pantalon sur les genoux). Cette histoire est en fait un remake non avoué du Prix du danger, film français avec Gérard Lanvin qui participait à la Grande Traque pour gagner la récompense. Running Man est pourtant un film d'action rapide et efficace, souvent fatiguant par sa répétition. Mais avoir associé King à cette "arnolderie" relève de l'outrage, d'autant que, curieusement, c'est Richard Bachman qui se retrouve crédité au générique.

Fidélité : le scénariste est attendu au neuvième cercle de l'Enfer, merci... . ... ... ... . .....

Simetierre ............

(Pet Semetary). Sometimes they come back de Mary Lambert. USA. Avec Dale Midkiff (Louis Creed),Fred Gwynne (Jud Grandall), Denise Crosby (Rachel Creed)...

Scénario : Stephen King. Année : 1989.

La vengeance du chat.

Louis s'installe avec femme et enfants dans une belle demeure. Nouveau travail, nouveaux amis, les Creed vivent une étape importante et difficile. Plus délicate encore quand le chat revient d'entre les morts et que Louis décide de ramener son fils à la vie.

Nous savons tous que le roman de King est absolument terrifiant. Pas un souffle de vie ou d'optimisme ne vient rassurer le lecteur au long des cinq cent pages de pure angoisse. Que reste-t-il de ce chef-d'oeuvre ? Quelques maquillages peu crédibles, une atmosphère qui se voudrait malsaine mais qui provoque l'ennui, des cadrages approximatifs... Pas une seule scène de ce film idiot ne restitue la peur primale et panique de la mort : le final verse dans la parodie de Chucky lorsque Gage ressuscite et on ricane devant tant d'amateurisme. Ame perdue, passe ton chemin ! Ce simetierre n'est vraiment pas fréquentable.

Fidélité : moyenne. ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... . ..... ...

Les contes de la nuit noire (Tales from the dark side) : Le chat de l'enfer The cat from Hell George A. Romero

La créature du cimetière ..... 0

(Graveyard Shift).

Le repaire des rats de Ralph Singleton. USA.

Scénario : John Esposito. Année : 1990.

BEURK ! Les employés d'une usine, faisant également office de décharge publique, sont chargés de ranger les cartons du sous-sol. Ils se heurtent à... euh... des énormes rats mutants, c'est bien ça, dont un particulièrement gros et carnivore.

Mélancolie, quand tu nous tiens... un schéma désormais tristement célèbre : une nouvelle de King peu brillante que l'on étire jusqu'au format cinéma. Alors oui il y a des monstres, oui ils se font manger les uns après les autres et oui, le héros gagne à la fin mais franchement, pourquoi ne pas en faire un court-métrage ? ou un film parodique au troisième degrè ? C'est affligeant.

Fidélité : moyenne. . ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...... ...

Misery ........

(Misery). Psychose fan-atique de Rob Reiner. USA.

Avec James Caan (Paul Sheldon), Kathy Bates (Annie Wilkes, Oscar de la meilleure actrice), Lauren Bacall (Marcia Sindell)...

Scénario : William Goldman. Année : 1990.

L'accident.

Paul reprend conscience dans une chambre d'amie et la femme qui se penche sur lui est le pendant féminin de Norman Bates. Les jambes brisées, il joue au chat et à la souris avec Annie Wilkes, sa plus grande fan qui le tient prisonnier et réclame un nouveau chapitre des aventures de Misery, son héroïne morte dans le précédent opus.

Quand Stephen King réinvente le thriller, son génie exploite chaque détail susceptible de terroriser le lecteur. Misery ne présente aucun aspect fantastique ou surnaturel et le film a su éclairer ce point. Rob Reiner ne cherche pas l'effet visuel : il pose sa caméra dans la chambre et laisse monter la pression, doucement, Annie dévoile peu à peu sa nature tandis que le pauvre Paulie se recroqueville sous ses draps en pleurant. La censure est passée par là, bien sur, et les amputations se font rares : Paul conserve son pouce mais voit ses deux chevilles pulvérisées à coups de masse. Au final l'atmosphère est bien rendue, même si les horribles petits détails de King ne sont pas tous rendus (la tondeuse, les marques de roues...)

Fidélité : bonne. . ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ......

La part des ténèbres ........

(The dark half). Schizo Club de George A. Romero. USA.

Avec Amy Madigan (Thad Beaumont), Julie Harris,

Timothy Hutton, Michael Rooker (George Stark)...

Scénario : George Romero. Année : 1993.

Je suis ton pire cauchemar... Thad décide de mettre un terme à sa carrière littéraire. L'officieuse. Celle qui lui rapporte la célébrité sous le nom de George Stark, pseudonyme pour polars violents et efficaces. Seulement Stark n'est pas décidé à disparaître : devenu réel, il compte bien prendre la place de son double.

