Présentation de l'éditeur :
Autour des tableaux
Souvenir de la salle des miroirs à Bruxelles (1920)
et du Portrait de la journaliste Sylvia von Harden (1926),
deux chefs-d'oeuvre du peintre allemand Otto Dix (1891-1969)
conservés au Musée national d'art moderne,
sont regroupés thématiquement quelques-uns des
dessins les plus aboutis de l'artiste : dessins de guerre et
gravures du Kriegsmappe, aquarelles violentes, autoportraits
qui passent du narcissisme à l'anxiété,
nus de femmes, pauvrettes enceintes, folles
égarées, vieilles défigurées,
enlevés d'un trait vrai et impitoyable. Dix
dépasse par le talent, par la vision, les limites mal
définies de la Neue Sachlichkeit (Nouvelle
Objectivité).
Professeur à
l'Académie des beaux-arts de Dresde, Otto Dix met au
point les cartons de son terrible triptyque, La Guerre
(1929-1932). L'enseignant réapprend la technique des
vieux maîtres. Moins outré, son dessin est plus
lumineux : études de draperies, de mains, de
têtes, à la sanguine, à la pointe
d'argent. Révoqué, il n'entreprend plus que
des paysages, des tableaux «à la manière
de» : défilent sous sa plume des nuages, des
panoramas vides de tout. Rien ne les distinguerait des
compositions de collègues soumis aux recommandations
des instances nazies, s'il n'y avait cette force
d'évasion et de protestation. Au cours de cet
«exil intérieur», Dix conserve, sous une
apparente sérénité, une écriture
rebelle.
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