Bain de
sang
Carrie a ses
règles. Comme ça
arrive pour la première fois sous la douche du
vestiaire, ses camarades l'insultent et lui balancent des
tampax. Mais Carrie est douée de
télékinésie et elle compte bien mettre
le feu au bal de fin d'année.
Un pari audacieux que d'adapter cette banale histoire d'adolescente
martyre aux pouvoirs étranges, fruit d'un
écrivain encore débutant. Il fallait toute la
virtuosité de Brian de Palma pour rendre à
l'écran la symbolique du sang
développée par King, d'autant que la forme du
roman (des articles de journaux entrecoupant le récit
et le commentant à mesure) était une mission :
impossible pour un scénariste.
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La caméra de De Palma filme au
plus près le corps malade en pleine
métamorphose de la jeune Sissy Spacek, bien plus
jolie que la Carrie originelle, lourde et bovine. Le film
est une excellente réflexion sur la douloureuse et
brutale transition de l'enfance à l'âge cruel :
la première scène choque par son contraste
entre le blanc, couleur d'innocence, et le rouge vif symbole
de décadence et de perversion.
Une adaptation réussie donc, qui a malheureusement
fort vieillie, mais qui doit plus au réalisateur de
Blow Out et d'Outrages qu'à
Stephen King.
Fidélité
: bonne.
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