Bachman est vivant ! George Romero est une légende pour qui s'intéresse un peu aux films d'horreur. Réalisateur mythique de la trilogie des Morts-Vivants, il délaisse pour un temps les Zombies et adapte Stephen King pour le meilleur... et hélas le pire. Pas de doute, il sait tenir une caméra et faire grimper le suspens en quelques plans. Le film s'essoufle au niveau de sa narration : sortie des meurtres de Stark (d'ailleurs masqués avec une étrange retenue) et des interrogatoires chez les Beaumont, il ne se passe plus grand chose. On attend les rebondissements, les scènes-chocs (voir l'opération de Thad au tout début : magistrale !) ou une simple progression dans l'intrigue mais la fin approche sans surprise et on baille avant le générique.

Fidélité : bonne. ....................................................................................................................

Le cobaye ........

(The Lawnower Man). Cyber-délire de Brett Leonard. USA.

Avec Pierce Brosnan (Docteur Angelo)...

Scénario : Brett Leonard. Année : 1991.

Job monte à l'échelle. Un jardinier demeuré et souffre-douleur de son entourage se transforme en génie électronique grâce aux expériences d'un savant. Mais le pouvoir lui monte à la tête et il veut désormais contrôler tous les systèmes informatiques.

Le film démarre plutôt bien. En respectant une introduction classique (idiot au grand coeur qui se fait persécuter), Brett Leonard parvient à nous intéresser un moment. Les premiers changements de Job sont bien amenés, il découvre la sexualité et autres plaisirs tout en accumulant sa rancoeur contre les "méchants". Le récit s'écroule malgrè tout : fourre-tout visuel, effets spéciaux débridés et peu inspirés, plus rien ne maintient l'attention. Quelques scènes de meurtres pour faire bonne mesure jusqu'au combat final ridicule dans les entrailles du réseau. Un film bancal et maladroit, qui renferme deux ou trois séquences efficaces mais rien de bien exaltant.

Fidélité : mauvaise. ..................................................................................................

La nuit déchirée ........

ou Les somnambules, (The sleepwalkers).

L'espion aux griffes de velours de

Mick Garris. USA.

Avec Brian Krause et Alice Krige.

Scénario original de Stephen King. Année : 1991.

Sheba moi ! Un jeune garçon séduisant vit seul avec sa chère mère. Amateurs de réceptions et habitués aux relations de bon voisinage, ils masquent leur vraie nature de chat-garou à la population. La nuit tombée (évidemment...), ils traquent les jolies vierges pour se repaître.

Il semblerait que King soit replongé dans toutes ces séries Z dont il parlait si bien dans Anatomie de l'horreur. De là à en tourner une... Ce pur nanard est réputé pour être l'un des films d'épouvante préféré des adolescents (avec Ça, c'est dire !) Les effets spéciaux honorables peuvent à la rigueur impressionner les 10-12 ans, au-delà on préférera un épisode de Scoubidoo. L'histoire est ridicule de clichés, de rebondissements téléphonés et de situations invraisemblables. Mick Garris, qui s'est heureusement rattrapé avec Le Fléau et Shining, se moque royalement de la direction d'acteur et de la mise en scène. Les plans sont inesthétiques, monotones, on frémit d'ennui devant tant d'approximation. On a vu des épisodes de X-files ou de Buffy bien meilleurs que ce navet.

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Le Bazaar de l'épouvante ........

(Needful Things). Jeu de Malin de Fraser Heston. USA.

Avec Ed Harris (Alan Pangborn), Max Von Sydow (Leland Gaunt)

Bonnie Bedelia (Polly Chalmers)... Année : 1993.

Alakazam ! Leland Gaunt, respectable antiquaire, passe un pacte du diable avec chaque habitant de Castle Rock. Pour une bricole de quat'sous il les tient en son pouvoir et le shérif Pangborn ramasse les cadavres qui s'accumulent. Une plaisanterie... un peu de vandalisme... la haine et la convoitise poussent les honnêtes gens à s'entre-tuer dans un village devenu champ de bataille.

Comme le vin, Randall Flagg se bonifie avec l'âge. King nous fait découvrir ici l'aspect le plus charmeur de son homme noir. Sous les traits d'un septuagénaire séducteur (Max Von Sydow est impeccable), il ravage Castle Rock. Dommage que la mise en scène ne soit pas aussi inspirée que le récit et le casting : Ed Harris est vraiment crédible face à Gaunt tout-puissant et les seconds rôles fonctionnent à merveille. Le problème vient donc du réalisateur et de ses choix plutôt excentriques : fash-back impromptus, cadrages mal délimités et dialogues hors-champ... Malgrè tout Bazaar reste proche de King, même si l'on peut regretter la supression de toutes les histoires annexes, véritable fil rouge du roman qui maintenait une pression anthologique.

Fidélité : moyenne. ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... . ....

Les évadés.......

(Rita Hayworth and the Shawshank Redemption).

Les prisonniers de Frank Darabont. USA.

Avec Tim Robbins (Andy Dufresne),

Morgan Freeman (Red)...

Scénario : Frank Darabont. Année : 1995.

Nous sommes tous innocents. Andy est condamné à perpétuité pour le meurtre de sa femme qu'il prétend ne pas avoir commis. Il s'adapte à la prison en supportant les viols répétés et se lie d'amitié avec le vieux Red. Mais les années passent et Andy ne semble pas s'être résigné.

Cinq ans avant La Ligne Verte, Frank Darabont faisait d'une histoire certes originale mais un peu décousue un film parfaitement construit, captivant et chargé d'émotion. Ces Evadés transcendent réellement le matériau de King : tout y est réfléchi et calculé. De la lumière à l'agencement des scènes, du jeu des comédiens au suspens, Darabont n'a rien laissé de côté. La difficulté consistait à monter le film de manière claire et cohérente sans perdre le spectateur dans des allers-retours temporels ou des flash-back pas toujours judicieux. Rien ne perturbe la projection : on se laisse prendre à cette histoire d'amitié et d'espoir, de souffrance et d'injustice, qui pour une fois dépasse le récit d'origine. Ignoré lors de sa sortie cinéma, les Evadés à depuis été élu meilleur film des cinq dernières années par un comité de réalisateurs, dont Steven Spielberg.

Fidélité : meilleure ! ..............................................................................................................

La presseuse ..... 0

(The Mangler). Massacre à la repasseuse-presseuse de

Tobe Hooper. USA.

Avec Robert Englund, Ted Levin...

Scénario : Tobe Hooper et Stephen Brooks. Année : 1994.

Le diable en rit encore... Enfermé dans une énorme presseuse, un esprit fort vilain s'attaque aux pauvres ménagères qui passent leur tête dedans, histoire de vérifier si elles y ont pas laisser leurs clés ou la liste des courses. Dans son bureau de patron, Robert Englund laisse trainer ses prothèses sur les jeunes filles de son usine. Quelle histoire !

Tobe Hooper, décidément toujours en forme dès qu'on parle de nanards sidérales, signe son deuxième Stephen King avec une assurance qui laisse rêveur. Imaginez un film où une grosse machine à laver aspire les honnêtes gens pas très malins qui vont lui chatouiller les fusibles. Rajoutez-y Freddy Krueger sans son maquillage ni ses griffes dans le rôle du méchant patron. Au final un OVNI 100% débile, où se mettent à vivre des frigidaires et des cables sortis d'on ne sait où, et au beau milieu se débattent une jolie vierge et un jeune puceau, dernier rempart contre le mal. De là à croire que pour les Américains le sexe c'est la damnation... Gageons que d'ici vingt ans, ce merveilleux résidu de film sera adoré par une horde secrète de fanatiques qui le visionneront la nuit tombée en invoquant le grand Darty.

Fidélité : mauvaise. ......................................................................................................

Dolores Claiborne ........

(Dolores Claiborne). La Diabolique de Taylor Hackford. USA.

Avec Kathy Bates (Dolores Claiborne), Jennifer Jason Leigh (Selena),

Judy Parfitt (Vera Donovan),

David Strathairn (Joe Saint-George)...

Scénario : Tony Gilroy. Année : 1995

Ma mère, voici le temps venu... De retour à Little Tall, Selena cherche à comprendre pourquoi sa mère est accusée du meurtre de Vera. De fausses confessions en semi-vérités, le passé de Dolores ressurgit devant sa fille : qu'est-il arrivé au père de Selena il y a vingt ans ? Les deux femmes s'affrontent et l'heure n'est plus au mensonge, bien que la vérité soit insupportable.

Le roman de King constitue sans doute sa plus belle performance : un récit intégralement à la première personne, histoire d'une vieille femme qui met sa vie à nue. Comment adapter un récit multipliant les digressions et se moquant de la linéarité avec brio ? Tony Gilroy choisit de mettre en avant le personnage de Selena devenue adulte. C'est à elle que Dolores se confie à mesure que l'enquête progresse. La réalisation est de facture classique, un soin particulier a été apporté aux décors et à l'éclairage qui vieillisent le film, les couleurs semblent effacées afin de souligner l'agencement des différentes époques. Le point culminant de l'histoire, la scène de l'éclipse, respecte image par image les mots de King et on retrouve dans l'ensemble tous les éléments du roman. Un très bon cru, issu d'un livre pourtant complexe et cher à tout fan du maître.

Fidélité : moyenne. .....................................................................................................

La peau sur les os .......

 

(Thinner) Super Slim-Fast de Tom Holland. USA.

Avec Richard Burke (Billy), Mickael Constantine...

Scénario : Michael McDowell. Année : 1996.

Je suis une théière au ventre enflée... Fier de ses cent-vingt kilos, le brave Billy n'a pas fait attention à la vieille dame qui traversait la route. Il n'a pas vu non plus le vieux tzigane au nez pourri qui s'est avancé vers lui pour lui caresser la joue. Quand Billy commença à fondre, il fallut se rendre à l'évidence : "maigris..." voilà ce qu'avait murmuré le vieillard.

Tous les cinéastes prétendent aimer Stephen King. Seulement peu d'entre eux savent le lire aussi bien que Darabont ou Tom Holland, déjà réalisateur gagnant des Langoliers, qui récidive avec la Peau sur les Os. Les effets spéciaux ont bénéficié d'un budget confortable et certaines scènes sont franchement répugnantes, tandis que les acteurs rendent bien crédible cette histoire de maléfice tzigane. Il manque pourtant quelque chose, un je-ne-sais-quoi qui aurait fait décoller le film. Peut-être le problème vient-il juste du roman de Bachman, le dernier de sa période "officielle", en forme de compte à rebours un peu monotone. La dernière demi-heure est ennuyeuse, même si la scène finale est une merveille lorsque Billy, devenu mesquin et mauvais, offre sa tourte à qui la réclame.

Fidélité : bonne. ............................................................................................................

Un élève doué ........

(Apt Pupil). Croix de malus de Brian Synger. USA.

Avec Ian McKellen (Dussander), Brad Renfro (Todd Bowden)...

Scénario : Brandon Boyce. Année : 1998.

Jeux interdits : à 16 ans, Todd nourrit une fascination perverse pour l'Holocauste et les expériences nazies. Il découvre que l'un de ses voisins est un ancien bourreau dont la tête est mise à prix par Israël. Un ignoble marché se noue : Todd fait chanter Dussander en échange d'histoires sur les camps. Peu à peu, le vieil homme parvient à dominer à son tour le jeune garçon...

Synger négationniste ? Film pro-nazie ? Et pourquoi pas King collabo ou McKellen véritable tortionnaire ? Ce film formidable à déclenché une polémique hargneuse lors de sa sortie. Tout simplement parce qu'il dérange, qu'il montre des choses que l'on aimerait laisser de côté, au fond du placard. C'est une approche violente de la jeunesse américaine pervertie sous des costumes de respectabilité. Synger filme au plus près, de façon étouffante, ce duel entre deux hommes ordinaires qui se moquent simplement des notions de justice et de pitié. Il nous montre une cruauté brute, débarassée des interdits de la société. Un Élève doué est méchant, perturbant. Il est de ces films que l'on n'oublie pas deux heures après, fort heureusement.

Fidélité : bonne. .............................................................................................................

La ligne verte ........

(The green mile). Le miraculé d'Alcatraz de Frank Darabont. USA.

Avec Tom Hanks (Paul Edgecombe), David Morse

(Brutus Howell), Michael Clarke Duncan (John Caffey)...

Scénario : Frank Darabont & Stephen King. Année : 1999.

Un caffey, l'addition ! Couloir de la mort. Années trente. La vie au jour le jour de ces gardiens différents des autres, qui accompagnent les condamnés le long de la ligne verte. John Caffey, arrêté pour double-meurtre, possède un don de guérison hors du commun. La tension monte, les lumières explosent et Stephen King se dissimule dans la pénombre.

Vingt ans après Carrie, voici un film désormais indissociable du roman. Chaque page, le moindre mot de King est retranscrit avec une sensibilité extrême. Aucune adaptation n'avait encore fait l'objet d'un soin aussi obsessionel dans les décors, les jeux de lumière, le casting et la mise en scène. Tom Hanks mène en tête une troupe d'acteurs entièrement au service de l'histoire, pas un seul ne dénote des autres. Frank Darabont ne recherche pas l'esbrouffe ou la virtuosité : il se place au niveau des visages, filmant au travers des barreaux la peur et l'amertume des personnages créés par Stephen. Les trois heures de projection se déroulent sans temps mort, sans artifice. D'un générique à l'autre King semble présent à nos côtés tant son histoire est forte et captivante. La voix du narrateur nous envoûte réellement, elle nous accompagne longtemps encore après la dernière bobine. Stephen King est bien vivant...

Fidélité : parfaite. ...........................................................................................................

©2000. Sylvain Tavernier

 

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Film vu par King enfant qui a pu lui suggérer l'idée de Ça

Article : King et le cinéma de son enfance.

 

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